Un policier saoudien tué dans une attaque (06.07.2017)
L'ascension fulgurante de Mohammed Ben Salman, nouveau prince héritier d'Arabie saoudite (21.06.2017)
Un policier saoudien tué dans une attaque (06.07.2017)
Par Le Figaro.fr avec AFPMis à jour le 06/07/2017 à 22:25
Publié le 06/07/2017 à 22:08
Un policier saoudien a été tué et six autres ont été blessés
jeudi dans une attaque contre leur patrouille dans l'est de l'Arabie saoudite
où se concentre la minorité chiite du royaume, ont indiqué les autorités.
Un "engin explosif" a visé la patrouille, tuant le
brigadier Abdallah Treiki al-Turki et blessant six autres policiers dans une
"attaque terroriste", a indiqué le ministère de l'Intérieur dans un
communiqué publié par l'agence SPA.
Les sept policiers patrouillaient dans le secteur d'Almosara
où des troubles sont régulièrement signalés autour d'un projet de développement
dans un vieux quartier.
C'est le dernier incident armé en date dans la région de
Qatif, où se sont multipliés les actes de violences ces dernières semaines.
Mardi, un policier avait été tué et trois autres avaient été
blessés dans cette même région.
L'est de l'Arabie saoudite est régulièrement secoué par des
violences attribuées par les autorités à des "éléments terroristes"
ou des trafiquants de drogue.
L'ascension fulgurante de Mohammed Ben Salman, nouveau prince héritier d'Arabie saoudite (21.06.2017)
Publié le 21/06/2017 à 09:43
Une mini-révolution se dessine dans ce pays où
les monarques sont sexagénaires depuis plus de trente ans avec l'arrivée future
d'un très jeune roi. Artisan de l'intervention saoudienne au Yémen, Mohammed
Ben Salman écarte son cousin le prince Mohammed Ben Nayef.
C'est l'irrésistible ascension d'un jeune
prince de 33 ans, volontiers impulsif et à l'ambition débordante. Par 31 voix
sur 34, le conseil de l'allégeance de la famille royale saoudienne a désigné
mercredi matin Mohammed Ben Salman - dit MBS - prince héritier du royaume
d'Arabie. Il remplace son cousin germain le prince Mohammed Ben Nayef, ministre
de l'Intérieur, l'homme de la lutte contre al-Qaida et Daech dans un pays lui
aussi frappé par le terrorisme.
Un peu plus de deux ans après l'accession de
son père, le roi Salman, sur le trône, Mohammed Ben Salman a réussi son pari
d'écarter son rival de la course vers le pouvoir. MBS cumulait les fonctions de
ministre de la Défense et de vice-prince héritier. C'est lui l'artisan de la
guerre au Yémen où l'Arabie conduit une coalition arabe, épaulée par les
États-Unis, la France et la Grande-Bretagne, contre les rebelles houthistes
proches de l'Iran. Une expédition militaire extrêmement risquée. MBS est
également le maître d'œuvre du programme baptisé «Arabie 2030», dont l'ambition
est de sortir du tout pétrole et de donner du travail à une jeunesse nombreuse
et souvent désoeuvrée.
» Lire aussi - L'Arabie
saoudite dévoile un vaste plan de réformes
Depuis deux ans, Mohammed Bin Salman n'a cessé
d'élargir son pouvoir. Au sein de la famille régnante, comme en dehors. MBS
prit même le risque de briser le consensus au sein du clan Saoud. Il isola son
père d'une bonne partie de la famille. Il n'hésitait pas à rabrouer d'anciens
monarques comme Juan Carlos d'Espagne lorsque ce dernier appelait Salman sur
son portable. «Rappelez plus tard», répondait-il sans ménagement envers
l'ex-roi roi d'Espagne.
Sa nomination au poste de prince héritier est
une surprise. À 60 ans, Mohammed Ben Nayef - MBN - faisait figure de successeur
naturel du roi Salman. MBN et son père avaient servi pendant 42 ans comme
ministre de l'Intérieur. Leur clan avait tenu la maison des Saoud notamment
pendant les années de sang (2004-2006) lorsque les attaques terroristes
d'al-Qaida avaient fait vaciller l'Arabie. Mais depuis l'accession de Salman au
pouvoir, les relations entre MBS et le prince héritier s'étaient détériorées.
Dès son arrivée aux affaires, le jeune MBS avait cherché à marginaliser son
cousin, qui avait notamment critiqué l'aventure militaire de l'Arabie au Yémen.
Un partisan de la fermeté face à l'Iran
Deux crocodiles dans un marigot: il y en avait
un de trop. Compte tenu de l'âge du roi, 83 ans, et de sa santé déclinante, l'Arabie
devrait à terme être dirigé par un très jeune roi. Une mini-révolution dans ce
pays où les monarques sont tous des sexagénaires depuis plus de trente ans.
Ses interlocuteurs décrivent Mohammed Ben
Salman comme pragmatique et partisan d'une posture très ferme contre l'Iran.
Dans sa marche vers le pouvoir, MBS a su semble-t-il se rallier une partie de
l'establishment américain, l'allié stratégique de Riyad depuis cinquante ans.
Il était allé en visite aux États-Unis pendant plusieurs semaines au printemps
dernier, rencontrant Donald Trump et les cadres d'un appareil sécuritaire qui
ont longtemps parié sur Mohammed Ben Nayef pour conduire aux destinées du royaume.
Reste à savoir comment se fera la sortie de l'ex-prince héritier. MBS n'a pas
intérêt à l'humilier, et le clan Saoud sait en général consoler les prétendants
au trône qui subissent un revers de fortune.
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