source : Chatelet J'apprends à calculer CE, p. 27.
Le système métrique, ainsi que l’indiquent le programme-modèle
publié par le Ministère en 1871 et l’organisation pédagogique des écoles de la
Seine, doit naturellement être enseigné aux élèves du cours élémentaire.
C’est dans cette partie de l’arithmétique surtout que
l’instituteur devra faire appel à l’intuition
pour donner aux enfants une connaissance exacte de nos mesures et de nos poids
; et c’est dans le choix des problèmes qu’il devra observer rigoureusement le principe
pédagogique que nous venons d’exposer, à propos des prix réels, des valeurs
vraies.
Combien de fois ne nous est-il pas arrivé à tous, en
visitant une classe, de demander à un enfant, même dans le cours supérieur, de
tracer au tableau noir une ligue de 1 décimètre, et de voir l’enfant conduire
son morceau de craie d’un bout à l’autre du tableau? Un second, que nous
envoyions corriger l’erreur du premier, traçait, par contre, un trait long à
peine d’un centimètre.
Et lorsque nous proposions d’évaluer à peu près la
hauteur du plafond de la salle de classe, celle de la maison d’école, du clocher de l’église,
quelles réponses entendions-nous? —Un hectomètre!… un kilomètre!… ... un décimètre!...
Les pauvres petits n’avaient pas le moindre notion de ces
mesures, dont ils débitaient ainsi les noms au hasard.
Combien de grandes personnes, du reste, sont encore
incapables aujourd’hui, lorsqu’elles entrent chez un épicier, un boucher, un
détaillant quelconque, de reconnaître, à première vue, si le marchand met bien
dans la balance les poids nécessaires pour opérer sa pesée! Combien pourraient
découvrir instantanément une erreur ou une fraude?
Et si les mesures de capacité ne portaient pas leurs
noms en caractères
très apparents, combien aussi seraient dans l’impossibilité de distinguer un
litre, un double litre ou un demi-litre, un décilitre ou un centilitre !
L’expérience, la pratique de ces mesures manque complètement
à ces personnes. C’était à l’école qu’elles auraient dû être familiarisées avec
leur usage, leur maniement.
Toutes les classes aujourd’hui possèdent non seulement
de grands tableaux de notre système métrique, (des tableaux sont insuffisants),
mais toutes ou presque toutes ont des collections complètes des mesures
elles-mêmes, des compendiums ou des nécessaires métriques.
Celles qui n’en possèdent pas encore n’ont qu’à les
réclamer. Je suis bien convaincu qu’aucun conseil municipal ne voudrait refuser
25 francs pour une acquisition de cette nature[1].
Puis, en attendant, l’instituteur ne peut-il se procurer
bien facilement des spécimens de ces mesures, en faisant appel à la générosité,
à la bienveillance des commerçants, ses voisins?
Mais il faut que ces collections servent. Les instituteurs
et les institutrices ne doivent pas considérer les nécessaires métriques comme
un objet d’ornement et s’attacher surtout à les garder soigneusement, intacts,
dans une armoire toujours fermée à clef.
Il faut que les enfants les manient, qu’ils s’en servent
journellement, pour effectuer des mesurages, des pesages, que le maître leur
indiquera et qu’il dirigera.
Nous ne verrons plus alors, au bout de trois et de
quatre ans de séjour à l’école, des élèves se tromper aussi grossièrement qu’ils le font encore aujourd’hui.
[1] L’appareil le meilleur à
notre avis et l’un des moins coûteux est celui de Level, qui contient, entre autres, pour l’exposé des relations des
mesures de surface et pour celles des mesures de capacité et de volume, une
série de boîtes qui sont certainement ce qu’il y a, sous ce rapport, de plus
ingénieux et de plus simple.
De l’enseignement élémentaire de
l’arithmétique
dans les écoles primaires
Des bouliers-compteurs ou numérateurs
et du calcul mental 6/6
par A. Lenient
La publication s'étale sur 6 n° :
1) 4 fév 1877 ; 2) 11 fév 1877 ; 3) 18 fév 1877 ; 4) 25 fév 1877 ; 5) 4 mars 1877 ; 6) 11 mars 1877
L'original est à : http://www.inrp.fr/numerisations/
L'article BOULIER du Dictionnaire de pédagogie et d'instruction primaire Buisson 1887 reprend massivement les analyses développées dans cet article par Lenient :
Pour un recueil d'articles du Dictionnaire Buisson de 1887, consulter la page
LIRE ÉCRIRE COMPTER ; LA PÉDAGOGIE OUBLIÉE (site de michel Delord)
ou
LIRE ÉCRIRE COMPTER ; LA PÉDAGOGIE OUBLIÉE (site du SLECC)
TROISIÈME
PARTIE. COMPTER-CALCULER : « LA CONNAISSANCE
INTIME DU NOMBRE »
Introduction
Compter-Calculer jusqu’en 1970
L’enseignement simultané de la numération et de la mesureDepuis 1970
L’enseignement simultané de la numération et des quatre opérations
L’importance du calcul mental
Rupture de la liaison entre l’apprentissage de la mesure et l’apprentissage du calcul
Réduction du calcul au numérique
Rupture de la liaison entre l’apprentissage du calcul et de la numération
Destruction de la notion même de calcul mental
Faut-il savoir calculer à la main ?
Articles du Dictionnaire Pédagogique
Numération
Boulier
Calcul intuitif
Calcul
Calcul mental (1e partie)
Calcul mental (2e partie)
Arithmétique
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