Par Sophie de Tarlé • Publié le 28/06/2017 à 12:33
Audrey refuse de gonfler les notes comme lui demande
l’Éducation nationale. Crédits photo:
Syda production
Dans un post publié sur Facebook, une correctrice du bac de
français se désole du niveau des copies et de l’obligation qui lui est faite
d’augmenter les notes. Son message a été partagé des milliers de fois.
Un post, intitulé «Désolation d’une correctrice du bac en
détresse..», a été largement partagé sur Facebook. L’auteur s’appelle Audrey,
elle est professeur de français. Dans ce texte, l’enseignante, qui a 55 copies
du bac 2017 à corriger, se désole du niveau des copies et surtout que les notes
soient augmentées de manière artificielle. Elle décide alors de refuser de
«cautionner» les consignes qui lui ont été données d’atteindre la moyenne sur
l’ensemble des copies qu’elle corrige. «Vous distribuerez vous-mêmes, en haut
lieu, les notes qui arrangent votre politique» écrit l’enseignante. Découvrez
l’intégralité de son message.
«C’est affligeant de médiocrité»
«Je corrige des copies de l’écrit du bac de français pour
des séries technologiques. C’est affligeant de médiocrité. Dans 90 % des cas
les méthodes ne sont pas appliquées, les réponses ne sont pas trouvées, les
textes ne sont pas compris, les outils d’analyse ne sont pas connus, pas
utilisés, l’expression est déplorable avec beaucoup de phrases sans verbe, l’orthographe
est un lointain souvenir d’une autre époque, les majuscules... un soldat
inconnu.
Sincèrement je jette les points, histoire d’en mettre. Parce
qu’il faut le savoir, la commission d’entente EXIGE que mon paquet de 55 copies
dont certaines font 15 lignes ait 10 de moyenne.
«Je choisis de mettre les notes que ces malheureuses copies
valent»
Audrey
Si je n’atteins pas ce quota, mes notes seront augmentées.
Alors à quoi bon? À quoi bon passer plus de temps sur une copie que l’élève
lui-même? À quoi bon toute l’année transmettre conseils, leçons, connaissances?
À quoi bon exiger rigueur et culture? Et surtout comment faire comprendre que
ce lynchage du niveau du bac affaiblit nos jeunes pour l’avenir? Pour les
exigences de concours et de métiers où, oui, c’est dingue non, il faut savoir
écrire, raisonner et analyser. Pauvre France... Pauvre éducation...
Alors je fais mon choix. Je ne joue pas. Je ne cautionne
pas. Je choisis de mettre les notes que ces malheureuses copies valent. Vous
distribuerez vous-mêmes, en haut lieu, les notes qui arrangent votre politique.
La bienveillance n’est pas le mensonge. Votre grand leurre se fera sans moi».
Une prof «extraordinaire»
Ce post a reçu beaucoup de commentaires. Beaucoup
l’encouragent: «J’approuve votre liberté de «noter» et continuez comme
cela!!!», écrit Marie. «Bravo pour l’honnêteté... Il faut tellement y croire
pour être enseignant de nos jours», écrit Martine.
Qui est Audrey? Une professeur de français qualifiée de
«géniale» par une collègue et très appréciée. Une ancienne élève écrit même
«Voici un petit texte, pour vous parler d’une femme que j’ai toujours
appréciée. Je parle de ma prof de français: Une femme en or, qui a du cœur et
elle le fait ressentir dans son travail. Elle a toujours su nous aider dans
tous les domaines, que ce soit en cours ou en privé, elle m’a guidé et beaucoup
aidé. Je l’admire car c’est une femme extraordinaire», écrit Elody sur sa page
Facebook.
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