20 juillet 2011

La méthode syllabique (ou alphabétique) - Préjugé 1 : elle condamne les jeunes lecteurs au non-sens

Peut-on dire, comme le suggèrent ses adversaires, que la syllabique condamne les jeunes lecteurs au non-sens et à l’absence de gratifications pendant une longue période d’apprentissage, avant qu’ils puissent déboucher enfin à l’air libre de la compréhension ?

1) On soulignera, d’abord, la brièveté du temps requis pour l’enseignement du code par la méthode syllabique : si celle-ci est bien maîtrisée, le premier trimestre de CP suffit à la majorité de la classe pour s’en approprier les bases essentielles, et cela doit être le cas de la quasi-totalité des élèves à la fin de l’année. Ce laps de temps est-il psychiquement insupportable et intellectuellement abêtissant pour eux ? […]

2) Le fait de parvenir à surmonter les difficultés inhérentes à l’appropriation du code est une source de plaisir et de gratifications qui pourrait largement suffire par elle-même. La découverte du code est un exercice formel dont il ne faut sans doute pas surestimer la pénibilité : dans leurs jeux de langage de la maternelle (marabout-bout de ficelle-selle de cheval, etc.), les enfants ne prennent-ils pas intérêt et plaisir à la confrontation au non sens ?

3) Tout le temps de l’entrée dans la lecture, d’autre part, n’est pas occupé par le déchiffrage : on ne voit pas ce qui pourrait empêcher la maîtresse ou le maître, parallèlement, de lire des histoires, de faire travailler le vocabulaire et de pratiquer toutes sortes d’activités d’éveil par rapport à la langue.

4) Et pourquoi, enfin, opposer par principe la syllabique à l’idée d’une «lecture compréhensive» ? La syllabique part des lettres et examine la variété de leurs combinaisons, en syllabes, en mots, en phrases. Elle étudie le premier mot le… premier jour de l’apprentissage. Or le mot est l’unité indissociable d’un signifiant et… d’un signifié. Le décryptage du signifiant, son énonciation correcte à voix haute, donne par lui-même accès au signifié, dès lors qu’on laisse à l’élève le temps de s’écouter et de s’entendre, et de poser la question («qu’est-ce que c’est ?») qui ne manque pas d’advenir s’il s’agit d’un mot qui ne lui est pas familier.

Texte complet : 
Jean-Pierre Terrail,  La syllabique est-elle réactionnaire ?      / 

Extraits :

- Les inconvénients supposés de la syllabique

- L’efficacité des méthodes de lecture

- La force prédictive des apprentissages élémentaires

 

Voir aussi : Vraie dyslexie et fausse dyslexie (Ouzilou, Sommer, Nuyts, Wettstein-Badour, etc.)


Voir aussi sur SKHOLE.FR les trois articles du dossier "Méthode de lecture" démontrant, chacun à leur façon la supériorité incontestable de la méthode alphabétique.

De son expérience de professeur de lettres en collège et au terme d’une enquête minutieuse, M.-O. Sephiha dresse ici un état des lieux très alarmant des difficultés de lecture et d’écriture des collégiens qu’il a pu rencontrer. Il en analyse les causes et indique les principes des ateliers de remise à niveau qu’il a mis en place depuis, à titre expérimental.

Institutrice au CP pendant cinq ans, M. Gaubert raconte comment et pourquoi elle est passée des méthodes « mixtes » à une méthode alphabétique.

Qu’est-ce qu’apprendre à « lire » ? En s’appuyant notamment sur les concepts du psychologue russe Lev Vygotski, J. Gautier propose ici une réflexion théorique autour des enjeux tout particulièrement cognitifs de l’entrée dans l’écrit, ainsi que des modalités permettant de les atteindre. Ceci l’amène à plaider pour un solide enseignement explicite des structures de la langue.

Spinoza1670

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