11 octobre 2011

Evaluation des professeurs et management

Fini la notation des profs ? Une révolution, mais Chatel ne communique pas

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Adrien Lautard
Expert ès mammouth
Publié le 10/10/2011 à 07h02 sur Rue 89
C'est l'arlésienne de l'Education nationale, mais dès 2012, les enseignants pourraient voir leur système de notation totalement refondé. C'est en tous cas l'ambition de la directrice générale de l'Education nationale, Josette Théophile.
Ancienne DRH de la RATP, et nommée à l'Education nationale fin 2009, Josette Théophile a à cœur de faire entrer la culture du « privé » rue de Grenelle. Dans ce contexte, le chantier de l'évaluation des enseignants est stratégique. Aujourd'hui un enseignant est évalué au mieux une fois tous les trois ans par un inspecteur.
Cette évaluation est doublée d'une notation administrative attribuée par le chef d'établissement. La carrière et l'avancement de l'enseignant dépendent quasi exclusivement de l'évaluation pédagogique, réalisée au cours de l'inspection. Et cette procédure ignore de fait l'implication de l'enseignant au sein d'une équipe pédagogique, sa relation avec le chef d'établissement ou ses collègues, et sa « performance » quant à la progression des élèves.

Derrière les notations, le statut

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source : http://blogs.rue89.com/le-mammouthologue/2011/10/10/fini-la-notation-des-profs-une-revolution-mais-chatel-ne-communique-pas


5 commentaires 


un inspecteur de plus qui n'y connait rien ! !
L'ex-sénateur Demuynck a été nommé inspecteur général de l'éducation nationale : était-il Inspecteur Pédagogique Régional (IA-IPR) ? Non !
Après avoir menacé de présenter une candidature dissidente en Seine-Saint-Denis, le sénateur UMP sortant Christian Demuynck s'était retiré de la course trois semaines avant les élections sénatoriales.
Un arrangement électoral ? ? ? ? ? ?
Et un fonctionnaire de plus !
Les dernières nominations comme IGEN :
« Ces nominations en Conseil des ministres ont concerné notamment, le 13 janvier 2011, Patrice Champion, ex-conseiller spécial de Rama Yade au ministère des Sports, le 10 juin 2010, Jean-François Raynal, vice-président centriste du conseil général des Yvelines, le 12 novembre 2009, l'ancien sénateur UMP de l'Eure Jean-Luc Miraux, le 13 novembre 2008, Juliana Rimane, ex-députée de Guyane. Cette élue de Kourou a été la suppléante de l'ancien ministre du Tourisme de Jacques Chirac, Léon Bertrand, nommé lui aussi, le 7 février 2008, inspecteur général de l'éducation nationale. Autre cas : le 11 décembre 2008, Pascal-Raphaël Ambrogi, ex-secrétaire général du groupe RDSE au Sénat, devenait également inspecteur général de l'éducation


c'est pas un scoop, l'entretien individuel a été mis en place depuis plusieurs années pour tous les fonctionnaires non-enseignants (agents techniques et d'entretien, agents d'accueil, administratifs) de l'éducation nationale, avec comme objectif de l'appliquer à terme aux enseignants. Ca se rapproche....
La grande différence réside dans la mise en concurrence entre les collègues : il y a un quota de points d'avancement, et s'il y en a qui ont des points en plus, d'autres ont des points en moins ! A première vue ça pourrait paraître contradictoire avec l'objectif affiché de travail en équipe. Mais non, pas du tout : il s'agit bien d'avoir une équipe docile, aux ordres, en isolant les mauvais esprits.
Rappel légal : l'inspection peut être refusée (ça arrive). L'entretien individuel aussi peut être refusé (ça arrive aussi). Les chefs n'ont que le pouvoir qu'on leur accorde (cf. La Boëtie).

D-503 Orwellien

C'est effectivement la continuité de la progression de la doxa néolibérale : les méthodes dominantes du privé, c'est forcément mieux. Alors même que dans les entreprises privées qui obéissent à cette mode managériale (parce qu'il s'agit bien de mode), les résultats sont catastrophiques : demander à la fois de travailler en équipe et être mis en concurrence constamment les uns contre les autres est une contradiction qu'on demande aux salariés d'intérioriser et de vivre au quotidien. Pour reprendre la notion de Bateson, il s'agit de double bind, responsable de souffrance et parfois de suicides.


Mouais.
Très bonne idée : les chefs d'établissement voient les profs au quotidien, peuvent évaluer la pertinence de leur travail en classe et au sein de l'équipe sur le long terme. C'est très différent du travail d'un inspecteur qui vient voir un prof une seule heure tous les trois ans : heure pendant laquelle le prof doit faire une synthèse de toutes ses compétences sans formation ni information préalable.
L'inspection telle qu'elle se déroule actuellement n'a d'autre objectif que de classer les profs selon des échelons de rémunération. Très dommage vu que la plupart des profs se fiche bien de gagner quelques dizaines d'euros de plus à l'issue de l'entretien, mais se soucie au contraire de faire passer des bonnes journées aux élèves, tout en bossant au maximum avec toute l'équipe. C'est juste impossible de donner en une heure à l'inspecteur, une juste appréhension de ses propres compétences.

Le chef d'établissement, lui, veille au jour le jour à l'implication effective des profs dans les projets pédagogiques variés, vient à toutes les réunions et peut évaluer sur le long terme, vos qualités pédagogiques réelles. Grand temps que ça change ce système d'éval !

lancetre answers to janis sinaj

Une partie importante des chefs d'établissements sont de parfaits incapables.
Voyez par exemple celui du collège de Nanterre, qui vient d'être remplacé après une grève générale des profs.

Ils sont devenus chefs parce qu'ils ne pouvaient plus rester devant des élèves.
Petits chefs, imbus de leur pouvoir, lèche-bottes carrièristes, grassement payés pour transmettre les consignes du ministre, ils constituent l'une des pires calamités de l'Education nationale.

Vous voulez voir un chef plus vrai que nature ?
Voyez le personnage incarné par Jackie Berroyer dans La Journée de la Jupe.
Lâches, ennemis des problèmes, rampants devant la hiérarchie, ces individus sont par ailleurs tout à fait incapables d'évaluer le contenu d'un cours.
Seules seront donc prises en compte la soumission, la reptation, la docilité, la veulerie.
Un inspecteur ne vient pas très souvent, mais du moins maîtrise-t-il le contenu du cours.
Comment un chef d'établissement pourrait-il évaluer un cours d'allemand, puis un cours d'histoire, puis un cours de physique...
Est-il censé être doté d'un savoir encyclopédique ?
En réalité, le contenu du cours n'aura plus aucune importance.
Un prof pourra être aussi mauvais pédagogue qu'il le voudra, du moment qu'il sera copain avec le chef.


Management

Jean-Paul Brighelli, Bonnet d'âne, le 9 septembre 2011

Le Ministère de l’Education pense à tout. D’un côté, il vient de supprimer la (maigre) subvention qu’il accordait au GRIP (1), tout en disant qu’il faut valoriser les « bonnes pratiques » (et je ne connais personnellement pas de pratique meilleure, au moins en Primaire, que celle du GRIP). À main gauche, il veille à infantiliser au mieux ses personnels : ainsi, toute inspection, dans le Primaire, se prépare désormais avec une grille d’auto-évaluation qui ressemble, à s’y méprendre, à ces auto-critiques que les gouvernements du Rideau de fer exigeaient de leurs dissidents (voir l’Aveu de Costa-Gavras). Que Luc Chatel et ses managers s’inspirent de vieilles lunes staliniennes est plein de sel, quand on y pense.


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Voir aussi sur Neoprofs (forum) la discussion à ce sujet :

La notation des enseignants en 2 012. \o/


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