Selon l’article 19 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, « Tout individu a droit à la liberté d'opinion et d'expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d'expression que ce soit. »
La formulation est suffisamment claire et pesée pour que l’on comprenne que cette liberté s’applique à toutes expressions. Aussi l’idée que le blasphème, qui bien qu’il se rapporte à la religion, n’est rien d’autre qu’une parole - donc englobé dans la déclaration des droits de l’homme-, devrait bénéficier d’un « droit sacré » paraît assez baroque. Pour quelle raison devrait-on légiférer spécialement sur le blasphème ? Il ne suscite pas plus un droit que tout autre discours.
Guy Carcassonne est très clair sur ce sujet : « Les propos anodins, lénifiants ou énoncés pour ne déranger personne, par définition, n'ont guère besoin de sauvegarde. En conséquence, le fait que tel discours puisse être pénible, voire insupportable, à certains de ceux qui le reçoivent, loin d'être motif suffisant à l'interdire, traduit l'exercice de cette liberté fondamentale, son essence même. »
On ne saurait par conséquent ni interdire ni protéger le blasphème. Seule peut-être la courtoisie de ne pas choquer autrui peut s’y opposer.
Il vaudrait mieux se demander pourquoi tant de textes viennent limiter la liberté d’expression, voire la menacer. La liberté d'opinion et d'expression ne devrait pas être négociable.
Auteur : Gamma.
Source : Commentaire à https://www.causeur.fr/droit-blaspheme-sacre-societe-islam-146796
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