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Visée par l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis, Al-Jazira ne baisse pas le ton (04.07.2017)
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Visée par l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis, Al-Jazira ne baisse pas le ton (04.07.2017)
L'ONU juge «inacceptable» la demande de fermeture d'Al Jazeera (30.06.2017)
Voir aussi :
Qatar
Le scandale Fifa-Qatar-coupe du monde 2022
Qatar, les secrets du coffre-fort (enquête, 2014)
Voir aussi :
Qatar
Le scandale Fifa-Qatar-coupe du monde 2022
Qatar, les secrets du coffre-fort (enquête, 2014)
Visée par l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis,
Al-Jazira ne baisse pas le ton (04.07.2017)
La chaîne qatarie a diffusé, lundi 3 juillet, un sujet
incendiaire consacré à son voisin émirati. Née dans un Etat autoritaire, elle a
fait de la défense du pluralisme son credo.
LE MONDE | 04.07.2017 à 14h54 | Par Madjid Zerrouky
Feu sur les Emirats ! A quelques heures de l’expiration de
l’ultimatum adressé par l’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, l’Egypte et
plusieurs de leurs alliés pour que le Qatar se plie à leurs demandes, la chaîne
de télévision Al-Jazira, financée par le Qatar et dont le front anti-Doha
réclame la fermeture, ne donne pas l’impression de baisser pavillon.
La chaîne qatarie – dans sa version en langue arabe – a diffusé, lundi 3 juillet, un sujet incendiaire de quatre minutes consacré à son voisin émirati. Ironiquement intitulé « Derrière les tours de la terre du bonheur [les Emirats comptent une ministre du bonheur], des tragédies humaines », il dénonçait pêle-mêle des violations massives des droits de l’homme, parfois commises par des membres de la famille régnante, la traque des opposants, la traite des êtres humains ou la corruption qui y sévirait…
Lire notre enquête : Crise dans le Golfe, pourquoi l’émir du Qatar reste inflexible
Une réponse, sans aucun doute aux accusations du voisin
émirati. « Les dirigeants du Qatar ont volontairement soutenu de dangereux
extrémistes du Hamas, d’Al-Qaida, des Frères musulmans et bon nombre d’autres
organisations terroristes. Les médias du Qatar ont amplifié les voix de ces
terroristes, leur permettant de semer les graines de la haine et de la
division, et d’encourager la violence et l’instabilité dans la région », avait
affirmé, le 16 juin, le ministre des affaires étrangères émirati, Cheikh
Abdallah Ben Zayed, dans une tribune au Monde.
Lire la tribune
: « Le Qatar a volontairement soutenu des organisations terroristes »
Ce n’est pas le moindre de ses paradoxes : née dans un Etat
autoritaire, la chaîne Al-Jazira a fait de la défense du pluralisme son credo.
Elle s’est même décrite comme un « îlot de liberté dans une mer d’injustices ».
Caisse de résonance de la diplomatie qatarie, elle se présente aussi comme un
modèle d’indépendance. L’Arabie saoudite et ses alliés l’accusent d’interférer
dans les affaires en ouvrant ses ondes à leurs opposants, en particulier
islamistes. Al-Jazira a poussé en avant les Frères musulmans, parrainés par
Doha, en Tunisie, en Egypte ou en Libye durant et immédiatement après les «
printemps arabes ».
« Tentative de faire taire la liberté d’expression »
Face à l’offensive politique en cours, la chaîne multiplie
ces derniers jours les sujets polémiques et s’offre même quelques provocations,
comme une parodie de journal télévisé diffusée fin juin. Un clin d’œil à la
presse « aux ordres » de ses détracteurs : « Que la paix soit sur le leader du
pays adoré… »
Moins véhémente, la chaîne en langue anglaise se positionne
surtout sur le terrain de la défense de la liberté d’expression en dénonçant «
ceux qui demandent la fermeture de la chaîne et le droit des gens à
l’information ». « Nous aussi avons des demandes : faire notre travail sans
intimidations ni menaces et que la diversité des opinions soit célébrée et non
crainte », affirment ses reporters et journalistes vedettes dans un clip. «
Tout appel à la fermeture d’Al-Jazira n’est qu’une tentative de faire taire la
liberté d’expression dans la région », martèle depuis le début de la crise le
canal anglophone.
« C’est comme si l’Allemagne demandait au Royaume-Uni de
fermer la BBC. C’est absurde », avait affirmé le 23 juin, le directeur des
programmes d’Al-Jazira English, Giles Trendle, en réaction aux exigences
saoudo-émiraties. « Certains régimes dans la région n’apprécient pas la
diversité d’opinions », ajoutait-il, en assurant que la chaîne d’information «
poursuivrait sa mission ».
Reste à savoir si la chaîne d’information et son modèle
iconoclaste mêlant islamisme et libéralisme résisteront à cette attaque sans
précédent dans un contexte où elle a déjà beaucoup perdu de son audience,
contrecoup de l’échec des révolutions arabes dont elle a été le porte-voix :
suppression de 1 200 emplois en 2016, fermeture d’Al-Jazira America,
concurrence des médias nationaux ou privés dans le monde arabe, fermeture de
ses bureaux et interdictions d’émettre, notamment en Egypte.
Lire notre entretien sur la crise entre Qatar et Arabie
saoudite : « Riyad ne veut pas laisser
ses vassaux s’émanciper »
Les ministres des affaires étrangères saoudien, émirati,
égyptien et bahreïni doivent se réunir au Caire – « en terre étrangère », hors
du Golfe donc, commente la chaîne qatarie – mercredi 5 juillet pour décider
s’ils lèvent ou non leurs sanctions contre Doha. Le Qatar a fait parvenir lundi
sa réponse, dont la teneur n’est pas encore connue.
En savoir plus sur
http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2017/07/04/visee-par-l-arabie-saoudite-et-les-emirats-arabes-unis-al-jazira-ne-baisse-pas-le-ton_5155400_3218.html
L'ONU juge «inacceptable» la demande de fermeture d'Al Jazeera (30.06.2017)
Par Le Figaro.fr avec AFPMis à jour le 30/06/2017 à 13:07
Publié le 30/06/2017 à 12:59
L'ONU a jugé aujourd'hui «inacceptable» une fermeture de la
chaîne Al Jazeera du Qatar, l'une des exigences de l'Arabie saoudite et de ses
alliés qui ont accordé au Qatar un ultimatum expirant le 4 juillet.
"Que vous les regardiez ou pas, que vous les aimiez ou
pas, que vous soyez d'accord ou pas avec leurs points de vue éditoriaux, les
chaînes Al Jazeera en arabe et anglais sont légitimes et ont des millions de
téléspectateurs", a souligné le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme,
Zeid Ra'ad Al Hussein, dans un communiqué.
"L'exigence d'une fermeture (...) est, à notre avis,
une attaque inacceptable du droit à la liberté d'expression et d'opinion",
a-t-il affirmé.
L'Arabie saoudite, Bahreïn, l'Egypte et les Emirats arabes
unis ont rompu le 5 juin leurs relations diplomatiques avec le Qatar,
l'accusant de soutenir le terrorisme et de se rapprocher de l'Iran chiite,
grand rival régional du royaume saoudien. Les tensions se sont accrues après la
remise à Doha d'une liste de 13 demandes établies par ces pays.
Le Haut-Commissaire de l'ONU juge que ce "conflit
alarmant a été porté à un niveau" supérieur après l'établissement par ces
pays d'exigences qui affectent "certaines libertés et droits
fondamentaux", dont la fermeture d'Al Jazeera.
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