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Les conseils d'un instituteur pour bien gérer sa classe (VousNousIls, recension du livre de B. Chemouny)
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Les conseils d'un instituteur pour bien gérer sa classe
Benjamin Chemouny, professeur des écoles depuis 15 ans, livre des
conseils concrets pour aider les enseignants du primaire à mieux gérer
leur classe.
Cela commence par la mise en rang avant d'entrer en classe : « je me mets toujours sur le seuil de la classe et je regarde les élèves un par un quand ils rentrent. Je les écoute. Il m'arrive de leur faire signe de ressortir, pour les faire rentrer à nouveau en silence. » Autre technique, si le chahut s'installe en classe : l'effet miroir. « Je m'interromps et je leur demande s'ils trouvent ça normal. En général, ils sont gênés et redeviennent attentifs. »
Lorsque c'est toute la classe qui se déconcentre, l'enseignant toulousain conseille la méthode La Martinière pour créer une émulation. Il s'agit de solliciter l'intérêt immédiat des élèves en leur posant une question et en leur demandant d'écrire la réponse sur une ardoise: « Je leur demande, par exemple, d'écrire un mot. Je leur laisse 20 secondes et je frappe dans mes mains pour qu'ils lèvent leur ardoise. Ce procédé me permet de repérer ceux qui ont des problèmes d'orthographe et oblige à se concentrer sur un temps court. On peut poursuivre avec un jeu éducatif, en petits groupes, qui nécessitera moins de concentration. » En revanche, si un seul élève est inattentif, il s'agira d'abord de vérifier qu'il a bien compris les consignes : « si un élève a la tête ailleurs c'est souvent qu'il n'a pas compris ce qui lui est demandé. »
Le risque : sanctionner l'enfant et non son comportement
Si le bavardage se prolonge, Benjamin Chemouny estime qu'un regard sévère vaut souvent mieux qu'un long discours : « on peut aussi se rapprocher ou se pencher sur le cahier : la proximité physique de l'enseignant responsabilise l'élève. Il est aussi possible d'indiquer à l'élève, calmement mais fermement, “Je veux que tu te taises !”. Mais dans ce cas, on interrompt le cours. » Et si ça ne suffit pas, d'autres solutions existent : « on peut demander à l'élève de croiser les bras et de s'accorder une pause. Ça peut sembler modeste mais c'est une manière efficace d'intervenir sans démobiliser le groupe. » D'autres enseignants ont recours à la chaise qui calme, placée un peu à l'écart : « l'important c'est de trouver une ruse pour faire passer le message. Le plus grand risque serait de sanctionner l'enfant et non son comportement. »Faut-il avoir recours aux punitions ? « Cela dépend du contexte, du tempérament du maître et de l'objectif qu'il se fixe. La fermeté, la distance, parfois l'humour peuvent être la solution. Il faut mettre en place des règles pour la prise de parole et un système graduel de sanctions. » Même si, légalement, l'éventail de sanctions reste limité : « si l'on peut priver partiellement un élève de récréation, on ne doit pas le sortir du groupe en le laissant sans surveillance... Une autre possibilité est de lui donner un travail supplémentaire avec le risque qu'il ne soit pas fait. Il est donc préférable d'agir autant que possible en amont pour ne pas en arriver à la sanction. »
Ne pas trop écrire
Benjamin Chemouny insiste pour dire qu'il est toujours possible de rendre les élèves attentifs : « il faut juste avoir à l'esprit que certains élèves sont plus visuels que d'autres, sensibles aux sons ou davantage kinesthésiques. Par ailleurs, je crois beaucoup à la variation du degré d'attention qu'on leur demande. »Selon l'instituteur, le principal défaut des enseignants débutants est de trop parler « et de trop écrire au tableau », ce qui offre un champ libre aux élèves pour se distraire. Benjamin Chemouny résume : « quand on commence à enseigner, on oublie trop souvent que notre objectif premier doit être de rendre les élèves attentifs, de les mettre au travail. L'inattention constatée des élèves est justement le défi à relever. »
Charles Centofanti
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