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CHAPITRE III
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Les proportions |
Rappelez-vous
ce que nous venons de dire à propos de la division
à un seul terme, qu’il y avait quatre termes en présence, trois connus :
le dividende, le diviseur, avec l’unité dont on ne parle pas, et un inconnu :
le quotient, qu’il s’agit de trouver.
J’ajoutais
qu’il y a un rapport de proportion entre ces quatre termes, le quotient devant
être au dividende ce que l’unité est au diviseur.
C’est la même
chose pour la multiplication dans laquelle aussi quatre termes sont en
présence, trois connus : un multiplicande, un multiplicateur, et l’unité; un
inconnu, le produit, qui doit être au multiplicande ce que le multiplicateur
est à l’unité.
C’est là ce
qu’on appelle une Proportion.
Soit cette
division, 832 : 8 = 104
et cette
multiplication, 832 X 8 = 6.656
Voici comment
l’on disposera les quatre termes, pour les mettre en proportion :
104 : 832 :: 1
: 8
6.656 : 832
:: 8 : 1
Chaque couple
de nombres, par exemple dans la première proportion, 104 et 832, 1 et 8, s’appelle
un rapport. On sépare les deux
rapports par quatre points, disposés en carré ::
Les deux
premiers termes de chaque rapport, 104 et 1,
s’appellent antécédents ; les
deux seconds, 832 et 8, s’appellent conséquents
: ces deux mots viennent du latin et signifient, le premier : marcher devant ; le second : venir à la suite. On sépare les deux antécédents
de leurs conséquents par le signe de la division :
Enfin, les
deux termes placés à chaque bout de la proportion, 104 et 8, 6.656 et 1
s’appellent les extrêmes ; les
deux du milieu, 832 et 1, 832 et 8, s’appellent les moyens.
On définit la
proportion l’égalité de deux rapports parce
que la proportion est égale entre les deux termes de chaque rapport. 104 est
contenu 8 fois dans 832, et 1 est contenu 8 fois dans 8; 6,656 contient 8 fois
832 et 8 contient 8 fois 1.
C’est ce
qu’expriment très nettement les deux formules que vous connaissez :
Un quotient
qui est au dividende ce que l’unité est au diviseur;
Un produit
qui est au multiplicande ce que le multiplicateur est à l’unité.
On distingue
deux espèces de proportions :
1° La proportion par quotient, celle que nous
venons de voir, ainsi appelée parce que la division des deux termes semblables
de chaque rapport par le terme qui lui fait face est toujours égale, que ce
soit la division des conséquents par les antécédents, comme dans notre premier
cas :
832
|
: 4
|
= 8
|
8
|
: 1
|
= 8
|
ou la division des antécédents par
les conséquents comme dans le second :
6.656
|
: 832
|
= 8
|
8
|
: 1
|
= 8
|
2° La
proportion par différence, ainsi appelée parce que la soustraction de deux
termes semblables, retranchés dans chaque rapport du terme qui lui fait face, donne
toujours le même reste, ou la même différence.
Exemple[1] : 7.5 : 14.12
Retranchons
les deux conséquents de leurs antécédents, nous aurons :
7
|
- 5
|
= 2
|
14
|
- 12
|
= 2
|
La propriété
capitale des proportions, c’est que la multiplication, l’un par l’autre, des
deux extrêmes et des deux moyens dans la proportion par quotient, leur
addition, l’un avec l’autre, dans la proportion par différence, donnent
toujours, soit le même produit, soit la même somme.
Exemple :
104
|
:
|
832
|
::
|
1
|
:
|
8
|
|
|
|
|
7
|
.5
|
:
|
14
|
.12
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
104
|
X
|
8
|
=
|
832
|
|
|
|
|
|
|
7
|
+
|
12
|
=
|
19
|
832
|
X
|
1
|
=
|
832
|
|
|
|
|
|
|
5
|
+
|
14
|
=
|
19
|
L’on peut
changer à volonté l’ordre des termes : le résultat sera toujours le même, pourvu
que l’on maintienne l’égalité de proportion dans chaque rapport.
Disposons
ainsi les termes de nos deux proportions :
1
|
:
|
8
|
::
|
104
|
:
|
832
|
|
|
|
|
5
|
.
|
7
|
:
|
12
|
.
|
14
|
832
|
:
|
104
|
::
|
8
|
:
|
1
|
|
|
|
|
14
|
.
|
2
|
:
|
7
|
.
|
5
|
Le résultat
sera toujours celui que nous venons d’obtenir, par la raison bien simple que ce
seront toujours les mêmes termes multipliés l’un par l’autre, additionnés l’un avec
l’autre.
Ajoutons que l’égalité
de proportion, et par conséquent l’égalité de jeu entre les extrêmes et les
moyens subsistera toujours si l’on multiplie ou divise les termes semblables par
un même nombre dans une proportion par quotient; si l’on y ajoute ou l’on en
retranche le même nombre dans une proportion par différence.
Soit : 104 :
832 :: 1 : 8
Multipliez
les deux conséquents par 2; divisez par 2, vous aurez :
1°
|
104 :
|
1.664
|
::
|
1 :
|
16
|
2°
|
104 :
|
416
|
::
|
1 :
|
4
|
Il vous sera
facile de vous assurer que le produit des extrêmes demeure égal à celui des
moyens.
De même pour
leur total, si nous ajoutons 4 aux deux antécédents de notre proportion par
différence, ou si nous le retranchons :
7 . 5 : 14 .
12
nous aurons :
1°
|
11 .
|
5
|
::
|
18 .
|
16
|
2°
|
3 .
|
5
|
::
|
10 .
|
12
|
L’égalité des
totaux se maintient dans les deux proportions. C’est 23 pour la première, 15
pour la seconde, juste la différence de 4, en plus ou en moins, de ces deux nombres
sur 19.
Il va sans
dire que cette égalité subsisterait si l’on opérait sur les 4 termes à la fois,
soit avec le même nombre pour tous, soit avec des nombres différents pour
chaque couple. C’est une conséquence forcée de ce qui vient d’être dit.
Essayez-en.
Donc, on peut
indifféremment changer l’ordre des termes d’une proportion, les multiplier, les
diviser, y ajouter, en retrancher : ses extrêmes et ses moyens continueront de
se balancer, tant que l’opération sera la même pour les termes semblables.
[1] Dans la proportion par différence, on met seulement,
pour la distinguer de l’autre : un point entre les termes de chaque rapport, et
deux points entre chaque rapport.
source : http://cgi.stanford.edu/~dept-fren-ital/rbp/?q=node/61 |
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