Le débat du 5 octobre pour les primaires PS
n'a pu éviter les ornières habituelles s'agissant de l'Ecole. On a
entendu une énième fois les banalités-férocités dont se
délectent nombre de partis politiques au sujet des professeurs. Le
tout emballé insolemment dans un bouquet de fleurs malodorantes : « le
plus beau métier du monde » (ça ne vous
fait pas penser à une autre formule ? il suffit de changer juste un
mot...), tellement beau qu'on devrait allonger le temps de présence -
vous les profs, vous vous régalez
tellement dans les établissements scolaires. En effet, tout le monde
sait que ce n'est pas un métier pénible, la preuve : les candidats se bousculent pour passer les concours
de recrutement. Et puis
vous reprendrez bien une louche de potion magique avec les IUFM
restaurées à la sauce innovation pédagogique (celle qui a fait ses
preuves depuis 30 ans ?).
Mais, ça tombe très mal, l'actualité vient rappeler une réalité autrement dure. On apprend ce matin (6 octobre 2011) qu'une lycéenne de 17 ans et demi a roué de coups un de ses professeurs à Sète (euh pardon, il faut dire cela en novlangue : « une prof a été agressée par une gamine »). Bien entendu, on met en place l'inévitable cellule de soutien psychologique pour les élèves et les enseignants choqués par un tel spectacle. On s'attend à ce que quelque Tartuffe ou quelque Diafoirus entre en scène et conseille de recourir au « dialogue » pour chercher la bonne solution.
Et, cette fois ça tombe bien : Mezetulle vient de recevoir un texte de Guy Desbiens intitulé De l'autorité magistrale. Guy Desbiens y écrit notamment : L’autorité répugne aux nouveaux « pédagogues » qui exigent des éducateurs toutes les vertus grâce auxquelles ils pourront mériter le respect de ceux qu’ils ont pour tâche d’éduquer. C’est oublier que l’autorité n’est pas la récompense mais la condition de l’éducation… Encore faut-il avoir la volonté politique d'instituer des maîtres qui se respectent et qui imposent le respect : un tel renversement des valeurs serait vraiment une grande innovation pédagogique.
Mais, ça tombe très mal, l'actualité vient rappeler une réalité autrement dure. On apprend ce matin (6 octobre 2011) qu'une lycéenne de 17 ans et demi a roué de coups un de ses professeurs à Sète (euh pardon, il faut dire cela en novlangue : « une prof a été agressée par une gamine »). Bien entendu, on met en place l'inévitable cellule de soutien psychologique pour les élèves et les enseignants choqués par un tel spectacle. On s'attend à ce que quelque Tartuffe ou quelque Diafoirus entre en scène et conseille de recourir au « dialogue » pour chercher la bonne solution.
Et, cette fois ça tombe bien : Mezetulle vient de recevoir un texte de Guy Desbiens intitulé De l'autorité magistrale. Guy Desbiens y écrit notamment : L’autorité répugne aux nouveaux « pédagogues » qui exigent des éducateurs toutes les vertus grâce auxquelles ils pourront mériter le respect de ceux qu’ils ont pour tâche d’éduquer. C’est oublier que l’autorité n’est pas la récompense mais la condition de l’éducation… Encore faut-il avoir la volonté politique d'instituer des maîtres qui se respectent et qui imposent le respect : un tel renversement des valeurs serait vraiment une grande innovation pédagogique.
Lire l'article de Guy Desbiens De l'autorité magistrale sur Mezetulle.
Autorité, loi, cadre et conditions de travail à l'EN
Voici des extraits d'une longue discussion sur Neoprofs à l'occasion du suicide de l'enseignante de Béziers, Lise Bonnafous.
Re: Une enseignante tente de s'immoler dans la cour de son lycée à Béziers (forum Neoprofs le 15/10/2011)
Mufab a écrit:
Les
élèves sont-ils des clients ? Et l'EN une Institution ou une Entreprise
?
Marie Laetitia :
c'est précisément l'orientation
de la politique appliquée. Pas une entreprise, une très grande entreprise, rien
à voir.
Mufab :
C'est justement cette position qui n'est pas tenable, puisque l'on s'adresse à des enfants ou à des adolescents, qui ont besoin, ne serait-ce que pour se développer, d'un cadre solide et non négociable. C'est en cela que nous ne pouvons, si nous voulons encore être garants des institutions, adopter une politique clientéliste sans courir à la catastrophe, à l'éclatement des cadres. Pour cela, il nous faudrait effectivement tout le soutien de la hiérarchie et de l'opinion publique.
« Lorsque les pères s’habituent à laisser faire les enfants, lorsque les fils ne tiennent plus compte de leurs paroles, lorsque les maîtres tremblent devant leurs élèves et préfèrent les flatter, lorsque finalement les jeunes méprisent les lois, qu’ils ne reconnaissent plus, au dessus d’eux, l’autorité de rien ni de personne, alors c’est là, en toute beauté et en toute jeunesse, le début de la tyrannie. »
Platon (428-346 av JC), La République.
Marie Laetitia :
ah mais, si ton propos est bien de dire que la transformation de l'école en gros machin entrepreneurial qui fonctionne sur la comm, maltraite ses employés et ne vise que les résultats comptables, on est bien d'accord.
Mufab :
Je crois juste que cette transformation n'est pas viable.
Et elle ne maltraite pas seulement ses employés, mais son public -de façon insidieuse car démagogique- en méconnaissant leur spécificité de non-adultes, donc en construction, donc censés n'avoir pas intégré la Loi. Si l'école ne permet pas cette intégration en posant un cadre intangible -et donc en protégeant ses garants contre toutes les attaques qu'ils subissent, notamment de l'extérieur - de la part de parents, de la Presse... comme la remise en cause de leur autorité et de leur légitimité, eh bien je ne donne pas cher d'une telle société. Ce n'est que mon avis.
On en est bien aux plus
contre-productives méthodes managériales: augmenter le stress pour une
efficacité accrue, ... Les travaux de Danièle Linhart sont éclairants sur le
sujet. Le plus absurde étant que comme on "construit" les chiffres,
donc pour démontrer l'inefficacité de ces méthodes... Sauf à écouter les praticiens.
Pour un point de vue diférent, voir :
Violence scolaire : L'autorité ne régle rien
C'est
assez rare pour être souligné : la violence scolaire est encore un
sujet qui rassemble. Mercredi 4 février, à l'hôtel de ville de Paris, le
maire-adjoint chargé de l'éducation, Pascal Cherki, l'Inspecteur
d'académie en charge du primaire, Edouard Rosselet, Eric Favey et
Christophe Dupré pour la Ligue de l'enseignement et une centaine
d'enseignants parisiens assistaient à la conférence d'Eric Debarbieux
sur la violence scolaire. Une occasion de faire le point des
connaissances sur ce fléau.
Le reportage du Café
Dossier sur la violence
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