13 juillet 2017

Crise des migrants en Europe

Cet article n'est plus mis à jour. 

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Rubriques : 



Immigration: L'UE prête à des ajustements (Blair) (15.07.2017)
3500 migrants secourus en Méditerranée (12.07.2017)
Coldplay: une chanson de soutien aux migrants (07.07.2017)
Migrants : l'UE veut accroître les contrôles au large de la Libye (06.07.2017)
L’année 2017 pourrait être la plus meurtrière pour les migrants en Méditerranée (06.07.2017)
Réfugiés : le mauvais procès fait aux ONG (05.06.2017)
Réfugiés : le SOS de l’Italie à l’Europe (05.07.2017)
Migrants : Calabre, le front du refuge (05.07.2017)
Argent sale : Un procureur sicilien enquête sur le financement des ONG migrants par la mafia (04.07.2017)
Plus de 100 000 migrants ont traversé la Méditerranée depuis janvier (04.07.2017)
Marne : une ex-élue condamnée pour un mariage blanc (04.07.2017)
Immigration : l'éclairage d'un analyste américain (03.07.2017)
L'immigration et l'islam crispent de plus en plus les Français (03.07.2017)
Avramopoulos : «La situation migratoire telle qu'elle est maintenant n'est plus soutenable» (03.07.2017)
Nice: un policier qui faisait payer des migrants pour passer la frontière en prison (03.07.2017)
Un passeur nigérian arrêté avec 79.000 euros dans le ventre (03.07.2017)
Tensions accrues en France sur les dispositifs de l'asile (02/07/2017)
Face à l'afflux de migrants, l'Italie menace de fermer ses ports (02/07/2017)
L’Italie dénonce à nouveau « l’énorme pression » migratoire à laquelle elle est confrontée (02/07/2017)
Migrants : l'apocalypse à Paris, dans le quartier de la Chapelle (01.07.2017)
Aider les réfugiés : une nouvelle stratégie de communication pour les multinationales ? (01.07.2017)
Une majorité d'Européens se disent contre l'immigration provenant de pays musulmans (11.02.2017)
La Suède, terre promise des migrants, s'apprête à en expulser plus de 60.000 (28.01.2016)

Voir aussi :
Crise des migrants en France.
- Réflexions sur l'immigration et la démographie
Immigration: L'UE prête à des ajustements (Blair) (15.07.2017)

Par Le Figaro.fr avec AFPMis à jour le 15/07/2017 à 14:23 Publié le 15/07/2017 à 12:41


Les responsables de l'Union européenne (UE) accepteraient un durcissement des règles d'immigration pour aller dans le sens du Royaume-Uni afin de garder le pays dans le bloc européen, a affirmé samedi l'ancien Premier ministre britannique Tony Blair. "Les responsables européens, d'après les discussions que j'ai eues, sont prêts à envisager des changements pour aller dans le sens du Royaume-Uni, y compris sur la liberté de circulation. Pourtant, cette option est exclue", a regretté l'ancien Premier ministre dans un article pour son cercle de réflexion Institute for Global Change.

La liberté de circulation au sein de l'UE et de ce fait l'impossibilité pour le Royaume-Uni de contrôler son immigration ont été l'une des raisons centrales du vote des Britanniques en faveur d'une sortie de l'UE lors du référendum du 23 juin 2016. David Cameron avait obtenu en février 2016, quatre mois avant le référendum, un renforcement du "statut spécial" du Royaume-Uni dans l'UE avec notamment un "frein d'urgence" sur certaines aides sociales versées aux migrants européens pendant sept ans mais ces réformes avaient été jugées insuffisantes par l'électorat pro-Brexit.


Tony Blair avance que l'élection du président français Emmanuel Macron a changé la dynamique européenne. "L'examen rationnel des options inclurait judicieusement celle de négocier avec le Royaume-Uni son maintien au sein d'une Europe prête à se réformer et faire la moitié du chemin vers nous", a écrit l'ancien Premier ministre. "Les réformes sont désormais au programme de l'Europe", a-t-il jugé.

3500 migrants secourus en Méditerranée (12.07.2017)
  
Par Le Figaro.fr avec AFP
Mis à jour le 12/07/2017 à 15h02 | Publié le 12/07/2017 à 14h38

Plus de 3500 migrants secourus ces derniers jours au large de la Libye sont arrivés aujourd'hui en Italie ou ils étaient attendus dans les prochains jours, alors que Rome fait pression pour que d'autres pays ouvrent leurs ports.

Dans la matinée en Sicile, un navire des gardes-côtes italiens est arrivé à Pozzallo, au sud de l'île, avec 481 migrants à bord, tandis que le Phoenix de l'ONG maltaise Moas a commencé à débarquer 422 autres personnes à Trapani (ouest).

Dans le même temps, les navires de quatre autres ONG - Médecins sans frontières (MSF), SOS Méditerranée, Save the Children et ProActiva Open Arms - faisaient route vers la Sicile ou le sud de l'Italie avec un total de plus de 2700 personnes secourues dans la journée de mardi, selon les informations fournies par ces ONG. Ces opérations de secours ont été coordonnées par les gardes-côtes italiens.

Chacun de ces bateaux a relevé un nombre important de jeunes enfants et d'adolescents parmi les migrants secourus. Mais le plus jeune de ces passagers est un petit Camerounais prénommé Christ : sa mère a accouché mardi sur un petit bateau en bois surchargé, avant même d'être secourue.

Depuis plusieurs semaines, l'Italie multiplie les appels à l'aide, exhortant ses partenaires européens à apporter une "contribution concrète" pour tenter d'endiguer les départs et surtout de mieux répartir les migrants secourus en mer.

Le chef du gouvernement italien, Paolo Gentiloni, a prévenu la semaine dernière que la capacité d'accueil de l'Italie n'était pas "illimitée", mais il se heurte au refus de ses partenaires d'ouvrir leurs ports.

La question devait encore être au centre de discussions trilatérales cet après-midi à Trieste, en Italie, entre Gentiloni et ses homologues français et allemand, Emmanuel Macron et Angela Merkel.

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Coldplay: une chanson de soutien aux migrants (07.07.2017)
Par Le Figaro.fr avec AFPMis à jour le 07/07/2017 à 07:32 Publié le 07/07/2017 à 07:18

Le groupe de pop-rock anglais Coldplay a sorti un nouveau single dont les revenus seront destinés à soutenir les migrants qui effectuent la traversée de la Méditerranée pour rejoindre l'Europe.
"Aliens", révélée tard hier soir, avec sa vidéo, est la dernière chanson de l'album "Kaleidoscope" qui sortira prochainement.
Coldplay a indiqué que les revenus issus d'"Aliens" seront reversés au Migrant Offshore Aid Station (MOAS), une organisation privée maltaise qui intervient lors de sauvetages en Méditerranée.

La chanson a été co-écrite avec Brian Eno, connu notamment pour ses travaux aux côtés de David Bowie.

Migrants : l'UE veut accroître les contrôles au large de la Libye (06.07.2017)
 Mis à jour le 06/07/2017 à 11:30


Le plan d'action discuté jeudi par les 28 ministres de l'Intérieur prévoit notamment la reprise en main des ONG de secours en mer.
Correspondant à Bruxelles

C'est la crise dont l'Italie et l'UE se seraient bien passées: les migrations explosent au sud de la Méditerranée et elles vont obscurcir l'horizon européen tout l'été. Les records de 2015 sont encore loin, pourtant Bruxelles est déjà prête à bousculer deux tabous. Il s'agit de reprendre le contrôle des ONG de secours en mer, parce que leur présence simplifierait le trafic des passeurs. Il est aussi question de jouer à fond la carte des gardes-côte libyens, malgré l'énorme méfiance qu'ils suscitent.


Le «plan d'action» discuté jeudi par les 28 ministres de l'Intérieur répond au cri d'alarme lancé par Rome il y a quelques jours. Les arrivées au sud de la Botte, en provenance de Libye pour l'essentiel, ont augmenté de 20 % cette année, pour atteindre 85.186 à fin juin. Dans l'intervalle, 2.150 hommes, femmes ...

L’année 2017 pourrait être la plus meurtrière pour les migrants en Méditerranée (06.07.2017)
Un rapport d’Amnesty International critique l’action des pays de l’UE, dont les ministres de l’intérieur se réunissent jeudi pour répondre à l’appel à l’aide lancé par l’Italie.

Le Monde.fr avec Reuters | 06.07.2017 à 06h40 • Mis à jour le 06.07.2017 à 09h04

2017 pourrait être l’année la plus meurtrière en Méditerranée pour les migrants qui tentent de rejoindre les côtes italiennes au départ de la Libye, met en garde Amnesty International dans un rapport publié jeudi 6 juillet.

Le document, se basant sur les chiffres de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), recense ainsi 2 072 décès d’exilés sur les plus de 75 000 personnes qui ont tenté la traversée pendant les six premiers mois de l’année. Amnesty calcule un taux de décès de 2,7 %, soit trois fois plus qu’en 2015, pour un nombre de migrants similaire.


Le rapport critique l’action des pays de l’Union européenne (UE), dont les ministres de l’intérieur se réunissent ce jeudi pour répondre à l’appel à l’aide lancé par l’Italie, submergée par les arrivées. Amnesty International les accuse, en outre, d’être en partie à l’origine de l’explosion du nombre de morts depuis 2015 :

« Les Etats européens tournent progressivement le dos à une stratégie de recherche et de secours qui réduisait la mortalité en mer. »


Le cas libyen

L’organisation fustige, notamment, la politique d’aide à la Libye pour traquer les réseaux de passeurs et contenir les migrants sur les côtes de l’Etat africain. Elle regrette que cette coopération « n’englobe pas de mécanisme ni de système adéquat d’obligation de rendre des comptes afin de surveiller » les gardes-côtes libyens, qu’Amnesty accuse d’exactions.

« Les interceptions par [ces derniers] mettent bien souvent en péril les réfugiés », expliquent les auteurs du rapport, qui précisent que leurs techniques d’intervention « ne respectent pas les protocoles élémentaires de sécurité et peuvent engendrer des mouvements de panique et des chavirements catastrophiques ».

« En outre, des allégations sérieuses accusent certains gardes-côtes d’être de connivence avec les passeurs et des éléments prouvent qu’ils maltraitent les migrants », poursuit Amnesty. Certains « ont tiré des coups de feu en direction des bateaux et un rapport des Nations unies signalait en juin qu’ils étaient directement impliqués par l’usage d’armes à feu dans le naufrage » de certaines embarcations.

Selon le rapport, les exilés secourus par ces derniers sont « renvoyés en Libye, où ils sont régulièrement placés en détention et torturés, et où il n’existe ni droit d’asile ni système d’asile ».




Réfugiés : le mauvais procès fait aux ONG (05.06.2017)
Par Célian Macé — 5 juillet 2017 à 19:46

Les bateaux de secours créeraient-ils un appel d’air en s’approchant au plus près des côtes libyennes ? Polémique en Italie.

Ce ne sont plus des navires, mais de simples barques ou des embarcations gonflables. Elles quittent la côte libyenne, cap au Nord, selon une trajectoire empruntée depuis l’Antiquité. «La qualité des matériaux s’est considérablement détériorée depuis deux ans : le caoutchouc est plus mince et les bateaux sont fabriqués avec une seule chambre à air», décrivent les services de Frontex, l’agence européenne de surveillance des frontières. Ces coques de noix surchargées ne sont même plus destinées à atteindre l’Italie : «Il y a juste assez de carburant pour que les bateaux sortent des eaux territoriales libyennes. De même pour l’eau potable et la nourriture. Récemment, nous avons aussi noté que les trafiquants enlèvent les moteurs quand ils voient un navire de sauvetage, et s’enfuient avec pour le réutiliser dans un autre voyage.»

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«Corridor».
Dans ces conditions, les naufrages sont inévitables. Les opérations de secours sont menées par quatre acteurs : la marine italienne (46 % des sauvetages en 2016), les vaisseaux des opérations européennes «Triton» et «Sophia» (25 %), les ONG (22 %) et les navires de commerce (8 %). Année après année, les migrants se noient - ou sont secourus - de plus en plus près des côtes libyennes.

Une polémique a éclaté en Italie sur l’impact de ces opérations de sauvetage. Ne sont-elles pas en train de «créer un corridor humanitaire» vers l’Europe, comme l’a affirmé Carmelo Zuccaro, le procureur de Catane, en Sicile, «convaincu» que les ONG ont des contacts avec les passeurs ? Ne «soutiennent»-elles pas «l’action des réseaux criminels en Libye», comme l’a déclaré le patron de Frontex, Fabrice Leggeri ? Les ONG font face à un procès récurrent et décourageant : celui du fameux «appel d’air». 

«C’est un faux débat. On l’a déjà eu avec Mare Nostrum [l’opération italienne décidée après le naufrage de Lampedusa] il y a trois ans. Rome a décidé de l’arrêter fin 2014. Or on a alors assisté à une hausse considérable des flux, rappelle Mattia Toaldo, du Conseil européen des relations internationales. Les ONG n’ont commencé les opérations de secours à grande échelle que l’an dernier, tandis que la vague migratoire date d’il y a trois ans, avec la crise des réfugiés syriens.» Les passeurs adaptent peut-être leurs pratiques, mais le nombre des départs n’est en rien corrélé à l’action des ONG, conclut-il.

«Signaux».
Dans l’entourage du ministre français de l’Intérieur, Gérard Collomb, on évoque pourtant «des cas de collusion entre les navires de secours et les passeurs» : «Les ONG peuvent tomber dans le piège. Elles recueillent des gens à la limite ou dans les eaux territoriales libyennes. Il y a des contacts visuels - des signaux lumineux - et téléphoniques.» Les principaux concernés réfutent en bloc. «Notre seul objectif, c’est de sauver des vies, rappelle Corinne Torre, de MSF, qui gère deux navires de sauvetage en Méditerranée, l’Aquarius et le Prudence. Le Centre de coordination des secours maritimes nous donne systématiquement un accord avant d’intervenir. Si on se rapproche des côtes libyennes, c’est que des naufragés ne sont pas secourus et risquent la mort. Point. La problématique, c’est l’absence de prise en charge européenne, pas le rôle des ONG.»

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L’idée d’un «code de conduite» pour les ONG déployées au large de la Libye, évoqué lundi par les ministres de l’Intérieur français, italien et allemand, est fraîchement accueillie. A-t-elle été soufflée par Frontex ? «Le principal facteur d’attractivité de la route de la Méditerranée centrale est la disponibilité des réseaux de passeurs libyens. Casser leur activité est la priorité, explique un responsable de l’agence européenne. La Méditerranée est devenue la principale route de trafic des femmes ou des jeunes filles nigérianes, par exemple. Il est de la plus haute importance de les protéger, de les identifier, de les séparer des trafiquants avant qu’elles disparaissent dans un monde d’abus. Nous ne pouvons le faire que si tous les acteurs coopèrent activement avec la police.» Selon la presse italienne, le code pourrait interdire aux ONG de trop approcher les côtes libyennes et les obliger à embarquer un policier à bord.

L’UE privilégierait aussi le financement, la formation et l’équipement des gardes-côtes libyens. Des agents corrompus et «directement impliqués dans des violations des droits de l’homme», selon le dernier rapport des Nations unies, publié samedi : «Après avoir été interceptés, les migrants sont souvent battus, dépouillés de leurs biens» puis «assujettis à du travail forcé, des viols et autres violences sexuelles».


Célian Macé

Réfugiés : le SOS de l’Italie à l’Europe (05.07.2017)
Par Eric Jozsef, Correspondant à Rome — 5 juillet 2017 à 19:46

«La pression est énorme», répète le ministre italien de l’Intérieur, Marco Minniti, pour décrire la situation migratoire sur les côtes siciliennes : environ 85 000 personnes ont débarqué depuis le début de l’année dans les ports du sud de la péninsule, soit une hausse de 18 % par rapport à la même période l’an passé. En réaction, Rome met la pression sur ses partenaires européens. A la veille d’une réunion des ministres de l’Intérieur et de la Justice de l’Union européenne, prévue ce jeudi à Tallinn, en Estonie, le gouvernement de Paolo Gentiloni a multiplié les initiatives diplomatiques et médiatiques. La semaine dernière, il a tapé du poing sur la table en menaçant de bloquer l’entrée de ses ports aux bateaux transportant des migrants secourus en Méditerranée et battant pavillon étranger. En clair, aux embarcations des multiples ONG qui croisent au large de la Libye pour récupérer les passagers des navires de fortune et éviter les naufrages (lire ci-contre). Plus de 2 200 personnes sont déjà mortes en Méditerranée centrale depuis le début de l’année, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). Douze disparus par jour.

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Goutte d’eau
Ceux qui parviennent à atteindre l’Italie trouvent des centres d’accueil saturés. «La situation a atteint la limite du supportable», a écrit le gouvernement dans une lettre adressée au commissaire européen chargé de l’Immigration, Dimitri Avramopoulos. La situation n’a pourtant rien de comparable avec celle de 2015, qui avait vu l’arrivée en Europe de plus d’un million de personnes, pour la plupart venues de Syrie et passant par la route balkanique. Mais cette dernière a pratiquement été fermée et c’est désormais en Méditerranée, à partir de la Libye, que s’effectuent la plupart des traversées. En 2016, l’Italie a ainsi accueilli 181 000 migrants. «Nous ne sommes pas face à une invasion», s’efforce de relativiser l’ancienne commissaire européenne Emma Bonino, qui souligne régulièrement que non seulement les arrivées ne représentent qu’une goutte d’eau par rapport aux 500 millions d’Européens (moins de 0,04 %) mais que la péninsule, qui a perdu près de 90 000 habitants l’an passé en raison de sa crise démographique, serait bien avisée de les accueillir.
 
Il n’empêche, sous la pression de la xénophobe Ligue du Nord, de la presse de droite et dans une certaine mesure du Mouvement Cinq Etoiles, la question migratoire empoisonne le débat politique transalpin. Début juin, lors des élections municipales partielles, la très grande majorité des 400 maires qui ont adhéré au programme gouvernemental de répartition des réfugiés sur le territoire (3 pour 1 000 habitants) ont subi une claque électorale. Comme Giusi Nicolini, l’emblématique maire de Lampedusa, éliminée dès le premier tour.

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Selon un récent sondage, seul un Italien sur quatre est favorable à l’accueil des immigrés arrivés dans le sud du pays. D’autant qu’une bonne partie des migrants renoncent désormais à poursuivre leur voyage vers la France, la Suisse ou l’Autriche. «La plupart des personnes arrivées en Italie ces derniers mois viennent d’Afrique de l’Ouest, souligne Flavio Di Giacomo, porte-parole de l’Organisation internationale des migrations. A la différence des Syriens ou des Erythréens, ils ne cherchent pas à tout prix à continuer leur voyage vers le nord de l’Europe.»

Abandon
Dans le même temps, les voisins de l’Italie contrôlent de plus en plus leurs frontières. «[Les points de passage de] Ventimille, du col du Brenner et de Chiasso ont été bouclés», a ainsi pointé Loris De Filippi, président de MSF-Italie. Lundi, le ministre autrichien de la Défense, Hans Peter Doskozil, a même annoncé que Vienne comptait «très bientôt» déployer l’armée pour un meilleur contrôle des frontières avec l’Italie si l’afflux de migrants devait ne pas ralentir. Rome a immédiatement convoqué l’ambassadeur autrichien.

A l’approche des législatives d’octobre, l’annonce de Vienne apparaît avant tout comme de la gesticulation politique. Mais elle renforce le sentiment d’abandon de Rome alors que le projet de «relocalisation» des demandeurs d’asile adopté en 2015 par le Conseil européen, qui visait à répartir les migrants dans les Etats membres, est quasiment au point mort. La semaine dernière, Angela Merkel et Emmanuel Macron se sont dits prêts à mieux soutenir l’Italie. A la suite d’un mini-sommet tripartite sur la question, dimanche à Paris, les journaux italiens voulaient croire qu’un «pacte» migratoire était en vue. Mais le lendemain, Paris a douché les attentes transalpines en refusant, comme Madrid, d’accueillir des bateaux de migrants dans ses ports.


La balle est repassée dans le camp de la Commission européenne, dont le plan d’action doit être présenté à Tallinn. Le document prévoit de renforcer les capacités des gardes-côtes libyens et d’aider l’Italie en augmentant la contribution des Etats membres au fonctionnement des «hotspots» - où sont enregistrés les migrants à leur arrivée en Europe. De son côté, la France s’est engagée à accélérer la relocalisation en prenant en charge 200 demandeurs d’asile par mois, au lieu de 50 actuellement.


Migrants : Calabre, le front du refuge (05.07.2017)
Alors que l’Italie appelle l’Europe à ouvrir ses ports aux bateaux secourant les migrants, des villages du Sud ont inventé un modèle d’intégration des réfugiés qui a ressuscité des lieux à l’agonie.

LE MONDE | 05.07.2017 à 06h40 • Mis à jour le 05.07.2017 à 17h17 | Par Maryline Baumard
Daniel, Nigérian arrivé il y a 9 mois, est serveur dans un petit restaurant du village de Camini, en Calabre (Italie), le 16 juin.

La nuit n’aura pas suffi à apaiser la pierre de ses brûlures de la veille. Il est 8 heures tout juste et le soleil reprend son offensive sur le village perché de Camini, traquant l’ombre au fond des ruelles, ­taguant de son sceau de feu les maisons de ce coin perdu de Calabre.

Sylla lève les yeux vers l’astre, le jauge, avant de passer son avant-bras sur son front ; geste qu’il répétera des centaines de fois au fil de sa journée. D’un pas calculé pour durer jusqu’au soir, il entame l’ascension d’un des escaliers de cette bourgade à flanc de colline, pénètre dans une ­petite maisonnette d’où s’échappe un concert de marteau et de burin, et, une fois en équi­libre sur son échafaudage, il commence à ­dessiner l’encadrement d’une fenêtre.

Sylla est nigérien, la vingtaine. Si ses gestes ne le trahissent pas, les coups d’œil ­réguliers d’Hassan, son voisin de chantier, révèlent qu’il apprend encore. « Maître Hassan », comme on appelle désormais le Sénégalais, qui gratte la pierre en expert, a, lui, la pleine confiance du patron, Cosmano Fonte. Il a même si bien copié le maître que Cosmano, « quinqua » qui brasse là le mortier depuis ses 12 ans, se revoit jeune quand il observe ­Hassan, fier de lui avoir transmis comment panser les blessures des murs du village.

Village-planète

C’est par hasard qu’un jour de juillet 2014 cet Africain est arrivé dans ce coin perdu, à une heure trente de voiture de Reggio di ­Calabria. « La préfecture nous avait demandé d’héberger temporairement un groupe de mineurs migrants. On s’est attachés à eux et, quand l’administration a voulu les reprendre, je leur ai expliqué que si d’aventure l’un d’eux avait un peu triché sur son âge, c’était le moment ou jamais de rectifier, car nous avions des places pour les majeurs », se souvient ­Rosario Zurzulo, le directeur de Jungi Mundi, la coopérative qui accueille les demandeurs d’asile et les réfugiés à Camini.

Censé avoir 17 ans, Hassan en a avoué d’un coup...


Argent sale : Un procureur sicilien enquête sur le financement des ONG migrants par la mafia (04.07.2017)
Un procureur sicilien a ouvert une enquête sur le financement des ONG qui aide les migrants par la mafia. Celle-ci récupérerait une partie des subventions attribuées par l'Union à l'Italie dans le cadre de sa politique d'accueil.

Comme toujours, il y a les images et le langage de l'émotion qui balaient toute forme de rationalité. Et nous, les Européens, nous, les hommes blancs, retrouvons nos sanglots* - ceux de la culpabilité de la colonisation et de toutes ces sortes de choses. Puisque, prétendument, nous sommes le malheur de l'Afrique, nous devons aujourd'hui massivement et sans barguigner accepter des tombereaux de Nigérians et d'autres peuples qui ont traversé la moitié du continent pour vivre chez nous. Face à l'injonction morale, nous sommes supposés obéir et, sans nous poser de questions, nous reprocher de ne pas ouvrir assez les bras à ces pauvres hères mus par le mirage d'un Occident riche et facile.


Le procureur sicilien qui gratte les apparences

Au-delà de ces apparences complaisantes, on trouve une autre réalité, beaucoup plus sordide, qu'un procureur sicilien a entrepris de dévoiler. Carlo Zuccaro, procureur général de Catane, a ouvert une enquête dès le mois de février 2017 sur le financement des ONG qui recueille les migrants par la mafia. Depuis lors, il ne cesse d'aller de découvertes en découvertes.

Premier point, depuis septembre 2016, les ONG semblent se coordonner avec les passeurs, en conduisant de façon structurée les embarcations jusqu'aux frontières italiennes. 
Deuxième point, ces ONG engagent des dépenses colossales dont les sources de financement sont parfaitement inconnues.
Tout laisse à penser que les ONG se sont aujourd'hui substituées aux passeurs pour organiser les arrivées. Rien n'exclut que ces mêmes ONG soient payées par les passeurs pour effectuer une partie du travail.

Des fortunes étranges

À titre d'exemple, la MOAS (Migrant Offshore Aid Station) à laquelle fait allusion le procureur Zuccaro, est installée à Malte. Elle est présidée par son fondateur, Christopher Catrambone, dont la fortune était faite à 30 ans... grâce au sauvetage en mer. L'intéressé a-t-il trouvé aujourd'hui un nouveau moyen d'accroître sa fortune en se livrant au trafic illégal de migrants? Voilà qui mériterait une petite étude.

On ne dira pas autre chose de l'association catalane Proactiva Open Arms, créée par un autre héros du sauvetage en mer : Oscar Camps. Cette association comptait à peine 20 militants lorsqu'il n'était pas question de migrants. Elle soutient qu'elle prospère aujourd'hui grâce à des levées de fonds sur Ulule. Sauf que les levées paraissent limitées à quelques centaines de milliers d'euros, quand ce sont des millions qui sont nécessaires pour fonctionner pendant un an.

Les associations instrumentent les migrants

Dans tous les cas, le rôle néfaste des associations est abondamment souligné par les pouvoirs publics.
En février 2017, par exemple, les forces de Frontex ont déploré le fait que les ONG se soient substituées aux passeurs pour conduire les migrants jusqu'aux frontières de l'Italie. Ce choix crée un appel d'air et met de plus en plus en danger les migrants eux-mêmes. La stratégie des ONG favorise en effet l'intensification du trafic et diminue l'attention que les passeurs peuvent avoir pour leur cargaison.


Plus de 100 000 migrants ont traversé la Méditerranée depuis janvier (04.07.2017)
S’ils sont deux fois moins nombreux qu’en 2016 à arriver en Europe, plus de 85 000 se sont rendus en Italie, selon l’OIM, alors qu’ils arrivaient en Grèce majoritairement.

Le Monde.fr avec AFP | 04.07.2017 à 11h33

Plus de 100 000 migrants et réfugiés sont arrivés depuis janvier en Europe en traversant la Méditerranée, et 2 247 sont morts ou portés disparus, a annoncé mardi à Genève l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).

Plus de 85 000 d’entre eux se sont rendus en Italie et près de 9 300 en Grèce, selon les derniers chiffres publiés par l’OIM. En outre, près de 6 500 sont arrivés en Espagne. Au total, les chiffres publiés par l’OIM font état de 101 210 arrivées, et de 2 247 décès en mer. Vendredi, l’OIM avait indiqué que le nombre d’arrivants était de 95 768. La différence avec les chiffres de mardi s’explique par l’actualisation des données de l’Espagne.


« Une affaire pour l’Europe entière »

Durant la même période de 2016, soit entre début janvier et le 3 juillet, les arrivées en Europe étaient deux fois plus nombreuses, indique l’OIM, qui avait décompté 231 503 arrivants. La différence cette année est que presque 85 % des migrants débarquent en Italie, alors que la majorité arrivait l’an dernier en Grèce.


Avant la réunion informelle des ministres européens de l’intérieur et de la justice jeudi à Rome, le directeur général de l’OIM, William Lacy Swing, a appelé les membres de l’UE à aider les pays du sud de l’Europe à accueillir et assister les migrants sauvés en mer. Cette question « ne peut être vue comme un problème seulement pour l’Italie, mais une affaire pour l’Europe entière », a t-il indiqué.


Seuls un peu plus de 7 300 migrants ont été relocalisés d’Italie vers d’autres Etats membres de l’UE. Plus de 3 000 migrants au total sont morts depuis le début de janvier dans le monde. Parmi eux, plus de 2 200 sont morts alors qu’ils tentaient de se rendre en Europe.

Marne : une ex-élue condamnée pour un mariage blanc (04.07.2017)
Par Le Figaro.fr avec AFPMis à jour le 04/07/2017 à 20:16 Publié le 04/07/2017 à 20:14

Une peine de prison de huit mois avec sursis a été prononcée, aujourd'hui, par le tribunal correctionnel de Reims à l'encontre de Sabrina Ghallal, ancienne conseillère générale socialiste, jugée coupable d'avoir organisé un mariage blanc fin 2013, ce qui avait conduit à son exclusion du PS un an plus tard.
Cette sanction, à laquelle s'ajoute une amende de 3.000 euros, est légèrement plus clémente que celle (un an avec sursis) requise par le parquet lors du procès qui s'était tenu le 13 juin. En revanche, Sabrina Ghallal a été relaxée du chef "d'abus de faiblesse" envers le mari, militant socialiste mais aussi adulte handicapé, suivi pour troubles psychologiques.
"Nous faisons appel de cette décision", a déclaré à l'AFP Me Simon Miravete, son avocat, assurant que sa cliente restait sur "la même ligne de défense", à savoir "qu'elle n'a jamais organisé de mariage de complaisance".

Le 31 décembre 2013, Arnaud Flammang et Rachida Mellouka, 35 et 25 ans à l'époque, s'étaient mariés à la mairie de Reims, un mois et trois jours après que l'Algérienne s'était vue notifier l'obligation de quitter le territoire français. Mais leur union n'avait eu de mariage que le nom : "pas d'alliance", "pas de fleurs", "absence de la famille de Flammang" et une noce terminée "au Flunch", avaient énuméré les époux éphémères, séparés six mois plus tard.

Immigration : l'éclairage d'un analyste américain (03.07.2017)

Par lefigaro.fr  Publié le 03/07/2017 à 15:41

Immigration : l'éclairage d'un analyste américain

FIGAROVOX/ANALYSE - George Borjas, professeur d'économie américain d'origine cubaine, fait l'état des lieux de la situation migratoire dans son pays. Son analyse éclaire la situation européenne, et montre qu'il est possible de parler d'immigration de manière dépassionnée.

George Borjas est professeur d'économie à la Harvard Economy School et auteur de We Wanted Workers: Unraveling the Immigration Narrative, (2016, éditions WW Norton & Co).

Le premier mois de l'administration Trump a déjà changé l'orientation du débat sur l'immigration et d'autres changements sont à venir. Pour l'instant, les décrets et les expulsions sont les principaux sujets de discussion. Mais la bataille sur la quantité de réfugiés à accueillir et la manière de les sélectionner au mieux cache les vrais enjeux du débat.

Les modifications de toute politique sociale ne profitent pas également à tous et la politique migratoire ne fait pas exception. Je suis un réfugié qui a quitté Cuba en 1962. Je n'ai pas seulement une grande sympathie pour les immigrants qui souhaitent améliorer leur vie, je suis aussi la preuve vivante que la politique migratoire peut profiter énormément à certaines personnes. Mais je suis aussi un économiste particulièrement conscient des compromis qu'elle suppose. C'est inévitable, l'immigration n'améliore pas le bien-être de tous. Il y a des gagnants et des perdants, et nous devrons faire des choix difficiles. L'amélioration des conditions de vie des immigrants a un prix. Quel est le prix que les Américains sont prêts à payer et qui paiera ?


Cette tension imprègne le débat sur l'effet de l'immigration sur le marché du travail. Ceux qui sont favorables à plus d'immigration soutiennent que les immigrants occupent des emplois dont les natifs américains ne veulent pas. Mais nous savons tous que le prix du gaz baisse quand l'offre s'accroît. Les lois de l'offre et de la demande ne s'évaporent pas lorsqu'on parle du prix du travail plutôt que du prix du gaz. Aujourd'hui, les abus très documentés du programme H-1B, comme cela a été le cas avec les salariés de Disney qui ont dû former les immigrants chargés de les remplacer, auraient dû mettre fin à l'idée selon laquelle l'immigration ne nuit pas aux natifs avec lesquels ils entrent en compétition.

Au cours des 30 dernières années, une part importante des immigrants, à peu près un tiers, étaient des personnes qui n'avaient pas terminé leurs études secondaires. Ce furent donc les travailleurs américains peu qualifiés en place qui payèrent le prix de l'entrée de millions de travailleurs. Leurs salaires subirent une baisse allant jusqu'à 6 %. Ces Américains peu qualifiés comprenaient de nombreux Noirs et Hispaniques, mais aussi des immigrants arrivés auparavant.

Mais la baisse du salaire des uns, c'est aussi plus de profit pour d'autres. La croissance de la rentabilité que connaissent de nombreux employeurs augmente la taille du «gâteau» économique qui revient aux natifs d'environ 50 milliards. Aussi, comme le soulignent ceux qui sont favorables à plus d'immigration, celle-ci peut accroître la richesse globale des Américains. Mais ils évitent d'évoquer les compromis sous-jacents : ceux qui occupent des emplois également recherchés par les immigrants sont les perdants.

Ils évitent aussi de parler de l'effet secondaire de cette immigration peu qualifiée qui réduit les 50 milliards de richesses gagnées. La National Academy of Sciences a estimé récemment l'impact de l'immigration sur les budgets gouvernementaux. Au cours d'une année, les familles d'immigrants représentent une charge fiscale, principalement en raison de leurs faibles revenus et de leur accès plus fréquent aux programmes gouvernementaux tels que les frais de santé à la charge de l'État. Une comparaison des dépenses et des contributions de ces familles a montré qu'elles étaient à l'origine d'un déficit compris entre 43 et 299 milliards selon les hypothèses.

Même l'estimation la plus prudente du déficit fiscal efface l'essentiel des 50 milliards de contribution à la richesse globale des natifs. Visiblement, la taille du gâteau économique qui revient aux natifs change peu, après que l'immigration a augmenté de 15 % le nombre de travailleurs. Mais le partage du gâteau change incontestablement : moins pour les travailleurs, plus pour les employeurs.

Le débat sur l'immigration devra aussi s'intéresser à l'impact de long terme sur la société américaine, soulevant la lourde question de l'assimilation des immigrants. Le rythme auquel le statut économique des immigrants s'améliore dans le temps s'est visiblement réduit dans les décennies récentes. L'immigrant représentatif des années 1970 pouvait s'attendre à une amélioration importante au cours de sa vie par rapport aux natifs. Aujourd'hui, l'immigrant connaît en moyenne un progrès économique quasi inexistant.

Une partie du ralentissement de l'assimilation est liée au développement d'enclaves ethniques. Les nouveaux immigrants qui retrouvent peu de compatriotes à leur arrivée profitent de l'acquisition de qualifications qui leur permettent d'interagir socialement et économiquement avec le voisinage, par exemple en maîtrisant l'anglais. Mais les nouveaux immigrants qui arrivent dans une importante et accueillante communauté de compatriotes éprouvent moins le besoin d'acquérir ces qualifications ; ils se trouvent déjà au milieu d'un large public qui apprécie ce avec quoi ils sont arrivés. Pour le dire sans ambages, l'immigration de masse décourage l'assimilation.

Les compromis deviennent encore plus difficiles à apprécier lorsqu'on songe à l'intégration sur longue période des enfants et petits-enfants des immigrants d'aujourd'hui. Beaucoup se tournent vers le melting-pot de l'Amérique du 20ème siècle et supposent que l'histoire se répétera. Mais ce n'est probablement qu'une douce illusion. Ce melting-pot a fonctionné dans un contexte économique, social et politique particulier et il est douteux que l'on retrouve ces conditions aujourd'hui.

Beaucoup d'immigrants de l'ère Ellis Island ont trouvé du travail dans l'industrie ; la main-d'œuvre chez Ford était à 75 % composée d'immigrés en 1914. Ces emplois d'ouvriers sont devenus des emplois syndiqués bien payés, créant ainsi un filet de sécurité dans le secteur privé pour les immigrés et leurs descendants. Est-ce que quelqu'un croit sérieusement que les emplois peu qualifiés d'aujourd'hui offriront la même mobilité économique que les emplois syndiqués de l'industrie d'alors?

De la même façon, le climat idéologique d'alors, qui encourageait l'assimilation et que reflétait joliment notre devise «E Pluribus unum» (un à partir de plusieurs), est mort et enterré. Une directive récente de l'Université de Californie illustre une dérive radicale. Ceux qui travaillent dans cette université sont mis en garde contre l'usage de phrases qui pourraient conduire à de «micro-agressions» envers les étudiants ou entre eux. Un exemple donné est «L'Amérique est un melting-pot» qui envoie le message selon lequel ils devraient «s'assimiler à la culture dominante».

L'Europe est d'ores et déjà confrontée aux difficultés dues à la présence de populations inassimilées. À elle seule, l'expérience européenne montre qu'il n'existe pas de loi universelle qui garantisse l'intégration, même après quelques générations. Nous aussi devrons affronter les compromis nécessaires entre les bénéfices économiques à court terme et les coûts à long terme d'une vaste minorité inassimilée. Bien identifier ces compromis est le premier pas vers une politique migratoire plus raisonnable. Nous avons besoin aussi de principes généraux qui combinent bon sens et compassion.

Nous devons, avant tout, réduire l'immigration illégale. Elle a eu un effet corrosif en paralysant la discussion d'une réforme de l'immigration dans tous ses aspects. Un mur le long de la frontière mexicaine peut envoyer le message selon lequel nous prenons la chose au sérieux mais beaucoup de migrants sans papiers sont entrés légalement dans le pays et sont restés après la date d'expiration de leur visa. Un système électronique national (comme E-Verify) qui oblige les employeurs à vérifier la légalité du séjour lors de l'embauche, assorti d'amendes et de sanctions pénales pour les entreprises qui enfreignent la loi, pourrait contribuer à endiguer les flux.

Mais que faire des 11 millions ou plus d'immigrants sans papiers qui sont déjà là ? Une grande majorité a mené une vie paisible et s'est enracinée dans nos communautés. Les expulser maintenant ne correspondrait guère à l'Amérique bienveillante telle que beaucoup d'entre nous se la représentent.
Peut-être le temps d'une indifférence bienveillante est-il venu. Beaucoup finiront par réunir les conditions leur permettant d'obtenir un visa parce qu'ils auront épousé un citoyen américain ou auront des enfants nés ici. Plutôt que de se battre sur une politique de régularisation générale impossible, peut-être pourrions-nous accélérer la délivrance de visas à ces personnes.

Nous devons aussi décider du nombre d'immigrants que nous souhaitons admettre. Les économistes ne sont pas très bavards sur leur ignorance à cet égard mais, en vérité, nous n'en savons rien. Notre pays a accueilli environ un million d'immigrants par les voies légales chaque année au cours des deux dernières décennies. Le climat politique actuel indique que beaucoup d'Américains considèrent que c'est trop. L'histoire montre que, quand les électeurs en ont marre de l'immigration, les décideurs n'hésitent pas à stopper toute immigration. Dans les années 1990, la commission présidée par Barbara Jordan avait recommandé un objectif annuel autour de 550 000. Une telle réduction serait certes importante mais sans doute préférable à l'alternative d'une fermeture complète qui pourrait émerger du climat politique actuel.

Enfin, nous devons choisir entre des immigrants hautement qualifiés et ceux qui le sont moins. Les premiers paient plus d'impôts et recourent moins aux services sociaux. Ils ont aussi le potentiel pour contribuer à repousser les frontières du savoir. Leur venue nous est plus bénéfique. Mais donner leur chance aux pauvres gens, c'est aussi ce qui rend notre pays exceptionnel.

Quelle que soit cette répartition, les employeurs ne devraient pas s'en laver les mains en empochant tous les bénéfices et les travailleurs ne pas être ceux qui subissent toutes les pertes. Nous devons veiller à une répartition équitable des gains et des pertes au sein de la population américaine.

Quelle que soit notre position dans le clivage idéologique actuel, le Président Trump a déjà répondu à la question fondamentale qui devrait permettre d'élaborer une politique plus rationnelle. Dans son discours lors de la Convention nationale des Républicains, il a indiqué ce qui allait guider ses choix: «nous serons bienveillants et compatissants à l'égard de tout le monde, mais ma compassion ira d'abord à nos citoyens en difficulté.» Et il ajouta: «nous allons avoir un système migratoire qui marche, mais qui marche pour le peuple américain.»

Dans la communauté scientifique, nombre de mes collègues - beaucoup aussi de ceux qui font l'opinion dans les médias - sont révulsés lorsqu'ils entendent dire que l'immigration devrait servir les intérêts des Américains. Ils réagissent en traitant de raciste et de xénophobe pareille manière de penser et en marginalisant ceux qui y adhèrent.

Mais ces accusations de racisme traduisent les efforts qu'ils déploient pour éviter de discuter des compromis qui s'imposent. Le débat à venir serait beaucoup plus honnête et politiquement transparent si l'on demandait simplement à ceux qui ne sont pas d'accord avec «l'Amérique d'abord» de répondre à la question : pour qui est-ce que vous roulez ?

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L'immigration et l'islam crispent de plus en plus les Français (03.07.2017)
Par Esther Paolini Mis à jour le 03/07/2017 à 21:44 Publié le 03/07/2017 à 17:53

VIDÉO - D'après une nouvelle étude, 65% des Français estiment qu'il y a trop d'étrangers en France. Ils sont 60% à trouver que la religion musulmane est incompatible avec les valeurs de la société française.

Sujets phares de la campagne présidentielle, l'immigration et l'islam fracturent les Français. D'après l'enquête annuelle d'Ipsos en partenariat avec la fondation Jean-Jaurès et Le Monde publiée ce lundi, cette fracture s'élargit encore davantage en 2017.
Plus de la moitié des Français estiment ne plus se sentir chez eux

Comme en 2016, 65% des sondés considèrent qu'«il y a trop d'étrangers en France». Cet avis est partagé par 77% des ouvriers interrogés, 66% des employés, 57% des professions intermédiaires et 46% des cadres. Sans surprise, 95% des partisans du Front national ont ce sentiment. Chez Les Républicains (LR), ils sont en nette augmentation: 83% contre 76% en 2016. 30% des sympathisants de La France Insoumise (LFI) sont de cet avis, 46% chez ceux du Parti socialiste (PS), égaux à ceux de La République en marche (LREM).

Si 54% des sondés reconnaissent que l'intégration en France est difficile pour un immigré, 61% estiment que «d'une manière générale, ils ne font pas d'efforts pour s'intégrer en France». Signe d'une crispation de plus en plus forte, 60% affirment ne plus se sentir «chez soi comme avant».


40% des Français interrogés estiment que la pratique de l'islam est compatible avec les valeurs de la société française.
Ipsos - Le Monde

Autre thématique étudiée par l'institut de sondage, le regard que portent les Français sur la religion musulmane est lui aussi de plus en plus sévère. Quatre Français sur dix (40%) affirment que la pratique de l'islam est compatible avec les valeurs de la société française. Un nombre en baisse depuis les attentats de 2015, où ils étaient 47%. À un niveau presque identique depuis 2014, 74% des sondés affirment que l'islam souhaite «imposer son mode de fonctionnement aux autres». Un avis partagé par 94% des sympathisants FN, et 85% des soutiens LR. Plus surprenant, ce sentiment est également ressenti par 54% des électeurs socialistes et 53% de partisans LFI.


85% des sondés ont le sentiment que l'intégrisme religieux est un «problème de plus en plus préoccupant». Le malaise qu'il soulève est toujours plus prégnant, avec deux points de plus par rapport à 2016. Concernant l'islam radical, 46% des Français interrogés estiment que «même s'il ne s'agit pas de son message principal, l'islam porte malgré tout en lui des germes de violence et d'intolérance». Un chiffre en augmentation de cinq points par rapport à l'année dernière et qui témoigne d'une société française de plus en plus fracturée.

Trois autres chiffres à retenir de cette étude
- 71% des Français interrogés estiment que les notions de droite et de gauche sont dépassées. C'est le cas de 86% des sympathisants LREM, 76% des électeurs frontistes, 66% des socialistes, 58% des soutiens des Républicains et 50% des LFI.

- Les Français sont moins sévères envers les chômeurs qu'en 2016: 55% des sondés estiment qu'ils pourraient trouver du travail s'ils le voulaient vraiment, contre 57% l'année précédente. Dans cette même idée, le sentiment que la société évolue vers trop d'assistanat est en baisse de 8 points: ils étaient 70% à partager cet avis en 2016 et ne sont plus que 62% en 2017.

- 64% des personnes consultées affirment qu'«en France, c'était mieux avant.» Un chiffre qui indique que les Français idéalisent un peu moins le passé qu'en 2016, où ils étaient 70% dans cette catégorie.

Echantillon: 1000 personnes constituant un échantillon national représentatif de la population 
française âgée de 18 ans et plus. Sondage effectué du 21 au 27 juin 2017, par Internet. Méthode des quotas (sexe, âge, profession, région et catégorie d'agglomération).

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Avramopoulos : «La situation migratoire telle qu'elle est maintenant n'est plus soutenable» (03.07.2017)

Par Jean-Marc Leclerc , Edouard de Mareschal Mis à jour le 03/07/2017 à 19:36 Publié le 03/07/2017 à 18:32

INTERVIEW - En exclusivité pour Le Figaro, Dimitris Avramopoulos, commissaire européen en charge des migrations et des affaires intérieures, livre son analyse de la crise migratoire en Méditerranée.
La pression migratoire en Italie fait réagir Bruxelles. Commissaire européen en charge des migrations et des affaires intérieures, Dimitris Avramopoulos, ancien maire d'Athènes et ex-ministre de la Défense en Grèce, a participé, dimanche dernier, à une réunion de crise des ministres de l'Intérieur italien, français et allemand à Paris.
LE FIGARO.- L'Italie menace de fermer ses ports face à l'afflux de migrants. Que faites-vous?

Dimitris AVRAMOPOULOS.- Aujourd'hui, l'Italie se trouve dans une situation délicate et nous allons l'aider. Nous le faisons déjà politiquement, financièrement, matériellement. ...

Nice: un policier qui faisait payer des migrants pour passer la frontière en prison (03.07.2017)
Par Le Figaro.fr avec AFPMis à jour le 03/07/2017 à 19:51 Publié le 03/07/2017 à 19:46

Un policier de la Direction départementale de la sécurité publique des Alpes-Maritimes a été condamné, aujourd'hui, à 18 mois de prison ferme pour avoir fait payer des migrants pour leur faire passer la frontière franco-italienne.

Interpellé par des CRS le 19 juin vers 23 heures 30, Nicolas Kostic, 39 ans, a été jugé en comparution immédiate. Deux ans de prison ferme et une interdiction définitive d'exercer tout métier dans la fonction publique avaient été requis contre lui.

Reconnaissant une "grosse erreur" et présentant ses excuses lors de l'audience devant le tribunal correctionnel de Nice, il a été tancé par la présidente du tribunal Laurie Duca : "Ce n'est pas une grave erreur, c'est une infraction pénale grave, qui a duré sur deux mois et demi", a lancé la magistrate.

Ce sous-brigadier en poste à Nice depuis près de 20 ans était au volant de sa 106 lorsqu'il a été interpellé avec un Gambien et trois Sénégalais par des CRS au péage de La Turbie, près de Nice. Il aurait effectué au total 7 à 10 passages, avec à chaque fois 3 ou 4 migrants dans son véhicule. Les faits auraient rapporté quelque 3.000 euros au policier, qui a évoqué des difficultés financières pour se justifier.

Il encourait jusqu'à cinq ans de prison pour aide à l'entrée, à la circulation et au séjour d'étrangers en situation irrégulière.

La région de Vintimille et Menton voient transiter depuis 2014 des milliers de migrants débarqués en Italie et cherchant à gagner le nord de l'Europe. Les contrôles côté français n'ont cessé de se durcir pour renvoyer en Italie les migrants qui passent ou tentent de passer malgré les dangers (plus d'un mort par mois depuis septembre).

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Un passeur nigérian arrêté avec 79.000 euros dans le ventre (03.07.2017)
Par Le Figaro.fr avec AFPMis à jour le 03/07/2017 à 18:19 Publié le 03/07/2017 à 18:16

Un Nigérian a été arrêté samedi à Strasbourg avec 79.000 euros dans ses intestins et 13.000 francs suisses cachés dans ses vêtements et chaussettes, a-t-on appris aujourd'hui auprès des douanes, confirmant une information des Dernières Nouvelles d'Alsace.

Interpellé fortuitement alors qu'il circulait dans un bus de la ville à proximité de la gare routière, l'homme a déclaré aux agents des douanes qu'il résidait en Espagne et gagnait sa vie comme plongeur dans un restaurant aux Baléares. Il a ensuite livré d'autres explications aux douaniers sur la provenance de l'argent.

Le chien renifleur a toutefois marqué l'odeur de cannabis sur les billets de banque qu'il cachait sur lui. Remis à la police judiciaire, l'homme a subi une radiographie qui a montré la présence de neuf préservatifs bourrés de billets de banque. Une fois disponibles, les préservatifs ont révélé leur contenu: des billets de 200 et 500 euros pour un montant total de 79.000 euros.


L'homme, poursuivi pour blanchiment d'argent provenant de trafic de stupéfiants et fausse déclaration douanière, a été écroué.

Tensions accrues en France sur les dispositifs de l'asile (02/07/2017)

Par Jean-Marc Leclerc Mis à jour le 02/07/2017 à 19:51 Publié le 02/07/2017 à 19:17

Centre d'accueil des migrants, porte de La Chapelle à Paris, le 20 Avril 2017.

INFOGRAPHIE - Alors que l'Italie menace de fermer ses ports après la récente arrivée en masse de migrants, la France aura bientôt épuisé son droit à bloquer ses frontières en vertu d'une dérogation au principe de libre circulation des accords de Schengen.

La réforme à venir du droit d'asile en France menacée par ce qui se passe sur les rives de la Méditerranée? En trois jours, entre le dimanche 25 et le mardi 27  juin, 12.000 migrants ont été secourus au large de la Libye et amenés par bateau en Italie. L'afflux est tel que les Italiens, pourtant généreux, ont menacé la Commission européenne de bloquer l'entrée de leurs ports. En aval, à la frontière entre la France et l'Italie, les tentatives de passage se multiplient. Depuis le 1er janvier, la préfecture des Alpes-Maritimes a déjà arrêté plus de 22.000 illégaux amenés par des passeurs. Or, la police ne les intercepte pas tous.


Un haut fonctionnaire au ministère de l'Intérieur le confie: «L'Italie ...

Face à l'afflux de migrants, l'Italie menace de fermer ses ports (02/07/2017)
Par Jean-Jacques Mevel Mis à jour le 03/07/2017 à 10:37 Publié le 02/07/2017 à 17:02
http://www.lefigaro.fr/international/2017/07/02/01003-20170702ARTFIG00108-migrants-l-italie-menace-de-fermer-ses-ports.php

VIDÉO - Rome réclame l'aide urgente de ses voisins européens et les appelle à ouvrir leurs ports aux bateaux secourant les migrants. Les ministres de l'Intérieur français, allemand et italien se sont réunis dimanche soir à Paris pour discuter d'une «approche coordonnée».

L'Italie a vu déferler une vague de 10.000 migrants africains en 48 heures la semaine dernière et elle en a assez d'attendre un partage du fardeau. La France, l'Espagne et aussi l'Allemagne vont devoir calmer sa colère après un vrai coup de semonce: Rome pourrait interdire les côtes italiennes à une partie des irréguliers, obligeant les voisins méditerranéens à les accueillir directement pour la première fois.

Rome pourrait interdire les côtes italiennes à une partie des irréguliers, obligeant les voisins méditerranéens à les accueillir directement pour la première fois

La menace, formulée en coulisse mais pas confirmée par le gouvernement Gentiloni, suffit à déclencher un branle-bas diplomatique. Il débute dimanche à Paris, avec un rendez-vous d'urgence des trois ministres de l'Intérieur français, allemand et italien. Jeudi, les mêmes tenteront une fois encore de trouver avec leurs 25  collègues de l'UE une issue au dilemme qui hante la crise migratoire: comment aider les pays de première ligne, comme l'Italie et la Grèce, sans les soulager d'au moins une partie des irréguliers? La discussion se prolongera sans doute au sommet du G20, vendredi à Hambourg.

Les Africains débarqués au sud de l'Italie sont avant tout des migrants «économiques». Ils sont voués à l'expulsion à terme, à la différence des bénéficiaires du droit d'asile comme les réfugiés de guerre syriens. Mais ni Marseille ni Barcelone ne seraient enthousiastes à les recevoir même provisoirement, comme le font aujourd'hui les ports de Sicile et de Calabre. D'autant que les chiffres explosent: l'Italie en a déjà accueilli plus de 80.000 cette année, un tiers de plus qu'au premier semestre 2016.

Marseille sollicitée?

La majorité des nouveaux arrivants sont recueillis en mer, non loin des côtes libyennes, par les bâtiments militaires et civils de deux opérations de sauvetage de l'UE, «Sophia» et «Triton». Le mandat est clair et Rome ne le conteste pas: ces migrants continueront d'être débarqués sur le sol italien. Le cas des bateaux affrétés par les ONG françaises, espagnoles ou allemandes est plus ambigu. De plus en plus nombreux, ils peuvent recueillir jusqu'à la moitié des irréguliers. Ils sont aussi plus difficiles à contrôler. La diplomatie italienne soutient que le pays de pavillon devrait être le pays de débarquement des migrants. Comprendre: la France, l'Espagne voire la République fédérale…

«On ne peut pas prendre toute la misère du monde, mais chacun doit prendre sa part. C'est bien de cela qu'il s'agit»
Emmanuel Macron, la semaine dernière à Berlin

Le sujet sera discuté cette semaine par Paolo Gentiloni et Jean-Claude Juncker, le patron de la Commission. À ses yeux, l'Italie et la Grèce «ne peuvent plus être laissées seules en première ligne». Bruxelles légitime l'inquiétude de l'Italie, mobilise de nouveaux financements et se prépare, le cas échéant, à modifier les règles de débarquement pour les ONG. La France et l'Espagne font la moue. Le président Macron, pourtant, fait une ouverture: «On ne peut pas prendre toute la misère du monde, mais chacun doit prendre sa part. C'est bien de cela qu'il s'agit», disait-il la semaine dernière à Berlin, empruntant une formule chère à Michel Rocard.

Pression politique

En cas d'échec, il y a peu de risques que l'Italie interdise finalement l'entrée des pavillons étrangers dans ses ports, veut croire Bruxelles. Rome force l'admiration pour la tâche accomplie depuis trois ans, avec l'accueil de 500.000  migrants et réfugiés. Un geste de mauvaise humeur pourrait tout gâcher, déchirer profondément l'UE et infliger un spectacle encore plus désolant en Méditerranée.

Dans la Botte pourtant, la pression politique n'est pas près de se relâcher, avec en vue des élections générales au plus tard au printemps 2018. Le Parti démocratique de Matteo Renzi, au pouvoir, se sent chaque jour plus vulnérable sur le dossier brûlant de l'immigration. Silvio Berlusconi et l'inclassable Beppe Grillo multiplient les attaques. Alors que les offensives électorales du populisme et de l'extrême droite viennent de se briser en Autriche, aux Pays-Bas et en France, l'Italie craint au contraire d'être deux fois perdante. Elle attend un geste politique de ses voisins. «Macron, au secours!

Les populistes reviennent…», titrait il y a quelques jours La Stampa, le grand quotidien du Nord.

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L’Italie dénonce à nouveau « l’énorme pression » migratoire à laquelle elle est confrontée (02/07/2017)
Une réunion informelle des ministres de l’intérieur français, allemand et italien a lieu dimanche pour aborder la question.

Le Monde.fr avec AFP | 02.07.2017 à 13h00 • Mis à jour le 02.07.2017 à 13h52

Des migrants secourus au large de la Sicile.
Des migrants secourus au large de la Sicile.

Le ministre de l’intérieur italien Marco Minniti appelle une nouvelle fois, dimanche 2 juillet, ses partenaires européens à ouvrir leurs ports aux bateaux secourant les migrants pour alléger la pression sur Rome, alors que la Méditerranée centrale est redevenue la principale route migratoire vers l’Europe.

Dans un entretien accordé au quotidien Il Messaggero, publié quelques heures avant une réunion informelle des ministres de l’intérieur français, allemand et italien, consacrée à cette question, ce dernier dénonce « l’énorme pression » à laquelle son pays fait face.

Les bateaux qui viennent au secours des migrants « battent pavillon de différents pays européens », souligne le ministre, expliquant que des bateaux d’ONG, de l’opération navale européenne antipasseurs « Sophia » et de l’agence européenne des frontières Frontex sont impliqués, aux côtés des gardes-côtes italiens. « Si les seuls ports vers lesquels les réfugiés sont acheminés sont les ports italiens, cela ne marche pas. C’est le cœur de la question. »

« Je suis un europhile et je serais fier si même un seul bateau, au lieu d’arriver en Italie, allait dans un autre port. Cela ne résoudrait pas le problème de l’Italie, mais ce serait un signal extraordinaire » montrant que l’Europe veut aider l’Italie, plaide encore le ministre.


Menace de bloquer l’entrée des ports
Avec 75 000 personnes sauvées depuis le début de l’année, soit 15 % de plus que l’an passé à la même période, l’Italie risque, en 2017, de voir arriver plus de 200 000 personnes sur ses côtes.
Plus de douze mille migrants ont été secourus entre dimanche et mardi au large de la Libye, dont cinq mille pour la seule journée de lundi. Face à cet afflux, et alors que les structures d’accueil du pays sont saturées, le gouvernement italien a haussé le ton mercredi et a menacé de bloquer l’entrée de ses ports.

Jeudi, la Commission européenne a appelé l’Italie au calme. Son président Jean-Claude Juncker a rappelé que quelque 10,2 milliards d’euros ont été alloués à la gestion de la crise des réfugiés en 2016 et 2017. Que 300 gardes-côtes ont été déployés en Italie et 800 en Grèce. Il s’est dit, cependant, prêt à examiner comment « aller plus loin ».

Les préoccupations de Rome devraient faire l’objet d’une discussion approfondie entre les Vingt-Sept lors d’une réunion des ministres de l’intérieur prévue le 6 juillet à Tallinn, en Estonie.


Une majorité d'Européens se disent contre l'immigration provenant de pays musulmans (11.02.2017)
Par Alexis Feertchak Mis à jour le 08/03/2017 à 17:09 Publié le 11/02/2017 à 12:48

Selon un sondage du think tank britannique Chatham House, 55% des Européens souhaiteraient suspendre l'entrée des immigrés venant des pays musulmans. Cette proportion s'élèverait à 61% chez les Français.

Avant que Donald Trump ne prenne son décret anti-immigration, dont la suspension a été confirmée par la Cour d'appel de San Francisco, le Royal Institute of International Affairs, think tank britannique fondé en 1920, plus connu sous le nom de Chatham House, a interrogé 10.000 Européens de dix États différents sur l'immigration provenant de pays musulmans.

Le sondage révèle que les Européens souhaiteraient suspendre l'immigration en provenance des pays de confession musulmane. Les Espagnols (41%) et les Britanniques (47%) seraient les seuls à ne pas franchir le seuil de la majorité. Avec 61%, la France arriverait après la Pologne (71%), l'Autriche (65%), la Belgique (64%) et la Hongrie (64%), mais devant l'Allemagne (53%).

Les personnes interrogées devaient répondre d'accord ou pas d'accord à cette formulation: «Toute nouvelle migration de pays principalement musulmans doit être arrêtée» («All further migration from mainly Muslim countries should be stopped», en anglais dans le texte).

Une opposition partagée par l'électorat de Donald Trump et les Européens

Comparant ces résultats avec le contexte outre-atlantique, les chercheurs Matthew Goodwin, Thomas Raines et David Cutts précisent dans leur rapport pour le Chatham House que «l'opposition à davantage d'immigration venant de pays majoritairement musulmans n'est en aucun cas confinée à l'électorat américain de Donald Trump, mais est largement partagée en Europe».


Le sondage de Chatham House montre également une différence notable en fonction de l'âge, de l'éducation et du lieu d'habitation. Ainsi, quand les 60 ans et plus sont 63% à accepter l'idée d'une telle interdiction de l'immigration venant des pays musulmans, les 18-29 ans ne sont que 44% à suivre cette idée.

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