I - DEFINITION
Le calcul mental
est celui qui se fait sans le concours de l’écriture.
Il est tout à fait
différent du calcul écrit.
Le calcul mental opère simplement sur les nombres
Le
calcul écrit, au contraire, opère sur les chiffres, sans tenir compte des
nombres, excepté pour le résultat final.
II - BUT ET IMPORTANCE de cet enseignement
Toute
connaissance, a dit Spencer, doit être appréciée :
a) comme culture
de l’esprit,
b) comme utilité
pratique.
De fait, le calcul mental cultive l’esprit, car il excite l’attention, qui doit être constante,
les points de repère manquant tout à fait. De plus, il forme la mémoire des
nombres, et permet la
méthode active, que nous devons toujours employer. Il faut, suivant
l’expression de Pinte, que l’enfant ne soit pas écouteur, mais actif.
Et, si l’école est
une préparation à la vie, il est certain que le calcul
mental trouve un emploi presque journalier dans le cours de toute existence
: il a donc aussi une grande utilité pratique.
Il vaut, en outre,
comme préparation au travail écrit, en tant qu’il peut donner la solution
approximative d’un problème, et aider ainsi à en trouver la solution exacte.
Enfin, il peut
contribuer au bon renom de l’école. Dans les veillées, en effet, le grand-père
malin cherche à se rendre compte du savoir de ses petits enfants. Il leur pose
de petits problèmes : si les enfants savent répondre, il en conclut que ces
enfants travaillent bien en classe, et ne cesse de louanger le maître. Si les
enfants sont embarrassés pour répondre, c’est tout le contraire qui arrive :
ceux-ci ne font pas de progrès, et l’instituteur court grand risque d’être
dénigré.
III - BASES DU CALCUL MENTAL
Le calcul mental
repose sur deux bases fondamentales :
a) la notion du
nombre,
b) la pratique des
tables d’addition et de multiplication.
Pour que l’enfant
ait vraiment la notion du nombre, il
faut qu’il distingue, nettement et rapidement, les éléments qui constituent un
nombre quelconque. Ainsi, 74 = 7 dizaines et 4 unités.
Les tables d’addition et de multiplication sont indispensables. Sans elles, le calcul mental ne
saurait exister ; en tous cas, il est bien certain que, privé de leur concours,
l’enfant ne calculera jamais rapidement.
Il faut avoir soin
enfin, de faire apprendre par cœur, la
moitié des nombres de 1 à 100, et le
double des nombres de 1 à 50.
Si, à cela, on
ajoute l’étude des nombres de deux en
deux, puis de trois en trois, de quatre en quatre, de cinq en cinq, etc., l’enfant aura
vaincu beaucoup de difficultés, et le calcul mental sera désormais, pour lui,
d’un abord très facile.
IV - REGLES EMPLOYEES
Les bases du calcul
mental étant données, il convient d’établir quelques règles, qu’il est bon de
suivre pour que ces exercices soient fructueux.
Règle 1 : La décomposition des nombres sur
lesquels il faut opérer est la première règle à observer.
Règle 2 : Il
faudra ensuite faire connaître les
nombres ronds ou chiffres exacts de dizaines comme 50, 80, 100. Cela fait,
il est facile d’opérer un déplacement des unités, qui simplifiera le nombre de
calculs. C’est ainsi que l’on pourra faire observer que 47 et 53 = [(47 + 3) ou
50] et [(53 - 3) ou 50]. Ce qui revient à additionner 50 et 50.
Règle 3 :
Pour la rapidité du calcul, il est indispensable aussi de toujours commencer les opérations par les plus hautes unités.
V - METHODES ET PROCEDES
Et maintenant,
comment seront faits les exercices de calcul mental ?
Ils seront d’abord
fréquents et courts. Ils seront fréquents,
vu leur grande utilité pratique ; courts,
à cause de la fatigue qu’une attention toujours soutenue impose aux enfants.
Leur durée ne devra pas dépasser dix minutes par jour.
De plus, le calcul
mental doit avoir des limites. Il ne
se fera pas sur des nombres très grands : bornons-nous généralement aux nombres
inférieurs à 100.
Le procédé que
nous ne saurions trop préconiser est le
procédé La Martinière,(ou PLM) qui consiste à faire emploi de l’ardoise,
pour constater que tous les élèves ont calculé. Tous les élèves ayant les bras
croisés, le maître pose la question, et la fait répéter aux élèves. Un instant
est donné pour calculer. Le maître donne le signal d’écrire les résultats sur
l’ardoise. D’un coup d’œil rapide, il constate ces résultats.
On pourrait
objecter que ce procédé favorise la fraude. Cela est admis. Mais il est facile
de l’éviter en variant les problèmes, c’est-à-dire en donnant aux élèves pairs
une question dont les nombres diffèrent de celle des élèves impairs.
VI - PROGRAMMES
Les exercices de
calcul mental doivent être préparés, gradués et bien adaptés.
Section
Enfantine - Dans la section
enfantine, on fera l’étude approfondie des nombres, sur des nombres concrets :
fruits, bûchettes, etc. Ne pas craindre d’être lents. Il importe que les
enfants aient une connaissance exacte des nombres avant d’entreprendre le
calcul. Dans ce cours surtout, ne pas dépasser le nombre 100, et insister de 1
à 20. Que les enfants sachent manier à leur gré ces nombres, et qu’ils puissent
faire sur eux les quatre opérations avant d’aller plus loin.
Cours
Elémentaire - Au C. E., nous ferons
l’étude des tables d’addition, de multiplication, de soustraction et de
division. Mais ne nous contentons pas d’une étude superficielle, il faut que
ces tables soient sues sans la moindre hésitation, et même d’une façon
mécanique. " Comme, d’après Binet, l’enfant ne sait que
ce qu’il a agi ", nous ferons composer la table avec des objets concrets,
puis nous la ferons écrire et lire, après quoi, elle sera récitée
individuellement et collectivement. Pour la table
de multiplication, M. l’Inspecteur recommande, de préférence, le procédé
qui consiste à faire apprendre les différents produits d’un même nombre par les
facteurs successifs : 1, 2, 3, 4, 5, etc. Ex. 1 fois 2, 2 fois 2, 3 fois 2, 4
fois 2…
Essai de
répartition mensuelle
- 1er et 2ème mois : table d’addition ;
- 3ème et 4ème mois : tables d’addition et de multiplication ;
- 5ème mois et suivants : table de multiplication jusqu’à la fin de l’année, en y adjoignant celle de division dans les 8ème, 9ème et 10ème mois.
Cours Moyen - Le Cours Moyen n’est plus un simple cours
d’initiation. Nous combinerons les exercices d’addition, de multiplication, de
soustraction et de division avec le système métrique. Nous ferons peu
d’exercices sur les fractions, celles-ci étant dans la vie, d’une utilité
pratique presque nulle. Les exercices mentaux sur les règles d’intérêt, au
contraire, seront très fréquents, vu leur application journalière. Dans tous
ces exercices, ayons soin d’emprunter les nombres au milieu des enfants ; que
les prix des journées, par exemple, ou le taux d’un placement, soient ceux en
usage dans la localité, ou dans la contrée de nos élèves.
Essai de
répartition mensuelle :
- 1er mois : addition des nombres entiers et décimaux ;
- 2ème mois : soustraction ;
- 3ème, 4ème et 5ème mois: multiplication des nombres entiers et décimaux ;
- 6ème, 7ème et 8ème mois : division des nombres entiers et décimaux, fractions ;
- 9ème mois : les règles d’intérêt et le pourcentage ;
- 10ème mois : révisions, petits problèmes.
Conclusions
I - Le calcul
mental a une importance double
- Comme gymnastique intellectuelle, il stimule l’attention, cultive la mémoire en même temps que le jugement et le raisonnement ; c’est le type, par excellence, de la méthode active.
- Comme utilité pratique, il répond aux nécessités de la vie journalière ; il est une excellente préparation au calcul écrit ; il contribue au bon renom de l’école.
II - Le calcul
mental repose sur les bases suivantes
- étude minutieuse de la notion de nombre ;
- acquisition des tables d’addition et de multiplication, étude du double des nombres de 1 à 50, de la moitié des nombres de 1 à 100.
III - Les règles
employées dans le calcul mental sont les suivantes
- décomposition des nombres ;
- procédé du nombre rond ;
- opérations commençant par les unités les plus hautes ;
- procédé du déplacement d’unités.
IV - La leçon
de calcul
mental ne portera que sur des nombres peu élevés
Elle sera toujours
faite, dans le cours moyen notamment, au moyen de l’ardoise, et par le procédé
La Martinière. Dix minutes par jour, au début de chaque leçon
d’arithmétique, seront consacrées à cet exercice.
V - Dans les
différents cours
- A la section enfantine, on étudiera le nombre au moyen d’objets concrets (billes, marrons, plumes, et surtout bûchettes dont chaque élève devra avoir sa provision).
- Le cours élémentaire sera consacré à l’étude des tables d’addition et de multiplication, et par voie de conséquence, à celles de soustraction et de division, (tables que les élèves devront composer eux-mêmes, lire, puis écrire, avant de les réciter individuellement et collectivement).
- Au cours moyen, on fera des exercices de calcul mental proprement dit, combinés avec les unités du système métrique, et portant sur des nombres vraisemblables, empruntés au milieu de l’enfant : additions, soustractions, multiplications, divisions, fractions, règles d’intérêt et de pourcentage.
Chaque maître
dressera une répartition mensuelle avec des exercices appropriés.
M.
CABOIS, Inspecteur du Primaire
Conférence
pédagogique, 18/10/1910
Calcul
mental sur le blog école :
références
1- Calcul mental
2- Calcul mental 2
3- 1000 exercices de calcul mental CLR 2002
4- CLR 1991 - Calcul mental, calcul rapide CE2-CM
5- Le procédé Lamartinière (ardoise)
7- Progressions Calcul mental CE1
8- Progressions Calcul mental CE2
9- Progressions Calcul mental CM1
10- Progressions Calcul mental CM2
8- Progressions Calcul mental CE2
9- Progressions Calcul mental CM1
10- Progressions Calcul mental CM2
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