27 juillet 2011

Rap au Sénégal, éducation et contestation politique

"On a l’éducation qui nous permet de décrypter les politiques, d’analyser les situations."  (rappeurs sénégalais, en première ligne contre le président Wade, Libération du 5 juillet 2011). «On est en pole position, mais il y a toute la population derrière nous. A chaque fois, nous prenons la tête du mouvement parce que d’une, on a un tous un micro dans la main et de deux, on est tous allé à l’université. On a l’éducation qui nous permet de décrypter les politiques, d’analyser les situations. De plus, on a conservé une certaine indépendance d’esprit et autant de liberté d’expression. On ne peut pas nous faire avaler n’importe quoi. »

Petite parenthèse (On reviendra au Sénégal et à sa crise politique dans un deuxième temps) :

Le père du rap Gil Scott-Heron : « Elevé dans le Tennessee, puis à New York, il publie à 18 ans Le Vautour, roman d'une jeunesse égarée sur les trottoirs du quartier de Chelsea, à Manhattan, ses squats miséreux, ses familles décomposées, ses vendeurs de rêve encapsulé et la mort donnée pour une rumeur ou une rancœur. Un environnement au réalisme cru dont il ne cessera jamais d'être le héraut mélancolique. Dans la foulée, il publie un recueil de poèmes, Small Talk at 125th and Lenox, qu'il met en musique en 1970.

Un premier album où résonnent uniquement des percussions et parfois un piano, par dessus lesquels il déclame des textes comme on lève une armée. Autant de slogans radicaux pour la cause des Noirs, enrobés de cynisme et d'humour, dont le plus célèbre est The Revolution will not be televised, violente attaque contre la dictature des médias de masse. Le genre attire également l'attention : du spoken word, qui fait de Gil Scott-Heron un des créateurs du rap moderne. » (lire la suite : Telerama)




« Durant ces années fastes, jamais il n'abandonne une vigueur politique héritée d'une enfance sous l'ombre du mouvement des droits civiques, d'une mère engagée dans l'association nationale d'aide aux personnes de couleurs (NAACP), et de ses lectures de Langston Hughes, leader de la Renaissance de Harlem. Dans les années 80, il va jusqu'à faire campagne auprès de Stevie Wonder pour faire de la naissance de Martin Luther King un jour férié, et y parvient. Cette constance ainsi que son premier album ont fait de lui une figure tutélaire du hip-hop américain. Un parrain, qui n'a pas hésité à recadrer ses filleuls en 1994 (émeutes de Los Angeles). Dans Message to the messengers, lui qui a toujours fui la célébrité et les récompenses s'en prend vivement aux rappeurs bling-bling irrespectueux des femmes et obnubilés par les jantes en alliage de leurs cylindrées. Une dernière saillie avant des années de silence. » (lire la suite : Telerama)


Our News Now : “A few lines from this article “New York, NY - Musician, poet and philosopher Gil Scott-Heron, often called the Godfather of Rap, has died in a New York hospital aged 62.  One of his most famous works in the slogan for our work here at Our News Now, "The Revolution Will Not be Televised"  It was his commentary about the power of the media but more importantly about the power of the mind over the media.

The cause of his death is not clear, but he is believed to have become ill after returning from a visit to Europe.
Scott-Heron's material spanned soul, jazz, blues and the spoken word. His 1970s work heavily influenced the US hip-hop and rap scenes.
He had a unique style that he developed while working with his friend Jackson.  He mixed minimalist percussion with poetry.  For the pioneering vibe, Scott-Heron is often described as the godfather of rap, a label he himself was uncomfortable with
"If there was any individual initiative that I was responsible for" he wrote "it might have been that there was music in certain poems of mine, with complete progression and repeating 'hooks', which made them more like songs than just recitations with percussion," Scott-Heron's quote was in the introduction to his 1990 Now and Then collection of poems.
Scott-Heron's music and poetry revealed his deep interest in justice and civil rights, and he railed against the consumer society of the 1970s and 80s as well as the development of nuclear technology.
He was among the first artists to use his music to attack the apartheid in South Africa, long before the issue became the focus of a popular global campaign.
In "The Revolution Will Not Be Televised", first recorded in 1970, he issued a fierce critique of the role of race in the mass media and advertising age.
"The revolution will not be right back after a message about a white tornado, white lightning, or white people," he sang.
The song became an anthem for him and several generations of his fans.

Retour au Sénégal :
Quelques lignes pour donner envie d’aller lire l’article complet de Libé
Initiés par de rappeurs de la deuxième génération (Keur Gui, Fou Malade, Simon…), ce mouvement s’est créé en février 2011 au forum social de Dakar. Ces rappeurs veulent le changement – «sopi» en wolof. Ils avaient 20 ans quand Wade, figure traditionnelle de l’opposition à Abou Diouf, a été élu. Depuis, ils dénoncent des conditions de vie qui, à leurs yeux, n’ont pas évolué. Comme Positive Black Soul en 1996 dénonçait les coupures d’électricité «et leurs appareils bousillés» dans Ceci n’est pas possible, le groupe HA2N fustige la société d’électricité Sénelec dans Désolé, une reprise du tube de Sexion d’Assaut.




«Vous vous rendez compte qu’on parlait déjà des coupures d’électricité en 1996, s’insurge Didier Awadi de PBS, et que ce n’est toujours pas réglé. Les problèmes d’hier sont les mêmes problèmes d’aujourd’hui : la gestion du pouvoir et de l’énergie. Quand on appelait au changement en 2000, c’était tout le système qu’on voulait changer, pas seulement les hommes. Quand on veut changer seulement les hommes, on se retrouve 12 ans après avec les mêmes.» (hein les Français ?)

Quant à savoir pourquoi ce sont toujours les rappeurs qui mènent la fronde pour le changement au Sénégal et pas les ténors du Mbalax (Youssou N’dour et Omar Pene), Awadi a une réponse toute faite : «On est en pole position, mais il y a toute la population derrière nous. A chaque fois, nous prenons la tête du mouvement parce que d’une, on a un tous un micro dans la main et de deux, on est tous allé à l’université. On a l’éducation qui nous permet de décrypter les politiques, d’analyser les situations. De plus, on a conservé une certaine indépendance d’esprit et autant de liberté d’expression. On ne peut pas nous faire avaler n’importe quoi.»


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