Skholè = mot grec signifiant loisir, temps libre, temps pouvant être consacré à d'autres choses que le sommeil, la survie ou le travail utilitaire. A donné les mots "école", "scolaire", school, Schule, etc..
Ne bradons pas notre temps
d’attention aux géants du web (09.09.2017)
Deux anciens employés de Google
ont fondé une association pour inciter les utilisateurs des nouvelles
technologies à défendre leurs « intérêts ».
LE MONDE
IDEES | 09.09.2017 à 14h00 • Mis à jour le 09.09.2017 à
16h22 | Par Luc
Vinogradoff
« Si c’est gratuit, c’est
que vous êtes le produit. » Cette maxime qui tente de résumer le
modèle économique de la Silicon Valley se vérifie d’année en année. Le point
commun entre les services offerts par Google, puis Facebook, puis Snapchat est
qu’ils ne vous coûtent rien, hormis votre temps d’attention. Plus nos yeux et
nos oreilles sont accaparés par les produits de ces entreprises, plus celles-ci
gagnent de l’argent grâce à la publicité, leur principale source de revenu.
Ruses et techniques
Le temps d’attention de
l’utilisateur est la denrée que convoitent toutes les entreprises de nouvelles
technologies. S’il est à ce point précieux pour elles, pourquoi les
consommateurs n’ont-ils pas encore fait le même constat ? Et pourquoi ne
tentent-ils pas d’utiliser leur temps d’attention comme un levier pour défendre
leurs intérêts ?
C’est l’ambition que s’efforcent
de propager Tristan Harris et James Williams, deux anciens employés de Google,
respectivement « philosophe produit » et publicitaire. L’association
qu’ils ont fondée, Time Well Spent (« du temps bien utilisé »), a
pour objectif de lutter pour les « intérêts » des utilisateurs
de nouvelles technologies en « empêchant les plates-formes
technologiques de prendre en otage nos esprits ».
Les services que vous utilisez
constamment ne sont pas « neutres ». Ils sont conçus « pour nous obliger à
passer le plus de temps possible » dessus.
Tout cela est connu. Mais ce
constat, résumé sur le site qu’ils ont créé, a le mérite de rendre compte de
l’ampleur des ruses et techniques imaginées pour que notre œil reste le plus
longtemps possible rivé à l’écran : vidéos en autoplay, interfaces pensées
pour attirer notre attention et encourager les visites, multiplication des
notifications.
Les créateurs de Time Well Spent
n’en restent pas à ce constat négatif. Ils proposent une solution :
d’abord une prise de conscience, une responsabilisation qui, dans l’idéal,
aboutirait à un lobbying...
En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/idees/article/2017/09/09/ne-bradons-pas-notre-temps-d-attention-aux-geants-du-web_5183378_3232.html
Mark Zuckerberg : le patron de
Facebook sera-t-il le prochain président des États-Unis ? (08.09.2017)
Par Vincent
Jolly et Service
InfographieMis à jour le 08/09/2017 à 15h55 | Publié le 08/09/2017 à
09h01
À 33 ans, le fondateur et
PDG de Facebook est l'un des milliardaires les plus influents et puissants de
la planète. Depuis quelques mois, et à raison, beaucoup lui prêtent une
ambition présidentielle aux Etats-Unis. Portrait d'un homme connecté à deux
milliards d'êtres humains.
Nous sommes le 17 juillet
2017. Mark Zuckerberg rend visite à la tribu indienne des Blackfeet, dans le
Montana. Et comme chacun des deux milliards d'utilisateurs de Facebook, le plus
grand réseau social mondial dont il est le fondateur et PDG, Mark Zuckerberg
poste les photos de sa rencontre avec les membres de la tribu des Blackfeet sur
son mur. Il y décrit, entre autres, la vie quotidienne sur la réserve, précise
la complexité des problématiques liées à la juridiction particulière dont elle
dispose, évoque les affres de l'alcool et de la drogue au sein de la tribu…
Quelques jours plus tôt, le 12 juillet, Zuck - pour les intimes - nous
contait ses péripéties et ses analyses du monde rural depuis une ferme
d'élevage du Dakota du Sud. Cette fois-ci, avec des photos de lui au milieu des
vaches. Pourquoi Mark Zuckerberg, l'un des hommes les plus puissants et les
plus influents de la planète, à la tête d'une fortune personnelle de
71,5 milliards de dollars, PDG d'un empire technologico-médiatique
pouvant s'adresser d'un clic à la moitié du globe, prendrait-il la peine de se
rendre dans une réserve indienne, une ferme d'élevage, ou une caserne de
pompiers pour s'adresser à une petite vingtaine de personnes, ou pour voir des
vaches?
Il se pourrait bien que le plus
jeune milliardaire de l'Histoire - Zuckerberg a gagné son premier milliard à
23 ans, huit ans avant Bill Gates - ne limite pas ses ambitions à
l'interconnexion de l'humanité tout entière. Mais
se verrait bien en président des Etats-Unis d'Amérique.
Le jeune génie de l'informatique
est reçu et écouté par les plus grands de ce monde, notamment le Pape en
2016. - Crédits photo : Prensa Internacional/ZUMA/REA
Tout début 2017, Mark Zuckerberg
annonçait ses bonnes résolutions dans une lettre ouverte à sa communauté -
comme tous les ans. Mais si, les autres années, celles-ci se limitaient à
apprendre le mandarin ou lire 25 livres en un an, le défi de cette année
allait mettre la puce à l'oreille de certains journalistes: visiter chacun des
50 Etats avant 2018. D'où l'explication «officielle» de sa présence dans ce
fameux Dakota du Sud. Depuis cette annonce et sa lettre ouverte du
16 février, Mark Zuckerberg n'a cessé de multiplier les indices laissant
entendre une possible candidature à la présidence lors de l'élection de 2020.
Derniers en date? Les recrutements successifs au sein de sa fondation
philanthropique Chan Zuckerberg Initiative de Joel
Benenson, ancien conseiller de Barack Obama et stratège de la campagne d'Hillary
Clinton en 2016 ; de David Plouffe, l'un des architectes de la
campagne de Barack Obama en 2008 ; de Ken Mehlman, directeur de la seconde
campagne de George W. Bush en 2004 ; de Charles Ommanney, ancien
photographe de campagne d'Obama et de Bush… Autant de signes qui tendent à
lever le voile sur sa possible candidature. Remarquons également qu'en janvier
dernier, cet ancien athée assumé a avoué, après avoir rencontré le pape et fait
les éloges du bouddhisme, que «la religion (était) très importante».
Pourtant, l'intéressé nie
farouchement toute ambition présidentielle. «Beaucoup me demandent si ces
visites des 50 Etats signifient que je compte me présenter à une fonction
officielle: ce n'est pas le cas. Je le fais simplement pour avoir une meilleure
idée et perspective de notre pays, pour mieux servir notre communauté de
presque 2 milliards de personnes […].»
«Je pense qu'il est difficile
d'adhérer uniquement au Parti démocrate ou au Parti républicain. Je suis
simplement pour une économie du savoir»
Mark Zuckerberg en 2016
Peut-être le temps de faire
accepter par l'opinion américaine l'idée qu'un PDG tel que lui, sans aucune
expérience politique, soit investi par le Parti démocrate. Après l'investiture
de Donald Trump, Mark Zuckerberg publia le 16 février 2017 un long
manifeste sur Facebook à l'adresse de ses 96 millions de followers, repris
dans la presse internationale qui comparait cette lettre à un des State of the
Union d'un président des Etats-Unis. Intitulé «Building Global Community», le
texte énonce cette question solennelle: «Sommes-nous en train de construire le
monde que nous voulons tous?» Ceux qui ne connaissaient pas bien l'homme
derrière Facebook ont ainsi pu découvrir l'une de ses nombreuses facettes: Mark
Zuckerberg a une vision précise du monde qui l'entoure et de l'état de nos
sociétés modernes. «Depuis son plus jeune âge, Mark Zuckerberg est un garçon
particulier, raconte David Kirkpatrick, journaliste et auteur d'un livre très
fouillé sur la genèse de Facebook. Il est tenace, toujours cohérent et possède
de vraies convictions.» Dont celle qui l'anime depuis les bancs de
l'université: connecter les êtres humains entre eux pour rendre le monde
meilleur, plus ouvert et plus libre. Le milliardaire a déjà contribué à la
campagne de politiciens issus des deux grands partis du pays, refusant de
croire à un manichéisme politique. «Je pense qu'il est difficile d'adhérer
uniquement au Parti démocrate ou au Parti républicain, a affirmé en 2016 le
jeune milliardaire. Je suis simplement pour une économie du savoir.» Zuckerberg
avait par exemple rencontré le sénateur républicain de Floride et malheureux
adversaire de Donald Trump, Marco
Rubio, pour discuter d'une réforme bipartisane sur l'immigration, persuadé
que les immigrants «sont la clé de l'économie et du savoir».
Si la question est d'abord de
savoir s'il se présentera bel et bien en 2020 (ou en 2024), et si oui, sous
quelle égide politique, celle - évidente - que tout le monde se pose est:
peut-il gagner? Ce n'est pas impossible: un institut de sondage indiquait cet
été que dans l'hypothèse d'un duel Trump-Zuckerberg en 2020, les deux candidats
arriveraient au coude-à-coude. Cette même étude indique que 24 % des
Américains seraient favorables à sa candidature, contre 29 % non
favorables et 47 % d'indécis. En somme, en 2017, le peuple américain
semble vouloir en savoir plus sur l'homme derrière cette société qui régit une
grande partie de son quotidien, à travers Facebook mais aussi WhatsApp,
Instagram et Messenger. Quatre des 10 applications smartphone les plus
utilisées dans le monde.
Plus que d'une simple fortune,
Zuckerberg est à la tête d'une entreprise tentaculaire qui fait de lui le
«rédacteur en chef» le plus puissant du monde: Facebook est une vitrine
virtuelle de toutes les unes des journaux du monde entier et peu de médias peuvent
se targuer de disposer d'un lectorat ou d'une audience de 2 milliards de
personnes. Et, comme un journal, le réseau a sa propre ligne éditoriale: des
photographies historiques, notamment une sur la guerre du Vietnam, et des
images de toiles de maîtres ont déjà été supprimées
(temporairement) par le site car violant les conditions d'utilisation de
Facebook. Un véritable empire dont il a posé la première pierre un soir
d'hiver 2003, dans sa chambre de Kirkland, sur le campus d'Harvard où il était
étudiant.
Facebook en France : 30 millions d'utilisateurs, 20 millions d'utilisateurs actifs quotidiens,
50 minutes par jour passées en moyenne sur Facebook
source : Le Figaro.fr
Alors que les réseaux sociaux
n'en étaient qu'à leurs balbutiements, Zuckerberg avait su sentir ce qui
composait le tissu social d'un milieu universitaire et a réussi à le transposer
sur la toile
Lors de ses premiers mois à la
prestigieuse université, après avoir refusé plusieurs propositions d'embauche
de grandes sociétés, il inventa deux logiciels très populaires, CourseMatch et
Facemash. Le premier permettait aux étudiants de voir à quels cours s'étaient
inscrits leurs camarades et le second classait, par un système de vote,
l'apparence et le physique des élèves. Bien avant Facebook donc, ce fils d'une
psychiatre et d'un dentiste élevé dans l'Etat de New York démontrait une
capacité sans pareille à créer des concepts de logiciels que les internautes
aimaient utiliser. Pourquoi? Car à cette époque, où les réseaux sociaux n'en
étaient qu'à leurs balbutiements (Friendster et Myspace ne fonctionnaient pas
très bien et croulaient sous des annonces publicitaires encombrant des
interfaces déjà chargées), Zuckerberg avait su sentir ce qui composait le tissu
social d'un milieu universitaire et a réussi à le transposer sur la toile.
Facebook fut mis en ligne le 4 février 2004. Quatre jours plus tard, 650
utilisateurs avaient déjà créé leur compte. Puis, à l'instar d'un stratège
militaire et aidé par ses camarades Dustin Moskovitz, Chris Hughes, Eduardo
Saverin et Andrew McCollum, Zuckerberg entreprit d'étendre TheFacebook à
d'autres universités: Yale, Columbia, Stanford… En un mois, 10.000 élèves dans
le pays possédaient un compte Facebook. Treize ans plus tard et cinq ans après
son introduction en Bourse, le réseau social est disponible dans plus de 140
langues et emploie plus de 20.000 personnes à travers le monde. Et, avec
2 milliards d'utilisateurs actifs par mois, il est - et de loin - le
réseau social le plus important au monde.
Mark Zuckerberg en 2005 avec ses
parents et deux de ses trois sœurs. - Crédits photo : SHERRY
TESLER/NYT-REDUX-REA
Important, et influent: car
Facebook a déjà révélé être capable d'agir directement sur le moral des gens en
changeant l'ordre des informations présentes sur leur page personnelle. En
analysant vos données, Facebook (mais également la plupart des autres grandes
plates-formes internet) peut cibler les publicités que vous verrez s'afficher
sur votre page. Si l'on sait ce que vous voulez acheter, on peut également
déterminer (en changeant la manière dont sont compilées les données) votre
candidat préféré aux prochaines élections et vos convictions politiques.
En 2014, dans une étude menée en
collaboration avec les universités de Cornell et de Californie (UCLA) sur un
échantillon de près de 700.000 personnes, Facebook
démontrait qu'il était tout à fait possible d'altérer les humeurs des gens.
Qu'il était tout à fait possible, en somme, de créer à l'aide d'algorithmes une
«contagion affective à grande échelle».
L'étude avait évidemment provoqué
un tollé et n'avait pas manqué d'affoler politiques et observateurs du monde
digital. «Est-ce que la CIA pourrait inciter à une révolution au Soudan en
faisant pression sur Facebook pour qu'il mette en avant des messages de
mécontentement? Est-ce que ça doit être légal?», s'interrogeait alors un
spécialiste avant de poursuivre, précurseur: «Est-ce que Zuckerberg pourrait
rafler une élection en faisant la promotion de tel ou tel site internet?» Pour
ne rien arranger, Facebook avait conduit cette expérience sans que les
personnes sélectionnées dans l'échantillon aient été préalablement prévenues.
Barack Obama se félicitait d'être
celui qui avait réussi à faire mettre une veste et des chaussures à Mark
Zuckerberg, connu pour ne porter que des tee-shirts et des sandales. -
Crédits photo : Jim Young/REUTERS
C'est là que le bât blesse:
dans 1984, George Orwell prédisait un futur où la vie privée ne
serait plus qu'une relique du passé. L'un des seuls détails que l'auteur
visionnaire n'avait pas prévu est au cœur de la réussite même de Facebook:
Zuckerberg n'a jamais volé une information à qui que ce soit. Nous lui avons
tout donné, et gratuitement. Un fait qu'il mentionnait déjà à Harvard en 2004,
quelques semaines après le lancement de Facebook, dans un échange d'e-mails
publié quelques années plus tard dans la presse: «Si tu veux des informations
sur quelqu'un de l'université, tu me demandes. J'ai environ 4000 adresses
mails, des photos, des coordonnées…» - «Comment t'as fait ça?!» - «Les gens les
ont juste envoyées. Je ne sais pas pourquoi. Ils me font confiance. Bande
d'abrutis.» Notons qu'à l'époque, Zuckerberg n'était encore qu'un jeune
étudiant, au caractère bien éloigné du PDG qu'il est aujourd'hui. Un PDG qui,
grâce aux informations que mettent en ligne ses utilisateurs, sait tout (ou
presque) d'eux: 230 des 360 millions d'habitants aux Etats-Unis sont sur
Facebook. S'il le souhaitait, Mark Zuckerberg pourrait aisément utiliser la
masse de données dont il dispose pour analyser les opinions du pays, d'une
région, d'un Etat, d'un district, d'une ville… et adapter ainsi une éventuelle
stratégie électorale. Et si certains de ses détracteurs ne manquent pas de
souligner son manque de charisme naturel - élément crucial à l'heure de la
prédominance de la communication et de l'image dans la vie politique -,
Zuckerberg est loin de la caricature du simple geek ayant eu une bonne idée au
fin fond de son garage ou de sa chambre. «Il s'est révélé être quelqu'un
d'aussi visionnaire que Steve Jobs et d'aussi influent que Bill Gates»,
témoigne un journaliste du New Yorker. Discret dans les médias
«traditionnels», Zuckerberg partage son quotidien le plus intime sur sa page
Facebook. Il ne va pas arpenter les couloirs du Capitole à Washington mais a
facilement accès aux plus hautes sphères du pouvoir: Barack Obama pendant ses
mandats (le président américain se félicitait d'être celui qui avait réussi à
faire mettre une veste et des chaussures à Mark Zuckerberg, connu pour ne
porter que des tee-shirts et des sandales), Angela Merkel, le pape François…
Mais, en revanche, il décline les invitations de Donald Trump à participer aux
réunions entre la Maison-Blanche et les autres géants de la tech américaine.
Demeure une question: pourquoi se
présenterait-il? Après tout, Mark Zuckerberg dispose déjà d'une immense
fortune, d'une immense influence… d'un immense pouvoir. En tant que PDG, il
pourrait parfaitement continuer à étendre l'emprise de Facebook à travers le
monde: le soleil se lève et se couche d'ores et déjà sur Facebook mais reste à
conquérir l'Afrique, et également l'Asie, où l'Inde et la Chine résistent à
l'arrivée du réseau social sur leur territoire. Se lancer dans une campagne
présidentielle, dans le monde tumultueux de la politique, c'est risquer d'y
perdre des plumes, d'y perdre du temps, de fouler le sol d'un monde dont les Américains
se méfient beaucoup plus, à tort ou à raison, que celui idyllique et optimiste
des nouvelles technologies.
C'est son royaume, son empire,
qui a donné naissance au concept même de «fake news», qui a vu la promotion de
sites internet colportant des informations haineuses faisant fi de la réalité
Mais peut-être Mark Zuckerberg
a-t-il pris conscience de son influence politique avec l'élection de Donald
Trump? Après tout, et ce n'est plus à démontrer, ce sont en grande partie des
plates-formes comme Facebook et Twitter qui ont été l'un des théâtres de
l'élection du nouveau Président. C'est son royaume, son empire, qui a donné
naissance au concept même de «fake news», qui a vu la promotion de sites
internet colportant des informations haineuses faisant fi de la réalité. Avant
l'élection de Trump, Zuckerberg arguait de vouloir rester neutre. Depuis son
investiture en janvier dernier, Facebook a installé une nouvelle fonctionnalité
pour faciliter les échanges entre les citoyens américains et leurs élus. Au
XXIe siècle, Mark Zuckerberg n'a pas besoin du Bureau ovale pour devenir
le maître du monde. S'il se présente, c'est que son ambition est nourrie par
d'autres motifs. Peut-être celui de vouloir donner à ses deux filles, Maxima,
née en novembre 2015, et August, née le 28 août dernier, un monde meilleur.
Un monde avec «une meilleure éducation, moins de maladies, des communautés
soudées et plus d'égalité», comme il
l'écrit dans une lettre adressée à sa
benjamine. Car si le candidat Donald Trump était sans aucun doute l'un des
visages de l'Amérique, Mark Zuckerberg, lui, en est un autre: celui de la
démesure, de la réussite, de l'optimisme, de la mondialisation à outrance et de
l'universalité… du progrès aussi. Lui et sa femme Priscilla Chan, une fille
d'immigrés vietnamiens diplômée d'Harvard Med School en pédiatrie et très
impliquée dans l'éducation, multiplient les actes caritatifs - ils ont récemment
donné 3 milliards de dollars à la recherche médicale - et se sont
engagés à reverser 99 % de leur fortune personnelle. Peut-être un nouveau
chapitre de la saga politique du pays et un exemple de ces storytellings dont
les électeurs américains raffolent.
Marié à Priscilla Chan, Mark
Zuckerberg met en scène sa vie privée sur Facebook. Le 28 août dernier, il
a partagé une photo pour la naissance de sa deuxième fille, August. -
Crédits photo : Charles Ommanney/AP/SIPA
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Comment manipuler l'esprit et l'attention des masses (05.09.2017)
(lié au Réseau Voltaire, accusé de complotisme)
Publié par wikistrike.com sur 5 Septembre 2017, 07:04am
Catégories : #Santé - psychologie
Comment manipuler l'esprit et l'attention des masses
Avec trente ans de recul en tant que coach de développement personnel, ce que j'ai appris de plus important est que notre énergie va où se porte notre attention. Si vous trouvez cela difficile à croire, tentez ceci : promenez-vous dans une foule. Portez votre attention sur les gens. Puis promenez-vous de nouveau dans la même foule et portez votre attention sur l'espace entre les gens. Il y en aura davantage à s'écarter les uns des autres. Essayez. Ça ne rate jamais. Voici une autre expérience. Arrêtez-vous à l'angle d'une rue et regardez en l'air pendant un moment. Vous verrez que les gens autour de vous regarderont aussi en l'air. Ils veulent savoir ce que vous regardez et pendant cette brève période vous aurez déterminé la direction de leur attention.
Si je dis à un groupe de penser à une voiture rouge, il est très probable qu'ils le fassent tous. Et si je leur dis de ne pas penser à une voiture rouge... ils penseront quand même à une voiture rouge ! Ils auraient pu choisir de penser à une montagne bleue à la place. Ce qui permet de réaliser combien il est facile de diriger l'attention des masses.
Très peu de gens formuleront une pensée personnelle ou choisiront autre chose que ce qui leur a été dit. En fait, si vous ne prenez pas de décisions ni n'avez d'objectif, quelqu'un d'autre le fera pour vous. Vous connaissez cela dans votre vie personnelle : si votre conjoint vous demande où vous voulez aller diner et que vous n'avez aucune préférence particulière, ce sera donc lui qui décidera où aller. La même chose s'applique à grande échelle.
En raison d'un défaut général de volonté et de prise de conscience de la plupart des gens, on décide pour eux de leur réalité, en leur donnant seulement l'illusion d'un choix - comme l'option de payer leurs impôts par carte de crédit ou par virement bancaire.
À l'école, les enfants n'apprennent pas comment penser mais à quoi penser. On ne leur parle pas de la manière de diriger leur attention mais de diverses choses vers lesquelles ils sont supposés diriger leur attention. Il est peu réjouissant de constater que la plupart des gens sur la planète ne s'exercent pas à concentrer leur attention, à la guider, la rediriger, à la déplacer, à la récupérer et à en décrocher. Ainsi, le vécu est pour beaucoup déterminé par des agendas extérieurs tels les médias de masse, l'école, les parents et les innombrables autres sources qui n'ont pas grand-chose à voir avec notre réalité la plus profonde.
Considérons-nous comme chanceux quand nous recevons une direction bénéfique de l'extérieur. Nous avons de la chance si nous avons des parents qui disent, "Tu as beaucoup de talent, tu es intelligent et beau", dirigeant ainsi notre attention dans la bonne direction. Avez-vous déjà entendu un annonceur vous dire, "Vous êtes en sécurité, talentueux, intelligent, beau, autonome et doué ?" C'est peu probable. Il vous dira que vous êtes victime d'horribles circonstances auxquelles vous ne pouvez échapper.
En dirigeant votre attention, vous devenez créateur d'une mini-réalité. Mais les médias de masse sont de grands sorciers qui manipulent la réalité en dirigeant l'attention de millions de gens.On ne comprend généralement pas dans quelle mesure les médias d'information participent activement à la création de notre réalité. On pense qu'ils ne font que "rapporter" ce qui se passe, mais ce n'est pas le cas.
Ce qui suit présente les différents niveaux de création de la réalité des masses par les médias d'information, classés selon leur degré de manipulation :
Niveau 1 : le filtrage
Quand je crée un film pour mon travail, je choisis habituellement un emplacement en plein air. Je prends soin d'installer la caméra dans la nature pour que le décor soit vraiment agréable. En choisissant vers quoi pointer la caméra, j'exclus tout ce que je ne veux pas montrer aux spectateurs, tout ce qui ne rentre pas dans le cadre de mon projet.
J'ai filmé récemment dans un décor naturel à couper le souffle... ou du moins c'est l'impression qu'il donnait au final. J'ai exclu le parking proche, les poubelles, les chiens errants, les panneaux indicateurs, les vilaines maisons et tout ce qui ne donnait pas l'illusion que j'étais dans un paradis. Tout cinéaste sait dans quelle mesure il déforme la réalité.
Sur les millions d'événements qui se produisent chaque jour, le journaliste filtre ceux qu'il va présenter. C'est le procédé habituel. Je le fais pour mon propre site web en ne donnant que les informations en rapport avec le sujet de départ. Les gens le font sur Facebook en se présentant d'une certaine manière et en excluant les photos qui pourraient les montrer sous un mauvais jour.
Les médias d'information ont tendance à appliquer plusieurs filtres. Le premier filtre est une préférence pour le négatif. Pourquoi ? Parce qu'avec l'actuel niveau de conscience sur Terre, la peur, le drame et la haine captent toujours plus l'intérêt que la paix, la prospérité et l'harmonie. Voulant vendre à tout prix des plages horaires de pub dans leurs programmes et des encarts dans leurs journaux qui se vendent de moins en moins, la plupart des reportages sont filtrés en fonction du volume de bouleversements et d'action qu'ils contiennent. De plus, les médias d'information télévisés suivent le principe, "s'il n'y a pas d'images, ça ne pèse pas lourd". Quand je travaillais plus jeune pour une chaîne d'informations bien connue, c'est exactement ce qu'on m'a dit. J'ai voulu persuader l'éditeur de couvrir les angles importants de l'histoire, mais s'il n'y a pas d'images, c'est comme si elle n'existait pas.
S'ils devaient présenter la vie un jour sur Terre avec exactitude, comme ce l'est pour la plupart des gens la plupart du temps, on trouverait cela "ennuyeux". La caméra zoome donc sur les endroits où il y a le plus de désordre et de tragédie. Ce filtrage extrême donnant à l'audience la fausse impression que le monde entier est presque en permanence en état de chaos, se double de l'implication que vous ne pourrez absolument rien y faire. Le journaliste à sensation n'ajoute jamais de conseils pour améliorer votre vie, ne montrera pas d'environnement paisible ni n'exprimera de mots d'encouragement. Il ne s'intéresse qu'à la pure terreur des explosions, des décombres, du sang et de la destruction. Si un de vos proches parlait comme un présentateur de nouvelles, vous le considéreriez comme mentalement instable.
Un film assez récent, The Nightcrawler [Le rôdeur, 2014], expose la mentalité immature et sadique de certaines branches du "journalisme" moderne. Sans aucun doute, les dix dernières années ont vu une augmentation des attaques terroristes dans le monde. Et bien qu'elles soient horrifiantes, ce ne sont en fait que des événements ponctuels, localisés à certains édifices et avec un nombre limité de gens. Rien à voir avec les guerres totales entre nations que nous avons eues il y a plusieurs décennies.
Il se trouvait que j'étais dans la ville de Munich le jour de l'attaque terroriste de fin juillet 2016. Le massacre de 9 personnes des mains d'un jeune de 19 ans nommé Ali a fait le tour du monde. Et je l'ai pourtant appris aux informations et non en étant à Munich même à ce moment-là. Je roulais ce jour-là à bicyclette le long du fleuve pour aller me baigner. J'ai reçu de nombreux messages demandant si j'étais toujours en vie et envoyant des bénédictions pour moi et ma famille. Vous voyez où je veux en venir... les choses vont mal, mais rarement aussi mal qu'annoncé par les infos.
Une curieuse anecdote : le même journaliste qui se trouvait par hasard à Nice une semaine avant l'attaque terroriste et qui a pu enregistrer des séquences en direct, était aussi, "par coïncidence", déjà sur place à Munich, ce qui lui a permis de filmer. Son nom est Richard Gutjahr et soit il est attiré magnétiquement vers de tels événements pour les besoins des "spectacles de terreur", soit quelque chose de plus sinistre est en cours.
Quand avez-vous vu pour la dernière fois aux infos des gens faire du windsurf dans le territoire palestinien de Gaza ou une famille heureuse autour d'un barbecue dans un jardin de Jérusalem ? Ce sont des choses qui se produisent par centaines tous les jours, mais elles ne vous viennent pas automatiquement à l'esprit quand je dis "Gaza" ou "Israël". Je suis allé plusieurs fois en Palestine et en Israël, tant en privé que pour mon travail et j'y ai toujours passé d'excellents moments. Quand je dis pourtant aux gens que je vais là-bas, ils me disent "fais attention ! C'est dangereux" ! Ils associent ces endroits au sang et au carnage qu'ils ont vu aux infos. Ils ne savent virtuellement rien d'autre de la réalité de ces endroits que ce qu'on leur a montré.
Je respecte au demeurant les souffrances des gens au Moyen-Orient ou ailleurs. J'utilise simplement ces exemples extrêmes pour souligner ces réalités filtrées. Elles entrainent un manque d'équilibre dans notre perception du monde ainsi qu'une désensibilisation envers la violence.
Dans l'idéal, les médias d'infos devraient non seulement conclure leur reportage sur une note plaisante, mais aussi intercaler des séquences positives et intéressantes d'un bout à l'autre. Nous apprendrions ainsi que le monde est un équilibre de lumière et d'ombre. Où sont les reportages parlant d'espoir, d'inspiration, des héros du quotidien et des réalisations humaines ? Ils sont rarissimes. Si l'on présentait un juste équilibre de l'ombre et de la lumière, l'audience s'impliquerait davantage dans la guérison du mal au lieu d'y répondre par de l'apathie.
Niveau 2 : la distorsion
Le niveau suivant de manipulation de la réalité est la distorsion délibérée pratiquée par les journalistes eux-mêmes dans leur désir d'une vision particulière des choses ou d'une partialité envers une idéologie politique, religieuse ou philosophique.
Bien entendu, personne n'est complètement neutre et impartial et le contraire nous étonnerait. Mais l'un des problèmes de notre temps est qu'il n'existe virtuellement aucun organe de presse grand public qui ne soit largement reconnu pour son affiliation à un "bord", qu'il soit politique, gouvernemental, anti-gouvernemental ou philosophique et se révèle ainsi bien éloigné de la "neutralité". Les dernières statistiques de mon pays (USA) montrent que les dix médias d'infos les plus prospères sur internet sont affiliés soit "à droite" soit "à gauche". Le fait de pouvoir déterminer si un média est "de gauche" ou "de droite" est en soi problématique. Combien décourageant soit le fait que presque toute information des médias au top passe par le filtre d'un parti pris politique. En d'autres mots, il n'y a pas de média "d'infos" et les employés ne sont pas "journalistes", ce sont d'éhontés médias de propagande pour l'un des deux partis politiques américains.
Une autre forme de distorsion se produit quand le journaliste améliore ou empire quelque chose. Il sait que l'éditeur n'acceptera une histoire que si elle est suffisamment intéressante, il ajoute donc quelques détails par-ci par-là, sachant que personne n'ira probablement les examiner de plus près. Le fait que je tienne un blog ayant une assez large audience me permet d'être familier du problème, mais j'ai toujours résisté à l'envie d'exagérer les compte-rendus. Je préfère de loin les minimiser (les rendant "ennuyeux") que de raconter des choses qui ne se sont pas produites. Il va sans dire que je ne blâme pas uniquement les médias de masse qui ne font que refléter les désirs du peuple, en favorisant le spectacle et l'émotion au détriment de la raison et de la vérité. Quand cette audience va au cinéma, elle paie rarement pour voir du paisible, de l'amour et de l'harmonie, mais pour des morts et de la souffrance.
Autre forme de distorsion, la plupart des narrations sont rapportées sans être présentées dans un plus large contexte. La plupart des choses qui se produisent font partie d'un schéma plus vaste, d'une histoire, d'une mentalité. La manière de les communiquer se fait pourtant comme des éléments séparés n'ayant que peu ou pas de rapport entre elles.
Quand je relate sur mon blog, je mets fréquemment ce que j'écris dans son contexte et en comparaison avec d'autres choses déjà écrites pour donner une image d'ensemble congruente. Ce n'est pas le cas chez les médias d'infos conventionnels où les gens pensent que les élections présidentielles, l'ouragan qui s'est produit juste avant, la démission du patron de la CIA et le conflit résurgent Israël-Palestine (tous s'étant produits pendant quelques semaines deux ans auparavant) n'ont rien à voir entre eux et sont des éléments séparés d'information. Mais ils sont interconnectés, non pas métaphysiquement, mais géopolitiquement. Comme les infos sont trop copieuses et que les journalistes écrivent trop vite, ignorant le contexte et les connections, elles engendrent une ignorance de la complexité et de la signification des choses.
Troisième niveau : la fabrication délibérée
C'est la forme la plus intense de manipulation de la réalité qui, je l'espère, ne se produit pas trop souvent. Je parlais récemment à une personne qui travaillait pour le "ministère de la défense" britannique. Elle a partagé l'histoire suivante : il y a quelques dizaines d'années un groupe de journalistes est allé en Irlande du Nord pour capturer des scènes du conflit. Quand ils sont arrivés, tout était paisible, ils ont donc tout simplement organisé du chaos, pour pouvoir rentrer avec des images. Ils ont soudoyé un habitant pour qu'il jette des cocktails molotov des toits et mette le feu aux voitures et aux poubelles. Dans cet exemple, les journalistes ont littéralement "créé" l'info. Ils refusaient de rentrer en disant que "les rues de Belfast étaient tranquilles en ce moment". Le gars qui m'a raconté cette histoire regrettait que ce scandale n'ait jamais été révélé. Il a été étouffé par la BBC pour éviter tout embarras.
Il est important pour un adulte d'être conscient au minimum de la manière dont les médias d'infos manipulent la réalité. Une simple prise de conscience vous immunise. Vous pouvez par la suite lire et regarder les infos sans tomber dans une mentalité de victime ou une apathie insensible et si vous vous intéressez à une histoire, lisez différents médias pour avoir d'autres points de vue et versions et vous faire une idée de l'ensemble.
Il vaut mieux ne pas dépendre d'un seul média. À mon avis, la plupart de ces histoires sont bonnes à mettre à la poubelle. Aucune n'a rien à voir avec vous, avec votre réalité et celle de votre entourage. Vous n'expérimentez que ce que vous attirez par le contenu de votre conscience et des décisions qui en découlent. Dans certains cas vous verrez un ami ou un parent se fourvoyer, trop absorbé par les médias, exagérant l'importance des divers événements.
Dans les années 80, on pensait que le SIDA allait anéantir la planète en 2000. Cela ne s'est pas produit. Puis on a pensé que la grippe porcine allait "anéantir la civilisation telle que nous la connaissons" : cela n'est pas arrivé. Puis on pensait que 2012 allait apporter l'illumination à l'humanité avec un âge d'or de paix et de béatitude à venir. Ce qui ne s'est pas produit. Et on pensait que le 11 septembre marquerait le début d'une troisième guerre mondiale. Cela n'est pas arrivé non plus. J'ose dire que pour une majorité d'entre nous, la vie a continué comme elle l'a fait les 10 années précédentes et progressé ou régressé selon notre niveau personnel de conscience.
Ceux qui tiennent trop sérieusement compte des infos n'agissent que rarement pour améliorer la situation. Ils préfèrent afficher de la contrariété et de l'indignation au lieu de s'engager dans une action constructive. Leur intérêt quotidien pour les nouvelles est pour eux comme un échappatoire à une vie qui peut manquer de mouvement ou d'exaltation. Mais quand vient le moment où leur vie retrouve de l'animation, leur intérêt pour les nouvelles diminue. Ce qui signifie qu'ils ont choisi de focaliser leur chère attention sur des sujets qui importent vraiment dans le développement de leur esprit.
L'attention est le maître-mot du 21ème siècle et je vous recommande d'en user avec sagesse. Soyez conscient de ce que vos yeux vous font voir, ce que vos oreilles vous font entendre, ce que votre esprit vous donne à penser et ce que votre cœur vous fait ressentir.
Traduit par Hélios - BBB
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