Le Qatar, une menace à la «sécurité régionale» (07.07.2017)
Dangereuse escalade au Qatar (06.07.2017)
Crise du Golfe : l’ultimatum au Qatar arrive à expiration (02.07.2017)
Crise/Golfe: des employés bloqués en Arabie saoudite (28/06/2017)Crise du Golfe: Washington joue le médiateur (28.06.2017)
« Le Qatar a volontairement soutenu des organisations terroristes » (16.06.2017)
Voir aussi :
Malbrunot, Chesnot, Nos très chers émirs (2016)
Malbrunot, Chesnot, Qatar : les secrets du coffre-fort (2013)
Crise dans le Golfe : pourquoi l’émir du Qatar reste inflexible (16.06.2017)
Malbrunot, Chesnot, Nos très chers émirs (2016)
Le Qatar, une menace à la «sécurité régionale» (07.07.2017)
Par Le Figaro.fr avec AFPMis à jour le 07/07/2017 à 10:02
Publié le 07/07/2017 à 08:41
Le Qatar reste une menace pour "la sécurité
régionale", ont estimé aujourd'hui l'Arabie saoudite et ses alliés, dans
un communiqué, en stigmatisant le refus de Doha de répondre positivement à
leurs conditions pour mettre fin à la crise dans le Golfe.
» Lire aussi - Crise du Golfe : le Qatar ne veut rien lâcher
Le refus par le Qatar d'accepter les demandes de ses voisins
"reflète son intention de poursuivre sa politique, qui vise à déstabiliser
la sécurité régionale", précise le communiqué commun de l'Arabie saoudite,
du Bahrein, des Emirats arabes unis et de l'Egypte, communiqué publié par
l'agence de presse officielle saoudienne SPA.
Le 5 juin, ces quatre pays avaient annoncé la rupture de
leurs relations diplomatiques avec Doha, estimant que l'émirat gazier finance
les extrémistes islamistes et a des liens trop rapprochés avec l'Iran, grand
rival régional de l'Arabie saoudite. L'Arabie saoudite avait aussitôt fermé sa
frontière avec le Qatar, la seule frontière terrestre de l'émirat, et les
quatre alliés avaient suspendu tous les vols entre leurs pays et l'émirat.
Pour mettre fin à ce bras de fer, Ryad et ses voisins
avaient adressé au Qatar le 22 juin une liste de 13 demandes, réclamant entre
autres la fermeture d'une base militaire turque, la fermeture de la télévision
Al-Jazeera, qu'ils jugent trop agressive, et la réduction des relations entre
Doha et l'Iran.
Mais, mardi, le ministre qatari des Affaires étrangères a
qualifié les demandes de ses voisins d'"irréalistes et irrecevables",
au lendemain de la réponse officielle de l'émirat par courrier, via le Koweit.
Le lendemain, à l'issue d'une réunion au Caire, Ryad et ses alliés avaient
déploré cette "réponse négative" de Doha, sans faire plus de
commentaire.
Dans leur communiqué, vendredi, les quatre pays précisent
que leur offre de négociation du 22 juin avec Doha est désormais "nulle et
non avenue", le gouvernement du Qatar ayant "repoussé tous les
efforts diplomatiques pour résoudre cette crise".
LIRE AUSSI :
Dangereuse escalade au Qatar (06.07.2017)
Editorial. L’émirat gazier est menacé de nouvelles sanctions
par l’Arabie saoudite et ses alliés. Une crise alimentée par les prises de
position de Trump contre le Qatar.
LE MONDE | 06.07.2017 à 12h27 • Mis à jour le 06.07.2017 à
16h26
Le prince héritier d’Arabie saoudite et ministre de la
défense Mohammed Ben Salman, dit « MBS », accueille à Riyad le président Donald
Trump, le 20 mai 2017. EVAN VUCCI / AP
Editorial du « Monde » Dans une région qui n’avait nul
besoin d’un foyer de tensions supplémentaire, la crise entre le Qatar et
l’Arabie saoudite a franchi un nouveau palier, mercredi 5 juillet. Réunis au
Caire, les ministres des affaires étrangères d’Arabie saoudite, d’Egypte, de
Bahreïn et des Emirats arabes unis ont condamné l’attitude « négative » de
Doha, qui a rejeté leurs revendications et menacé l’émirat de nouvelles
sanctions.
La crise s’est ouverte il y a un mois, le 5 juin, par la
monarchie de Riyad qui, appuyée par les trois pays sus-cités, a rompu ses
relations diplomatiques avec le Qatar et coupé toutes les liaisons routières,
maritimes et aériennes, accusant le régime de Doha de soutenir le terrorisme.
La frontière de l’Arabie saoudite avec le Qatar, seule frontière terrestre du
petit émirat gazier, a été fermée. Le Qatar est donc soumis depuis à ce qu’il considère
comme un blocus, qu’il contourne partiellement avec l’aide de l’Iran et de la
Turquie.
Fermer Al-Jazira et la base militaire turque
L’Arabie saoudite et ses alliés ont posé à Doha un
ultimatum, accompagné d’une liste de treize revendications, dont la fermeture
de la télévision Al-Jazira, la fermeture de la base militaire turque et la
réduction des relations du Qatar avec l’Iran. Le rejet de ces demandes, ont
jugé les ministres au Caire, traduit « un manque de compréhension de la gravité
de la situation » de la part des dirigeants qataris.
Le ministre qatari des affaires étrangères, le cheikh
Mohammed Ben Abdulrahman Al-Thani, a affirmé, mercredi à Londres, que son pays
continuerait à appeler au dialogue. Il a attribué l’« agression » contre le
Qatar aux divergences politiques avec les quatre pays concernés sur les
réformes à entreprendre dans les régimes de la région, divergences apparues
depuis les soulèvements du « printemps arabe » de 2011 et le rôle
d’encouragement qu’y a joué Al-Jazira.
La crise est grave, car elle ajoute à l’instabilité du
Moyen-Orient, fracturant le Conseil de coopération du Golfe, unique
organisation politique et économique régionale, dont sont membres à la fois
Riyad et Doha. Le Koweït, également membre de ce Conseil, a tenté une
médiation, jusqu’ici infructueuse.
Ce regain de tensions s’inscrit dans le contexte de la
rivalité ancienne entre l’Iran et l’Arabie saoudite pour le leadership de la
région. Mais elle intervient aussi au moment où, à Riyad, le roi a modifié
l’ordre de succession pour accorder au désormais prince héritier Mohammed Ben
Salman, dit « MBS », des pouvoirs croissants.
Des divergences sur la stratégie
Enfin, circonstance aggravante, la confusion – c’est un
euphémisme – qui règne à Washington n’est pas étrangère à cette dangereuse
escalade. La mise en quarantaine du Qatar a été décidée après le passage du
président Trump en Arabie saoudite, où il avait clairement exprimé son
hostilité à l’Iran. « MBS » s’est-il senti pousser des ailes après cette visite
? C’est possible. Le problème est que le Qatar est aussi un allié des
Etats-Unis, qui y a installé son commandement militaire régional, le CentCom,
et une base de 10 000 hommes.
L’autre problème est que le chef de la diplomatie
américaine, Rex Tillerson, qui a dénoncé l’offensive contre le Qatar, n’est pas
tout à fait sur la même ligne que la Maison Blanche. Il se trouve que Donald
Trump et un représentant de l’Arabie saoudite – malheureusement pas le roi, ni
« MBS » – seront ensemble à Hambourg vendredi pour le G20. Il est urgent que le
président américain s’emploie à éteindre le brasier qu’il a involontairement
allumé.
En savoir plus sur
http://www.lemonde.fr/idees/article/2017/07/06/dangereuse-escalade-au-qatar_5156739_3232.html
Crise du Golfe : le Qatar rejette l’ultimatum de l’Arabie
saoudite et de ses alliés (05.07.2017)
Le royaume wahhabite, les Emirats arabes unis, Bahreïn et
l’Egypte avaient donné jusqu’à mercredi à Doha pour accepter treize conditions.
Le Monde.fr avec AFP | 05.07.2017 à 19h07 • Mis à jour le
06.07.2017 à 06h38
Les ministres des affaires étrangères du Bahreïn, de
l’Egypte, de l’Arabie saoudite et des Emirats arabes unis au Caire (Egypte), le
5 juin.
L’Arabie saoudite et ses alliés, engagés dans un bras de fer
avec le Qatar, ont déploré à l’issue d’une réunion, mercredi 5 juillet au
Caire, la « réponse négative » de Doha à leurs conditions pour mettre fin à la
crise et ont annoncé le maintien de leurs sanctions.
Le royaume wahhabite, les Emirats arabes unis, Bahreïn et
l’Egypte ont rompu, le 5 juin, avec ce petit émirat riche en gaz qu’ils
accusent de soutenir le terrorisme et d’entretenir des relations trop étroites
avec l’Iran, grand rival de Riyad au Moyen-Orient. Ils ont aussi imposé à Doha
des sanctions économiques, Riyad fermant sa seule frontière terrestre.
Pour mettre fin à cette crise, les quatre pays ont adressé
au Qatar une liste de treize demandes, lui réclamant, entre autres, la
fermeture d’une base militaire turque et celle de la télévision Al Jazeera, un
média qu’ils jugent trop agressif, ainsi que la réduction de l’intensité des
relations de Doha avec l’Iran.
Le Qatar, qui a rejeté les accusations de terrorisme, a
répondu officiellement à ces exigences lundi dans un message au Koweït, un pays
qui joue le rôle de médiateur.
Des demandes « inacceptables », selon Erdogan
A l’issue de leur réunion au Caire, les chefs des
diplomaties saoudienne, égyptienne, émiratie et bahreïnie ont exprimé dans un
communiqué « leur regret face à la réponse négative du Qatar, qui fait preuve
de négligence et de manque de sérieux (…) en ce qui concerne la révision de ses
politiques et de ses pratiques ».
Cela « reflète un manque de compréhension de la gravité de
la situation » de la part de Doha, a martelé le ministre égyptien des affaires
étrangères, Sameh Choukri, lors d’une conférence de presse. « Il n’est plus
possible de tolérer le rôle de saboteur que joue le Qatar » dans les conflits
régionaux, a-t-il ajouté. Il a dit que les quatre pays étaient convenus de «
tenir leur prochaine réunion à Manama », la capitale de Bahreïn, à une date non
précisée.
De son côté, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a
estimé, dans un entretien diffusé mercredi sur la chaîne France 24, que les
treize requêtes qui avaient été adressées au Qatar ne sont « en aucun cas
acceptables ». Il s’est toutefois dit prêt à fermer la base turque si le Qatar
le lui demandait.
En savoir plus sur
http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2017/07/05/crise-du-golfe-le-qatar-refuse-l-ultimatum-de-l-arabie-saoudite-et-ses-allies_5156335_3218.html
Ryad et ses alliés déplorent la "réponse négative"
du Qatar (05.07.2017)
Par Le Figaro.fr avec AFPMis à jour le 05/07/2017 à 18:58
Publié le 05/07/2017 à 18:46
Ryad et ses alliés, engagés dans un bras de fer avec le
Qatar, ont exprimé aujourd'hui leur "regret" après la "réponse
négative" adressée par Doha à leur liste de demandes pour mettre fin à la
crise.
L'Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, Bahreïn et
l'Egypte "expriment leur regret face à la réponse négative du Qatar, qui
fait preuve de négligence et de manque de sérieux (...) en ce qui concerne la
révision de ses politiques et de ses pratiques", a indiqué mercredi au
Caire le ministre égyptien des Affaires étrangères Sameh Choukri, lisant en
conférence de presse un communiqué commun à l'issue d'une réunion avec ses
homologues des trois autres pays.
Cela "reflète un manque de compréhension de la gravité
de la situation" de la part du Qatar, a martelé M. Choukri, qui a ajouté
que "les (quatre) ministres s'étaient mis d'accord pour suivre la
situation et tenir leur prochaine réunion à Manama", la capitale du
Bahreïn, à une date non précisée.
Ryad et ses alliés ont rompu le 5 juin leurs relations
diplomatiques avec le petit émirat riche en gaz, qu'ils accusent de soutenir
"le terrorisme" et d'entretenir des relations trop étroites avec
l'Iran, grand rival de l'Arabie saoudite au Moyen-Orient. Ils ont également
imposé à Doha des sanctions économiques, Ryad fermant sa frontière terrestre
avec le Qatar, la seule de l'émirat.
LIRE AUSSI :
Crise du Golfe : l’émir du Qatar reçu à Paris par Macron « à
la fin de l’été » (03.07.2017)
Le président français « a rappelé son attachement à
l’apaisement et à la désescalade » tout comme « l’importance de la lutte contre
le terrorisme et l’arrêt de tout financement, d’où qu’il vienne, de groupes
associés à des actions terroristes ».
Le Monde.fr avec AFP | 03.07.2017 à 22h27
Un panneau à l’effigie de l’émir du Qatar, Cheikh Tamim Ben
Hamad Al-Thani.
Bientôt l’esquisse d’une sortie de crise ? L’émir du Qatar,
Cheikh Tamim Ben Hamad Al-Thani est attendu à Paris « à la fin de l’été » pour
évoquer avec le président français Emmanuel Macron la crise du Golfe, a annoncé
lundi 3 juillet au soir la présidence française.
Poursuivant « ses échanges avec tous les acteurs » de cette
crise, Emmanuel Macron s’est à nouveau entretenu lundi avec l’émir, a-t-elle
fait savoir. « Au cours de cet échange téléphonique, l’émir a indiqué que
compte tenu de la situation, il prévoyait de venir en France à la fin de l’été
», a poursuivi l’Elysée, les deux dirigeants ayant « fait un point » de
situation.
Le président français « a rappelé son attachement à
l’apaisement et à la désescalade » tout comme « l’importance de la lutte contre
le terrorisme et l’arrêt de tout financement, d’où qu’il vienne, de groupes
associés à des actions terroristes ». Il a également « rappelé le rôle pivot de
la médiation koweïtienne et a indiqué que la France était prête à apporter son
aide », toujours selon l’Elysée.
Décision attendue mercredi
Emmanuel Macron a « également indiqué qu’il évoquerait la
situation dans la région du Golfe en marge du G20 » de Hambourg, vendredi et
samedi, et « lors de la venue du président américain [Donald Trump] à Paris,
les 13 et 14 juillet, pour célébrer la Fête nationale », a poursuivi la
présidence française.
Le Qatar a remis lundi au médiateur koweïtien sa réponse aux
demandes de ses voisins du Golfe et de l’Egypte le sommant de cesser son
soutien à des mouvements jugés « terroristes » et de prendre ses distances avec
l’Iran sous peine d’isolement durable.
En conséquence, l’Arabie saoudite, les Emirats, Bahreïn et
l’Egypte décideront mercredi du maintien ou de la levée des sanctions contre
Doha lors d’une réunion des chefs de leur diplomatie au Caire.
Le Qatar répond à ses adversaires (03.07.2017)
Par Le Figaro.frMis à jour le 03/07/2017 à 18:11 Publié le
03/07/2017 à 18:06
Le Qatar a remis aujourd'hui au médiateur koweïtien sa
réponse à une liste d'exigences de ses voisins du Golfe et de l'Egypte qui
l'accusent de soutenir le terrorisme et menacent de l'isoler durablement.
Les quatre pays arabes adversaires de Doha -Arabie saoudite,
Emirats, Bahreïn et Egypte- ont accepté de prolonger de 48 heures la date
butoir fixée à leur rival pour se plier à leurs 13 demandes, affirmant répondre
à une requête du Koweït qui tente de mettre fin à la crise sans précédent dans
le Golfe. Leur premier ultimatum se terminait dimanche à minuit.
Avant de remettre sa réponse au Koweït, Doha avait rejeté
implicitement la liste des demandes -fermeture de la télévision Al Jazeera et
d'une base militaire turque et réduction des relations avec l'Iran- en la
jugeant maximaliste et attentatoire à sa souveraineté.
Mercredi, les chefs de la diplomatie de ces quatre pays se
réuniront au Caire pour faire le point et décider de démarches ultérieures,
selon le Caire. Le contenu de la réponse du Qatar aux exigences de ses voisins
remise à l'émir du Koweït, cheikh Sabah al-Ahmad Al-Sabah, n'a pas été révélé.
LIRE AUSSI :
Le Qatar répond à ses adversaires
Par Le Figaro.frMis à jour le 03/07/2017 à 18:11 Publié le
03/07/2017 à 18:06
Le Qatar a remis aujourd'hui au médiateur koweïtien sa
réponse à une liste d'exigences de ses voisins du Golfe et de l'Egypte qui
l'accusent de soutenir le terrorisme et menacent de l'isoler durablement.
Les quatre pays arabes adversaires de Doha -Arabie saoudite,
Emirats, Bahreïn et Egypte- ont accepté de prolonger de 48 heures la date
butoir fixée à leur rival pour se plier à leurs 13 demandes, affirmant répondre
à une requête du Koweït qui tente de mettre fin à la crise sans précédent dans
le Golfe. Leur premier ultimatum se terminait dimanche à minuit.
Avant de remettre sa réponse au Koweït, Doha avait rejeté
implicitement la liste des demandes -fermeture de la télévision Al Jazeera et
d'une base militaire turque et réduction des relations avec l'Iran- en la
jugeant maximaliste et attentatoire à sa souveraineté.
Mercredi, les chefs de la diplomatie de ces quatre pays se
réuniront au Caire pour faire le point et décider de démarches ultérieures,
selon le Caire. Le contenu de la réponse du Qatar aux exigences de ses voisins
remise à l'émir du Koweït, cheikh Sabah al-Ahmad Al-Sabah, n'a pas été révélé.
LIRE AUSSI :
Crise du Golfe : l’ultimatum fixé au Qatar a été prolongé de
48 heures (03/07/2017)
L’Arabie saoudite et ses alliés ont décidé d’attendre un jour
de plus, car le Qatar a annoncé qu’il va remettre lundi sa réponse officielle à
leur liste de demandes.
Le Monde.fr avec AFP | 03.07.2017 à 03h15 • Mis à jour le
03.07.2017 à 09h41
A la demande du médiateur koweïtien, l’Arabie saoudite et
ses alliés ont annoncé, lundi 3 juillet avant l’aube, avoir décidé de prolonger
de quarante-huit heures l’ultimatum fixé au Qatar pour répondre à leur liste de
13 demandes.
Cette liste, exigeant notamment la fermeture de la
télévision Al-Jazira et d’une base militaire turque, ainsi que la réduction des
relations avec l’Iran, avait été soumise le 22 juin à Doha, qui devait donner
sa réponse dans les dix jours, donc en principe avant dimanche soir.
Selon un communiqué commun publié par l’agence officielle
saoudienne Spa, l’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, Bahreïn et l’Egypte
rallongent le délai initialement prévu, car les autorités de Doha ont annoncé
qu’elles allaient remettre lundi matin leur réponse officielle à cette liste
dans « une lettre écrite » de leur émir, le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, à
l’émir du Koweït, le cheikh Sabah Al-Ahmad Al-Sabah. Cette lettre sera remise
par le ministre qatari des affaires étrangères, Mohammed ben Abderrahmane
Al-Thani.
Un bras de fer
L’Arabie saoudite, Bahreïn et les Emirats arabes unis, trois
voisins du Qatar dans le Golfe, mais aussi l’Egypte ont rompu le 5 juin leurs
relations diplomatiques avec Doha, l’accusant de soutenir « le terrorisme » et
de se rapprocher de l’Iran, bête noire de Riyad. Le Qatar rejette ces
allégations en contestant la véracité des faits qui lui sont reprochés et en
mettant en avant le fait que nul n’a le droit de lui dicter sa politique
étrangère.
Le président américain Donald Trump, qui s’en est pris par
le passé au Qatar, a répété dimanche « l’importance de stopper le financement
du terrorisme », un objectif qu’il juge « primordial », et « de discréditer l’idéologie
extrémiste », lors d’entretiens téléphoniques séparés avec le roi d’Arabie
saoudite, le prince héritier d’Abou Dhabi et l’émir du Qatar, selon un
communiqué de la Maison Blanche.
Pour sa part, le ministre allemand des affaires étrangères
Sigmar Gabriel a appelé à un « dialogue sérieux » entre les acteurs de la
crise, au début d’une tournée qu’il entame lundi en Arabie saoudite, et qui le
conduira ensuite aux Emirats et au Qatar.
Dans leur bras de fer avec le Qatar, ses adversaires ont
placé la barre très haut pour ce pays, le sommant de réintégrer le consensus
régional sur des questions aussi sensibles que le soutien aux islamistes ou les
rapports avec l’Iran. Bien qu’appartenant au Conseil de coopération du Golfe,
ce petit pays a toujours fait cavalier seul en politique étrangère.
Crise entre Qatar et Arabie saoudite : « Riyad ne veut pas
laisser ses vassaux s’émanciper » (03/07/2017)
Le chercheur Alexandre Kazerouni analyse les racines de la
tension entre les deux pays, qui ont coupé toute relation entre eux début juin.
LE MONDE | 03.07.2017 à 11h07 • Mis à jour le 03.07.2017 à
11h44 | Propos recueillis par Benjamin Barthe (Beyrouth, correspondant)
http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2017/07/03/crise-entre-qatar-et-arabie-saoudite-riyad-ne-veut-pas-laisser-ses-vassaux-s-emanciper_5154766_3218.html
http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2017/07/03/crise-entre-qatar-et-arabie-saoudite-riyad-ne-veut-pas-laisser-ses-vassaux-s-emanciper_5154766_3218.html
Vue de Doha, en 2011 (photo d’illustration). SAURABH DAS/AP
Le politologue Alexandre Kazerouni, chercheur à l’Ecole
normale supérieure, est un spécialiste des monarchies du golfe Persique. Il a
récemment publié Le miroir des cheikhs. Musée et politique dans les principautés
du golfe Persique (PUF, 274 p., 29 euros), une étude consacrée à la stratégie
de rayonnement culturel de Doha et d’Abou Dhabi. Il analyse pour Le Monde les
ressorts de la crise qui oppose le Qatar à l’Arabie saoudite et aux Emirats
arabes unis.
Début juin, ces deux pays ont coupé toute relation
diplomatique et économique avec leur voisin, qu’ils accusent de complaisance à
l’égard de l’Iran et des mouvements « terroristes » au Proche-Orient. Pour
Alexandre Kazerouni, les origines de cette confrontation sont à rechercher dans
le refus de l’Arabie saoudite, après la première guerre du Golfe, en 1991, de
laisser les principautés du Golfe sortir de son orbite diplomatique et
culturelle.
Quelles sont les racines de la crise ?
Il faut remonter à l’invasion du Koweït par les troupes
irakiennes, en 1990. C’est le vrai tournant dans la région. Pour assurer leur
sécurité face à l’Iran révolutionnaire, les Etats de la côte – Koweït, Qatar,
Bahreïn, Emirats arabes unis – avaient accepté en 1981 d’intégrer le Conseil de
coopération du Golfe (CCG). Cela impliquait d’abandonner une part de leur
souveraineté. L’administration de cette union régionale allait être dominée par
l’Arabie saoudite. Et surtout durant les années 1980, le CCG a facilité la
diffusion du salafisme saoudien au sein de la jeunesse des principautés.
Comment ?
Par le biais des étudiants koweïtiens, qataris, bahreïniens
et émiriens partis étudier à Riyad. En échange de ces abandons de souveraineté,
les petites monarchies du Golfe devaient être protégées par l’Arabie Saoudite,
qui est alors le seul pays de la région à entretenir des relations étroites
avec les Etats-Unis. Mais tout d’un coup, en 1990, devant l’entrée des forces
de Saddam Hussein à Koweït, elles prennent conscience du fait que ce pacte ne
fonctionne pas.
Comment réagissent-elles ?
En exil, l’émir Al-Sabah du Koweït dépense beaucoup d’argent
en campagne de relations publiques. Il faut se rappeler l’affaire des
couveuses. Des prématurés koweïtiens avaient péri, disait-on, après avoir été
retirés de leurs couveuses par des soldats irakiens. L’histoire avait été
montée par une agence de relations publiques. Mais elle eut un grand
retentissement en Occident. Les souverains des principautés côtières
comprennent à cette occasion qu’il est urgent de diversifier leur clientèle.
Les marchands d’armes et les compagnies pétrolières ne suffisent plus. Il leur
faut intéresser à leur survie ceux qui façonnent l’opinion publique occidentale
: les artistes, les sportifs, les marchands d’art, le monde de l’université…
C’est l’origine de leur politique de rayonnement culturel ?
Exactement. L’idée d’ouvrir un grand musée à Doha [ce qui a
été fait en 2008, avec le Musée des arts islamiques] a germé dans l’esprit
d’Hamad Ben Khalifa Al-Thani, le futur émir du Qatar, en 1991, devant les
images du musée national du Koweït incendié par l’armée irakienne. Cette
politique va aider les petits souverains du Golfe à « désalafiser » leur
société et à recouvrer la part de souveraineté culturelle, qu’ils avaient
perdue dans les années 1980. C’est surtout vrai au Qatar. Etant le seul Etat de
la côte à majorité hanbalite [l’école de pensée la plus conservatrice de
l’islam sunnite], le Qatar est celui qui a le plus souffert de la salafisation
impulsée par Riyad.
Evidemment, l’Arabie saoudite n’a pas vu cela d’un bon œil…
Bien sûr, d’autant qu’Hamad a proposé aux Etats-Unis
d’installer une base militaire sur son territoire. Il en a eu l’idée en voyant
les hélicoptères américains décoller de Doha pendant la guerre du Golfe
[baptisée Al-Udeïd, cette base est entrée en activité au début des années 2000].
Les Saoudiens ont donc cherché à empêcher son arrivée puis
son maintien au pouvoir. Comme candidat à la succession de l’émir Khalifa, en
place depuis 1972, ils ont soutenu le prince Abdelaziz, et non Hamad, son
demi-frère, qui était pourtant prince héritier depuis 1976.
En 1992, il y a eu un accrochage à la frontière entre les
deux pays, au lieu-dit Al-Khaffous. Deux soldats qataris ont été tués. Hamad
s’est emparé du pouvoir en 1995, en renversant son père. Mais en 1996, le camp
pro-Khalifa a tenté, sans succès, un contre-coup d’Etat, avec le soutien de
l’Arabie Saoudite. C’est au Qatar que l’immixtion des Saoudiens dans les
affaires politiques de leurs voisins s’est fait le plus sentir.
Avec quel résultat ?
Cela a renforcé le cheikh Hamad dans sa détermination à se
rapprocher des Occidentaux. Mais pas seulement. Les relations relativement
bonnes du Qatar avec l’Iran procèdent en partie de cet antagonisme avec Riyad.
Pour desserrer l’étau culturel saoudien, le Qatar a de surcroît joué la carte
des Frères musulmans, allant jusqu’à tenter de les installer au pouvoir en
Egypte de 2011 à 2013.
Autrement dit, la crise du GCC ne date pas d’il y a un mois…
Commentaire : Frères musulmans aussi en pleine expansion en Tunisie, en France (Tariq Ramadan, UOIF, imam de Bordeaux), en Suisse (Hani Ramadan).
Le GCC est mourant depuis 1991. Il n’a fait que se fissurer
depuis cette date. Riyad ne veut pas laisser ses vassaux s’émanciper. Ce que
l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis tentent de faire, en profitant de
l’élection de Trump, c’est de revenir en arrière, de réécrire l’histoire.
Crise du Golfe : l’ultimatum au Qatar arrive à expiration (02.07.2017)
L’Arabie saoudite et ses alliés avaient adressé à Doha, à la
fin du mois de juin, une série de requêtes, dont la fermeture d’Al-Jazira et
d’une base militaire turque.
Le Monde.fr avec AFP et Reuters | 02.07.2017 à 05h43 • Mis à
jour le 02.07.2017 à 15h07
L’ultimatum de l’Arabie saoudite et de ses alliés arabes au
Qatar expire, ce dimanche 2 juillet, sans qu’aucun signe n’esquisse la
possibilité d’une sortie de crise. Doha a même jugé samedi que les treize
demandes formulées par ces pays pour mettre fin à l’isolement économique et
diplomatique à son encontre « empiètent » sur sa souveraineté.
Cette liste « est faite pour être rejetée », a ainsi déclaré
le ministre des affaires étrangères du Qatar Mohammed ben Abderrahmane Al-Thani
lors d’une conférence de presse à Rome.
L’Arabie saoudite, Bahreïn, l’Egypte et les Emirats arabes
unis ont rompu, le 5 juin, toutes relations avec Doha, l’accusant de soutenir
le terrorisme et de se rapprocher de l’Iran chiite, grand rival régional du
royaume saoudien. Le Qatar, qui a le soutien de la Turquie, rejette fermement
ces allégations.
Médiation du Koweït
Les tensions se sont accrues après la remise à Doha, à la
fin de juin, d’une liste de requêtes établies par ces pays à satisfaire dans un
délai de dix jours. Parmi ces demandes, figurent notamment la fermeture de la
chaîne Al-Jazira, la réduction des relations avec Téhéran, ainsi que la
fermeture d’une base militaire turque au Qatar.
« Tout le monde est conscient que ces demandes sont
destinées à empiéter sur la souveraineté de l’Etat du Qatar », a ajouté le chef
de la diplomatie de l’émirat après avoir rencontré son homologue italien
Angelino Alfano. Il a assuré que son gouvernement était disposé à « contribuer
à toute initiative destinée à restaurer le dialogue et abaisser les tensions ».
Le Koweït a entrepris une médiation pour désamorcer la
crise, tout comme les Etats-Unis qui tentent de jouer les bons offices. Le 27
juin, Washington avait ainsi mis en garde sur le fait que le pays aurait du mal
à satisfaire certaines requêtes et demandé à Riyad de réduire sa liste aux
demandes « raisonnables et recevables ».
Crise/Golfe: des employés bloqués en Arabie saoudite (28/06/2017)
Par Le Figaro.fr avec AFPMis à jour le 28/06/2017 à 19:50
Publié le 28/06/2017 à 19:42
Des travailleurs immigrés asiatiques et des agriculteurs
sont bloqués en Arabie saoudite après que leurs patrons qataris ont été chassés
du royaume ce mois-ci, a indiqué une ONG
du Qatar.
Originaires du Bangladesh, d'Inde, du Pakistan ou du Népal,
ces travailleurs se retrouvent désormais sans logement et à court d'argent, a
déclaré le président du Comité national des droits de l'Homme du Qatar.
"De nombreux migrants sont touchés par cette
décision", a souligné Ali Ben Smaikh Al-Marri. Un grand nombre des
personnes concernées sont des agriculteurs qui gèrent le bétail entre les deux
pays, a précisé M. Marri.
"D'ordinaire, les employés voyagent avec des Qataris -
beaucoup de Qataris emploient des agriculteurs et voyagent avec leurs
domestiques et leurs chauffeurs", a-t-il expliqué lors d'une conférence de
presse.Crise dans le Golfe: des employés bloqués en Arabie saoudite
Le 5 juin, l'Arabie saoudite, les Emirats arabes unis,
l'Egypte et Bahreïn ont rompu leurs relations diplomatiques avec le Qatar,
accusant l'émirat de soutenir des groupes "terroristes", ce que Doha
dément.
LIRE AUSSI :
» Le Qatar joue l'apaisement dans la crise avec ses voisins du Golfe
Crise du Golfe: Washington joue le médiateur (28.06.2017)
Par Le Figaro.fr avec AFPMis à jour le 28/06/2017 à 13:38
Publié le 28/06/2017 à 13:24
Le Qatar a réclamé des preuves sur les accusations de
soutien au "terrorisme" lancées par l'Arabie saoudite, au moment où
les Etats-Unis tentent de jouer les bons offices pour résoudre la crise sans
précédent entre les pays arabes du Golfe.
Le 5 juin, l'Arabie saoudite ainsi que les Emirats arabes
unis et Bahreïn, deux autres voisins du Qatar, et l'Egypte ont rompu les liens
diplomatiques et imposé des sanctions économiques au Qatar accusé de soutenir
des groupes "terroristes" et de se rapprocher de l'Iran chiite, rival
du royaume saoudien sunnite.
» Lire aussi - Le Qatar mis en quarantaine par ses voisins du Golfe
Hier, les chefs de la diplomatie saoudienne, qatarie,
émiratie et un ministre koweïtien se trouvaient aux Etats-Unis, dont le
secrétaire d'Etat Rex Tillerson qui a multiplié les rencontres pour trouver une
solution à la crise.
Les quatre adversaires du Qatar ont fixé un ultimatum de 10
jours à Doha pour satisfaire à leur liste de 13 demandes, remise le 22 juin par
le Koweït. Ils exigent du Qatar notamment de fermer la chaîne de télévision
Al-Jazeera, réduire ses relations avec l'Iran et fermer la base militaire
turque sur son territoire. Le Qatar a jugé ces demandes déraisonnables.
"Le Qatar s'engagera dans un dialogue constructif"
avec ses adversaires "si leurs allégations (sur le soutien au
"terrorisme") sont soutenues par des preuves claires", a dit son
ministre des Affaires étrangères Mohammed ben Abderrahmane Al-Thani, cité par
les médias à Doha.
Il s'est exprimé après un entretien mardi à Washington avec
le chef de la diplomatie américaine M. Tillerson et après une déclaration du
ministre saoudien des Affaires étrangères Adel al-Jubeir qui a affirmé sur
Twitter que les 13 demandes n'étaient "pas négociables.
"Cela est contraire aux bases qui régissent les
relations internationales car on ne peut pas présenter des listes et refuser de
les négocier", a répliqué le ministre qatari.
Après que l'Arabie saoudite s'est montrée inflexible, M.
Tillerson, dont le pays est un allié de Ryad et de Doha, a affirmé
"espérer que toutes les parties continueraient à se parler de bonne
foi". Il a exhorté "les parties à rester ouvertes à la négociation,
qui est le meilleur moyen de résoudre le différend".
"Nous invitons le (Qatar) frère à choisir la sincérité
et la transparence dans ses relations", a écrit sur son compte Twitter
Anwar Gargash, porte-voix des adversaires du Qatar. "Nous avons tant
souffert de ses complots contre notre stabilité et assisté à son soutien à des
agendas politiques semant le chaos dans notre monde arabe".
Les discussions sur un règlement de la crise vont se
poursuivre cette semaine, a précisé le département d'Etat américain.
Les Etats-Unis ont des liens étroits avec les pays en
conflit. Le Qatar abrite la plus grande base aérienne américaine de la région,
au centre de la lutte contre le groupe jihadiste Etat islamique. Bahreïn abrite
une base navale de la Cinquième flotte américaine. Et les armées américaines et
saoudiennes travaillent étroitement ensemble.
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» Crise du Golfe : le Qatar ne veut rien lâcher
» Le Qatar face au défi de son isolement dans le Golfe
» Qatar : «Trump est un facteur majeur d'instabilité au Moyen-Orient»
« Le Qatar a volontairement soutenu des organisations
terroristes » (16.06.2017)
Dans une tribune au « Monde », le ministre des affaires
étrangères des Emirats arabes unis explique ce qui oppose son pays à son voisin
qatari.
LE MONDE | 16.06.2017 à 17h58 • Mis à jour le 21.06.2017 à
15h53
FILE PHOTO:
The logo of Al Jazeera Media Network is seen during the annual MIPCOM
television programme market in Cannes, France, October 17, 2016. REUTERS/Eric
Gaillard/File Photo
TRIBUNE. Les Emirats arabes unis (EAU) et la France sont des
amis et alliés proches depuis que nous avons établi des relations diplomatiques
en 1971. Au fil des années, nos deux pays ont progressivement développé un
partenariat stratégique multidimensionnel dans plusieurs domaines. Il comprend
d’étroites relations économiques et commerciales, une coopération sur le
patrimoine culturel, les arts et les sciences, la sécurité commune et la lutte
contre le terrorisme, des efforts conjoints pour contrer l’extrémisme et
l’instabilité et, enfin, notre désir mutuel de promouvoir le progrès, la
tolérance et la modération.
En finir avec les actes terroristes insensés nécessite une
stratégie dure et globale
Nos liens économiques et commerciaux dynamiques sont un
pilier essentiel dans ce partenariat. Les EAU sont le deuxième plus grand
marché de la France au Moyen-Orient. Réciproquement, la France est le quatrième
plus gros investisseur aux EAU. Les compagnies aériennes des EAU assurent
aujourd’hui 46 vols hebdomadaires entre nos deux pays. Ces contacts réguliers
ont instillé un intérêt profond pour la culture et le patrimoine français aux
EAU. L’université Paris-Sorbonne (Paris-IV), les écoles de commerce Insead et
HEC, l’école de mode Esmod ont trouvé une deuxième patrie aux EAU. Le Louvre
d’Abou Dhabi, qui s’apprête à ouvrir ses portes cette année, exposera non
seulement les trésors artistiques et culturels de la France à un public
totalement nouveau, mais servira aussi de base au dialogue culturel permanent
entre nos deux pays et régions.
Au-delà de notre importante coopération bilatérale, nous
avons joint nos forces contre le fléau du terrorisme et de l’extrémisme, et
pour rétablir la stabilité dans notre région déchirée par les crises. Ces
dernières années ont démontré que l’extrémisme est une menace mondiale qui ne
connaît ni frontières ni limites. Les monuments des EAU ont revêtu les couleurs
du drapeau français alors que nous étions...
Crise dans le Golfe : pourquoi l’émir du Qatar reste
inflexible (16.06.2017)
Le souverain de 37 ans reste muet depuis la mise au ban de
son pays par l’Arabie saoudite et les Emirats qui l’accusent de soutien au
terrorisme.
LE MONDE | 16.06.2017 à 10h35 • Mis à jour le 16.06.2017 à
15h04 | Par Benjamin Barthe (Doha, envoyé spécial)
L’émir du Qatar Tamim Ben Hamad Al-Thani, dans son palais à
Doha, le 3 août 2015.
Il n’a pas pris la parole depuis le début de la crise, le 5
juin. Ni communiqué, ni déclaration publique, ni interview, alors que son pays
est dans l’œil du cyclone. Mis au ban du golfe Arabo-Persique par ses voisins
saoudiens et émiriens, qui l’accusent de complaisance à l’égard de l’Iran et
des mouvements islamistes « terroristes », l’émir du Qatar, le cheikh Tamim Ben
Hamad Al-Thani, fait profil bas. Il laisse parler pour lui les Qataris, qui, par
milliers, ont collé sur la vitre arrière de leur voiture une affichette à son
effigie portant l’inscription « Tamim, la gloire ».
Cette tactique d’évitement vise à faciliter la mission de
médiation de l’émir du Koweït, le cheikh Sabah Al-Ahmed Al-Sabah. Celui-ci
aurait dissuadé le jeune souverain, âgé de 37 ans, de prononcer un discours, en
réponse à la décision de l’Arabie saoudite et des Emirats arabes unis de rompre
leurs relations avec le Qatar et de fermer l’ensemble des frontières qu’ils
partagent avec lui.
Mais l’effacement de Tamim, arrivé au pouvoir après
l’abdication de son père, en 2013, répond aussi à des considérations tactiques
: ne pas donner de prise à ses adversaires, les enfermer dans le rôle de
l’agresseur et gagner du temps, dans l’espoir de rassembler suffisamment de
soutien international pour sortir de la crise par le haut. « Les Qataris sont
persuadés que toute cette affaire a été planifiée de longue date dans le but de
les mettre à genoux, de transformer leur émirat en un Etat-croupion, explique
un familier du diwan, la cour de l’émir. Tamim est prêt au dialogue, mais pas
sous la pression. »
Sidération et panique
Le traumatisme du 5 juin restera longtemps gravé dans la
mémoire de Doha. En l’espace de quelques minutes, la micro-monarchie gazière
s’est retrouvée placée sous un quasi-embargo. Plus moyen de faire rentrer le
moindre camion de marchandises dans l’émirat, sa seule frontière terrestre
ayant été verrouillée par l’Arabie saoudite....
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