L'expression orale et écrite constituent encore pour beaucoup d'enseignants des points d'achoppement. Il nous a donc semblé intéressant de présenter à part ces indications pédagogiques concernant l'enseignement du vocabulaire, de l'élocution et de l'orthographe au CE1 qui se trouvent au début d'un fichier du maître des années 60. Il contient beaucoup de conseils pratiques. Vous trouverez également d'autres conseils à l'intérieur des fiches elles-mêmes.
Le fichier du maître correspondant se trouve à Verret et Furcy, Ecrire et parler CE1, 1968.
Nous ne disposons pas encore du livre de l'élève.
PRÉFACE
Aux maîtres de cours élémentaire 1ère année.
Ce fichier que nous avons le plaisir de vous présenter
constitue l’instrument pédagogique indispensable à l’emploi de la méthode ÉCRIRE
ET PARLER destinée aux élèves du cours élémentaire 1re année.
Véritable préparation permanente de la classe de
français, il contient :
— 60 leçons de
vocabulaire,
— 30 séries de
leçons d’élocution,
— 60 leçons d’orthographe,
groupées en 30 centres d’intérêt et conformes aux instructions
et aux programmes officiels.
I —
VOCABULAIRE : Le maître trouvera dans
chaque fiche, à partir d’un même texte, minutieusement composé, deux leçons
distinctes comportant chacune l’étude de quatre ou cinq mots. Toutefois, il lui
sera possible de combiner, comme il l’entendra, la matière de sa leçon sans
suivre le découpage proposé et, de la sorte, d’élargir considérablement la
possibilité d’utilisation de la fiche.
Les programmes de l’enseignement du vocabulaire au
cours élémentaire prévoient des exercices
simples destinés à préciser le sens, l’emploi et l’orthographe des mots d’un
texte. C’est la raison pour laquelle nous avons apporté le plus grand soin
à l’établissement du texte d’étude et au choix des mots faisant l’objet de la
leçon. C’est pourquoi aussi chacun des mots étudiés est toujours — et comme le
recommandent les Instructions — très largement explicité dans des phrases : c’est
en effet par la pratique de la
langue et par l’emploi des mots
appris dans des contextes différents que nos petits élèves consolideront et
enrichiront leur vocabulaire.
Il peut se faire que l’explication proposée pour un
mot paraisse dépasser ce que l’on peut normalement donner à des élèves de C.E. 1.
Nous avons pensé aux très bonnes classes. Bien entendu, nous laissons au maître
la possibilité d’adapter sa leçon au niveau réel de sa classe.
II —
ÉLOCUTION : Pour chacun des trente
centres d’intérêt, nous offrons, à partir de l’observation ordonnée d’un
tableau mural — ou, à défaut, de la gravure du livre — la matière de plusieurs
leçons. Ces tableaux expriment tous des actions explicites pour les enfants et
permettent de les faire très aisément parler.
Ainsi le maître pourra-t-il mener facilement les
leçons d’élocution, réputées pourtant si difficiles.
III — ORTHOGRAPHE
: Grâce aux deux leçons contenues
dans chacune des fiches, le maître pourra faire procéder d’abord, et tout au
long du premier trimestre, à une révision systématique des sons — révision
absolument indispensable en début de CE 1 — puis, au cours des deux trimestres
suivants, à des exercices d’orthographe grammaticale qui amèneront rapidement
nos petits élèves à appliquer de façon sûre et quasi automatique, les premières
règles d’accord récemment apprises en grammaire : pluriel des noms, accord de l’adjectif
qualificatif, accord du verbe avec son sujet.
Voulant laisser à chaque maître la possibilité de
personnaliser son enseignement, nous avons mis dans chacune de nos fiches une
matière infiniment plus abondante que celle nécessaire à chacune des leçons.
De ce fait, parmi les très nombreux utilisateurs de
nos ouvrages précédents, plusieurs nous ont signalé leur regret de ne pouvoir
tout utiliser et nous ont demandé le moyen d’y parvenir. Il n’est ni pensable ni possible et il ne serait ni raisonnable ni souhaitable
de tout retenir. Le maître doit choisir, compte tenu de la durée de sa leçon,
du niveau de sa classe, de son point de vue personnel, le contenu de sa leçon.
Nous n’avons laissé à sa charge que ce choix. C’est en lui que se résumera
la préparation de classe. Nous avons voulu apporter un appareil pédagogique
collectif dont la souplesse d’utilisation soit telle qu’elle permette un
enseignement personnel.
Ainsi le maître pourra, d’une part, donner à ses élèves
l’enseignement adapté qu’ils requièrent et, d’autre part, utiliser ces mêmes
fiches pendant plusieurs années sans crainte de devoir se répéter.
Nous pensons que l’enseignement
du français forme un tout et exige une action continue et qu’il ne prend
son efficacité maximum qu’à la condition de faire, en toute occasion, du
vocabulaire comme de l’orthographe, et d’offrir aux élèves les moyens de s’exprimer
et d’améliorer leur expression. Nous croyons que l’outil pédagogique que nous
donnons favorisera grandement la poursuite de tels buts.
Nous espérons que les maîtres trouveront dans ce
fichier, avec un allègement certain de leur tâche, le moyen de faire un travail
aisé, agréable et profitable.
Nous rappelons que ce fichier ne prendra toutefois sa
pleine efficacité que s’il est utilisé conjointement avec le livre de l’élève
qui renferme les exercices d’application des leçons proposées.
Nous souhaitons que ce nouvel ouvrage rencontre auprès
des maîtres le même succès que celui qui a accompagné nos publications
antérieures et les aide à l’enseignement de notre belle langue française.
INDICATIONS
PEDAGOGIQUES
Nous avons depuis longtemps constaté — et nous l’avions
auparavant appris nous-mêmes pas expérience — que les enseignements du
vocabulaire et de l’élocution sont ceux qui causent les plus grandes
difficultés aux maîtres des cours élémentaires et plus particulièrement encore
à nos jeunes collègues.
C’est pourquoi nous avons pensé qu’il était aussi
souhaitable qu’indispensable de leur fournir toute la matière de ces
enseignements difficiles.
Mais, pour que ce fichier soit utilisé avec un maximum
d’efficacité et de succès, nous avons voulu apporter quelques précisions
supplémentaires d’utilisation que nous demandons à nos collègues de lire très
attentivement.
En effet, nous avons mis volontairement dans chacune
de nos fiches une matière infiniment plus abondante que le contenu normal d’une
leçon et ce, afin de permettre à tous les maîtres sans exception, quels que
soient leurs goûts personnels et les circonstances dues au milieu, de pouvoir
trouver toujours la matière de la leçon qui conviendra très exactement à leur
classe et de donner ainsi, à l’aide d’un instrument pédagogique collectif, un
enseignement marqué par leur personnalité.
Vous ne
devrez donc jamais utiliser, au cours d’une même leçon, le contenu entier d’une
fiche. Ce ne serait ni possible, ni
souhaitable, ni raisonnable, ni pédagogique. Au contraire, vous devez toujours CHOISIR et ne retenir que la matière
nécessaire et suffisante à votre leçon.
I. —
VOCABULAIRE
Au cours élémentaire, le vocabulaire comportera des exercices simples destinés à préciser
le sens, l’emploi et l’orthographe des mots d’un texte lu (Instructions officielles).
Vous pourrez consacrer une heure hebdomadaire à l’enseignement
du vocabulaire — soit deux leçons d’une demi-heure.
Comment procéder ?
A. — Préparation
de la leçon
Lisez au préalable, très attentivement, toute la fiche
et choisissez la matière de votre leçon. (Une
marque en marge, au crayon — facilement effaçable — suffira à vous rappeler les
parties de fiche retenues.)
Vous pouvez alors opter pour les solutions suivantes :
soit utiliser à votre choix l’une ou l’autre des deux leçons proposées ; ou
bien, partant du texte entier, panacher à volonté les deux leçons.
Dans un cas comme dans l’autre, le nombre de mots
étudiés ne devra jamais excéder quatre ou cinq.
Choisissez ensuite, dans le livre de l’élève, le ou
les exercices d’application correspondant aux parties de leçon retenues.
Si vous le jugez souhaitable, vous pouvez copier le
texte d’étude au tableau. Dans ce cas, écrivez à la craie de couleur — ou
soulignez — les mots sur lesquels portera la leçon.
B. — La leçon
proprement dite
Faites d’abord lire le texte par deux ou trois élèves
et assurez-vous, à l’aide d’une ou deux questions (I. Lisons le texte et faisons parler nos élèves), de sa parfaite
compréhension.
Faites ensuite l’étude de chacun des mots choisis en
suivant les indications fournies dans la fiche. (Si, pour l’un des mots, les explications vous paraissent trop
complètes, trop longues ou trop difficiles, ne faites que ce qui vous paraît
suffisant).
Faites toujours employer, dans des phrases, les mots
étudiés. Si vous craignez que vos élèves restent sans idées lors de l’emploi d’un
mot dans une phrase, au lieu de demander : « Faites une phrase avec le verbe dominer » (par exemple), demandez-leur
d’employer le verbe dominer dans une phrase pour dire que « Le frère de Jean est plus grand que ses camarades
et qu’il a une tête de plus qu’eux» ou pour dire que « Du haut de la tour
Eiffel les touristes voient tout Paris»...
Comment faire l’étude orthographique d’un mot ? D’abord
faites-le lire — en veillant à sa bonne prononciation — ; le cas échéant,
faites-le décomposer en syllabes, puis faites-le épeler en regardant le livre
ou le tableau. Faites justifier si possible l’orthographe (in devant m, b, p ;
lettre finale...). Faites-le ensuite épeler de mémoire, puis faites-le écrire
sur l’ardoise et sous dictée (Procédé La Martinière). Lorsqu’il s’agit d’un
verbe, faites faire l’étude orthographique des formes conjuguées de ce verbe (Pour
le verbe attraper, par exemple : il attrape, ils attrapent — j’attrape, nous
attrapons — tu attrapes.)
II. —
ÉLOCUTION
Il est malheureusement bien souvent difficile — voire
même impossible — d’amener nos petits élèves à une observation directe et
dirigée de la nature, du monde qui les environne et des événements qui se
déroulent autour d’eux. C’est pourquoi nous avons composé des tableaux clairs,
actifs, bien adaptés aux goûts et à l’intérêt des enfants et qui permettront
toujours de les faire parler sans la moindre difficulté.
Comment procéder ?
a) Tout d’abord, demandez à vos élèves d’observer
silencieusement le tableau d’élocution, puis laissez-les s’exprimer librement,
mais dans le plus grand ordre et dans la plus grande discipline, c’est-à-dire
en ne laissant parler qu’un seul élève à la fois.
Faites améliorer chacune des phrases trouvées, puis
faites répéter chacune des phrases par deux ou trois élèves choisis parmi ceux
qui parlent le moins volontiers.
b) Ensuite — et c’est là la partie la plus efficace et la
plus profitable de la leçon — guidez l’observation de vos élèves et procédez à
l’observation ordonnée des différentes scènes figurées sur le tableau (il vous
suffira de suivre votre fiche). Vous pourrez remarquer que les tableaux sont
conçus de telle façon que chacun des groupes de personnages peut presque
toujours fournir la matière d’une leçon.
Naturellement, la réponse spontanée du premier élève
sera améliorée, complétée, corrigée par l’ensemble de la classe qui participera
ainsi à l’élaboration de la phrase définitive que vous souhaitiez obtenir. Vous
ferez répéter par plusieurs élèves la phrase définitivement mise au point.
A l’issue de ce travail, chacune des phrases sera
écrite au tableau pour former le texte collectif qui sera reproduit
ultérieurement au cours d’un exercice écrit. (Passage de l’élocution à l’expression
écrite).
III. —
ORTHOGRAPHE
Nul d’entre vous n’ignore l’importance capitale de
cette discipline dans notre enseignement primaire et les efforts qui ont été
faits depuis quelques années pour combattre les insuffisances unanimement
constatées dans ce domaine.
Nous vous proposons 60 leçons d’orthographe :
1° 28 leçons de révisions de sons destinées à
consolider au cours du premier trimestre les acquisitions du cours
préparatoire.
2° 32 leçons d’études d’accords (pluriel des noms,
accord de l’adjectif qualificatif, accord du verbe avec son sujet) qui vous
permettront, au cours des deux trimestres suivants, d’amener vos petits élèves
à mettre en pratique de façon sûre et quasi automatique leurs premières
acquisitions grammaticales.
A l’issue de chaque leçon, faites faire un exercice de
contrôle conduit par le procédé La Martinière. Donnez enfin l’exercice d’application
correspondant à la leçon traitée, exercice contenu dans le livre de l’élève.
(Il nous parait souhaitable de faire faire l’exercice oralement avant de le
faire faire par écrit.)
Mais il est bien entendu que l’étude de l’orthographe
ne se bornera pas à ces leçons très particulières. Le maître veillera également
à faire acquérir, de la façon la plus parfaite, l’orthographe des différents
mots étudiés en vocabulaire.
Dans cet esprit, nous avons élaboré des dictées de
synthèse qui vous permettront de contrôler les résultats acquis et l’efficacité
de votre enseignement.
Aux cours élémentaires, les dictées doivent toujours
être préparées. Pour ce faire, copiez le texte au tableau. Les élèves
contribueront à une préparation active en reconnaissant les difficultés qui ont
fait l’objet de l’étude de la semaine. Vous vous attacherez plus longuement aux
quelques mots difficiles ou mal connus des élèves. Si vous le croyez
nécessaire, vous pourrez laisser au tableau une ou deux expressions que vous
aurez jugées trop difficiles.
Nous souhaitons vivement que l’usage de notre méthode
vous soit agréable et qu’elle conduise vos élèves à une entrée facile au cours
moyen.
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