Que faire des pauvres et surtout de
leurs nombreux enfants ? Trop nombreux, ne deviennent-ils pas potentiellement
dangereux ? Comment, sinon éliminer, du moins circonscrire le danger ?
La psychologie des pédagogues est une héritière.
Elle
a tiré la leçon de l'échec du nazisme.
Les méthodes violentes et primitives du
nazisme ont fabriqué son adversaire, par simple réflexe de défense.
Aujourd'hui, on procède autrement pour parvenir aux mêmes fins, la
stérilisation de l'ennemi…
a) La violence étatique et l’organisation des plaisirs sont les deux
volets complémentaires d’une même politique d’abrutissement programmé de la
jeunesse et de containment des
banlieues.
Les illusions finiront par tomber et le
retour au réel sera sans doute terrible.
En attendant, le grand organisateur du
grand sommeil aligne tranquillement une série d'équations intellectuellement
simplistes mais politiquement redoutables :
1)
Ce qui crée l'ennui à l'école, c'est la répétition.
2)
Celui qui ennuie les élèves, c’est le professeur.
3)
La répétition est au fondement de tout apprentissage.
4)
J'affirme que le plaisir est préférable à l'ennui.
5)
Donc, je supprime d'autorité l'ennui à l'école, c'est-à-dire, la série des
apprentissages qui exigent répétition…
6)
… Soit l'arithmétique, la grammaire, l'orthographe, la géographie,
l'histoire...
7)
…Pour les pauvres, cela va de soi.
8)
Je donne l’autorisation de supprimer le professeur ennuyeux.
b) Quelle
stratégie politique est à l'œuvre dans ces théories ?
Ce
colloque n’avait pour autre objet que d’accélérer l’obligation scolaire de la
jouissance (plaisir immédiat, obtenu sans médiation des livres, des
exercices...). Le Ministère de la Jeunesse a désormais en charge principale la
gestion étatique des plaisirs de la jeunesse ? Vaut-il mieux mourir
d’ennui, mourir de jouir ou mourir de l’ennui de jouir ?
Le ministère a
décidé, sans doute après sondage auprès d’un échantillon représentatif
d’élèves, qu’il fallait mourir de jouir.
Après avoir produit sélectivement des bêtes à concours, on prétend produire en
masse des bêtes à jouir qui arboreront leur sourire fabriqué, celui figé du
cadavre embaumé des hommes « désanimés ».
Ce plaisir devenu matière
obligatoire au sein d'un géant Ministère de la Jeunesse et des Jouissances
donne le cafard. Cette folle tentative de maîtrise gestionnaire de la jeunesse
à grands coups de plaisirs sera ensuite probablement évaluée. N'a-t-elle pas un
contenu essentiellement mélancolique ?
c) Quel problème vise-t-elle à résoudre ?
Tout
simplement le problème des pauvres.
Que faire des pauvres et surtout de
leurs nombreux enfants ? Trop nombreux, ne deviennent-ils pas potentiellement
dangereux ? Comment, sinon éliminer, du moins circonscrire le danger ?
La psychologie des pédagogues est une héritière. Elle
a tiré la leçon de l'échec du nazisme. Les méthodes violentes et primitives du
nazisme ont fabriqué son adversaire, par simple réflexe de défense.
Aujourd'hui, on procède autrement pour parvenir aux mêmes fins, la
stérilisation de l'ennemi. L’imagination contemporaine de la biologie inclut
l’expérience d’Auschwitz.
Par exemple, pour se débarrasser des cafards, animal
redoutable et presque indestructible, on a envisagé le scénario suivant, qu’une
molécule excite en permanence les centres nerveux impliqués dans leur comportement
génital. Les cafards copulent jusqu’à épuisement, en oublient de manger et
meurent de… plaisir.
C’est ce modèle qui est importé dans l’école, modèle de la
programmation de la mort dans la jouissance.
d)
C’est aussi sur ce modèle que fonctionne le management d’entreprise.
Histoire de la grenouille cuite. «Une des histoires que les conseils en entreprise ou
les philosophes du management racontent volontiers pour expliquer combien il
est difficile de conduire un organisme ou une entreprise à l’apprentissage, est
l’histoire que raconte Charles Handy, transformée en parabole, l’histoire de la
grenouille cuite.
Chacun peut imaginer ce qui se passe si l’on jette une
grenouille dans l’eau bouillante. Elle essaie, aussi vite que possible, d’en
sortir. Mais que se passe-t-il si l’on met une grenouille dans l’eau tiède, de
telle sorte que la température de l’eau soit progressivement augmentée ?
Curieusement, il ne se passe rien. La grenouille montre tous les signes d’un
animal qui se sent bien, mais cuit lentement sans s’en rendre compte. »
Les méthodes managériales sont ainsi
faites qu’elles tuent à petit feu avec une probabilité de succès bien plus
grande que les méthodes directement totalitaires, du moins telle est l’ambition
des technocrates du management. Comment cuire les jeunes à petit feu ? Le
Président du CNP a apporté sa contribution : en leur enjoignant la jouissance à
mort.
Félicitations!! Vous avez tout compris.
RépondreSupprimerJ'ai pris un réel plaisir à vous lire car j'adhère totalement vos propos.
Je vous envie de pouvoir analyser la situation de la sorte.
Il est tellement plus facile de manipuler des moutons.
D’après certains de mes amis, je n'étais pas assez informée sur le sujet pour affirmer mes idées qui sont semblables aux vôtres( d'où mes recherches sur le sujet). Je devrais même d’après ces derniers proposer ma candidature aux élections législatives pour faire changer les choses.(Dérisoires)
Et pourtant ces problèmes d'abrutissement crèvent les yeux mais seulement de ceux qui veulent bien voir.
Merci pour votre écrit, votre analyse éclairée.
Bonjour Clement,
RépondreSupprimeril s'agit d'un extrait d'un article de Gilbert Molinier. Je n'ai pris aucune part à ce qui est écrit ici.
Pour d'autres textes de lui, vous pouvez voir son site : http://moliniergilbert.free.fr/
ou la page qui lui est consacrée sur le site de M. Delord : http://michel.delord.free.fr/molinier/
Bonjour,
RépondreSupprimerJe n'avais pas saisi que le texte n'était pas publié par son auteur.
Je vais visiter votre blog ainsi que les pages dont vous m'avez donner les liens.
Merci.
Eh oui, je n'ai quasiment rien écrit sur ce blog.
RépondreSupprimerSi vous avez des demandes précises concernant des textes ou des problèmes touchant l'école ou l'éducation en général, vous pouvez toujours me contacter via l'adresse mail : spinoza1670@hotmail.fr. J'aurai peut-être une ou deux pistes de lecture à suggérer.