La massification de l’enseignement,
accompagnée des handicaps socioculturels sont donnés pour les symptômes
et les causes de la crise actuelle de l’école comme des difficultés qu’elle
rencontre dans son mouvement de modernisation.
Ce sont les thèmes récurrents de la sociologie de
l’éducation depuis plus de trente ans, eux-mêmes devenus les lieux communs des
discours syndicaux comme des justifications des pratiques pédagogiques de
nombreux enseignants.
En même temps, la massification est devenue le
thème récurrent à partir duquel sont élaborées les politiques scolaires, de
gauche comme de droite ; elles se donnent l’air d’être bâties à partir des
analyses savantes réalisées par des spécialistes de la sociologie et des
sciences de l’éducation ; elles-mêmes sont devenues des sortes d‘évidences.
Présentant ses Propositions pour la rénovation du
lycée, Lionel Jospin, alors ministre de l’Education nationale, de la
Jeunesse et des Sports déclarait : « Le lycée ne s’adresse plus à une
minorité mais à des jeunes de plus en plus nombreux et divers [...] ils sont
aujourd’hui près de 80% [d’une classe d’âge à entrer au lycée !] Cette volonté
des jeunes de prolonger leurs études secondaires est positive. Elle a été
voulue et encouragée. La démocratisation du lycée s’est engagée. »
***
Ce discours consensuel est un discours d’expert
vulgarisé.
Il institue les sociologues ingénieurs de la
régulation sociale, les psychopédagogues techniciens du comportement, les uns et
les autres contraignant les enseignants au silence sur l’exercice de leur
métier...
La sociologie devient pouvoir politique, la politique
instance d’expertise, l’enseignement technologie de la didactique, la
didactique maîtresse d‘enseignement... Chacun s’installe à la place de l’autre
dans la plus grande confusion.
Ce constat de la massification, comme cette théorie
des handicaps socioculturels doivent être interrogés, soumis à la
critique, au moins à trois niveaux : théorique, politique et pédagogique. »
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