LE MONDE | 08.02.2013 à 16h09 • Mis à jour le 10.02.2013 à 16h00 |
Par Michel Desmurget, directeur de
recherche en neurosciences à l'Inserm ; Laurent Bègue, professeur de
psychologie sociale ; Bruno Harlé, pédopsychiatre
L'Académie des sciences a
publié, le 17 janvier, un avis intitulé "L'enfant et les écrans". Les
recommandations avancées sont si surprenantes, au regard des données d'ensemble
de la littérature scientifique et des prises de position récentes de plusieurs
institutions sanitaires majeures, que l'on peut s'interroger sur le
soin apporté à la rédaction de ce travail.
Lorsque l'Académie
américaine de pédiatrie rédige un avis sur l'usage des écrans, elle fait appel
à des spécialistes reconnus du domaine. Ici, les membres du groupe de travail
ne sont, en grande majorité, nullement experts du sujet traité, ce qui semble
assez étonnant au vu des enjeux de santé publique engagés. Par exemple, le
premier signataire du texte est, d'après l'Académie des sciences, spécialiste
du système immunitaire. C'est ennuyeux parce que la littérature scientifique
sur les écrans est imposante et complexe. Confie-on à un spécialiste des écrans
la rédaction d'un avis sur les allergènes du jaune d'oeuf ?
L'usage veut que les
avis officiels soient adossés à l'état du savoir scientifique.
Le travail de l'Académie semble de ce point de vue largement défaillant. Une
grande partie des affirmations avancées dans ce rapport sont dénuées de tout
fondement scientifique et ne reflètent que les préjugés ou opinions des
auteurs. Par exemple, nos académiciens expliquent que "les
tablettes visuelles et tactiles suscitent au mieux (avec l'aide des
proches) l'éveil précoce des bébés (0-2 ans) au monde des écrans, car c'est le
format le plus proche de leur intelligence".
Aucune donnée n'est
présentée pour étayer ces
assertions ou simplement montrer que cette
exposition précoce est souhaitable. C'est malheureux, parce que, même si les
tablettes sont trop récentes pour que des études fiables existent quant à leurs
influences, il apparaît au vu de la littérature scientifique disponible qu'un
petit enfant aura toutes les chances de grandir infiniment
mieux sans tablette. En effet, certains déficits établis, liés à l'usage de la
télévision ou des jeux vidéo, concernent aussi les tablettes.
INFLUENCES DÉLÉTÈRES
IMPORTANTES
De la même manière, le
texte parle constamment de pratiques "excessives" mais
ne définit jamais clairement ces dernières. Aux Etats-Unis (seuls chiffres
globaux précis) les 8-18 ans consacrent plus de 7 h 30 par jour à l'usage,
essentiellement récréatif, d'un écran ou d'un autre. En France,
sur une tranche d'âge comparable, on est autour de 4 h 30 pour le seul couple
télévision-Internet (Médiamétrie, étude EU KidsOnline).
Est-ce excessif ?
L'Académie semble considérer que non,
lorsqu'elle s'abstient de la moindre recommandation quantitative, et conclut
que, de toute façon, "il ne sera possible que de réduire à la marge
le temps d'exposition aux écrans".
Pourtant, des milliers
de recherches scientifiques signalent des influences délétères importantes de
la télévision, d'Internet ou des jeux vidéo sur le développement
intellectuel, la sociabilité et la santé, bien au-delà des premiers âges de la
vie et pour des consommations largement inférieures à deux heures quotidiennes.
A ce sujet, on peut s'interroger sur
certaines "erreurs" des auteurs. Ils citent une étude selon laquelle "au-delà
de deux heures par jour passées devant un écran non interactif par un enfant en
bas âge, et pour chaque heure supplémentaire, il a été noté une diminution de 6
% sur les habiletés mathématiques à 10 ans".
En fait, cette étude
montre une baisse de 6 % par heure de télévision hebdomadaire (!) soit 42 % par
heure de télévision quotidienne, dès la première heure ; cette étude ne permet
pas d'extrapoler au-delà
de deux heures de consommation quotidiennes, qui
constituent la limite supérieure de son échantillon. Ces arrangements avec la
réalité sont fâcheux dans un texte censéfaire référence.
APOLOGIE DU POTENTIEL
PÉDAGOGIQUE DES JEUX VIDÉO
De manière frappante,
ce texte offre une surprenante apologie du potentiel pédagogique des jeux vidéo
et logiciels éducatifs. Quelques travaux montrent que certains jeux vidéo
peuvent améliorer certaines
capacités périphériques d'attention et de sélection visuelle. Cependant, selon
les termes mêmes de l'avis, ces jeux vidéo sont "souvent" des "jeux
violents".
Or, les jeux vidéo
violents, déconseillés pour la plupart aux moins de 16 ans, voire 18 ans, sont
associés, comme l'indique l'Académie américaine de pédiatrie dans sa dernière
synthèse, "à une variété de problèmes physiques et mentaux chez
les enfants et les adolescents".
Pas sûr, dès lors, que
le rapport bénéfice/risque soit positif. Pas sûr non plus que soit recevable la
tentative faite par nos académiciens de généraliser les
effets positifs locaux, observés dans des tâches artificielles d'attention
visuelle, au fonctionnement cognitif dans son ensemble.
Cette réserve semble
d'autant plus fondée que les auteurs de l'avis négligent à la fois de citer la moindre
étude corroborative et de prendre en compte
une masse imposante de résultats contraires à leurs propos.
Par exemple, rien
n'est dit de toutes les études scientifiques et institutionnelles, comme celle
du Programme for International Student Assessment (PISA), liant
causalement la consommation numérique, interactive ou non, des enfants et
adolescents avec l'existence de troubles de l'attention et de difficultés scolaires.
Rien non plus sur les
évaluations indépendantes du département de l'éducation américain montrant que
les onéreux logiciels éducatifs sont parfaitement inefficaces. Rien encore sur
le fait qu'aux Etats-Unis, face à ces observations, des écoles initialement en
pointe dans le domaine numérique retirent aujourd'hui les ordinateurs des
salles de classe. Rien !
PLUSIEURS GRANDS
PROBLÈMES DE SANTÉ PUBLIQUE
Etonnamment, les
effets massifs et reconnus des écrans sur plusieurs grands problèmes de santé
publique sont, eux aussi, presque totalement oubliés des académiciens. Rien sur
la sédentarité et ses effets sur l'espérance de vie, rien
sur l'alcoolisation et le tabagisme (la télévision est le premier facteur
d'entrée dans le tabagisme des adolescents), rien sur les troubles du
comportement alimentaire, rien sur la violence scolaire, etc.
Concernant ce dernier
sujet, les influences des images et jeux vidéo violents sur les comportements
agressifs sont minimisées avec un aplomb désarmant par les auteurs de l'avis,
qui n'y voient "qu'un facteur parmi des centaines d'autres".
Des milliers d'études,
de revues de
la littérature et de méta-analyses (impliquant jusqu'à 130.000
individus) confirment cette influence, dont l'ampleur est comparable à celle
qui associe cancer du poumon et tabagisme.
Au-delà de tous ces
éléments, ce texte est inquiétant en ce qu'il porte la marque d'une sidérante
démission éducative. Comment peut-on renoncer à l'avance
à toute réduction du temps d'usage des écrans ?
Il est heureusement
possible à tous les parents d'agir en ce domaine.
Le sentiment de cette nécessité n'émergera toutefois que si ces parents sont
loyalement et précisément informés. Par sa pauvreté et son parti pris, l'avis
de l'Académie est loin de fournir les bases
d'une telle information.
Michel Desmurget,
directeur de recherche en neurosciences à l'Inserm ;
Laurent Bègue, professeur
de psychologie sociale ;
Bruno Harlé, pédopsychiatre.
Philippe Bihouix: «Avec l’école numérique, nous allons élever nos enfants "hors-sol", comme des tomates»
L’ingénieur et essayiste jette un pavé dans la cour de l’école. Non, le numérique ne permet ni d’apprendre mieux, ni de lutter contre les inégalités. Il est même nuisible à l’acquisition des fondamentaux, fait perdre le goût de l’effort et met en péril le métier d’enseignant.
Conformément au plan numérique pour l’éducation, lancé en mai 2015 par François Hollande, 175 000 collégiens et écoliers ont fait leur rentrée avec une tablette. Grâce à des «méthodes d’apprentissage innovantes», il promet de «favoriser la réussite scolaire», de «former des citoyens responsables et autonomes», de «préparer aux emplois digitaux de demain». Voilà un siècle que des technologies toujours plus en pointe se succèdent dans les classes, promettant inlassablement de révolutionner l’école. Mais le miracle n’a pas eu lieu. Et il ne se produira pas, prévient d’emblée Philippe Bihouix dans son nouvel essai le Désastre de l’école numérique(Seuil). Les résultats douchent systématiquement les espérances, et pourtant la course à l’équipement continue, onéreuse et nocive. Avec l’enseignante Karine Mauvilly, l’ingénieur et essayiste veut «jeter un pavé dans la mare», «ouvrir le débat», à l’heure où l’autre défi de la rentrée, c’est de laisser les Pokémon au portail des établissements scolaires.
En quoi l’école numérique est-elle un «désastre» ?
Elle est née sous une «mauvaise étoile» (de l’italien disastro), celle du besoin compulsif d’innover à tout prix, de la fascination naïve pour la technique et la nouveauté. Elle est une défaite, celle du «combat» pour une école plus juste : la fuite en avant numérique est d’abord le signe de l’échec de décennies de réformes du système scolaire. On n’a plus que ça à proposer, la technologie pour panser toutes les plaies du système scolaire.
Le plan numérique pour l’école serait d’abord idéologique…
Il s’inscrit dans cent cinquante ans d’utopies technopédagogiques. A chaque problème, sa promesse. Professeurs, vos élèves sont dissipés ? Les outils vont permettre d’augmenter la motivation, l’envie d’apprendre, la concentration. Le niveau baisse ? Le numérique transformera vos élèves en premiers de la classe, bosseurs, persévérants, collaboratifs, meilleurs aux examens. Certains sont en décrochage scolaire ? Une pédagogie interactive et ludique leur redonnera confiance, à leur rythme. Sans compter qu’en fournissant à tous les équipements et des ressources pédagogiques enrichies, on luttera contre les inégalités.
Le débat a déjà eu lieu, il y a eu une concertation en amont…
Oui mais elle a été conduite au pas de charge, avec un questionnaire en ligne et 150 rencontres dans les académies, le tout plié en à peine sept semaines début 2015. Pour «mobiliser les acteurs locaux», pas pour discuter la pertinence du numérique à l’école. Il y a eu une phase pilote menée sur quelques centaines d’établissements. Comment prétendre, en un an, sans étude comparative sérieuse, que l’orientation est la bonne ?
Les élèves apprennent-ils mieux avec le numérique ?
Aucune étude ne le démontre. Les rapports officiels eux, s’enchaînent, et ne reculent devant aucune simplification outrancière du type : «Le Danemark réussit à l’école, le Danemark intègre le numérique, donc le numérique permet de réussir.» Et tant pis si l’on sait depuis les Grecs anciens que ce genre de syllogisme est une erreur de raisonnement ; et tant pis s’il y a d’autres facteurs explicatifs dans le système éducatif danois, comme la pédagogie active : quand l’élève ne fait pas que recevoir mais produit son propre contenu, réutilise, remâche. Mais ce n’est pas nouveau, cela date de Freinet, des années 20. Même le rapport Pisa 2015, produit par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) qui est très pro-numérique, révèle que plus on est exposé aux écrans et moins on comprend les textes écrits.
Au moins permet-il de réduire les inégalités…
La fracture numérique s’est inversée. Le taux d’équipement est supérieur chez les enfants de milieux défavorisés. Ils sont équipés plus jeunes, et ont plus souvent l’ordinateur ou la télévision dans leur chambre, alors que dans les milieux plus aisés, les parents limitent le temps d’écran, retardent l’arrivée du portable. L’école numérique exige aussi un suivi parental plus appliqué, comme avec la «classe inversée», où il s’agit de visionner une vidéo à la maison, puis de consacrer le cours lui-même à des approfondissements ou des exercices. Tous les élèves ne regarderont pas la vidéo de la même façon : certains seront concentrés, accompagnés par leurs parents ; d’autres la regarderont d’un œil, en surfant en parallèle sur les réseaux sociaux. La pédagogie sur écran ne fera pas reculer le phénomène de reproduction sociale. Lutter vraiment contre les inégalités, ce n’est pas fournir des tablettes mais offrir des cours de violon, de théâtre…
La technologie elle-même n’est jamais remise en question, c’est toujours la faute de son environnement.
Une technologie chasse l’autre, les lanternes magiques d’Alfred Molteni, le cinématographe et les «machines à enseigner», etc. Les excuses sont toujours les mêmes : c’est parce qu’on n’a pas déployé assez vite, assez fort, que les profs n’ont pas été assez formés, qu’on n’a pas mis assez de contenu à disposition… Aujourd’hui, on est convaincu que cela marchera puisque les ressources numériques sont illimitées, comme si l’échec scolaire pouvait être associé à la pauvreté des manuels ! La voie de l’équipement en matériel est toujours privilégiée. Mais cette approche, qui consiste à installer voire imposer une technologie, puis à chercher ensuite à quels problèmes d’éducation elle pourrait bien servir, a systématiquement échoué.
Quels citoyens l’école numérique forme-t-elle?
On n’apprend plus de leçons par cœur, mais on accepte de sous-traiter sa connaissance et sa culture aux moteurs de recherche. Les promoteurs du numérique parlent de «faire tomber les murs de l’école», d’«habiter le monde». Mais avant, il faut peut-être partir d’une base stable, d’une connaissance solide, commencer par comprendre son territoire. L’école numérique, c’est un projet de déconnexion toujours plus grande de l’homme d’avec son milieu naturel. Nous allons élever des enfants «hors-sol», comme nos tomates insipides! Avec le numérique, on ne promeut plus l’effort : face au découragement, l’école doit devenir ludique,gamifiée, l’enseignement doit être fun, les profs sympas. On ne laisse plus de place au hasard, à l’ennui, à l’apprentissage de la patience, de la lenteur, de la réflexion : tout doit devenir rapide, efficace, on veut tout, et tout de suite. L’école doit se consommer, comme le reste. Et tant pis pour les futurs poètes que l’ennui guidait parfois vers le ballet des feuilles d’automne. L’école moderne doit former des managers ou des chauffeurs «uberisés», pas des poètes.
L’école deviendrait même nocive…
La surconsommation d’écrans entraîne une addiction, des troubles du sommeil, de l’hyperactivité, un sentiment de mal-être. Les enfants sont déjà hyperconnectés, dans une sursollicitation permanente, et l’Education nationale veut encore ajouter du temps d’écran ? L’école valide, alors pourquoi les parents s’inquiéteraient ? Cela crée même un besoin. Par crainte que leur enfant ne soit pénalisé, les parents achètent des ordinateurs, imprimantes, tablettes… La prescription technologique est très forte.
C’est un juteux marché…
Derrière ce siècle de technologies à l’école, il y a toujours les fabricants. Aujourd’hui c’est Microsoft et ses logiciels. L’équipement en tablettes pour tous les lycéens et collégiens, cela représente jusqu’à 13 % du marché français. L’élite politique, en proie à la tyrannie du benchmark et des comparaisons internationales, craignant de paraître ronchonne ou grincheuse, ne s’oppose pas, par définition, à la modernité, à l’école du XXIe siècle. Mais d’un côté, on éduque nos enfants au développement durable et de l’autre, on leur met entre les mains des objets qui deviendront des déchets électroniques ingérables dans trois ans. Car l’empreinte écologique du numérique est forte, loin de l’illusion d’immatérialité. Avec les milliards d’euros du plan numérique, on pourrait créer des postes d’enseignant, ou augmenter leur salaire, acheter des instruments de musique, du matériel artistique…
Il faut aussi comprendre les parents, angoissés par le chômage des jeunes.
Oui, mais est-ce en leur donnant des cours de programmation en primaire qu’on inscrira mieux les jeunes dans le monde de demain, numérisé, globalisé, précarisé ? Qui est capable de dire à quoi ressemblera le numérique dans quinze ans ? Je sais utiliser un ordinateur et Internet alors que je n’en avais pas au collège. Ce n’est pas très compliqué d’apprendre tout ça sur le tard. C’est beaucoup plus difficile pour l’orthographe et la grammaire. Ne pas savoir lire correctement avant 25 ans risque de faire rater un certain nombre d’opportunités. Et la prise de notes manuscrites permet de consigner des idées, de mémoriser, de reformuler avec ses propres mots quand le clavier incite à la paraphrase.
Le métier d’enseignant a-t-il changé avec le numérique ?
Les profs doivent trouver des vidéos sur Internet et les télécharger, installer le matériel, le faire marcher, remplir le cahier de texte électronique, enregistrer les cours pour les vidéos de «classes inversées». Ils deviennent des robots qui cochent des items sur des logiciels. Leurs outils de travail se sont dématérialisés, leur vie professionnelle jargonisée. Et encore, ce n’est que le début. Bientôt les élèves auront accès au cours de n’importe où et pourront communiquer en temps réel avec leur enseignant. L’horizon, c’est de ne plus jamais débrancher. La question de la productivité des professeurs a toujours été sous-jacente au déploiement de la technologie à l’école. Dès les années 1910, aux Etats-Unis, les disciples de Frederick Taylor sont envoyés dans les classes, chronomètre en main, tandis que de son côté, Thomas Edison promet de passer à «100 % d’efficacité» avec les films éducatifs, contre 2 % pour les livres… Les textes officiels, prudents aujourd’hui, soulignent le rôle formidable des profs, devenus «catalyseurs d’intelligence collective»,transformés en ingénieurs pédagogiques. Mais il est déjà envisagé, à terme, de rééquilibrer e-learning et présentiel, c’est-à-dire de mettre moins de profs et des cours sur ordinateur. Dans les pensionnats huppés de Suisse, aux Etats-Unis ou en Angleterre, c’est le contraire : il y a plus de profs par élève que dans nos écoles de la République.
L’école est tout de même utile pour apprendre aux élèves à déjouer les manipulations du Web, le complotisme…
Nous ne contestons pas qu’il faille éduquer AU numérique. Mais là, il est question d’éduquer PAR le numérique, la pédagogie est bousculée dans l’ensemble des matières.
Il faudrait revenir en arrière ?
Non, il s’agit de découpler numérique et innovation, réinventer une école libérée des écrans. Les enseignants doivent reprendre confiance dans leur supériorité sur la machine. Ce sont eux, les vraies «ressources illimitées», pas les logiciels de Microsoft et Google !
A quoi ressemble votre école sans écran ?
Elle assure les fondamentaux au lieu de proposer une scolarité papillonnante - à l’image de notre société du «multitâches». C’est une école où l’on retrouve le goût de l’effort, lieu d’apprentissage de savoirs parfois barbants, et pas seulement un lieu magique de découverte. Parfois même, on s’ennuie un peu, on lit des livres en papier et l’informatique est une matière comme une autre, pas un vecteur pédagogique, enseignée à partir du lycée seulement. Cette école re-missionnerait les familles sur l’éducation. Nos enfants ne sont pas des digital natives : ils n’ont pas un portable à l’oreille en naissant et ne parlent pas naturellement le langage SMS. On ne naît pas digital, on le devient ! C’est nous, les parents, et bientôt l’institution scolaire, qui leur transmettons notre addiction.
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