Les bouliers-compteurs et numérateurs (4/6) par A. Lenient, Journal des instituteurs, 25 février 1877
Le numérateur-Bardot me
semble supérieur à la plupart de ceux qui sont actuellement en usage.
Comme tous, il substitue
à l’enseignement abstrait l’enseignement direct ou par l’aspect, mais il offre sur les autres l’avantage de présenter
un système complet, d’un maniement très simple, permet tant de résoudre,
d’une façon apparente et sensible, toutes les questions relatives à la
numération, à l’addition et à la soustraction.
Dix prismes décagonaux, rangés à côté les uns des autres,
portent, sur chacune de leurs dix faces, à la partie inférieure, les séries de points de 1 à
10, et, à la partie supérieure, le chiffre correspondant à ce même nombre de points.
Mobiles sur leurs axes respectifs, ces dix prismes
peuvent, par une disposition commode
et simple, présenter à volonté, à la fenêtre ménagée dans le tableau, l’une quelconque de leurs faces.
Des couleurs différentes et un léger écartement
groupent les prismes trois par trois, pour distinguer entre elles les unités
principales, et des
points de formes différentes sont affectés aux unités, aux dizaines et aux centaines
de chaque groupe.
Un nombre quelconque de 1 à dix chiffres peut donc, on
levait, être facilement représenté, composé et analysé par l’enfant.
En outre, ce numérateur, comme celui de M. Antoine,
dans sa partie inférieure, est un véritable tableau noir, sur lequel les élèves peuvent écrire les nombres dont ils
viennent d’étudier la composition et la formation, et dont ils voient, sous
leurs yeux, la représentation figurée et chiffrée tout à la fois.
Les nombres, dans le Numérateur-Bardot, se présentent
ainsi aux yeux de l’enfant, décomposés en groupes naturels, comprenant chacun
les trois ordres d’unités disposés comme l’exigent leurs valeurs
relatives; et les signes conventionnels ou chiffres apparaissent en même
temps que les groupes naturels qu’ils représentent. De cette façon, le signe reste donc
inséparable de la chose signifiée :
condition des plus favorables pour graver la forme et la valeur du
chiffre ou du nombre dans l’esprit de l’enfant.
La numération
parlée et la numération écrite peuvent,
avec le Numérateur-Bardot, être
étudiées, à volonté, séparément comme l’indiquent la plupart des
programmes des écoles pour le cours élémentaire,
on simultanément, si on le désire, et comme il est bon de le faire, nous
l’avons dit.
De plus, une courroie sans fin transporte, où l’on veut, une virgule mobile destinée
à séparer les unités entières des unités décimales, de telle sorte que l’appareil
permet de représenter les nombres décimaux avec autant de facilité que les
nombres entiers, et de faire effectuer aux élèves, en les leur expliquant,
les multiplications par 10, 100, 1000, etc.
Quant au mécanisme de l’addition et de la soustraction,
il est rendu pour ainsi dire palpable à l’enfant ; et les divers procédés, facilement et matériellement décomposé, par le maître, sous ses yeux ou par
lui-même, se graveront tout naturellement dans son souvenir.
Nous n’avons pas l’intention de décrire ici toutes les
formes aujourd’hui connues des bouliers et des arithmomètres. Les Expositions
de Paris, de Vienne et de Philadelphie en
présentaient de très nombreux spécimens, mais beaucoup nous ont semblé d’une complication
regrettable. C’est le défaut dans lequel me paraissent tomber aujourd’hui la
plupart des inventeurs
Un des arithmomètres, par exemple, qui ont été récompensés à Philadelphie, outre le
boulier-compteur ordinaire de cent boules mobiles sur dix baguettes de fer
horizontales, comprend encore : 1° un tableau à chevilles pour la numération
des nombres entiers, des nombres décimaux et des nombres métriques ; 2° une planche noire destinée à l’écriture
des nombres et au calcul ; 3° les principales mesures du système métrique (un
mètre linéaire subdivisé en décimètres et en centimètres, un mètre carré fixe
formé à la partie supérieure de
l’appareil par les montants et par deux traverses, un mètre cube placé derrière le mètre carré et
pouvant se replier sur ce dernier au moyen de charnières, un décimètre linéaire
divisé en centimètres, un décimètre carré divisé en centimètres carrés, un litre, un gramme et un kilogramme, un
franc et un décime) ; 4° un coffret formant un parallélépipède rectangle d’un
décimètre carré de base et d’un mètre de longueur, et divisé en trois
compartiments renfermant le décimètre cube divisé, une collection de chevilles
à tête arrondie, et des solides servant à démontrer la composition du carré et
du cube d’un nombre ; 5° un tableau noir sur le revers de l’appareil, pour
rendre sensibles, à l’aide de lignes divisées, les fractions ordinaires les plus usitées, etc.
Bu examinant cet appareil si complexe, nous nous
rappelions involontairement l’homme-orchestre que nous avons tous vu dans les
foires et sur les places publiques ; et nous nous demandions quel avantage il pouvait y avoir à réunir ainsi
dans un même compendium six
ou sept appareils différents, dont l’usage isolé nous paraît certainement plus
pratique et plus facile.
La commission de
1867, elle, s’était bornée à récompenser,
parmi toutes les
formes plus ou moins ingénieuses, compliquées et bizarres des appareils exposés,
le boulier-compteur vertico-horizontal
de M. Chaumeil, inspecteur
primaire à Bordeaux[1],
lequel, par sa simplicité et sa commodité, se rapproche beaucoup de ceux que
nous venons de décrire.
[1] Librairie Delagrave, Paris.
Comment utiliser les bouliers en classe ? A quoi servent-ils ?
Voici la troisième partie d'un article de A. Lenient pour le Journal des instituteurs.
J'ai divisé cette partie en deux parties :
- le boulier-numérateur de Marie-Pape Carpantier
- le boulier de M. Antoine
La publication s'étale sur 6 n° :
1) 4 fév 1877 ; 2) 11 fév 1877 ; 3) 18 fév 1877 ; 4) 25 fév 1877 ; 5) 4 mars 1877 ; 6) 11 mars 1877
L'original est à : http://www.inrp.fr/numerisations/
De l’enseignement élémentaire de l’arithmétique
Voici la troisième partie d'un article de A. Lenient pour le Journal des instituteurs.
J'ai divisé cette partie en deux parties :
- le boulier-numérateur de Marie-Pape Carpantier
- le boulier de M. Antoine
La publication s'étale sur 6 n° :
1) 4 fév 1877 ; 2) 11 fév 1877 ; 3) 18 fév 1877 ; 4) 25 fév 1877 ; 5) 4 mars 1877 ; 6) 11 mars 1877
L'original est à : http://www.inrp.fr/numerisations/
De l’enseignement élémentaire de l’arithmétique
dans les écoles primaires
Des bouliers-compteurs ou numérateurs
et du calcul mental
par A. Lenient
Journal des instituteurs, 18 février 1877
L'article BOULIER du Dictionnaire de pédagogie et d'instruction primaire Buisson 1887 reprend massivement les analyses développées dans cet article par Lenient :
Pour un recueil d'articles du Dictionnaire Buisson de 1887, consulter la page
LIRE ÉCRIRE COMPTER ; LA PÉDAGOGIE OUBLIÉE (site de michel Delord)
ou
LIRE ÉCRIRE COMPTER ; LA PÉDAGOGIE OUBLIÉE (site du SLECC)
-----------------------------------------------------------------------
Autres articles sur les bouliers :
* A. Lenient, Journal des instituteurs, février-mars 1877 : "Les bouliers-compteurs et numérateurs et le calcul mental", gros article que j'ai divisé en plusieurs sous-chapitres :
1) Les bouliers-compteurs et numérateurs : introduction, la méthode intuitive
2) Le calcul intuitif et le calcul abstrait
3) Le boulier-numérateur de Marie-Pape Carpantier
4) Le numérateur-Antoine ou le compteur-Antoine
5) Le numérateur Bardot
6) Le calcul mental et le calcul écrit
7) Les exercices d'arithmétique doivent être utiles et pratiques
8) Connaître et utiliser le système métrique
9) Utilité pratique et morale du calcul
* Pascal Dupré, "Des outils pour apprendre à calculer".
* Rosalie Hattemer, "De l'emploi du boulier" (1925)
L'article BOULIER du Dictionnaire de pédagogie et d'instruction primaire Buisson 1887 reprend massivement les analyses développées dans cet article par Lenient :
Pour un recueil d'articles du Dictionnaire Buisson de 1887, consulter la page
LIRE ÉCRIRE COMPTER ; LA PÉDAGOGIE OUBLIÉE (site de michel Delord)
ou
LIRE ÉCRIRE COMPTER ; LA PÉDAGOGIE OUBLIÉE (site du SLECC)
-----------------------------------------------------------------------
Autres articles sur les bouliers :
* A. Lenient, Journal des instituteurs, février-mars 1877 : "Les bouliers-compteurs et numérateurs et le calcul mental", gros article que j'ai divisé en plusieurs sous-chapitres :
1) Les bouliers-compteurs et numérateurs : introduction, la méthode intuitive
2) Le calcul intuitif et le calcul abstrait
3) Le boulier-numérateur de Marie-Pape Carpantier
4) Le numérateur-Antoine ou le compteur-Antoine
5) Le numérateur Bardot
6) Le calcul mental et le calcul écrit
7) Les exercices d'arithmétique doivent être utiles et pratiques
8) Connaître et utiliser le système métrique
9) Utilité pratique et morale du calcul
* Pascal Dupré, "Des outils pour apprendre à calculer".
* Rosalie Hattemer, "De l'emploi du boulier" (1925)
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