Tom
MacKay est le héros du West Dunbartonshire. Grâce à lui, ce petit
comté, le deuxième plus pauvre d’Ecosse, est la première région
anglo-saxonne au monde à avoir totalement éradiqué l’illettrisme.
Jusqu’en 1997, 28% des enfants quittent l’école primaire là-bas sans
savoir lire couramment. Tom MacKay est alors psychologue scolaire. Il a
cette idée folle que tous ces enfants, issus de milieux défavorisés,
peuvent apprendre à lire. Prenant son bâton de pèlerin, avec le soutien
des autorités du comté, il se rend dans chaque école primaire pour leur
proposer de participer à une expérience.
Le principe fondamental : utiliser exclusivement la méthode syllabique pour apprendre à lire.
Avec ce cadre, les enfants sont initiés dès la maternelle à la lecture ; les parents sont impliqués dès le départ ; les enfants en difficulté sont rapidement repérés et bénéficient d’un soutien renforcé et personnalisé.
Résultats : en 2006, seulement 6% des enfants quittent l’école primaire sans avoir des bases solides en lecture. Last but not least, le coût de l’opération : 13£/ an et par élève, soit, environ 0.5% du budget pour l’éducation du comté.
Sources :
L’initiative de Tom MacKay menée dans le West Dunbartonshire est décrite
avec précision dans un article publié par Tom Burkard « A world first
for West Dunbartonshire, The elimination of reading failure » qui est
accessible sur le site du Centre for policy studies (www.cps.org.uk).
Elle a également été décrite par de nombreux articles dans la presse
anglaise.
Tom Burkard, Analysis: Can only literacy guarantee a Sure Start?
"Tom Burkard is the director of the Promethean Trust, a Norwich-based
charity for dyslexic children.
Publications (author or co-author) :
- 'Cutting the Children's
Plan: A £5 billion experiment gone astray' (CPS, 2010)
- 'Reading
Fever: Why phonics must come first' (CPS, 1996, co-authored with Martin
Turner,),
- 'The End of Illiteracy? The Holy Grail of Clackmannanshire'
(CPS, 1999),
- 'A World First for West Dunbartonshire' (CPS, 2006),
- 'Every Child A Reader: an example of how top-down education reforms make
matters worse' (Policy Exchange, 2009)"
Sur SOS Education, voir : SOS-Education et extrême-droite ?
Sur les méthodes de lecture, et le danger d'une opposition trop simpliste et fausse globale/syllabique, voir la mise au point de Michel Delord dans ses textes mettant en garde notamment contre le danger de minimiser l'importance de l'écriture dans les apprentissages :
Ces textes ont pour point de départ un point non choisi au hasard, la critique de l'affirmation de Roland Goigoux "les élèves devaient ... apprendre à lire avant d'apprendre à écrire" car il s'agit d'une inversion et d'une attaque des positions historiques des pédagogues de l'Instruction Publique sur LE point fondamental de leur doctrine sur la lecture.
23 mars 2005 - M. Goigoux et les références scientifiques.
12 décembre 2005 - M. Goigoux et les méthodes de lecture.
20 décembre 2005 - Trois mois ou trois ans et trois mois ?
28 Janvier 2005 - La Globale et la Syllabique.
27 février 2006 - La Globale et La Syllabique. Complément : L’enjeu central des programmes de maternelle.
20 mars 2006 - La Globale et La Syllabique. Complément : Écriture-lecture ou le cadavre dans le placard.
22 Avril 2006 - Réponse à Frédéric Prat : Extrait de Bref historique des méthodes de lecture - Michel Delord - Journées de Gien.
09 Mai 2006 - Réponse à J.-P.Brighelli : 'La méthode Boscher n’est pas une méthode de lecture' ou 'Ne pas confondre Couteau et Service trois pièces'.
25 septembre 2008 - Du graphème vers le son ?
Une
méconnaissance inquiétante de l’histoire des méthodes de lecture.
Il est erroné de dire qu’il existe aujourd’hui
deux méthodes, la globale et la syllabique plus une méthode qui consiste à
faire le mélange des deux.
Historiquement, de la fondation de l’Instruction
publique aux années soixante-dix, toutes les méthodes de lecture, y compris la
méthode globale fort peu utilisée de Robert Dottrens, sont des méthodes
alphabétiques. Certaines sont synthétiques, d’autres analytiques, d’autres
encore analytiques et synthétiques. C’est le cas de l’écriture-lecture
recommandée par Ferdinand Buisson qui présente l’originalité de faire jouer à
l’apprentissage de l’écriture un rôle-clef dans l’apprentissage de la lecture.
La rupture avec cette longue période alphabétique
se produit au début des années soixante-dix, sous l’influence de Foucambert,
avec l’idéovisuelle qui nie le principe alphabétique et repose sur une mémorisation
photographique des mots ainsi que sur la prise d’indices permettant paraît-il
d’accéder au sens. Les enfants sont entraînés ainsi à reconnaître les mots sans
les lire et de même à « écrire » le dessin des mots qu’ils ne savent ni lire ni
écrire.
Glissement plus récent : Roland Goigoux renie
Foucambert, agite le cornet à dés, et en sort les méthodes « intégratives »,
mélange d’idéovisuelle (utilisation des albums) et de phonologie (reconnaissance
des phonèmes par analogie), tout en laissant subsister l’idéovisuelle pendant
toute la maternelle sous prétexte de préparer « l’entrée dans l’écrit ».
Monsieur Gorre a raison de rejeter les méthodes
des frères Dalton[1], mais il a tort de les
qualifier de « méthodes à départ global » car 1) il a existé des
méthodes à départ global qui permettaient d’apprendre à lire – c’est le cas de
la méthode analytique-synthétique d’écriture-lecture recommandée dès 1882 par
Ferdinand Buisson et enseignée dans les EN – et 2) il fait un cadeau à ceux
qu’il critique en qualifiant de méthodes de lecture des procédures qui n’en
sont pas et ne permettent pas d’apprendre à lire.
Guy
Morel en réponse à Philippe
Gorre d’Enseignement
et liberté :
Lecture : Les fausses justifications des méthodes à départ global
[1] Jean-Emile
Gombert, Pascale Colé, Sylviane Valdois, Roland Goigoux, Philippe Mousty et
Michel Fayol, Enseigner la lecture au
cycle 2, Nathan pédagogie, 2000 et 2002, réimpression de 2005.
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