Ce commentaire est frappé au coin du bon sens et documenté. Effectivement, il s'agit de se plier aux décisions du "processus de Lisbonne" (même des inspecteurs nous l'ont avoué en formation, sans d'ailleurs s'en offusquer ) , qui impose la dissolution du modèle français, pour un modèle se pliant à l'économie, et au service de celle-ci.
L'un des objectifs est la soumission aux besoins de l'entreprise.et soumettre l'enseignement à des objectifs locaux et à la conjoncture économique, pour obtenir des salariés flexibles.
Il faut pour ce faire passer par trois "leviers" :
- en finir avec les diplômes nationaux - ou les dévaluer pour leur préférer les "compétences, et donc exploser les programmes nationaux, morceler le territoire scolaire (régionalisation, règles localistes pur les établissements). Plus de programmes communs, plus de connaissances communes, plus diplômes communs, plus de garanties liées au diplôme (=> accords locaux, inversion de la hiérarchie des normes, faire le lien avec la loi El Khomri).
- briser le statut des enseignants, en commençant par les disciplines. L'enseignant ainsi également déqualifié verra donc sa liberté pédagogique niée au profit d'un travail d'exécution commandé par des décisions politico-économiques n'ayant strictement rien à voir avec l'objectif d'acquisition de connaissance et de formation d'individus cultivés.
- pour imposer tout ça , réduire les "freins" , introduire un management brutal appelé en novlangue "conduite du changement" : réformes autoritaires ( territorialisation, rythmes scolaires, explosion du collègue, bientôt du lycée) , rôle accru du caporalisme ( surveillance des inspections, chargées non plus de contrôler sils programmes républicains sont respectés -il ne comptent plus- mais la docilité aux méthodes, pouvoir arbitraire des CDE , hiérarchie intermédiaire dans les établissements à grands coups d'IMP, formations forcées grâce aux supplétifs du système , politique de terreur par le licenciement et le redoublement dans les ESPE...)
Personne ne voudra plus être enseignant dans ces conditions, du moins avec les profils actuels. C'est bien la raison pur laquelle les étudiants formés "scientifiquement" font la grève des concours en ce moment, puisque malgré les mensonges, il est impossible de boucher les trous de l'amer ministère Chatel, chaque année amenant son lot de postes non pourvus aux différents Capes.
C'est bien la raison pour laquelle on va déqualifier les enseignants : peu de disciplinaire (ça a commencé, avec les licences dont seuls 50 % doivent être liée à le a discipline, le reste étant obtenu par "crédits" grâce à des validations n'ayant rien à voir, comme un séjour à l'étranger, une participation à une association ...) , beaucoup de diplômes au rabais (la licence bradée comme le bac, dans le continuum bac-3 /bac + 3, que nous ont rappelé les inspecteurs) , puis un recrutement facilité, avec simulacre de concours, voir recrutement local, mais plus de possibilité de virer les gens (le test grandeur nature existe déjà, 12% de stagiaires non titularisés en 2015 dans une académie difficile).
Donc, dans un contexte de chômage, on trouvera des gens, mais qui ne seront plus particulièrement "accrochés à leurs disciplines", pour reprendre les propos méprisants et hargneux qu'on entend comme un refrain chez les pédagogistes et les gestionnaires. Après recrutement, formation-bourrage de crâne faite par des affidés des sienséduks.
Le résultat sera un enseignant docile, qui fera où on lui dit de faire, ayant d'une part intégré que son métier n'est pas de transmettre des connaissances mais de développer des "savoirs-être", des "compétences", soumis d'autre part à un statut peu protecteur, où son poste, ses revenus, seront soumis à des décisions locales (voir certains pays anglo-saxons, voir le désastre italien sur un autre fil).
Je suis persuadé que les pouvoirs publics veulent y mettre fin , à cette liberté , qui est le "frein" le plus visible à leurs réformes. Tout va être fait, à défaut de changer la loi d'un seul coup, pour en faire un mot vide. secondés par les fous furieux mus par l'idéologie. Quant à aller dans le mur, je ne crois pas que ça les dérange plus que la mort des patients trop saignés et purgés des médecins moliéresques. On peut toujours accuser les enseignants, le gouvernement précédent, et l'intérêt public n'entre pas dans les visées de ceux qui sont dans la course aux places, avec des postes obtenus non par concours anonyme, mais par dossier, cooptation...
Si, on en trouvera, mais d'un tout autre profil, vois mon 1er paragraphe. Ca se passe comme ça en Australie, où travaille un de mes proches parents.
Presque personne ne veut être enseignant, le métier est méprisé et permet à peine de vivre. Alors on facilite l'entrée dans le métier, ça fait au moins un boulot à des gens qui n'en trouvent pas avec un diplôme pas trop prisé, et qui cherchent autre chose pendant qu'ils sont en enseignants. On les somme de se qualifier en cours de route, d'être polyvalents (ils passent des qualifs validées en 4e vitesse pour enseigner une deuxième matière), on les emprisonne littéralement dans l'établissement (interdiction de sortir même dans les gros trous), ils sont à disposition dans une salle commune.
La plupart quittent le métier avant 5 ans, et ceux qui restent montent pratiquement mécaniquement en grade, font partie de la hiérarchie intermédiaire, qui fait du "reporting" (c'est le terme) à la hiérarchie, sur les remplacements par exemple, sur l'organisation interne, délivre les autorisations de sortie dans les trous (par exemple s'il faut aller chez le dentiste).
Le niveau de l'enseignement public est évidemment médiocre. L'Australie est un pays où le créationnisme se porte très bien, et où cette superstition se trouve même chez certains profs ... de SVT !
Si ce cauchemar te semble de la fiction en France, scrute bien les discours des gestionnaires et de leurs alliés pédagos...
Une collègue a quitté un poste fixe pour échapper à ça , aux projets, au groupe , au CDE etc. Elle préfère se crever en transports, faire 15 jours ici, un mois là...
L'agreg est moins esquivée que le Capes, d'ailleurs (pour l'instant) mais pas un crâne d'oeuf n’accepte d'en tirer les conclusions qui s'imposent.
Oui, ça va prendre une génération, comme à France Télécom (réforme de 1993), avec entre-temps une dégradation progressive, des conflits entre les personnels
On commence à voir arriver des professeurs défaillants disciplinairement (bon pas grave, ils sont éthique et responsables, et professionnalisés). heureusement que souvent, les élèves n'y voient que du feu.
Le rapport Legrand aurait aussi hélas pu être écrit hier, , comme un préambule à ce qui nous arrive. Il n'avait ps dû lire Arendt
http://www.senat.fr/rap/r98-3281/r98-328128.html
Oui, plus des ploutoi que des aristoi .... Elle existe déjà, mais on est en train de la rendre indéboulonnable. En démolissant les nations, les peuples , en éparpillant façon puzzle (pouvoirs et organisations régionales) , plus de volontés collectives et nationales, plus de souverainetés pour s'opposer à ces diktats. L'école doit suivre...
source : http://www.neoprofs.org/t101560p250-les-enseignants-etrilles-par-antoine-prost-aux-journees-de-la-refondation#3650887
Moi, ce n'est même pas ça (on ne m'emmerdre pas particulièrement, je n'ai pas d'ennemis ni d'amis intimes , plutôt de bonnes relations avec la plupart des collègues) c'est une question d'hygiène de vie, de rentabilisation du temps, de séparation vie et travail. l'an dernier,par exemple , j'avais des trous de 4 à 5 heures deux fois dans la semaine, tu me vois rester dans un bahut . Justement, si personne ne grenouillait sur son lieu de travail, les ambiances seraient meilleures. Je l'ai remarqué dans d'autres contextes professionnels. Se voir pour l'essentiel, boire un coup entre collègues choisis, OK , mais la promiscuité désoeuvrée , autant que l'obligation de bosser ensemble sont des sources inévitables de conflits, de coups bas, voire de vraies haines.
C'est sa méthode habituelle, il avait déjà fait le coup en rapprochant honteusement SNALC et Sarkozy dans un précédent billet. Il balance un argument et ensuite parle de tout et de n'importe quoi (mais enrobé de références historiques pour faire sérieux).
Je ne connais pas la qualité de ses travaux d'historien, mais en tant que blogueur, Lelièvre ne vaut pas un pet de lapin...
Que les allégations de A. Prost soient outrées et réfutables, c'est évident. Mais ce dont elles témoignent de plus notable, à l'insu même de cette éminence, c'est de la violence, à la fois verbale, physique et morale, subie par les enseignants au cours des dernières années. Depuis Jospin pour faire simple. Il leur faut enseigner dans des conditions dégradées et souvent dangereuses, appliquer des réformes ineptes, faites pour disloquer et mettre en péril l'institution scolaire, tout cela sous l'injure et le mépris des hiérarques du ministère et de leurs sous-verge des rectorats, IA, écoles, collèges et lycées.
La gestion actuelle d'EDF consiste - bien sûr sans le dire - à mettre l'entreprise en faillite pour qu'elle soit privatisée, les dettes restant à la charge des contribuables français et l'équipe dirigeante quittant le navire avec un parachute doré. La gestion de l'Education nationale tend au même résultat : faire dysfonctionner ce service public à tel point qu'il devienne justifié de le supprimer, les enseignants mis tellement au bout du rouleau qu'ils resteraient sans réaction. Pour quelle raison ? C'est juste qu'il pèse trop lourd dans les comptes de la nation.
Mais voilà, les enseignants se révèlent d'une endurance inattendue, hors du commun, sans doute trouvant leur force dans la culture dont ils sont les dépositaires : ils tiennent bon et font tenir le système scolaire, vaille que vaille, en dépit de ceux qui en ont la charge. D'où la colère des Prost.
A propos, quel bien cet homme a-t-il fait dans sa vie ? Puisqu'il en est à l'heure du bilan.
https://blogs.mediapart.fr/claude-lelievre/blog/070516/par-dela-le-derapage-dantoine-prost?
Ras le bol de ces experts de salon, qui conchient un soi-disant élitisme républicain dont ils ont pourtant grassement profité (lycée du Parc, Khâgne, Normale Sup).
Son exemple (la planification des interros sur une année) est de plus parfaitement stupide. En quoi des classes différentes, avec des profs différents, avec des horaires différents, avec des élèves différents, devraient fonctionner de façon identique ? Ah bien sûr s'il s'agit d'organiser deux séances de partiels par an, comme ce monsieur a du en pratiquer à la Sorbonne (déléguant sans doute les TD aux sous-fifres), c'est bien facile. Mais le rapport avec le fonctionnement d'un lycée ou d'un collège m'échappe. D'ailleurs le vivre-ensemble et le travail en commun, les pratiquait-il du haut de sa chaire ? Ses cours étaient donc des modèles de démocratie participative ? Quelle sinistre farce. Et ce sont ces gens qui sont responsables du naufrage actuel (il commet des rapports depuis 81), et à aucun moment ils ne se remettent en cause. Jamais. Ils ont raison. Les détails techniques ne les intéressent aucunement. Si ça ne marche pas, c'est à cause des profs, qui sont quand même un peu cons sur les bords.
Détail croustillant qui en dit long sur le toupet de ce courtisan: monsieur s'est offusqué des réactions hostiles (sur Twitter notamment) à ses propos.
Visiblement la démocratie, c'est pour les autres.
Son exemple (la planification des interros sur une année) est de plus parfaitement stupide. En quoi des classes différentes, avec des profs différents, avec des horaires différents, avec des élèves différents, devraient fonctionner de façon identique ? Ah bien sûr s'il s'agit d'organiser deux séances de partiels par an, comme ce monsieur a du en pratiquer à la Sorbonne (déléguant sans doute les TD aux sous-fifres), c'est bien facile. Mais le rapport avec le fonctionnement d'un lycée ou d'un collège m'échappe. D'ailleurs le vivre-ensemble et le travail en commun, les pratiquait-il du haut de sa chaire ? Ses cours étaient donc des modèles de démocratie participative ? Quelle sinistre farce. Et ce sont ces gens qui sont responsables du naufrage actuel (il commet des rapports depuis 81), et à aucun moment ils ne se remettent en cause. Jamais. Ils ont raison. Les détails techniques ne les intéressent aucunement. Si ça ne marche pas, c'est à cause des profs, qui sont quand même un peu cons sur les bords.
Détail croustillant qui en dit long sur le toupet de ce courtisan: monsieur s'est offusqué des réactions hostiles (sur Twitter notamment) à ses propos.
Visiblement la démocratie, c'est pour les autres.
https://blogs.mediapart.fr/claude-lelievre/blog/070516/par-dela-le-derapage-dantoine-prost?
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