Luc
Ferry a supervisé la refonte et l’écriture de nouveaux
programmes (2002), de la maternelle au collège, l’objectif étant de définir
ce que devra être la ‘culture générale’ de l’honnête homme du XXIe
siècle. »[2]
Et il ajoute : « Ce
projet est vivement critiqué par des enseignants qui y voient une baisse
généralisée des exigences de l’école. »
Les professeurs auraient-ils des visions ?
Pour illustrer notre propos, nous
partirons d’un exemple, celui de la réforme de la dictée. Il nous suffira de
présenter deux dictées proposées à de jeunes élèves pour avoir une idée
concrète de la révolution intellectuelle faite par Luc Ferry.
La première, présentée exactement
telle qu’elle a été écrite par le jeune Paul Guionie, en octobre 1937, au tout début de l’année scolaire ; il a à peine
onze ans. Il est élève du Cours moyen deuxième année dans un village
d’Auvergne ; aujourd’hui on le dirait « issu de milieux
défavorisés ».
La seconde est proposée en l’an 2000 à un élève de 3ème qui
a donc effectué quatre années scolaires de plus que le jeune Paul.
1937.
Dictée Jules Ferry
Terreur
d’enfant
En entrant dans la forêt il
me sembla que le vent était encore plus violent ; il soufflait par rafales
et les arbres qui se heurtaient avec force faisaient entendre des
plaintes en se penchant très bas. J’entendais de longs sifflements, des
craquements et des chutes de branches ; puis j’entendis marcher derrière
moi, et je sentis qu’on me touchait à l’épaule. Je me retournai vivement, mais
je ne vis personne. Pourtant j’étais sûre que quelqu’un m’avaist
touchée du doigt. Puis les pas continuèrent, comme si une personne invisible
tournait autour de moi ; alors je me mis à courir avec une telle vitesse
que je ne sentais plus si mes pieds touchaient terre.
2000.
Dictée Luc Ferry
Pourtant il avait un
père et une mère. Mais son père ne pansait pas a lui et sa mère
ne l’aimait points. C’était un de ces enfant digne
de pitier entre tous qui ont père et mère et qui sont orfelin.
Il n’avait pas de jite, pas de pins, pas de feu,
pas d’amour ; mais il était joyeux parce qu’il était libre
Texte complet : De Ferry Jules à Fery Luc ou De la dictée à l'addiction
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