La surveillance en dents de scie d’Adam Djaziri, auteur de l’attentat manqué des Champs-Elysées (01/07/2017)
Voir aussi : Attentats en France.
La surveillance en dents de scie d’Adam Djaziri, auteur de
l’attentat manqué des Champs-Elysées (01/07/2017)
Pendant dix-huit mois, la DGSI a suivi une stratégie
hésitante vis-à-vis du terroriste fiché « S » et pourtant autorisé à détenir
des armes.
LE MONDE | 01.07.2017 à 09h12 • Mis à jour le 02.07.2017 à
06h50 | Par Soren Seelow et Julia Pascual
Sur les Champs-Elysées, le 19 juin.
Quelques heures après l’attentat manqué des Champs-Elysées,
qui n’a pas fait d’autre victime que son auteur mort dans l’incendie de son
véhicule, le 19 juin, l’opinion et les responsables politiques découvraient,
stupéfaits, que celui-ci, fiché « S » pour son lien avec la mouvance islamiste,
possédait légalement des armes. Une stratégie assumée par la Direction générale
de la sécurité intérieure (DGSI), qui n’a pas manqué de soulever de nombreuses
questions, jusqu’au plus haut sommet de l’Etat.
Comment la DGSI en est-elle arrivée à laisser un de ses
objectifs posséder un permis de détention d’armes ? Le Monde a eu accès à
plusieurs documents qui illustrent la stratégie hésitante du renseignement intérieur
durant les dix-huit mois du suivi d’Adam Djaziri, entre surveillance discrète
et mesures administratives restées sans suite. Ils soulignent également que la
DGSI a refusé à plusieurs reprises de partager ses informations avec d’autres
services de l’Etat.
Novembre 2015 : une demande d’assignation à résidence
Nous sommes au lendemain des attentats du 13 novembre 2015.
L’état d’urgence a été déclaré en France. En quelques semaines, plusieurs
centaines de personnes sont assignées à résidence, et plusieurs milliers de
perquisitions administratives diligentées.
Fiché « S » depuis le 1er septembre par la DGSI, Adam
Djaziri fait partie des profils qui remontent dans le flot des objectifs.
Plusieurs éléments ont suscité l’intérêt du service : il a été contrôlé à la
frontière gréco-turque en février 2015, navigue dans un environnement salafiste
et fait l’objet depuis septembre 2014 d’une fiche de recherche Interpol à la
demande de la Tunisie, où il a été contrôlé en présence d’individus armés et
radicalisés.
Dès le 22 novembre 2015, la DGSI adresse une demande
d’assignation à résidence le concernant au ministère de l’intérieur. Mais la
Direction des libertés publiques et des affaires juridiques (DLPAJ),...
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