Il a aussi envoyé une photographie de sa fille avec ces quelques mots :
" Ma fille était devenue fragile, sans doute, mais elle restait un excellent professeur de mathématiques et aurait dû pouvoir continuer d’exercer. Son message désespéré était celui-ci : il faut refonder, à tout prix, une nouvelle et authentique école de la république, celle où primaient les valeurs du civisme et du travail. Celle où le professeur était au centre de tout. Celle où l’enfant du peuple pouvait devenir fils de roi."
Aucun doute pour le père de l'enseignante, le "message désespéré" de sa fille est une "alerte" directe pour refonder l'école.
"Plus jamais ça !"
Ils étaient 2 300 personnes hier à Béziers à l'émouvante "marche blanche" en hommage à Lise. Une deuxième marche, plus revendicative et baptisée "marche blanche académique", est prévue aujourd'hui mercredi à Montpellier. Départ à 15 heures devant l'office de Tourisme sur la place de la Comédie pour prendre la direction du rectorat.
http://www.neoprofs.org/t39220-j-ecris-pour-les-profs-qui-petent-les-plombs-tu-enseigneras-dans-la-douleur-a-lise-et-je-le-fais-pour-vous
4 textes :
J'écris pour les profs qui pètent les plombs
Poème "A Lise"
Tu enseigneras dans la douleur
"Je le fais pour vous"
http://www.neoprofs.org/t39013p615-une-enseignante-tente-de-s-immoler-dans-la-cour-de-son-lycee-a-beziers
Quelques-uns de mes commentaires :
Re: Une enseignante tente de s'immoler dans la cour de son lycée à Béziers
"Selon
plusieurs témoins, elle a annulé le cours qu'elle devait donner entre 9
h et 10 h. Puis, peu avant la récréation, elle s'est placée sous le
préau et s'est aspergée d'essence calmement avant d'y mettre le feu.
Geste dépressif ou acte réfléchi... Elle a tenté de s'immoler,
définition "donner sa vie en sacrifice pour une cause". Elle criait
"c'est pour vous" devant les élèves témoins de la scène et “non,
laissez-moi, j'ai pas besoin d'aide”. Les profs ont mis un drap sur
elle, ses habits avaient fondu", a raconté encore Karim, qui a assisté à
la scène."
(http://www.midilibre.fr/2011/10/13/la-prof-s-immole-dans-la-cour-elle-nous-disait-je-fais-ca-pour-vous,401960.php)
Je ne pense pas que son objectif direct, à Lise, par ce geste hautement symbolique d'immolation par le feu, et qui demandaient beaucoup de courage (ou de fragilité, diraient certains) aient été seulement l'obtention d'une médecine de travail mais plus généralement l'amélioration de l'instruction, l'amélioration de l'école en général, et cela pour les enfants, pour les élèves, pour l'avenir. Evidemment, cela passe aussi par l'amélioration des conditions de travail, etc. Mais je vois son message comme beaucoup plus général : une invitation à un changement radical. N'en faisons pas un symptôme d'une maladie mentale (ou sinon il faut tester tous les citoyens qui se présentent aux urnes avant de voter) ! C'est un message politique et héroïque.
Je ne pense pas que son objectif direct, à Lise, par ce geste hautement symbolique d'immolation par le feu, et qui demandaient beaucoup de courage (ou de fragilité, diraient certains) aient été seulement l'obtention d'une médecine de travail mais plus généralement l'amélioration de l'instruction, l'amélioration de l'école en général, et cela pour les enfants, pour les élèves, pour l'avenir. Evidemment, cela passe aussi par l'amélioration des conditions de travail, etc. Mais je vois son message comme beaucoup plus général : une invitation à un changement radical. N'en faisons pas un symptôme d'une maladie mentale (ou sinon il faut tester tous les citoyens qui se présentent aux urnes avant de voter) ! C'est un message politique et héroïque.
Re: Une enseignante tente de s'immoler dans la cour de son lycée à Béziers
Dans Google, tapez : "Tunisie immolation".
Ce serait vraiment un hasard que Lise n'ait pas eu cet exemple en tête.
Ce serait vraiment un hasard que Lise n'ait pas eu cet exemple en tête.
Re: Une enseignante tente de s'immoler dans la cour de son lycée à Béziers
"Ce
jour-là, Mohamed Bouazizi, un vendeur ambulant de 26 ans, s’est aspergé
d'essence et a tenté de s'immoler par le feu devant la préfecture. La
police municipale venait de lui confisquer sa charrette de fruits et
légumes parce qu'il n'avait pas les autorisations nécessaires."
(http://www.20minutes.fr/monde/tunisie/647834-monde-revolte-tunisie-immolation-feu-est-devenu-symbole-manifestants)
-- > A la fois geste de désespoir (simple suicide) et en même temps geste politique (suicide comme ultime acte de protestation : on ne peut pas protester plus fort que cela, qu'en donnant sa vie).
Idem pour Lise Bonnafous : désespoir devant la situation. Ce désespoir, soit dit en passant, peut être interprété de deux façons : soit on dira qu'elle a craqué, soit on dira qu'elle a jugé que la situation présente est inadmissible, (aussi scandaleuse que ce qui se passe en Tunisie car ce qui se prépare, c'est une dictature par le fait que les citoyens de demain, sous-éduqués, sous-instruits seront incapables de décider eux-mêmes de leur destin).
Elle a préparé ce geste, elle a préparé le lieu, elle a préparé sa façon de mourir (la plus spectaculaire et aussi la plus douloureuse parce qu'elle savait qu'ainsi, ça allait rameuté la presse, ça allait indigner l'opinion, ça allait peut-être faire bouger les consciences.
Elle a pris un baril d'essence, elle a pris un briquet, elle a attendu la récréation, elle s'est aspergée calmement, etc.
Son message, si elle ne l'a pas écrit, c'est parce qu'elle pensait que c'était suffisamment clair : L'ECOLE, CA NE VA PLUS, L'AVENIR DES ELEVES N'EST PLUS ASSURE --> voilà pourquoi elle dit aux élèves "je le fais pour vous !"
Enfin c'est ce que je pense.
http://www.neoprofs.org/t39361-retour-sur-le-deces-de-lise-bonnafous
-- > A la fois geste de désespoir (simple suicide) et en même temps geste politique (suicide comme ultime acte de protestation : on ne peut pas protester plus fort que cela, qu'en donnant sa vie).
Idem pour Lise Bonnafous : désespoir devant la situation. Ce désespoir, soit dit en passant, peut être interprété de deux façons : soit on dira qu'elle a craqué, soit on dira qu'elle a jugé que la situation présente est inadmissible, (aussi scandaleuse que ce qui se passe en Tunisie car ce qui se prépare, c'est une dictature par le fait que les citoyens de demain, sous-éduqués, sous-instruits seront incapables de décider eux-mêmes de leur destin).
Elle a préparé ce geste, elle a préparé le lieu, elle a préparé sa façon de mourir (la plus spectaculaire et aussi la plus douloureuse parce qu'elle savait qu'ainsi, ça allait rameuté la presse, ça allait indigner l'opinion, ça allait peut-être faire bouger les consciences.
Elle a pris un baril d'essence, elle a pris un briquet, elle a attendu la récréation, elle s'est aspergée calmement, etc.
Son message, si elle ne l'a pas écrit, c'est parce qu'elle pensait que c'était suffisamment clair : L'ECOLE, CA NE VA PLUS, L'AVENIR DES ELEVES N'EST PLUS ASSURE --> voilà pourquoi elle dit aux élèves "je le fais pour vous !"
Enfin c'est ce que je pense.
http://www.neoprofs.org/t39361-retour-sur-le-deces-de-lise-bonnafous
Professeurs désespérés : un déni de civilisation A la suite du suicide de Lise B., professeur, dans la cour d'un lycée de Béziers
Important : Actions et solidarité après l'immolation de Lise Bonnafous au lycée Jean Moulin de Béziers
Bonjour à tous,
Notre collègue du lycée Jean Moulin de Béziers, Madame Lise Bonnafous, a pris la décision terrible de mettre fin à ses jours jeudi 13 octobre à 10h. Elle s'est immolée dans la cour du lycée, sous les yeux des élèves et de ses collègues de travail. Ses graves brûlures ont entraîné sa mort ce vendredi 14 octobre.
Les collègues biterrois de Lise Bonnafous, dans les cités scolaires Henri IV et Jean Moulin, ont exprimé toute la peine et la colère que ce drame a suscité en eux. "Solidarité avec Lise", "Plus jamais ça" : ces phrases ont émaillé leurs témoignages. Ils organiseront lundi à Béziers une marche blanche en mémoire de Lise Bonnafous, et rendront hommage à la défunte durant les prochains jours.
Mais cet événement terrible doit avoir un écho au niveau national. Le suicide d'un enseignant sur son lieu de travail, et dans des conditions aussi violentes, doit être l'occasion d'une profonde prise de conscience de la part de toute la société.
Suite aux discussions entre collègues qui ont eu lieu sur le forum neoprofs.org, nous invitons l'ensemble des professeurs, ainsi que toutes les personnes émues par ce décès, à porter un brassard blanc lundi 17 octobre 2011 à partir de 14h, heure de la marche qui aura lieu à Béziers en hommage à Lise Bonnafous. Nous vous invitons également à porter ce même brassard jeudi 20 octobre au matin, une semaine après l'immolation de l'enseignante qui a eu lieu jeudi 13 octobre à 10h.
D'autres actions collectives peuvent être envisagées : certains collègues envisagent par exemple d'observer une minute de silence lundi 17 octobre à 14h, ou jeudi 20 octobre à 10h. D'autre part, les syndicats de l'Education nationale relaieront, le cas échéant, les appels au débrayage lancés par les collègues biterrois.
Toutes nos pensées vont aux collègues, aux personnels techniques, à l'administration, aux cadres et aux élèves de la Cité Jean moulin de Béziers, qui ont perdu une collègue dans des conditions terribles. Ils ont malgré tout trouvé la force nécessaire pour appeler l'ensemble de la société et des enseignants à rendre hommage à Lise Bonnafous. Nul doute qu'ils auront besoin d'un soutien amical, fût-il symbolique, de la part de toutes celles et ceux qui se sentiront touchés par le décès brutal et violent de Lise Bonnafous sur son lieu de travail.
Outre les discussions qui ont eu lieu sur neoprofs.org, plusieurs témoignages d'hommage sont déjà lisibles sur internet :
- Sur Facebook, un groupe d'hommage a été créé par un élève de Lise Bonnafous : http://www.facebook.com/#!/groups/291836954161765/
- Sur Facebook également, une page d'hommage a été réalisée par un enseignant : http://www.facebook.com/#!/pages/En-hommage-%C3%A0-Lise-Bonnafous-du-lyc%C3%A9e-Jean-Moulin-de-B%C3%A9ziers/301406463219576
- Un blog consacré aux réactions suite à ce suicide a été lancé : http://hommagealisebonnafous.unblog.fr/
Merci de relayer ce message auprès de vos contacts, de vos collègues, de vos proches et de vos amis, ainsi que sur les supports de communication (sites, blogs...) et sur les réseaux auxquels vous participez habituellement.
Notre collègue du lycée Jean Moulin de Béziers, Madame Lise Bonnafous, a pris la décision terrible de mettre fin à ses jours jeudi 13 octobre à 10h. Elle s'est immolée dans la cour du lycée, sous les yeux des élèves et de ses collègues de travail. Ses graves brûlures ont entraîné sa mort ce vendredi 14 octobre.
Les collègues biterrois de Lise Bonnafous, dans les cités scolaires Henri IV et Jean Moulin, ont exprimé toute la peine et la colère que ce drame a suscité en eux. "Solidarité avec Lise", "Plus jamais ça" : ces phrases ont émaillé leurs témoignages. Ils organiseront lundi à Béziers une marche blanche en mémoire de Lise Bonnafous, et rendront hommage à la défunte durant les prochains jours.
Mais cet événement terrible doit avoir un écho au niveau national. Le suicide d'un enseignant sur son lieu de travail, et dans des conditions aussi violentes, doit être l'occasion d'une profonde prise de conscience de la part de toute la société.
Suite aux discussions entre collègues qui ont eu lieu sur le forum neoprofs.org, nous invitons l'ensemble des professeurs, ainsi que toutes les personnes émues par ce décès, à porter un brassard blanc lundi 17 octobre 2011 à partir de 14h, heure de la marche qui aura lieu à Béziers en hommage à Lise Bonnafous. Nous vous invitons également à porter ce même brassard jeudi 20 octobre au matin, une semaine après l'immolation de l'enseignante qui a eu lieu jeudi 13 octobre à 10h.
D'autres actions collectives peuvent être envisagées : certains collègues envisagent par exemple d'observer une minute de silence lundi 17 octobre à 14h, ou jeudi 20 octobre à 10h. D'autre part, les syndicats de l'Education nationale relaieront, le cas échéant, les appels au débrayage lancés par les collègues biterrois.
Toutes nos pensées vont aux collègues, aux personnels techniques, à l'administration, aux cadres et aux élèves de la Cité Jean moulin de Béziers, qui ont perdu une collègue dans des conditions terribles. Ils ont malgré tout trouvé la force nécessaire pour appeler l'ensemble de la société et des enseignants à rendre hommage à Lise Bonnafous. Nul doute qu'ils auront besoin d'un soutien amical, fût-il symbolique, de la part de toutes celles et ceux qui se sentiront touchés par le décès brutal et violent de Lise Bonnafous sur son lieu de travail.
Outre les discussions qui ont eu lieu sur neoprofs.org, plusieurs témoignages d'hommage sont déjà lisibles sur internet :
- Sur Facebook, un groupe d'hommage a été créé par un élève de Lise Bonnafous : http://www.facebook.com/#!/groups/291836954161765/
- Sur Facebook également, une page d'hommage a été réalisée par un enseignant : http://www.facebook.com/#!/pages/En-hommage-%C3%A0-Lise-Bonnafous-du-lyc%C3%A9e-Jean-Moulin-de-B%C3%A9ziers/301406463219576
- Un blog consacré aux réactions suite à ce suicide a été lancé : http://hommagealisebonnafous.unblog.fr/
Merci de relayer ce message auprès de vos contacts, de vos collègues, de vos proches et de vos amis, ainsi que sur les supports de communication (sites, blogs...) et sur les réseaux auxquels vous participez habituellement.
Témoignage :
Pour avoir été prof jusqu'à l'année dernière dans le lycée ou s'est passé le drame, je peux vous préciser quelques points. C'est le plus gros établissement de l'académie (effectivement près de 3000 élèves). La suppression, peu à peu des postes de surveillants et de profs (on a même supprimé un poste de proviseur en rassemblant deux lycées sous l'autorité d'un même homme)finissent par rendre les conditions de travail difficiles. Face à l'augmentation de ces difficultés,la direction a de moins en moins l'attitude humaniste qui existait il y a encore 10 ans. Les proviseurs et adjoints sont maintenant formés pour être des "managers" et leur attitude est bien souvent plus insupportable que celle des élèves. Je pense que beaucoup de collègues se sentent complètement seuls face aux difficultés qu'on a toujours à un moment ou à un autre. J'ai quitté le lycée l'an passé pour cela. J'aurais aimé que les faits ne me donnent pas raison à ce point-là.
Béziers Elle s’immole par le feu et crie "c'est pour vous" devant les élèves
source : http://www.lexpress.fr/actualite/societe/fait-divers/beziers-l-enseignante-qui-s-est-immolee-est-morte_1040784.html
"Je l'ai vue arriver le corps en feu, les mains sur la tête en avançant", témoignait Karim, encore bouleversé. Hier matin, une professeure de mathématiques, présentée comme fragile psychologiquement, est toujours dans un état grave après avoir tenté de s'immoler par le feu dans la cour du lycée Jean-Moulin de Béziers.
"C'est pour vous"
Selon plusieurs témoins, elle a annulé le cours qu'elle devait donner entre 9 h et 10 h. Puis, peu avant la récréation, elle s'est placée sous le préau et s'est aspergée d'essence calmement avant d'y mettre le feu. Geste dépressif ou acte réfléchi... Elle a tenté de s'immoler, définition "donner sa vie en sacrifice pour une cause". Elle criait "c'est pour vous" devant les élèves témoins de la scène et “non, laissez-moi, j'ai pas besoin d'aide”. Les profs ont mis un drap sur elle, ses habits avaient fondu", a raconté encore Karim, qui a assisté à la scène.
Elle "devrait s'en sortir"
Des collègues et des lycéens présents ont tenté de lui porter secours. Les pompiers, rapidement sur les lieux, ont pris les choses en main et l’ont évacuée sur Montpellier en hélicoptère. Brulée au troisième degrés sur tout le corps et le visage, elle "devrait s'en sortir" a déclaré le procureur.
Désarroi au lycée
Une cellule de soutien psychologique a été mise en place pour venir en aide aux témoins désemparés. Un instant débordé, l’encadrement a vite repris les choses en main. Exigeant même parfois que des élèves aillent voir les psychologues avant de s’effondrer en sanglots dans les bras les uns des autres. Certains ne pouvant s’empêcher de “péter un boulon”, en plein désarroi.
Autour du lieu du drame, surveillants, profs, pompiers, tout le monde s’est mobilisé pour préserver un périmètre de sécurité. Il a fallu ensuite canaliser les étudiants qui erraient un peu à l’aveuglette, organiser un passage pour les personnels de secours, élever la voix pour obtenir un peu d’ordre. Et surtout ne pas donner de fausses informations sur l’état de santé de la professeure.
À Béziers, la nouvelle a vite fait le tour de la ville. La cité scolaire Jean-Moulin avait décidé de fermer ses portes hier après-midi. Les cours devaient reprendre ce matin.
Education : tu enseigneras dans la douleur... - Lucie Delaporte, "Médiapart", 20 octobre 2011
Pour lire cet article sur le site de médiapart
Jeudi 20 octobre, cela fait juste une semaine qu’au lycée Jean-Moulin
de Béziers, une enseignante de mathématiques, Lise Bonnafous, 44 ans, a
mis fin à ses jours en s’immolant en pleine cour de récréation. Ici,
les cours n’ont pas repris et près de 2.000 personnes ont participé à la
marche blanche organisée à Béziers, mardi.
Ailleurs dans la communauté éducative, les actions, parfois très
spontanées, se sont multipliées : débrayage d’une heure, minutes de
silence, port de brassards blancs... Preuve d’une grande émotion
partagée, ce jeudi, beaucoup d’enseignants vont marquer leur solidarité
avec leur collègue. « Elle a quand même dit avant de mourir “Je le fais pour vous”, son acte a un sens », souligne, par exemple, un prof sur un forum de discussion. Un autre s’interroge : « Combien
de drames va-t-on encore attendre avant de dire “Tiens, il y a des
soucis dans le milieu enseignant ?” Tout cela me donne la chair de
poule... »
Georges Fotinos, ancien inspecteur général et auteur du rapport La qualité de vie au travail dans les lycées et collèges. Le burn-out des enseignants – exclusion des élèves (lire ici), estime que « 17 %
des professeurs » sont victimes de burn-out (contre 11 % dans les
autres professions). Et que « près de 30 % des enseignants » interrogés pour cette enquête ont dit « songer, souvent, à quitter le métier ».
Il y a quelques mois, alors que nous enquêtions sur les démissions de
professeurs, nous avions rencontré Claire-Hélène Pinon, enseignante
chevronnée de français. Après plus de dix ans dans des établissements
classés difficiles comme la cité scolaire Henri-Bergson du XIXe
arrondissement de Paris, elle avait choisi de mettre un terme à sa
carrière. La tragédie de l’enseignante de Béziers lui remémore ses
souffrances : la tentative de psychiatriser le cas Lise Bonnafous, dont
le ministre Luc Chatel a immédiatement fait une « personne en état de
grande fragilité », lui rappelle le discours qu’on lui tenait à
l’époque.
« La médecine du rectorat m’avait mise en arrêt maladie en
précisant que mon état était "non-imputable” à mon service »,
raconte-t-elle. Difficile de politiser le débat sur l’enseignement quand
l’institution n’a de cesse de vous renvoyer à vos « problèmes
personnels ». « En clair, le problème, c’est moi, et pas mes conditions de travail ! »
Comme pour les salariés de France Télécom. Pourtant Claire-Hélène
Pinon, qui durant ces dix années a pris des antidépresseurs, constate
aujourd’hui : « Depuis que j’ai quitté l’enseignement, je n’ai plus besoin d’antidépresseurs. »
Masquer à tout prix les difficultés
« Très exigeante », « à l’ancienne », le discours qui s’est peu à peu développé sur l’enseignante de Béziers, que certains parents ont aussi décrite comme « peu aimée de ces élèves », a aussi sonné familièrement chez Claire-Hélène Pinon. « Il
est aujourd’hui mal vu d’être un prof exigeant, et non pas tellement
par les élèves ou les familles d’ailleurs, mais par l’institution. C’est
exactement ce que j’ai vécu : on me reprochait mes moyennes inférieures
aux autres – je refusais de mettre la moyenne à un élève qui faisait
trois fautes par phrase. On me disait que je passais trop de temps à
expliquer des points de grammaire difficiles, alors que si les élèves
décrochaient, il fallait passer à autre chose. »
Le plus difficile, raconte-t-elle, a été la perte progressive du sens
même de sa mission d’enseignante. Les expériences pédagogiques (« 4e sport... la 6e expérimentale où il s’agissait d’apprendre à ces élèves à compter en maniant des ballons de foot... », détaille-t-elle acerbe) se résument selon elle à mettre dans ces classes les élèves en grande difficulté, « ceux
qui ont besoin, encore plus que les autres de cadres bien structurants.
Le pire, c’est que beaucoup n’avaient rien demandé et ont très mal vécu
d’être mis dans “les classes de débiles” ».
Devant tant d’incompréhension, peu à peu, le dialogue avec sa hiérarchie s’est étiolé. « Les
chefs d’établissement ont leurs contraintes. Il ne faut surtout pas
faire trop de conseils de discipline parce que cela remonte au rectorat
et peut nuire à l’image de l’établissement. Pareil pour le niveau des
élèves, il faut à tout prix masquer les difficultés. On passe sur tout.
Le moyen de tenir pour beaucoup de mes collègues, c’était de se voiler
la face. Moi je n’y arrivais plus. »
Face à ces conditions de travail de plus en plus pesantes – « Il
était très difficile d’obtenir le carnet de liaison de mes élèves,
demander à un élève d’enlever sa casquette pouvait faire toute une
histoire » –, sa hiérarchie lui demande simplement d’être
indulgente. Parallèlement, les collègues, souvent jeunes dans ces
établissements difficiles où ceux qui ont un peu d’ancienneté prennent
leurs jambes à leur cou, n’osent pas dire les difficultés qu’ils
rencontrent.
« Une réunion a par exemple été organisée pour parler d’une classe
totalement ingérable. Or devant la direction, chacun a raconté comment,
dans sa classe, tout se passait merveilleusement bien ! Les profs ont
complètement intégré l’idée que si cela se passe mal, c’est uniquement
de leur faute. » Dans ce contexte, celui qui dénonce des situations inacceptables finit bien vite par déranger.
Provoquer une prise de conscience
Alors qu’elle y pensait depuis plusieurs mois, un événement a
précipité sa décision de quitter un métier qui était aussi une vocation.
« Il y a eu ce conseil de discipline pour une élève qui avait griffé
au visage un prof alors qu’il tentait de lui confisquer son portable.
Un élève avait filmé la scène sans que cela semble poser de problèmes à
personne. Tout le monde a ri quand je me suis étonnée qu’on ne cherche
pas les responsables. »
Devant le manque de soutien de sa hiérarchie, elle claque donc bruyamment la porte.
Elle aussi voulait provoquer une prise de conscience. Ne pas partir
sur la pointe des pieds, comme beaucoup d’enseignants écœurés. Une de
ses anciennes collègues, consciente que la phrase résonne aujourd’hui
étrangement, se souvient : « Elle nous avait dit : “Il faudrait faire un truc, je ne sais pas, on devrait peut-être s’immoler”... »
A l’époque, fin décembre 2010, l’immolation du jeune Mohammed Bouazizi
en Tunisie et l’immense révolte qu’elle suscite sont dans tous les
esprits. L’idée du sacrifice qui réveille les consciences,
Claire-Hélène, qui était alors au bord du gouffre, y a pensé. « Je me suis dit : qu’est-ce qu’il nous reste pour nous faire entendre ? »
Elle a finalement écrit une lettre de démission à son chef
d’établissement en prenant soin de la rendre la plus publique possible.
Elle, toujours très bien notée par son inspection, toujours saluée par ses collègues comme « une excellente prof », pointe le « climat
délétère qui règne dans l’établissement : incivilités, refus
d’obéissance, insultes, violences à l’égard des adultes se sont
banalisés au point que les élèves, se sentant dans une situation de
toute-puissance, n’ont même plus conscience de la gravité de leurs
actes. Un tel désordre règne dans les escaliers et les couloirs, qu’il
nous est impossible de circuler sans être bousculés, raillés,
invectivés, les bagarres y éclatent plus que quotidiennement. Cette
situation de violence tant physique que verbale ne devrait pas être ».
Et poursuit ainsi : « Je refuse de continuer à assister à la
complaisance avec laquelle certains adultes confortent ces enfants dans
leurs dérives au lieu de tout faire pour les aider à en sortir. Je
refuse de continuer à assister, impuissante, à ce gâchis généralisé, nos
élèves les plus fragiles étant les premières victimes de notre
incapacité, voire notre réticence, à instaurer les conditions
nécessaires à leur apprentissage. Je refuse de continuer à participer de
ce spectacle affligeant que nous offrons quotidiennement à nos élèves
et qui me fait honte. J’aime mon métier par-dessus tout mais il ne m’est
plus possible, dans ces conditions, de continuer de l’exercer et j’ai
perdu tout espoir que cela ne change. C’est pourquoi, Monsieur le
Proviseur, j’ai l’immense regret de vous présenter ma démission. »
Le sentiment de gâchis était trop grand : « J’étais en train d’y laisser ma peau. »
Aujourd’hui en reconversion, Claire-Hélène Pinon refait des projets. Le
drame de Béziers lui a rappelé dans quelle situation vivent beaucoup de
profs. En 2009, 54 suicides au sein d’un établissement scolaire ont été
officiellement recensés.
Voir en ligne : http://www.mediapart.fr/journal/fra...
L'immolation, un geste de désespoir à forte charge politique
Depuis l'immolation du jeune Tunisien de Sidi Bouzid, une dizaine de personnes ont imité son geste en Égypte, en Algérie et en Mauritanie. Mais selon le chercheur Michaël Ayari, l'immolation n'est pas une spécificité de cette région du monde.
http://www.france24.com/fr/20110119-tunisie-immolation-symptome-difficultes-sociales-ideologiques-monde-arabe-maghreb
Par Perrine MOUTERDE (texte)
Depuis l'immolation, le 17 décembre, du jeune chômeur tunisien Mohamed Bouazizi, devenu le symbole de la révolution tunisienne, une dizaine de personnes au moins ont reproduit ce geste dans le monde arabe. Une personne est décédée des suites de ses blessures en Algérie. "Ces évènements semblent, a priori, liés les uns aux autres, indique à France24.com Michaël Ayari, chercheur associé à l'Institut de recherche et d'études du monde arabe et musulman (Iremam). Ces pays sont en tout cas confrontés à des problèmes similaires, tels que la hausse des prix" des denrées de premières nécessité.
"Le feu détruit et régénère"
Pour
de nombreux observateurs, ces immolations traduisent le désespoir d'une
partie de la population arabe. Par leur violence et le fait qu'elles
ont lieu dans l'espace public et non de façon anonyme, elles revêtent
aussi une dimension politique. L'immolation "contient un message pour le
pouvoir qui est : 'Je proteste'", explique ainsi à l'AFP Hefny Kedri,
professeur de psychologie politique à l'université Ain Shams, au Caire.
"Cette série d'immolations est le signe d'une impasse politique, d'un
vide idéologique, confirme Michaël Ayari. Elle révèle que beaucoup de
choses ne vont pas dans le sous-bassement social du monde arabe. Sur le
plan symbolique, le feu détruit mais régénère aussi, à l'image du phénix
qui renaît de ses cendres. Ces gestes peuvent représenter une
régénerescence politique : en s'immolant, on détruit ce qui nous
détruit."Une analyse que partage Nacéra Sadou, psychologue clinicienne et consultante à la Société algérienne de recherche psychologique, citée par le quotidien algérien "El Watan". S'immoler, c'est d'une certaine façon "se réapproprier le droit d’apparaître, une façon d’exister, de dire 'Je suis là', explique-t-elle. Dans la destruction du lien entre le dedans et le dehors, la peau est vécue comme le seul moyen de s’exprimer puisque l’accès à la parole est impossible."
Psycho-sociologue à Beyrouth, au Liban, Raja Makki estime, elle aussi, que ces actes désespérés constituent un moyen "d'exister". "Il me semble que la population, dans le monde arabe, est à la recherche d'une nouvelle identité, explique-t-elle à France24.com. Les gens sont morcelés entre deux modèles, occidental et oriental. Ils ont beaucoup de problèmes pour exister ; la citoyenneté n'existe pas au sens propre du terme, les régimes ne protégent pas l'individu en tant qu'être humain, en tant que citoyen. C'est un sentiment qui a couvé de façon indirecte et invisible, et qui s'exprime aujourd'hui."
Symptôme d'un malaise socio-économique, politique et idéologique, l'immolation n'a, selon Michaël Ayari, aucune connotation religieuse. "C'est actuellement le social, et non le religieux, qui prédomine" dans les mouvements de contestation de la rue arabe, affirme-t-il. Ce mardi, la plus haute institution de l'islam sunnite, Al-Azhar, a toutefois rappelé que l'islam interdit formellement toute forme de suicide. "L'islam ne permet pas de se séparer de son corps pour exprimer un malaise, une colère ou une protestation", a indiqué le porte-parole de l'institution, Mohamed Rifa'a al-Tahtawi, tout en précisant que les individus ayant commis ces actes pouvaient être "dans un état d'instabilité mentale".
Faut-il y voir, en revanche, une spécificité du monde arabe ? Pour Michaël Ayari, la réponse est clairement non. Des moines boudhistes tibétains, par exemple, se sont à plusieurs reprises immolés par le feu. En Russie, en Chine, en Corée du Sud ou en Birmanie, de tels évènements se sont déjà produits. Entre 1998 et 2003, une centaine de personnes ont également tenté de se suicider en s'immolant dans le nord-ouest de l'Iran.
Au Maroc, en 2005, un groupe de jeunes chômeurs avait, lui, organisé une marche "de l'embauche ou de la mort" avec pour destination le siège de la Primature, à Rabat, en menaçant de s'immoler. En Tunisie, quelques éleveurs avaient également menacé de se suicider à la fin des années 1960 pour protester contre la nationalisation de l'agriculture.
En s'immolant dans sa petite ville de Sidi Bouzid, Mohamed Bouazizi a, lui, cristallisé les difficultés et les frustrations sociales, économiques et politiques d'une vaste partie du monde arabe, provoquant une onde de choc qu'il n'avait certainement pas imaginé...
Voir aussi :
Malaise et suicides dans l’Education nationale. 13 octobre 2011 à Béziers...
lundi 17 octobre 2011.
0) Les suicides d’enseignants se suivent et se ressemblent
* Ce jeudi 13 octobre 2011, une professeure de mathématiques, âgée de 44 ans, s’est immolée dans la cour du lycée Jean Moulin de Béziers. Beaucoup d’articles de presse commencent par caractériser cette dame comme "très fragile psychologiquement". Cela me paraît diffamatoire et à ce titre attaquable en justice.
L’Education Nationale ayant laissé salir son salarié, certains médias sont allés encore plus loin. La lecture des divers articles relatifs à ce drame permet de comprendre, que cette enseignante n’était "pas aimée" parce qu’"elle donnait de mauvaises notes", qu’elle était "trop sévère". Elle aurait eu un ou deux jours avant le drame une explication difficile avec des élèves.
Cette "explication" me paraît aussi passer à côté de deux réalités :
de nombreuses professions placent aujourd’hui les salariés dans des conditions de travail où ils se retrouvent psychologiquement affaiblis et mis à nu.
L’enseignant devant sa classe assume seul une confrontation qui le dépasse : transmettre ses connaissances avec un minimum d’efficacité et permettre aux élèves de progresser sur la voie de leur émancipation intellectuelle alors que les conditions objectives nées de la société "libérale socialement totalitaire" pèsent lourdement en sens inverse.
Cette dame avait accumulé bien des souffrances dans son travail pour préparer aussi froidement un tel acte : annuler son cours, quelques minutes avant la récréation se placer sous le préau, calmement s’asperger d’essence, allumer... marcher en feu au milieu de la cour.
L’administration et l’IPR concerné avaient-ils connaissance de ses difficultés ? Ont-ils essayé d’intervenir ? Je ne sais ?
* Les suicides d’enseignants se suivent sans entamer les certitudes de Chatel et consorts... Hérault en octobre, Isère en septembre, Guyane et Réunion en août, Charente en mai, Gironde en mars... pour citer quelques cas dont j’ai connaissance.
Les suicides d’enseignants se ressemblent aussi : ils ont lieu de plus en plus sur le lieu de travail pour bien marquer la cause de cet acte désespéré. Il est vrai qu’ils concernent fréquemment les collègues les plus exposés : vacataires, contractuels, stagiaires, prof de lycée pro...
Je lis dans un quotidien régional l’interview d’un collègue du lycée Jean Moulin " Son acte nous fait prendre conscience que les enseignants sont fragilisés... Les suppressions de poste, la surcharge dans les classes, le culte du résultat, les réformes à l’emporte-pièce, faites dans l’urgence... Tout cela met une pression supplémentaire"
Le ministère de l’Education Nationale comme les recteurs, Inspecteurs d’Académie, IPR... pourraient tenter de cerner ce qui se passe, tenter de trouver des pistes de solution. Ils préfèrent rester dans le registre pitoyable de la communication. De toute façon, je sais par expérience personnelle que le sort des salariés constitue généralement le dernier de leurs soucis, comme pour tous les "managers" d’aujourd’hui.
Les médias mettent en cause les élèves qui seraient trop indisciplinés, trop peu travailleurs, trop peu ceci et cela. Sans nier ces réalités, je crois nécessaire de réfléchir à une question : peut-on être "civique" en dessous du seuil de pauvreté ? Quiconque connaît l’effondrement du niveau de vie dans les milieux populaires, quiconque connaît l’effondrement du niveau de vie des jeunes, quiconque connaît l’effondrement du nombre de postes dans l’Education Nationale comprend que la situation ne peut qu’être explosive.
Comment faire vivre une école républicaine quand l’enrichissement des riches et l’appauvrissement du reste de la population constituent le nec plus ultra des gouvernants comme c’est le cas depuis 2007 ?
Jacques Serieys
Un tel drame est probablement le résultat de plusieurs facteurs, mais ils ne peuvent s’empêcher de s’interroger sur la signification du choix du lieu de travail pour commettre cet acte désespéré. Ils auront le souci de s’assurer qu’elle aura bénéficié, dans son parcours professionnel et particulièrement ces dernières années, de tout le soutien, l’écoute et l’accompagnement de sa hiérarchie et de l’institution. Ils souhaitent qu’une attention particulière sur le long terme soit portée à l’équipe éducative et aux élèves de cet établissement.
Ils interpellent le ministre sur l’importance :
de la mise en place d’une véritable médecine du travail dans l’Education nationale et une politique responsable des ressources humaines qui permettraient d’accompagner au plus près tous les personnels, dont ceux en situation de fragilité,
de dispositions permettant par le travail en équipe de rompre l’isolement des enseignants
d’améliorer les conditions générales de travail des enseignants, dont la pénibilité s’est considérablement accrue ces dernières années.
Ils proposent aux autres organisations syndicales de porter avec eux auprès du ministre l’exigence de l’organisation d’une demi-journée dans tous les EPLE dans les semaines à venir, pour impulser le débat sur les réalités du métier et les solutions à apporter.
C’est dire la profondeur de l’émotion.
La presse a rapporté les dernières paroles que notre collègue aurait prononcées à l’adresse de lycéens :"Je fais ça pour vous". Le lien entre la profonde souffrance professionnelle et l’acte est établi de façon indiscutée. Reste à en prendre la plus complète des mesures et à définir collectivement les chemins de l’action qui ne peuvent rester d’ordre compassionnel ou de l’accompagnement de la douleur.
Quelques éléments se dégagent des débats :
Lors de l’assemblée préparatoire à la grève nationale, unitaire des personnels du mardi 27 septembre la secrétaire du SNES de l’établissement avait alerté sur le point "de rupture atteint pour certains collègues". Le syndicat Educ/Action CGT de l’Hérault a rencontré le 4 octobre le Recteur sur les nombreux cas de soufrance au travail recensés liés à la très grave dégradation des conditions de travail et qualifie son attitude de "pour le moins désinvolte et quelque peu méprisante".
Depuis jeudi dans toutes les assemblées s’exprime une profonde colère contre les tentatives d’une partie de la hiérarchie de faire glisser les causes profondes de cet acte vers le registre de difficultés familiales.
Depuis la rentrée notre collègue vivait mal ses conditions de travail et l’avait exprimé.
Pour tous les enseignants la procédure de notation individuelle interne aux établissements contribue à accentuer l’isolement de chaque enseignant face à ses difficultés. Depuis cette rentrée les difficultés dues à l’augmentation du nombre d’élèves par section, à la disparition des dédoublements, à des conditions de remplacements de plus en plus précaires aggravent un contexte déjà explosif depuis des mois. L’évolution similaire des situations entre France Télécom, d’autres entreprises et l’Education Nationale apparait de façon évidente. Le "management" par la violence dans les services publics mène a des désatres de ce type.
C’est donc à une réelle perte de sens, du "sens profond que chacun peut donner à son travail" que nous nous heurtons.
L’insupportable est atteint. En cela le satisfecit que s’est octroyé à la rentrée le ministre lors d’une visité éclair dans la ville auprès de ses représentants locaux Elie Abou, député et Raymond Couderc Sénateur maire est irresponsable. Dans la plus terrible des situations il se heurte à l’extrème violence des conséquences de sa politique. Le ministre doit laisser la place. Sur la base de ces constatations et des premiers échanges nous souhaitons qu’ enseignants, parents et élèves trouvent les chemins de l’action rassemblée pour une profonde modification des conditions de travail dans cette cité scolaire et partout en France.
Nul ne peut en rester à des mesures d’accompagnement de difficultés bien connues dans les professions éducatives.
C’est d’un réexamen en profondeur qu’a besoin l’école avec de mesures budgétaires décisives dès cette année. Concernant :
l’accompagnement et la formation initiale et continue des enseignants.
le retour dans les établissements des dizaines de milliers de postes supprimés ces dernières années ; Définition d’objectifs de l’Education Nationale pour mener à la réussite chaque enfant de notre pays. La mise en place d’un service public minimum pour les pauvres pousse au désespoir et à des actes de désespoir.Précipitera la jeunesse vers des impasses.
De grandes luttes seront nécessaires. Les communistes travailleront à leur réalisation. Unité dans les luttes.
Paul Barbazange, enseignant retraité, secrétaire de la section du PCF. Samedi 15 octobre 18 H.
Les profs sont les plus exposés au suicide, 39 pour 100.000 », assure OlivierCuzon, de Sud-Education 29, qui se base sur une étude de l’Inserm. Des suicides qui font moins de bruit qu’à France Télécom, d’autant que perdure le cliché du prof heureux, toujours en vacances. « En l’absence de lieu de parole dans l’Éducation nationale, nous avons organisé des rencontres tout au long de l’année avec Cyril Labous, psychologue au CHU de Brest. Le compte rendu est édifiant », s’inquiète Sébastien Menes. Et le syndicaliste de poursuivre en dénonçant « l’accroissement du surmenage, de la charge de travail, de la paperasserie, des successions de réformes, des classes surchargées ». Bref, une accumulation de contraintes, « sans compter les suppressions de postes », qui fragilise les enseignants. « Ce ne sont pas les enseignants qui sont fragiles mais l’organisation, de plus en plus calquée sur celle des entreprises, qui les rend malades », rectifie Géraldine Lebagousse. « Quand les profs osent enfin exposer leurs problèmes, la hiérarchie leur reproche de manquer d’autorité. Et, de plus en plus, les licencie pour "insuffisance professionnelle". Ils ont le sentiment qu’on leur fait porter la responsabilité de l’échec scolaire », déplore Michel Boury.
Enquête d’envergure
Le travail mené par Sud-Education va se poursuivre à la rentrée par une enquête auprès de tous les enseignants. Ce questionnaire sera décortiqué par les chercheurs du département de sociologie de l’UBO, qui a elle-même vécu un suicide retentissant. « Nous nous appuierons sur cette enquête afin que le rectorat reconnaisse enfin la souffrance au travail ». En attendant, le syndicat organise simultanément, mardi à 20h30, dans ses locaux de Brest, de Quimper, et dans l’ancien lycée de Kernéguès, à Morlaix, une projection débat autour du documentaire « Ils ne mouraient pas tous mais tous étaient frappés ».
Il est bien sûr très compliqué de comprendre les raisons d’un geste aussi désespéré. Ses collègues, sensibles à son mal-être profond et ancien, lui apportaient depuis longtemps un soutien moral et une entraide au travail. Parmi les raisons de son geste, expliquées dans une lettre, le jeune enseignant a invoqué ses difficultés au travail.
Il n’y a donc pas qu’à Orange, France Télécom ou Renault que le stress professionnel peut pousser à bout. Les enseignants sont eux aussi soumis à des attentes de plus en plus grandes de la part de la hiérarchie, dans un contexte de suppressions de postes. Dans l’enseignement professionnel, comme dans l’enseignement général, les missions des professeurs se compliquent du fait même qu’ils sont moins nombreux. Il leur faut pallier le manque de surveillants et de personnel administratif. Avec la quasi généralisation du contrôle en cours de formation, c’est sur chaque enseignant devant gérer seul dans ses classes les évaluations donnant lieu à délivrance du diplôme, que reposent l’organisation et la responsabilité du bon déroulement des épreuves. Les programmes ne cessent de changer, de surcroît tous en même temps. C’est le cas notamment avec la mise en place du nouveau programme de bac professionnel en trois ans au lieu de quatre, qui donne lieu à une charge de travail supplémentaire. C’est aussi le cas des nouveaux programmes de CAP. Le suivi des élèves en stage est de plus en plus tatillon et nécessite plus de travail au moment où, en raison de la crise, les places de stagiaires diminuent. Les attentes des élèves, qui sont de plus en plus grandes face à un avenir offrant moins de perspectives, font aussi partie des difficultés supplémentaires qui s’accumulent sur les épaules des enseignants.
Ce suicide, comme d’autres, tels à Nancy en avril 2 010 ou à Condé, dans le Calvados en février dernier, illustre de façon dramatique le malaise au travail qui se répand chez les enseignants. Il pourrait bien se transformer en colère.
Le rectorat« ne nie pas le malaise »
Au-delà des drames qui touchent des familles et des équipes, les enseignants s’interrogent sur les suppressions de postes, le sens de leur travail, l’évolution de leur métier, les tâches administratives toujours plus lourdes... « On nous demande la culture de la performance, avec moins de monde, moins de matériel. Ce n’est pas valorisant », remarque un enseignant de la Manche. Il reconnaît les difficultés de la profession « à s’adapter dans la morosité ambiante » et « un besoin de vider son sac avec, parfois, de l’agressivité dans les réunions internes ».
Le rectorat de Caen « ne nie pas le malaise », mais ne fait pas d’autre commentaire. Au ministère de l’Éducation, qui emploie près de 2 800 assistants sociaux, on rappelle que les comités d’hygiène et de sécurité vont bientôt se saisir des conditions de travail et des risques psychosociaux. Quelque 80 médecins prévention devraient être recrutés. Luc Chatel s’exprimerait sur ce malaise des enseignants dans les prochains jours.
Sébastien BRÊTEAU.
Source : http://www.ouest-france.fr/actu/act...
Le chiffre est alarmant : 39 cas par an pour 100 000 enseignants, selon une étude épidémiologique de l’Inserm de 2002. Il s’agit donc de la profession la plus touchée, suivie de près par les fonctionnaires de police (35 pour 100 000).
Pour Sébastien Rome, instituteur et désobéisseur, il est urgent d’ouvrir le débat sur les conditions de travail : « Les enseignants sont face à un large public et les occasions de conflits se multiplient. On observe un désarroi croissant chez les profs. Au lieu de parler des problèmes rencontrés dans leur classe, ils se replient. Le questionnement reste individuel alors qu’il devrait être posé collectivement. La médecine du travail n’existe pas dans notre institution. » Autre donnée représentative du sentiment de défaillance : 93 % jugent leur profession dévalorisée et près de la moitié sont prêts à changer de métier. À cela plusieurs explications.
Les professeurs manquent de reconnaissance. « Le métier n’a pas plus la même aura qu’avant. » Et les sentiments de culpabilité et de honte prédominent. « Nous nous sentons impuissants face à des situations sociales difficiles vécues par les élèves.
L’exigence de réussite à tout prix des parents met une pression très forte sur les enseignants.
Le désengagement de l’État fait perdre du sens à notre travail. »Si le tableau est sombre, les désobéisseurs refusent de se résigner. Ils proposent l’ouverture d’une enquête sur le stress des enfants et des enseignants dans l’école.
IXCHEL DELAPORTE
Source : http://www.humanite.fr
Source : http://www.vousnousils.fr
Une enseignante de 45 ans s’est suicidée lundi par pendaison à l’intérieur du groupe scolaire Gambetta de Massy (Essonne).
Voici un rappel de quelques suicides d’enseignants depuis 2000 :
17 mars 2000 : Un instituteur de 41 ans tue ses deux enfants puis se suicide dans le grenier de sa maison à Jublains (Mayenne).
7 sept : Un enseignant en comptabilité, âgé de 34 ans, se suicide par défenestration depuis sa salle de classe d’un lycée professionnel de Tremblay-en-France (Seine-Saint-Denis).
12 avr 2001 : Un instituteur d’une classe unique dans un village du nord de l’Alsace, âgé de 42 ans, se suicide en se jetant par la fenêtre de l’école alors qu’il allait être interpellé par les gendarmes. Il avait fait l’objet d’une plainte de parents d’élèves "pour des problèmes relationnels entre lui et certains des enfants".
10 fév 2002 : Suicide d’un instituteur de 57 ans d’une école élémentaire privée de Valenciennes (nord), mis en examen deux jours plus tôt pour "atteintes sexuelles" sur mineurs de quinze ans. Il avait été placé sous contrôle judiciaire.
août : Un ancien instituteur de l’école communale de Bayel (Aube) se suicide en se jetant sous un TGV à Guingamp (Côtes-d’Armor), où il était en vacances, après avoir appris l’envoi de lettres anonymes l’accusant de pédophilie.
16 nov 2004 : Un instituteur de Limay (Yvelines) met fin à ses jours après avoir été mis en examen pour "agressions sexuelles" sur mineur de moins de quinze ans.
26 sept 2005 : Un professeur de mathématiques d’un collège de Berre-l’Etang (Bouches-du-Rhône) accusé de viols sur mineurs est trouvé mort à la prison marseillaise des Baumettes où il était en détention provisoire depuis un an.
8 jan 2007 : Un professeur du lycée d’Albert (Somme) tente de se suicider dans sa classe, avant le début des cours.
4 mars 2008 : Une institutrice de 39 ans de l’école maternelle de Pauillac (Gironde), enceinte, se suicide au terme de plusieurs mois de tensions avec l’équipe pédagogique, les services municipaux et des parents d’élèves.
7 mars : Un instituteur de 25 ans tente de se suicider à l’école de Brousses-et-Villaret (Aude) avant les cours.
17 juil : Un enseignant d’histoire-géographie est retrouvé pendu à un arbre dans un bois à Fessy (Haute-Savoie). Début juin, il avait organisé une sortie au cours de laquelle un car avait été percuté par un train sur un passage à niveau à Allinges, causant la mort de sept collégiens et faisant 25 blessés.
19 sept : Un professeur d’un collège de Saint-Michel (Aisne) se suicide chez lui quelques heures après avoir été placé brièvement en garde à vue à la suite d’une plainte d’un élève qui l’accusait de lui avoir donné un coup de poing, ce que l’enseignant avait toujours nié.
* Ce jeudi 13 octobre 2011, une professeure de mathématiques, âgée de 44 ans, s’est immolée dans la cour du lycée Jean Moulin de Béziers. Beaucoup d’articles de presse commencent par caractériser cette dame comme "très fragile psychologiquement". Cela me paraît diffamatoire et à ce titre attaquable en justice.
L’Education Nationale ayant laissé salir son salarié, certains médias sont allés encore plus loin. La lecture des divers articles relatifs à ce drame permet de comprendre, que cette enseignante n’était "pas aimée" parce qu’"elle donnait de mauvaises notes", qu’elle était "trop sévère". Elle aurait eu un ou deux jours avant le drame une explication difficile avec des élèves.
Cette "explication" me paraît aussi passer à côté de deux réalités :
de nombreuses professions placent aujourd’hui les salariés dans des conditions de travail où ils se retrouvent psychologiquement affaiblis et mis à nu.
L’enseignant devant sa classe assume seul une confrontation qui le dépasse : transmettre ses connaissances avec un minimum d’efficacité et permettre aux élèves de progresser sur la voie de leur émancipation intellectuelle alors que les conditions objectives nées de la société "libérale socialement totalitaire" pèsent lourdement en sens inverse.
Cette dame avait accumulé bien des souffrances dans son travail pour préparer aussi froidement un tel acte : annuler son cours, quelques minutes avant la récréation se placer sous le préau, calmement s’asperger d’essence, allumer... marcher en feu au milieu de la cour.
L’administration et l’IPR concerné avaient-ils connaissance de ses difficultés ? Ont-ils essayé d’intervenir ? Je ne sais ?
* Les suicides d’enseignants se suivent sans entamer les certitudes de Chatel et consorts... Hérault en octobre, Isère en septembre, Guyane et Réunion en août, Charente en mai, Gironde en mars... pour citer quelques cas dont j’ai connaissance.
Les suicides d’enseignants se ressemblent aussi : ils ont lieu de plus en plus sur le lieu de travail pour bien marquer la cause de cet acte désespéré. Il est vrai qu’ils concernent fréquemment les collègues les plus exposés : vacataires, contractuels, stagiaires, prof de lycée pro...
Je lis dans un quotidien régional l’interview d’un collègue du lycée Jean Moulin " Son acte nous fait prendre conscience que les enseignants sont fragilisés... Les suppressions de poste, la surcharge dans les classes, le culte du résultat, les réformes à l’emporte-pièce, faites dans l’urgence... Tout cela met une pression supplémentaire"
Le ministère de l’Education Nationale comme les recteurs, Inspecteurs d’Académie, IPR... pourraient tenter de cerner ce qui se passe, tenter de trouver des pistes de solution. Ils préfèrent rester dans le registre pitoyable de la communication. De toute façon, je sais par expérience personnelle que le sort des salariés constitue généralement le dernier de leurs soucis, comme pour tous les "managers" d’aujourd’hui.
Les médias mettent en cause les élèves qui seraient trop indisciplinés, trop peu travailleurs, trop peu ceci et cela. Sans nier ces réalités, je crois nécessaire de réfléchir à une question : peut-on être "civique" en dessous du seuil de pauvreté ? Quiconque connaît l’effondrement du niveau de vie dans les milieux populaires, quiconque connaît l’effondrement du niveau de vie des jeunes, quiconque connaît l’effondrement du nombre de postes dans l’Education Nationale comprend que la situation ne peut qu’être explosive.
Comment faire vivre une école républicaine quand l’enrichissement des riches et l’appauvrissement du reste de la population constituent le nec plus ultra des gouvernants comme c’est le cas depuis 2007 ?
Jacques Serieys
7) Communiqué de presse commun du SNES-FSU, du SNEP-FSU et du SNUEP-FSU
La tentative de suicide d’une enseignante de mathématiques dans la cour du lycée Jean-Moulin de Béziers est une tragédie. Les syndicats de l’enseignement secondaire de la FSU (SNES, SNEP, SNUEP) assurent de leur solidarité leur collègue, sa famille, ses proches, les personnels et les élèves de l’établissement.Un tel drame est probablement le résultat de plusieurs facteurs, mais ils ne peuvent s’empêcher de s’interroger sur la signification du choix du lieu de travail pour commettre cet acte désespéré. Ils auront le souci de s’assurer qu’elle aura bénéficié, dans son parcours professionnel et particulièrement ces dernières années, de tout le soutien, l’écoute et l’accompagnement de sa hiérarchie et de l’institution. Ils souhaitent qu’une attention particulière sur le long terme soit portée à l’équipe éducative et aux élèves de cet établissement.
Ils interpellent le ministre sur l’importance :
de la mise en place d’une véritable médecine du travail dans l’Education nationale et une politique responsable des ressources humaines qui permettraient d’accompagner au plus près tous les personnels, dont ceux en situation de fragilité,
de dispositions permettant par le travail en équipe de rompre l’isolement des enseignants
d’améliorer les conditions générales de travail des enseignants, dont la pénibilité s’est considérablement accrue ces dernières années.
Ils proposent aux autres organisations syndicales de porter avec eux auprès du ministre l’exigence de l’organisation d’une demi-journée dans tous les EPLE dans les semaines à venir, pour impulser le débat sur les réalités du métier et les solutions à apporter.
6) Une enseignante s’est immolée par le feu jeudi 13 octobre 2011 dans la cité scolaire Jean Moulin (texte de la section PCF de Béziers)
Les enseignants de la cité scolaire feront valoir leur droit de retrait le lundi 17 et le mardi 18. Ils organiseront avec les élèves une marche silencieuse certainement le mardi en raison de la date retenue pour les obsèques. Une manifestation intersyndicale est prévue mercredi à Montpellier. L’assemblée générale des personnels a souhaité qu’une grève nationale soit initiée le jeudi 20 octobre. (Des ajustements heures par heures sont naturellement en cours.)C’est dire la profondeur de l’émotion.
La presse a rapporté les dernières paroles que notre collègue aurait prononcées à l’adresse de lycéens :"Je fais ça pour vous". Le lien entre la profonde souffrance professionnelle et l’acte est établi de façon indiscutée. Reste à en prendre la plus complète des mesures et à définir collectivement les chemins de l’action qui ne peuvent rester d’ordre compassionnel ou de l’accompagnement de la douleur.
Quelques éléments se dégagent des débats :
Lors de l’assemblée préparatoire à la grève nationale, unitaire des personnels du mardi 27 septembre la secrétaire du SNES de l’établissement avait alerté sur le point "de rupture atteint pour certains collègues". Le syndicat Educ/Action CGT de l’Hérault a rencontré le 4 octobre le Recteur sur les nombreux cas de soufrance au travail recensés liés à la très grave dégradation des conditions de travail et qualifie son attitude de "pour le moins désinvolte et quelque peu méprisante".
Depuis jeudi dans toutes les assemblées s’exprime une profonde colère contre les tentatives d’une partie de la hiérarchie de faire glisser les causes profondes de cet acte vers le registre de difficultés familiales.
Depuis la rentrée notre collègue vivait mal ses conditions de travail et l’avait exprimé.
Pour tous les enseignants la procédure de notation individuelle interne aux établissements contribue à accentuer l’isolement de chaque enseignant face à ses difficultés. Depuis cette rentrée les difficultés dues à l’augmentation du nombre d’élèves par section, à la disparition des dédoublements, à des conditions de remplacements de plus en plus précaires aggravent un contexte déjà explosif depuis des mois. L’évolution similaire des situations entre France Télécom, d’autres entreprises et l’Education Nationale apparait de façon évidente. Le "management" par la violence dans les services publics mène a des désatres de ce type.
C’est donc à une réelle perte de sens, du "sens profond que chacun peut donner à son travail" que nous nous heurtons.
L’insupportable est atteint. En cela le satisfecit que s’est octroyé à la rentrée le ministre lors d’une visité éclair dans la ville auprès de ses représentants locaux Elie Abou, député et Raymond Couderc Sénateur maire est irresponsable. Dans la plus terrible des situations il se heurte à l’extrème violence des conséquences de sa politique. Le ministre doit laisser la place. Sur la base de ces constatations et des premiers échanges nous souhaitons qu’ enseignants, parents et élèves trouvent les chemins de l’action rassemblée pour une profonde modification des conditions de travail dans cette cité scolaire et partout en France.
Nul ne peut en rester à des mesures d’accompagnement de difficultés bien connues dans les professions éducatives.
C’est d’un réexamen en profondeur qu’a besoin l’école avec de mesures budgétaires décisives dès cette année. Concernant :
l’accompagnement et la formation initiale et continue des enseignants.
le retour dans les établissements des dizaines de milliers de postes supprimés ces dernières années ; Définition d’objectifs de l’Education Nationale pour mener à la réussite chaque enfant de notre pays. La mise en place d’un service public minimum pour les pauvres pousse au désespoir et à des actes de désespoir.Précipitera la jeunesse vers des impasses.
De grandes luttes seront nécessaires. Les communistes travailleront à leur réalisation. Unité dans les luttes.
Paul Barbazange, enseignant retraité, secrétaire de la section du PCF. Samedi 15 octobre 18 H.
5) Professeur : la profession la plus exposée au suicide... (par SUD-Education)
Face au malaise grandissant chez les enseignants, le syndicat Sud-Education 29 va mener une enquête en partenariat avec l’UBO pour « ouvrir la parole » dans l’Éducation nationale.Les profs sont les plus exposés au suicide, 39 pour 100.000 », assure OlivierCuzon, de Sud-Education 29, qui se base sur une étude de l’Inserm. Des suicides qui font moins de bruit qu’à France Télécom, d’autant que perdure le cliché du prof heureux, toujours en vacances. « En l’absence de lieu de parole dans l’Éducation nationale, nous avons organisé des rencontres tout au long de l’année avec Cyril Labous, psychologue au CHU de Brest. Le compte rendu est édifiant », s’inquiète Sébastien Menes. Et le syndicaliste de poursuivre en dénonçant « l’accroissement du surmenage, de la charge de travail, de la paperasserie, des successions de réformes, des classes surchargées ». Bref, une accumulation de contraintes, « sans compter les suppressions de postes », qui fragilise les enseignants. « Ce ne sont pas les enseignants qui sont fragiles mais l’organisation, de plus en plus calquée sur celle des entreprises, qui les rend malades », rectifie Géraldine Lebagousse. « Quand les profs osent enfin exposer leurs problèmes, la hiérarchie leur reproche de manquer d’autorité. Et, de plus en plus, les licencie pour "insuffisance professionnelle". Ils ont le sentiment qu’on leur fait porter la responsabilité de l’échec scolaire », déplore Michel Boury.
Enquête d’envergure
Le travail mené par Sud-Education va se poursuivre à la rentrée par une enquête auprès de tous les enseignants. Ce questionnaire sera décortiqué par les chercheurs du département de sociologie de l’UBO, qui a elle-même vécu un suicide retentissant. « Nous nous appuierons sur cette enquête afin que le rectorat reconnaisse enfin la souffrance au travail ». En attendant, le syndicat organise simultanément, mardi à 20h30, dans ses locaux de Brest, de Quimper, et dans l’ancien lycée de Kernéguès, à Morlaix, une projection débat autour du documentaire « Ils ne mouraient pas tous mais tous étaient frappés ».
4) Lycée professionnel de Montrouge (Hauts-de-Seine)
Mercredi 7 mars dernier, en fin d’après-midi, un jeune enseignant de 28 ans a mis fin à ses jours, sur les lieux mêmes où il travaillait, au Lycée professionnel de Montrouge. La nouvelle, qui s’est répandue dès le lendemain parmi l’ensemble du personnel et des élèves, a été ressentie comme un choc.Il est bien sûr très compliqué de comprendre les raisons d’un geste aussi désespéré. Ses collègues, sensibles à son mal-être profond et ancien, lui apportaient depuis longtemps un soutien moral et une entraide au travail. Parmi les raisons de son geste, expliquées dans une lettre, le jeune enseignant a invoqué ses difficultés au travail.
Il n’y a donc pas qu’à Orange, France Télécom ou Renault que le stress professionnel peut pousser à bout. Les enseignants sont eux aussi soumis à des attentes de plus en plus grandes de la part de la hiérarchie, dans un contexte de suppressions de postes. Dans l’enseignement professionnel, comme dans l’enseignement général, les missions des professeurs se compliquent du fait même qu’ils sont moins nombreux. Il leur faut pallier le manque de surveillants et de personnel administratif. Avec la quasi généralisation du contrôle en cours de formation, c’est sur chaque enseignant devant gérer seul dans ses classes les évaluations donnant lieu à délivrance du diplôme, que reposent l’organisation et la responsabilité du bon déroulement des épreuves. Les programmes ne cessent de changer, de surcroît tous en même temps. C’est le cas notamment avec la mise en place du nouveau programme de bac professionnel en trois ans au lieu de quatre, qui donne lieu à une charge de travail supplémentaire. C’est aussi le cas des nouveaux programmes de CAP. Le suivi des élèves en stage est de plus en plus tatillon et nécessite plus de travail au moment où, en raison de la crise, les places de stagiaires diminuent. Les attentes des élèves, qui sont de plus en plus grandes face à un avenir offrant moins de perspectives, font aussi partie des difficultés supplémentaires qui s’accumulent sur les épaules des enseignants.
Ce suicide, comme d’autres, tels à Nancy en avril 2 010 ou à Condé, dans le Calvados en février dernier, illustre de façon dramatique le malaise au travail qui se répand chez les enseignants. Il pourrait bien se transformer en colère.
3) Malaise dans l’Education nationale : exemple de l’académie de Caen
« Depuis début janvier 2011, dans la seule académie de Caen, plusieurs personnes enseignants ou personnels ont mis fin à leurs jours ou ont tenté de le faire. » En s’adressant dans une lettre au ministre de l’Éducation, Luc Chatel, les enseignants du lycée Charles-Tellier de Condé-sur-Noireau (Calvados) évoquent le suicide d’un collègue début février. Mais aussi le décès, mi-janvier, d’un instituteur de la région de Granville (Manche) et la tentative de suicide d’un agent de service d’un lycée caennais qui avait évoqué « d’importants problèmes avec la hiérarchie », selon Michel Lelarge, un représentant du syndicat Sud...Le rectorat« ne nie pas le malaise »
Au-delà des drames qui touchent des familles et des équipes, les enseignants s’interrogent sur les suppressions de postes, le sens de leur travail, l’évolution de leur métier, les tâches administratives toujours plus lourdes... « On nous demande la culture de la performance, avec moins de monde, moins de matériel. Ce n’est pas valorisant », remarque un enseignant de la Manche. Il reconnaît les difficultés de la profession « à s’adapter dans la morosité ambiante » et « un besoin de vider son sac avec, parfois, de l’agressivité dans les réunions internes ».
Le rectorat de Caen « ne nie pas le malaise », mais ne fait pas d’autre commentaire. Au ministère de l’Éducation, qui emploie près de 2 800 assistants sociaux, on rappelle que les comités d’hygiène et de sécurité vont bientôt se saisir des conditions de travail et des risques psychosociaux. Quelque 80 médecins prévention devraient être recrutés. Luc Chatel s’exprimerait sur ce malaise des enseignants dans les prochains jours.
Sébastien BRÊTEAU.
Source : http://www.ouest-france.fr/actu/act...
2) Le taux de suicide sur un an parmi les enseignants est de 39 pour 100000
Le Réseau des enseignants en résistance dénonce les conditions de travail dégradées. Ils réclament l’ouverture d’une enquête sur le stress des élèves et des professeurs.Le chiffre est alarmant : 39 cas par an pour 100 000 enseignants, selon une étude épidémiologique de l’Inserm de 2002. Il s’agit donc de la profession la plus touchée, suivie de près par les fonctionnaires de police (35 pour 100 000).
Pour Sébastien Rome, instituteur et désobéisseur, il est urgent d’ouvrir le débat sur les conditions de travail : « Les enseignants sont face à un large public et les occasions de conflits se multiplient. On observe un désarroi croissant chez les profs. Au lieu de parler des problèmes rencontrés dans leur classe, ils se replient. Le questionnement reste individuel alors qu’il devrait être posé collectivement. La médecine du travail n’existe pas dans notre institution. » Autre donnée représentative du sentiment de défaillance : 93 % jugent leur profession dévalorisée et près de la moitié sont prêts à changer de métier. À cela plusieurs explications.
Les professeurs manquent de reconnaissance. « Le métier n’a pas plus la même aura qu’avant. » Et les sentiments de culpabilité et de honte prédominent. « Nous nous sentons impuissants face à des situations sociales difficiles vécues par les élèves.
L’exigence de réussite à tout prix des parents met une pression très forte sur les enseignants.
Le désengagement de l’État fait perdre du sens à notre travail. »Si le tableau est sombre, les désobéisseurs refusent de se résigner. Ils proposent l’ouverture d’une enquête sur le stress des enfants et des enseignants dans l’école.
IXCHEL DELAPORTE
Source : http://www.humanite.fr
1) Suicides d’enseignants : des précédents depuis 2000
Dépêches de l’EducationSource : http://www.vousnousils.fr
Une enseignante de 45 ans s’est suicidée lundi par pendaison à l’intérieur du groupe scolaire Gambetta de Massy (Essonne).
Voici un rappel de quelques suicides d’enseignants depuis 2000 :
17 mars 2000 : Un instituteur de 41 ans tue ses deux enfants puis se suicide dans le grenier de sa maison à Jublains (Mayenne).
7 sept : Un enseignant en comptabilité, âgé de 34 ans, se suicide par défenestration depuis sa salle de classe d’un lycée professionnel de Tremblay-en-France (Seine-Saint-Denis).
12 avr 2001 : Un instituteur d’une classe unique dans un village du nord de l’Alsace, âgé de 42 ans, se suicide en se jetant par la fenêtre de l’école alors qu’il allait être interpellé par les gendarmes. Il avait fait l’objet d’une plainte de parents d’élèves "pour des problèmes relationnels entre lui et certains des enfants".
10 fév 2002 : Suicide d’un instituteur de 57 ans d’une école élémentaire privée de Valenciennes (nord), mis en examen deux jours plus tôt pour "atteintes sexuelles" sur mineurs de quinze ans. Il avait été placé sous contrôle judiciaire.
août : Un ancien instituteur de l’école communale de Bayel (Aube) se suicide en se jetant sous un TGV à Guingamp (Côtes-d’Armor), où il était en vacances, après avoir appris l’envoi de lettres anonymes l’accusant de pédophilie.
16 nov 2004 : Un instituteur de Limay (Yvelines) met fin à ses jours après avoir été mis en examen pour "agressions sexuelles" sur mineur de moins de quinze ans.
26 sept 2005 : Un professeur de mathématiques d’un collège de Berre-l’Etang (Bouches-du-Rhône) accusé de viols sur mineurs est trouvé mort à la prison marseillaise des Baumettes où il était en détention provisoire depuis un an.
8 jan 2007 : Un professeur du lycée d’Albert (Somme) tente de se suicider dans sa classe, avant le début des cours.
4 mars 2008 : Une institutrice de 39 ans de l’école maternelle de Pauillac (Gironde), enceinte, se suicide au terme de plusieurs mois de tensions avec l’équipe pédagogique, les services municipaux et des parents d’élèves.
7 mars : Un instituteur de 25 ans tente de se suicider à l’école de Brousses-et-Villaret (Aude) avant les cours.
17 juil : Un enseignant d’histoire-géographie est retrouvé pendu à un arbre dans un bois à Fessy (Haute-Savoie). Début juin, il avait organisé une sortie au cours de laquelle un car avait été percuté par un train sur un passage à niveau à Allinges, causant la mort de sept collégiens et faisant 25 blessés.
19 sept : Un professeur d’un collège de Saint-Michel (Aisne) se suicide chez lui quelques heures après avoir été placé brièvement en garde à vue à la suite d’une plainte d’un élève qui l’accusait de lui avoir donné un coup de poing, ce que l’enseignant avait toujours nié.
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Malaise et suicides dans l’Education nationale. 13 octobre 2011 à Béziers...16 octobre 2011Lise , professeure de mathématiques , 44 ans , s’est immolée par le feu dans la cour de son lycée parmi ses élèves .
loi du 13 juillet 1983 :’’aucun fonctionnaire ne doit subir les agissements répétés de harcèlement moral qui ont pour objet ou pour effet une dégradations des conditions de travail susceptibles de porter atteinte à ses droits et à sa dignité , d’altérer sa santé physique ou mentale ou de compromettre son avenir professionnel D’après la loi du 17 janvier 2002 les éléments qui caractérisent le harcèlement moral sont
le caractère répétitif des agissements
l’objet ou l’effet ..doivent en être la dégradation des conditions de travail
la dégradation des conditions de travail doit être de nature à porter atteinte aux droits et à la dignité de la la victime , d’altérer sa santé physique et de compromettre son avenir professionnel
Les actes d’incivilités répétés ,le ’bazar ’ dans les classes , les remises en cause par les élèves et les parents des compétences pédagogiques (méthodes , les notes )et éducatives (trop sévère ), les convocations par l’administration (les profs peuvent être fichés comme en conflit avec élèves et parents,entre autre, et signalés à l’IA ), la rumeur et la diffamation (elle ou il est trop sévère , elle ou il est dépressif ) sont de nature à détériorer la qualité du travail et les conditions de travail et de porter atteinte aux droits et à la dignité des enseignants .Cela peut être qualifié de harcèlement moral .
Cela peut ressembler au cas de Lise .
Les enseignants bénéficient au titre de leurs fonctions de la protection fonctionnelle des agents publics de l’Etat ( article 11 de la loi du 13 juillet 1983)L’administration a l’obligation légale de protéger ses agents contre les attaques dont ils peuvent faire l’objet dans l’exercice de leurs fonctions .La responsabilité de l’employeur public peut être admise dès lors qu’il s’est abstenu de mettre fin au harcèlement lui causant ainsi préjudice ..
Cela ne semble pas avoir été le cas de Lise .
Car malgré le suivi pédagogique et médical par les services du rectorat (dixit Luc Chatel )les agissements des élèves et des parents ont continué . La rumeur semblait relayée dans tout l’établissement car dans un reportage on a entendu un élève (qui ne la connaissait pas et ne l’avait jamais eue en cours ) dire qu’elle était dépressive . Comment exercer ses fonctions normalement dans des conditions pareilles ? Les élèves sont cruels et un grand jeu consiste actuellemnet à essayer de faire craquer des profs , de filmer et le mettre sur facebook ou youtube .La moindre faille est utilisée . Le professeur à qui la rumeur (relayée par des élèves ou des parents mais aussi parfois par des collègues ou l’administration)aurait taillé une réputation de ’’fragile’’ ou ’’bordélisé’’ , celui là court des risques .Risque de devenir dépressif justement . On a tous eu un prof qui était ’chahuté’. Aujourd’hui plus de chahuts, mais cela peut aller des insultes aux accusations mensongères , de la contestation permanente de l’autorité à la mollestation (oui ), du boycott des cours au refus de faire les contrôles,d’ aller se plaindre à l’administration ,d’ écrire au rectorat, y compris de façon anonyme . Face à cela l’enseignant doit justifier la moindre punition , ne peut plus exclure un élève de cours ,ni lui faire passer de conseils de discipline .Les chefs d’établissement ( et les recteurs )qui désormais ont une prime au mérite , ne veulent pas de vagues .Le professeur ’en difficultés ’ est convoqué chez le chef d’établissement managers ,dans des entretiens où les adjoints et CPE prennent des notes et où on lui demande de faire des efforts , de trouver une solution,de régler ses problèmes relationnels avec les élèves .Il n’a plus guère le réflexe de trouver un délégué syndical ou un témoin .Ces convocations de plus se font souvent à des moments stratégiques où il y a peu de personnel dans les établissements : soir , veille de weekend ou de vacances.Les collègues sont peu solidaires .Chacun craint ou agit pour sa propre chapelle , et un bouc émissaire désigné , ça peut-être parfois commode pour se protéger. Alors le professeur se retrouve seul et sans recours . Seul avec la peur au ventre ,plus peur parfois de l’administration et de la situation ,que des élèves.Peur , humiliation , culpabilité ,perte d’estime de soi... le harcèlement moral et ses effets a été tès bien décrit par Marie-France Hirigoyen .Il enclenche la dépression . Alors ,s’il survient, en plus, un accident de vie qui ajouterait seulement de la fatigue et un surcroit de peine ( divorce , deuil , maladie )c’est invivable .
Fut-ce le cas de Lise ?
Les professeurs n’ont pas la mentalité de faire appel à la justice ,ni l’habitude .Ils comptaient sur la solidarité , les syndicats , leur hiérachie .Or les choses ont changé .Elèves et parents,eux, menacent très vite et portent plainte .Certains se font accompagner d’avocats en conseils de discipline . Dès des diffamations , des injures , des outrages , du harcèlement l’enseignant devrait consulter un avocat et réclamer à l’administration la protection fonctionnelle .
Cela aurait-il aidé Lise ?
Les syndicats (Sud )commencent à s’emparer du problème de la souffrance et du harcèlement moral dans l’Education Nationale et de la vague de suicides .L’Autonome de Solidarité et la MGEN aussi . La première des mesures politiques à prendre en 2012 pour réformer l’Ecole serait de rassurer ses enseignants , de les protéger ,de leur rendre le respect, l’autorité, et de leur redonner les moyens d’enseigner dans la sérénité et d’agir pour éduquer .
Ce que souhaitait sans doute Lise .
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Quand l’IEN fait régner la terreur15 octobre 2011, par philo-inhanÀ Brousses-et-Villaret, dans l’Aude, le jeune collègue devait être inspecté dans la matinée par son IEN, qui a fait suite à cet évènement depuis l’objet d’une procédure disciplinaire. Elle faisait régner la terreur dans sa circo, en particulier en harcelant tout enseignant de maternelle qui n’enseignait pas exactement de la façon dont elle le souhaitait. j’ai eu "l’honneur" d’être inspecté par elle : un vrai dragon !
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Quand l’IEN fait régner la terreur16 octobre 2011, par bertschPourquoi laisse-t-on un IEN faire la terreur .... il suffirait de faire intervenir les syndicats pour la remettre au pas !!
Si chacun se recroqueville sur lui-même face au dragon aucun moyen de le battre !
Bertrand Psychologue RASED
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Le taux de suicide sur un an parmi les enseignants est de 39 pour 1000003 décembre 2009, par kernanePourquoi l’Education Nationale continue-t-elle de nier les suicides chez les enseigants ? Est-ce orchestré ? Comment doit-on interpréter cette "non-assistance en personne en danger" ? Sous prétexte que nous sommes fonctionnaires et surtout défenseurs d’une école gratuite pour tous, et que nous sommes en période économique difficile ( de plus, des crises économiques il y en a eu de plus graves antérieurement !) devons-nous être à ce point "mal-traités" par toute la population ? Je rappelle que maintenant nous sommes la cible non seulement de la hiérarchie qui stresse mais aussi des élèves, des parents.... L’enseignant est-il ainsi libre de ses mouvements ? Ne pas oublier qu’il est formé, et qu’avant cela il passe un concours, et qu’avant cela encore, il est allé à l’université ! Doit-on constamment se justifier ? Pourquoi un boucher, un boulanger, un cheminot, un fraiseur, un éboueur ou une caissière ne devraient-ils pas, eux aussi, expliquer comment ils travaillent à ces gens qui sans cesse nous demandent à nous, enseignants, de justifier ce que nous faisons, pourquoi nous le faisons, pourquoi l’élève x a eu une meilleure note que y et pourquoi donner une sanction à x et pas à y ? Est-ce cela un pays libre, démocratique ? Avons-nous à ce point oublier qui nous sommes ? d’où nous venons ? notre histoire ? nos guerres ? nos victoires ? Je pense que nous sommes, la France, très en souffrance et qu’au lieu de nous en prendre à x ou y, nous devrions considérer d’autres valeurs, plus humaines, plus constructives, connues de tous car nous avons tous été un enfant en devenir et éduqués pour devenir un citoyen crédible dans ce pays. Donc, au lieu de mener cette guerre contre une société qui va mal au travers de ses représen- tants enseignants, il serait plus intelligent de se ressaisir et d’agir avec discernement et solidairement.
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Le taux de suicide sur un an parmi les enseignants est de 39 pour 10000021 mars 2011, par luluBonjour, J’ai un poste dans un établissement où les enfants ont des troubles du comportement. En 2 ans j’ai eu 2 accidents du travail reconnus (dus à la violence des enfants) + 1 non déclarable car malgré des lésions physiques il n’y a pas eu d’arrêt de travail. Je me fais régulièrement insulter, taper (coups de pieds, de poings), griffer, mordre... ça fait + d’un an que j’ai demandé à voir le médecin de prévention, je n’ai aucune réponse... La hiérarchie nous place dans des situations impossibles et elle s’en fout et laisse pourrir les situations, alors après faut pas s’étonner qu’on se suicide ! "Débrouillez-vous !" qu’il a dit notre ancien "très cher" ministre.
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Le taux de suicide sur un an parmi les enseignants est de 39 pour 10000015 novembre 2009, par koalaNée en 68, j’ai suivi une scolarité en primaire et secondaire dans des banlieux dites "difficiles" de la région parisienne. Je n’ai jamais tutoyé mon professeur et n’ai pas remarqué un quelconque laxisme de la part des enseignants. Enseignante depuis 15 ans en lycée professionnel, je déplore aussi une dégradation des relations professeurs-élève. Je ne pense pas qu’elle soit due à des idéaux de liberté, mais simplement aux rapports marchands et à l’individualisme qu’instaure la société. Les uns demandent à être payés pour venir en cours (alors que nous avons la chance d’avoir une école publique gratuite...), les autres occupent le professeur par des incivilités et provocations diverses pour ralentir le cours. Et ceci dépasse la question de l’autorité de l’enseignant.
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Le taux de suicide sur un an parmi les enseignants est de 39 pour 1000008 novembre 2009, par DECJe lis : 93 % [des enseignants] jugent leur profession dévalorisée et près de la moitié sont prêts à changer de métier...Les professeurs manquent de reconnaissance. « Le métier n’a pas plus la même aura qu’avant. ». Etc...
Mais qui d’autres que les Enseignants de la génération 68 ont créé cet état de fait ? Qui a cassé le respect qui existait entre celui qui enseigne et celui qui apprend ? Qui a institué le tutoiement réciproque transformant élèves et enseignants en simple "potes" ? Qui sème le vent récolte la tempête...
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Le taux de suicide sur un an parmi les enseignants est de 39 pour 10000031 mars 2011Qui ?
Les professeurs de la "génération 68" ont 63 ans aujourd’hui ! Ils sont à la retraite. "Après moi le chaos !" Je suis née en 68, j’ai grandi dans une école qui promettait à ceux qui travaillaient une place dans la société, j’ai eu des professeurs bienveillants qui m’ont appris à lire, à écrire, à compter et bien autre chose. En échange, je les respectait, sans déférence, si je n’était pas d’accord avec eux, je le disait, sans agressivité, si leur mode de fonctionnement me déstabilisait, je m’adaptait. Aujourd’hui, je suis enseignante, j’ai une place dans la société, le respect et le dialogue sont mes valeurs de référence dans mes relations aux autres (hiérarchie, collègues, parents, élèves,...) Je m’adapte à chaque fois que c’est nécessaire : réforme, classes surchargées, élèves en difficulté, rendez-vous avec les parents qui travaillent tard... Je suis 18 heures par semaine devant les élèves, 9 heures devant des copies ou à remplir des bulletins, assister à des conseils de classe, des réunions ou autres concertations, 9 heures à préparer des cours, des évaluations ou à m’auto-former comme je peux avec mes moyens financiers. C’est vrai, ça fait pas tout à fait 35 heure ! Un peu plus. Et je doit en oublier. Selon une enquête confidentielle menée par l’éducation nationale, le temps de travail réel des professeurs est de 42.5 heures par semaine. Leur rémunération est égale à 10/12è du salaire annuel d’un fonctionnaire de la même catégorie. Leurs heures supplémentaires sont payées moins chères que leurs heures de service. Leurs salaires sont gelés pour trois ans. L’avancement à l’ancienneté ne permet plus de rattraper l’inflation. Le dernier échelon est atteint au bout de 25 ans de carrière. Pour les 17.5 années qui restent, ils peuvent au mieux espérer une augmentation de 0.5 % par an.
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Le taux de suicide sur un an parmi les enseignants est de 39 pour 1000007 avril 2011, par Anne RoseMoi aussi je suis enseignante et je suis effarée de lire dans ce message émanant d’une collègue des ’je les respectait’, ’je n’était’, des heures payées ’moins chères’, ’ça fait pas’, ou encore ’35 heure’ qui en disent long sur le piteux état de l’Education Nationale. Sur le point de prendre ma retraite, j’ai vu au fil des ans l’idéologie de l’après-68 transformer nos lycées et collèges en véritables machines à distribuer des diplômes qui ne correspondent plus à rien. Mais accuser les professeurs, simples rouages d’un système qu’ils n’ont pas nécessairement souhaité, plutôt que les véritables responsables, à savoir les ministres, hauts fonctionnaires et autres savants pédagogues déconnectés de la réalité - et qui préfèrent généralement envoyer leur propre progéniture en pension dans des établissements privés à l’abri de leurs désastreuses lubies – c’est nous prêter une toute-puissance qui est loin d’être la nôtre. Je n’ai qu’une hâte : pouvoir oublier que j’aurai passé 40 ans dans ce cirque.
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Le taux de suicide sur un an parmi les enseignants est de 39 pour 10000013 octobre 2011, par Joseph-HenriLa bêtise aussi et les idées toutes faites, sont sans doute inéquitablement réparties. Outre le fait que le soixante-huitards sont quasiment à la retraite, ce n’est pas parce que j’ai connu 68 à la fac que j’ai toléré le moindre manque de respect et je n’ai pas vu mes collègues agir différemment. Mais l’école a été démembrée par la gauche et la droite. Que peut-on y faire ? Rien car l’école fait l’objet de débats et de résistances depuis tant de temps que les forces s’épuisent, que chaque Français se croit habilité à parler de ce qu’il ignore, et que la durée du débat fait conclure hâtivement que les syndicats sont des forces rétrogrades puisqu’ils ne veulent pas le changement. Même le futur gouvernement de gauche détruira l’école. On comprend dès lors que - comme le dit Brighelli, plus personne de brillant ne veuille devenir prof..à quelques exceptions près. Et puis on oublie que l’actuel gouvernement a bien fait de tuer l’école publique : elle construisait des consciences ! Mauvais lorsqu’il n’y a plus de travail pour tous.....
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