Pourquoi
avons-nous, en tant que nation, été incapables d’avancer ainsi que l’ont fait
d’autres nations, comme la Finlande, le Japon, Singapour et la Corée du Sud,
qui sont parties de très loin derrière nous et ont fini par nous rattraper,
nous distancer et nous éclipser totalement ? Les raisons ne manquent pas.
Quelques-unes seulement de ces raisons qui nous viennent à l’esprit :
notre taux de pauvreté infantile scandaleusement élevé et ses maux associés,
notre formation des enseignants et des responsables d’établissements inadéquate
et floue, et l’insatiable désir de nos cadres et des décideurs politiques pour
les nouvelles initiatives. Mais de tous les obstacles qui se dressent en
travers d’un redressement authentique et soutenu, il y en a un qui se détache
et prend le dessus. En tant que nation, nous n’avons pas posé les questions de
prime importance et n’y avons pas plus répondu : Qu’est-ce qu’une
éducation ? Qu’est-ce qui est fondamental ? Qu'est-ce qui est
périphérique dans une éducation ?
Quand nous
considérons attentivement chaque question, alors émergent des réponses claires.
Une éducation est une expérience éclairante (enlightening) et enrichissante qui a pour résultat l’acquisition et
l’appropriation d’un corps de connaissances et d’habiletés – à la fois
académiques et sociales – qui permet à tout un chacun d’être un citoyen
responsable et productif. Ce qui est fondamental dans une éducation est le
corps spécifique de connaissances et d’habiletés, ainsi que les meilleurs
moyens pour l’acquérir ; tout le reste est périphérique.
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Article original en américain : Common Core Curriculum, An Idea Whose Time Has Come
http://www.aft.org/pdfs/americaneducator/winter1011/Editors.pdf
American Educator, Winter 2010–2011 | Vol. 34, No. 4
Either It All Works Together or It Hardly Works at All
How a Common Core Curriculum Could Make Our Education System Run Like Clockwork
American Educator, Winter 2010–2011 | Vol. 34, No. 4
Either It All Works Together or It Hardly Works at All
How a Common Core Curriculum Could Make Our Education System Run Like Clockwork
Traduction Spinoza1670 (école : références), le
01/08/2011.
La réforme de
l’école est sans doute aussi vieille que les écoles publiques. Mais, durant les
trois dernières décennies – depuis que le rapport Une Nation en péril (A Nation
At Risk : http://www2.ed.gov/pubs/NatAtRisk/index.html)
a recommandé vivement d’agir pour un changement spectaculaire – elle a été
non-stop, et pas vraiment couronnée de succès. Les innovations vont et
viennent ; les progrès sont faits et défaits ; les écoles réussissent
et échouent. Les professeurs sont des héros locaux et des boucs-émissaires
nationaux.
Pourquoi ?
Pourquoi
avons-nous, en tant que nation, été incapables d’avancer ainsi que l’ont fait
d’autres nations, comme la Finlande, le Japon, Singapour et la Corée du Sud,
qui sont parties de très loin derrière nous et ont fini par nous rattraper,
nous distancer et nous éclipser totalement ? Les raisons ne manquent pas.
Quelques-unes seulement de ces raisons qui nous viennent à l’esprit :
notre taux de pauvreté infantile scandaleusement élevé et ses maux associés,
notre formation des enseignants et des responsables d’établissements inadéquate
et floue, et l’insatiable désir de nos cadres et des décideurs politiques pour
les nouvelles initiatives. Mais de tous les obstacles qui se dressent en
travers d’un redressement authentique et soutenu, il y en a un qui se détache
et prend le dessus. En tant que nation, nous n’avons pas posé les questions de
prime importance et n’y avons pas plus répondu : Qu’est-ce qu’une
éducation ? Qu’est-ce qui est fondamental ? Qu'est-ce qui est
périphérique dans une éducation ?
Quand nous
considérons attentivement chaque question, alors émergent des réponses claires.
Une éducation est une expérience éclairante (enlightening) et enrichissante qui a pour résultat l’acquisition et
l’appropriation d’un corps de connaissances et d’habiletés – à la fois
académiques et sociales – qui permet à tout un chacun d’être un citoyen
responsable et productif. Ce qui est fondamental dans une éducation est le
corps spécifique de connaissances et d’habiletés, ainsi que les meilleurs
moyens pour l’acquérir ; tout le reste est périphérique.
La raison pour
laquelle nous nous sommes retrouvés loin derrière nombre de nations est que
nous avons poursuivi le périphérique tandis qu’eux se sont attachés à
poursuivre le fondamental. Tandis que nous avons bassement cédé aux marottes
pédagogiques, managériales et gestionnaires, ces dernières ont écrit des
curricula communs (nationaux) de connaissances essentielles (common core curricula). Un curriculum
commun de connaissances fondamentales n’est pas seulement un bout de papier qui
guide l’enseignant ; c’est un document vivant qui guide et apporte de la
cohérence à tout le processus national d’éducation.
Un curriculum
met en avant ce corps de connaissances et d’habiletés dont nos enfants ont
besoin pour devenir des citoyens économiquement productifs et socialement
responsables. Un curriculum commun – c’est-à-dire qui est
partagé par toutes les écoles – est ce qui relie entre eux les différents
acteurs ; au lieu de s’éparpiller dans des directions radicalement
différentes et de se mettre les uns les autres les bâtons dans les roues, les
enseignants, les administrateurs, les parents, les rédacteurs de manuels, les
concepteurs d’évaluations, les professeurs de sciences de l’éducation et les
responsables politiques travaillent tous de concert. Un curriculum commun fondamental
– ce qui veut dire un curriculum qui occupe au moins les deux-tiers du temps
consacré à l’instruction – laisse aux enseignants le temps suffisant pour
s’appuyer sur les intérêts des élèves et se consacrer aux priorités locales.
Dans les pays
qui ont un curriculum commun fondamental, les avantages sont nombreux :
-
Les enseignants n’ont pas besoin de deviner ce qui sera
dans les évaluations; s’ils enseignent le curriculum, leurs élèves seront préparés;
- Les élèves qui changent d’école ne sont pas perdus,
donc le temps n’est pas gaspillé à des révisions et remédiations. Leurs
nouveaux enseignants peuvent avoir des plans de leçon et des projets
différents, mais les contenus de savoir et les savoir-faire fondamentaux (core content) à maîtriser à chaque
niveau (classe, grade) sont les
mêmes.
-
Les manuels sont peu épais, contenant seulement le
matériel à apprendre pour l’année donnée (pas des centaines de pages
incohérentes essayant de s’ « aligner » sur les standards vagues
et les différentes notions de compétences des différents Etats (51 Etats aux
USA, chaque Etat est plus ou moins libre de sa politique éducative).
- Les programmes de formation des enseignants s’assurent
que chaque candidat maîtrise le curriculum, et les manières de l’enseigner,
avant qu’ils deviennent enseignants.
-
Les enseignants à travers l’école, la ville et (grâce à
Internet) à travers le pays sont capables de collaborer pour développer et
peaufiner des plans de leçon et d’autres outils pour l’instruction.
Ces avantages
sont loin d’être les seuls offerts par un programme fondamental commun. De
nombreux autres sont discutés dans ce numéro d’American Educator (http://www.aft.org/newspubs/periodicals/ae/winter1011/index.cfm),
mais il y en a un qui est beaucoup plus important que les autres. Sans un curriculum
fondamental commun, il ne peut y avoir d’équité éducative. Une vraie égalité
d’opportunité (true equality of opportunity)
est impossible à atteindre, certes, mais lutter pour qu’elle se réalise de plus
en plus est possible, et aucun but n’est plus important.
Ce numéro
spécial d’American Educator arrive à un moment spécial. Après des décennies de
débat, l’Amérique est sur le point de se doter de standards académiques
communs. Dans les 18 derniers mois, l’initiative des Standards d’Etat communs
fondamentaux (http://www.corestandards.org
/) – un effort volontaire, hautement collaboratif, mené par l’Etat central – a
développé, a examiné publiquement et a révisé les standards d’anglais et de
mathématiques, dont le but est d’aider les enseignants à préparer tous les
élèves, quel que soit leur lieu d’habitation, pour une éducation supérieure et
un entraînement professionnel (workforce
training). Bien que pas parfait (aucune chose ne l’est jamais), les
standards sont d’une grande qualité, et les Etats d’Amérique, dans leur grande
majorité, les ont déjà adoptés (voir carte : http://www.corestandards.org/in-the-states).
C’est un nouveau mouvement très exaltant, mais les standards sont seulement un
début. Ils présentent les buts de l’éducation, non l’éducation elle-même. La
connaissance et les habiletés essentielles – la clé pour une vie riche –
doivent être exposées dans un curriculum fondamental commun. C’est une idée
dont le moment est arrivé.
Pour un
exemple de ce que peut être un curriculum fondamental commun, voir : http://www.aft.org/pdfs/americaneducator/winter1011/CommonCore.pdf.
Voir aussi :
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