12 août 2011

LA QUESTION DU REDOUBLEMENT

Le redoublement doit-il être supprimé ?  « D'après la dernière édition des Cahiers de l'Iredu (n° 66, février 2004)… les chiffres le prouvent : plus un élève de 14 ans est en retard, plus ses performances à l'écrit sont mauvaises. »  Ou : plus ils sont mauvais, moins ils sont bons. En effet, dans la mesure où l'enseignement primaire n'a pas su donner les bases nécessaires à l'élève, la majorité des redoublements en collège sont trop tardifs et EFFECTIVEMENT inefficaces.
L'utilisation pour le moins douteuse des outils statistiques est une spécialité de la DEP et de M. Thélot : voir l'analyse critique de la comparaison 1920/1995 sur le Certificat d'études dans : Michel Delord Pour vivre, perdre les raisons de vivre,  http://michel.delord.free.fr/propter.pdf

  Volonté pédagogique ou budgétaire ?  

Chronologie d'un renoncement éducatif  

 

La suppression des redoublements est-elle d'abord …

a) la conséquence d'une recherche pédagogique montrant son inefficacité ?
b) une préconisation visant à réduire à court terme le budget de fonctionnement de l’Éducation nationale ?

Réponse a) une solution pédagogique :
Engagée dès la fin des années 1980, la politique de restriction des redoublements s'est affirmée avec la loi d'orientation de 1989. Confortée à plusieurs reprises, cette volonté politique n'est pas née de rien. Elle s'est appuyée sur de multiples études abondant toutes dans le même sens : le redoublement serait inefficace. En France, c'est la recherche conduite en 1979 par Claude Seibel, alors directeur du service des statistiques de l'éducation nationale, qui a tiré le signal d'alarme. « Elle a déclenché la politique de restriction du redoublement et convaincu le ministère de ne pas fixer l'évaluation nationale au CP », se souvient Francine Best, ancienne directrice de l'INRP.

Réponse b) une mesure de restriction des coûts à courte vue :
Le communiqué du conseil des ministres du 16 Janvier 1974 intitulé Les principes directeurs de la réforme de l’enseignement du second degré, dans le chapitre de référence "Suppression des redoublements", précisait en son point e) : « Le recours abusif au redoublement sera énergiquement banni. La fréquence excessive des redoublements d’un taux exceptionnellement élevé en France, comparativement à d’autres pays, est une des plaies majeures de notre système éducatif. Elle provoque un alourdissement notable des effectifs scolaires et corrélativement des charges supplémentaires importantes. »

Source : Michel Delord


A quelles conditions un redoublement peut-il être utile ?

 par Invité le Lun 26 Jan - 23:12
Pour le redoublement, je ne sais même plus que penser ! Je crois que, sans prendre le problème à la racine et reprendre toutes les bases dans un cadre plus individuel, ce n'est pas tant la peine qu'un élève redouble.

 par doublecasquette le Mar 27 Jan - 1:39
   Chez nous, au moins dans les petites classes, le redoublement peut être une solution très efficace au manque de maturité ou pour des enfants au développement plus lent. Les précipiter dans la classe supérieure, c'est rendre la montagne encore plus haute et augmenter le risque de les voir baisser les bras à jamais. 
   Comme je l'ai plus ou moins dit la semaine dernière, l'idéal serait de ne pas envoyer tout de suite au CP un élève dont on voit qu'il "n'accroche pas du tout" en dernière année de maternelle et de ne laisser passer sous aucun prétexte au CE1, un élève qui n'est pas capable de déchiffrer au moins mot à mot en fin de CP.
   Je mettrais néanmoins un bémol à tout cela : ceci n'est valable bien sûr que si les maîtres de dernière année de maternelle et de première année d'élémentaire ont réussi à se dégager des "mantras pédagogiques" de l'IUFM et ont réellement tenté de leur apprendre quelque chose.

Pour les autres (au moins 95 % d'une classe d'âge, selon moi), avec des programmes raisonnables et raisonnés, il ne devrait pas y avoir besoin de redoublement avant le CM ou les deux premières années de collège pour aider alors la deuxième vague d'enfants plus lents qui ont besoin de plus de temps pour passer au stade supérieur, celui où l'on est confronté à l'abstraction (visible surtout en mathématiques, contrairement à la première vague où c'est le français et le code écrit qui sont en cause).

par retraitée le Mar 27 Jan - 18:54
De plus, il est souvent dit à propos du redoublement "qu'il ne sert à rien", pour justifier le passage dans la classe supérieure (cela coûte surtout moins cher !). Si le redoublement, effectivement, ne sert le plus souvent à rien, c'est surtout parce qu'il intervient toujours trop tard ! Un élève arrivé en 5e alors qu'il n'a pas acquis le niveau du CE2, par exemple, ne tirera bien sûr aucun profit d'un redoublement de cette 5e ! On ne jette pas en pleine mer quelqu'un qui nage tout juste trois brasses, on ne fait pas courir un sprint à un cardiaque !



Redoublement : punition ou chance supplémentaire ? 
par André Wengler

extrait : "Je pencherais du côté de la sociologue Nathalie Bulle, qui écrit: «[Les études défavorables au redoublement] posent des problèmes fondamentaux, car elles échouent à montrer les progrès des élèves ayant redoublé et font apparaître au contraire comme des effets du redoublement des difficultés qui peuvent être dues à des facteurs extérieurs et qui expliquent le redoublement.» Il est évident que le redoublant n'est pas le premier de la classe; si on compare son cursus à celui de ses nouveaux camarades, il risque d'être moins brillant."
UNE ERREUR MALENCONTREUSE : Retards scolaires et réformisme éducatif des années soixante-dix
 par Nathalie Bulle


RCP comme Redoublement en CP ? 
Pour la restauration du cours préparatoire
 par Michel Delord

Note technique : le redoublement
 par Michel Delord

extrait : "Les arguments donnés contre le redoublement dans le véritable plan de communication monté par les représentants des Sciences de l'Education pendant les derniers mois, adossé sur une utilisation déplorable des outils statistiques par la DEP2, n'ont aucune valeur."
http://michel.delord.free.fr/redoub.pdf

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DES REDOUBLEMENTS ARTIFICIELS ?

« La fréquence des redoublements est un trait assez caractéristique de l'enseignement français pour que les experts de l'OCDE lui consacrent un développement particulier dans leur Examen des  politiques nationales de l'éducation (1971). En 1956, 22,3 % des élèves du cours moyen 2e année redoublaient cette classe : près d'un sur quatre "
cité par Guy Morel

N'étaient-ce pas assez souvent des redoublements artificiels, appliqués même parfois sur des enfants ayant un an d'avance, pour retarder le moment où ils allaient être envoyés, si ce n'est travailler puisque la scolarité était obligatoire jusqu'à quatorze ans, en école professionnelle et apprentissage donc dans un milieu trop dur pour leur âge tendre ?

Mon époux, quelques années plus tard (63-64), a redoublé le CM2, l'institutrice préférant le garder un an de plus avant de le jeter dans la jungle de l'internat. Il y a "perdu" son année d'avance et avait largement le niveau scolaire pour une classe de Sixième Classique, mais a gagné en maturité, tout en suivant le programme du certificat d'études.
Quelques années plus tard, un redoublement pour un tel motif était refusé par l'inspection académique mais en 1964, c'était encore tout à fait admis.
Écrit par : dobolino | 01 août 2011 

source : 
Source : Bonnet d’âne, Nid de frelons et dépendances
http://bonnetdane.midiblogs.com/archive/2011/07/29/nid-de-frelons-et-dependances.html



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