13 août 2012

Rédiger au CE1, par Rachel Boutonnet

Dans l'expression écrite, les enfants mobilisent toutes les connaissances qu'ils ont acquises dans le domaine de la langue : les tournures de phrases et le vocabulaire rencontrés dans les récits qu'ils ont lus, ainsi que toutes les règles de grammaire et d'orthographe. C'est un exercice complet.
Les élèves partent de très loin : ils ne savent ni raconter une histoire, ni écrire une phrase qui tient debout. Ils ne maîtrisent pas la ponctuation et n'ont pratiquement pas d'orthographe.
Mais, à force de travail, ils progressent, et on est heureux quand, en fin d'année, ils écrivent plusieurs lignes cohérentes, en utilisant une syntaxe correcte et en respectant les marques du pluriel.
Je soumets volontiers aux élèves une suite d'images qui constituent une petite histoire à raconter. D'autres sujets possibles sont : raconter la dernière sortie, imaginer une fin à un début de récit, résumer la dernière histoire lue, ou un dessin animé visionné dans la classe.
Je leur demande aussi parfois de décrire une image. Nous la regardons ensemble, nous en discutons, et j'écris au tableau tous les mots importants que les enfants proposent. J'insiste pour que les élèves formulent des phrases et ne se contentent pas d'énumérations. Je leur demande de décrire ce que font les personnages de l'image et j'attends des réponses comme : «Un enfant visite une ferme », «Des hommes préhistoriques piègent un éléphant»...
Le lendemain, ils prennent une feuille, notent la date, le sujet — «Expression écrite» — et un titre sur lequel nous nous sommes mis d'accord. Puis ils rédigent au moins cinq lignes au crayon à papier. Je leur précise que je veux des phrases qui forment une suite et racontent une histoire. Je leur demande avant tout de faire attention aux majuscules et aux points. J'insiste pour qu'ils s'efforcent d'écrire correctement les mots qu'ils connaissent, et pour qu'ils prêtent attention aux marques du pluriel.
Pour rédiger, ils s'aident des mots notés la veille au tableau. S'ils ont besoin d'un mot qui n'est pas encore écrit, ils lèvent la main, et je l'ajoute au tableau.
Je ramasse, et je corrige en rouge toutes leurs erreurs.
La semaine suivante, je reproduis au tableau un de leurs textes — qui me semble refléter le niveau moyen de la classe —, en le respectant à la lettre près. Nous corrigeons ensemble. Cette correction commune est destinée à leur servir pour la prochaine séance d'expression écrite. Elle est l'occasion de rappeler les règles de transcription phonique, les règles d'accord, et surtout de remarquer que telle phrase ne veut rien dire, ou que l'histoire ne tient pas debout. Je mets le doigt sur les répétitions : «et puis... et puis... et puis... après... après... après... » Les élèves apprennent progressivement à constater eux-mêmes que leurs phrases appellent des corrections et peuvent gagner en qualité.
Ensuite, ils recopient leur texte, en intégrant mes corrections, sur le cahier de « lecture, vocabulaire, expression écrite ». Je corrige cette correction, et je mets une appréciation.
Je pense que l'idéal est d'essayer de tenir le rythme d'une expression écrite toutes les deux ou trois semaines. Chaque séance dure une demi-heure environ.
Rachel Boutonnet,
Pourquoi et comment j'enseigne le b.a.-ba
Ramsay, 2005, p. 227-229.

L'écriture au CP, par Rachel Boutonnet
1) Tracé de la lettre
2) Les tracés fondamentaux
3) Se repérer dans le cahier
4) L'écriture des lettres

Le travail écrit au CE1 : Du tracé des lettres à l'expression écrite, par Rachel Boutonnet
1) Bien écrire au CE1
2) Copier pour apprendre au CE1
3) Rédiger au CE1

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