3 mars 2012

Homère pour tous : la Littérature avec un grand L dès le plus jeune âge

Pour refonder en France mais aussi dans les autres pays (car tous sont touchés ou le seront) une école primaire digne de ce nom, c'est-à-dire qui fournit idéalement au futur citoyen et homme du monde un premier capital de connaissances assez riche et solide pour apprendre ensuite par lui-même et être autonome, la littérature est un élément indispensable.

La culture littéraire, la capacité de lire et d'aimer lire des textes riches ainsi que la connaissance des oeuvres du patrimoine littéraire, tient une aussi grande place que l'histoire, la géographie, les "sciences" et les arts (dessin, musique et chant) dans ce projet.

Cette culture se construit de manière progressive, étape par étape, et si des connaissances manquent, si des trous se creusent dans le tissu que forment la connaissance de toutes ces oeuvres essentielles, il est probable que les lacunes s'accroissent au fur et à mesure de l'avancement de la vie intellectuelle et sociale.

La Belle et la Bête
et Autres contes
de Mme LEPRINCE DE BEAUMONT

Larousse (Petits Classiques),
2011

Lewis Caroll, Alice au pays des merveilles

Loin de vouloir réserver aux riches une culture de riches, aux pauvres une culture de pauvres, aux noirs une culture de noirs, aux blancs une culture de blancs, aux matheux une culture de matheux, aux littéraires une culture de littéraires, il faut penser une culture commune riche et profonde qui permettra de communiquer au-delà de la communication strictement utilitaire, mais réellement de rencontrer l'autre à travers des références que tout le monde aura en commun, de le suivre dans ses pensées.

Une première connaissance de l'Illiade et de l'Odyssée, des fables d'Esope, du Roman de Renart, de Molière, des légendes et contes traditionnels de France et des autres pays (Tristan et Iseult, Contes des mille et une nuits, etc.), des fables de La Fontaine, des contes de Perrault, de Molière, - je m'arrête là - est possible pour tous les enfants, et donc est un devoir de l'école primaire. Être amputé de cette culture dès le plus jeune âge, c'est bien souvent un billet pour le handicap culturel à vie.

Les chanceux de la loterie sociale, ceux qui sont nés dans les "bonnes" familles, les familles dont les parents, les grands-parents ont le goût de lire et des livres chez eux, ou bien ceux dont les parents sont fortement impliqués dans l'éducation et favorisent et encouragent par tous les moyens même maigres les progrès de leurs enfants, les chanceux de la loterie sociale ne doivent pas être les seuls à avoir acquis le goût de la lecture dès le plus jeune âge. L'école publique - donc l'Etat - a une grande part de responsabilité dans les savoirs qu'elle choisit de transmettre ou pas aux futures générations. L'Etat - c'est-à-dire nous tous.

Le combat contre l'ignorance doit toujours être mené. On ne peut jamais le tenir pour gagné, car c'est à ce moment-là qu'on le perd. Les prothèses informatiques ne remplaceront jamais une âme bien formée et un esprit cultivé, tout au plus peuvent-elles les soutenir plus ou moins harmonieusement.

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Pour poursuivre la réflexion.....

0) Blog Littérature au primaire débuté fin février 2012 pour archiver et mettre en ordre les extraits d'oeuvres proposés dans le premier sujet Neoprofs (voir ci-dessous) sur la littérature.

http://litteratureprimaire.eklablog.com/ : des extraits d'oeuvres classiques de la Littérature, adaptés aux différents niveaux de l'école élémentaire.

1) Sujets de discussion sur le forum Neoprofs : je mets aussi les sujets correspondant à la littérature avec un petit "l" (littérature de jeunesse) dont toute la question est de savoir si ce "l" est si petit que ça, tout en n'oubliant pas de construire une culture classique de "grands" textes et de "grands" auteurs.