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25 juin 2017

Syrie: Macron a raison, notre ennemi c’est Daech - Mieux vaut Assad que l’Etat islamique

Charles Beigbeder

est entrepreneur, élu de Paris et actionnaire de Causeur.
Publié le 23 juin 2017 / Monde

macron syrie daech fabius assad
Emmanuel Macron à l'Elysée, juin 2017. Sipa. Numéro de reportage: 00812078_000009.

Il faut saluer les propos tenus par Emmanuel Macron dans Le Figaro d’hier, au sujet de la Syrie : « Je n’ai pas énoncé que la destitution de Bachar Al-Assad était un préalable à tout. Car personne ne m’a présenté son successeur légitime ! Longtemps, nous avons été bloqués sur la personne de Bachar Al-Assad. Mais Bachar, ce n’est pas notre ennemi, c’est l’ennemi du peuple syrien. »
Après six années d’une politique chaotique qui n’a fait que marginaliser la France dans la gestion du conflit syrien, nous assistons au retour de la diplomatie, prélude au renouveau de la France sur la scène internationale.

Hiérarchiser les menaces

La diplomatie ne consiste pas à échanger entre amis partageant les mêmes positions, elle sert à parler avec ses adversaires, de manière à éviter, en cas de désaccord, une escalade qui puisse mener jusqu’au conflit armé. De ce point de vue, Emmanuel Macron a raison de renouer le dialogue avec Vladimir Poutine qui détient aujourd’hui les cartes maîtresses sur le terrain pour dénouer le conflit syrien.
Ensuite, un État doit savoir hiérarchiser ses menaces et ses ennemis. À ce sujet, la France a commis l’erreur de mettre au même niveau Bachar Al-Assad et l’État islamique, en les vouant tous les deux aux mêmes gémonies : « Ni Bachar ni Daech » ânonnait fébrilement Laurent Fabius, qui concentrait tout son fiel sur la Russie.

Assad n’est pas responsable du Bataclan


Il a fallu les 130 morts du Bataclan en novembre 2015 pour que la France infléchisse très légèrement sa position. Or, jusqu’à preuve du contraire, ce ne sont ni les troupes de Bachar Al-Assad ni les soldats russes qui tuent nos concitoyens dans les rues. Affirmer cela ne signifie pas donner quitus à l’un et à l’autre sur tous les aspects de leur politique. En 1941, les anglo-américains n’ont pas hésité à s’allier avec le régime de Staline dont personne ne pouvait méconnaître le caractère totalitaire. Interpellé sur ce point à la Chambre des Communes, Churchill avait répliqué net : « Si Hitler avait envahi l’enfer, j’aurais cherché à construire une alliance avec le diable ».

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