A la tête du CFCM, un nouveau président sous surveillance (06.07.2017)
Un président Turc au Conseil français du culte musulman (30/06/2017)
Djihadisme : un ménage théologique s'impose (30/06/2017)
A la tête du CFCM, un nouveau président sous surveillance (06.07.2017)
Par Bernadette Sauvaget — 6 juillet 2017 à 10:06
De gauche à droite, le vice-président du Conseil français du
culte musulman (CFCM), Chems-Eddine Hafiz, le président Emmanuel Macron,
l'alors président du CFCM Anouar Kbibech et son successeur, Ahmet Ogras, le 20
juin à Paris lors du repas de rupture du jeûne.
De gauche à droite, le vice-président du Conseil français du
culte musulman (CFCM), Chems-Eddine Hafiz, le président Emmanuel Macron,
l'alors président du CFCM Anouar Kbibech et son successeur, Ahmet Ogras, le 20
juin à Paris lors du repas de rupture du jeûne. Photo Benjamin Cremel. AFP
Franco-Turc, proche de Recep Tayyip Erdogan, Ahmet Ogras est
opposé à son prédécesseur à la tête du Conseil français du culte musulman
(CFCM), notamment sur la question des imams étrangers détachés en France.
A la tête du CFCM,
un nouveau président sous surveillance
On pourrait croire que rien n’a changé. Qu’Anouar Kbibech
est toujours président du Conseil français du culte musulman (CFCM), qu’Ahmet
Ogras, issu des milieux de l’islam turc officiel, n’a pas pris ses fonctions,
le 1er juillet, à la tête de l’institution. A la conférence de presse qui
inaugurait, mercredi soir, la nouvelle présidence, le représentant turc est
apparu presque en retrait. «C’est une présidence collégiale», a souligné Ahmet
Ogras. C’est plutôt une présidence sous surveillance alors que des divergences
apparaissent sur des dossiers cruciaux. L’accession d’Ogras à la tête du CFCM a
suscité la polémique et l’inquiétude à cause des liens que ce Franco-Turc
entretient avec le régime autoritaire de Recep Tayyip Erdogan, le très
autoritaire président turc.
Ahmet Ogras a malgré tout donné une feuille de route : «Je
veux un CFCM fort, avec des moyens pour fonctionner.» Pour cela, le nouveau
président veut que les grandes fédérations musulmanes mettent davantage la main
à la poche. Mis en place en 2003, le CFCM est l’instance officielle qui gère le
culte musulman et les relations avec les pouvoirs publics. Il vit très
chichement, n’ayant même pas les moyens de rémunérer des permanents. «Je compte
m’appuyer sur le bénévolat», plaide encore Ahmet Ogras. De fait, la question du
financement est cruciale pour l’avenir et l’autonomie de l’islam de France.
Jusqu’à présent, les milieux musulmans en France ont fait beaucoup d’efforts
pour construire leurs lieux de culte. Mais très peu pour se doter d’un
encadrement religieux, formé en France et d’un certain niveau intellectuel,
capable de répondre au défi de la radicalisation.
«Débat interne» sur les imams étrangers
Ces dossiers, Ahmet Ogras les a trouvés sur sa table. A la
rentrée, le CFCM va devoir trancher sur le projet d’association nationale
cultuelle, l’un des outils pour lever des fonds pour l’islam de France. «Il y a
un débat interne», reconnaît Anouar Kbibech, redevenu vice-président. Ce
dernier porte fortement le projet, monté en lien avec le précédent
gouvernement. Prudent dans son opposition, Ahmet Ogras freine, lui, des quatre
fers. Il estime également que les imans détachés et rémunérés par les pays
d’origine (Algérie, Maroc et Turquie) sont «un atout» pour l’islam de France.
Lors du repas officiel de rupture de jeûne du CFCM, le 20
juin, le président Emmanuel Macron avait plaidé pour un islam s’émancipant de
l’étranger. «Les imams détachés ne peuvent être qu’une solution transitoire»,
estime, en écho, Anouar Kbibech. Actuellement, 300 à 400 d’entre eux officient
sur le territoire français, envoyés pour une période limitée dans le temps
(quatre à cinq ans). Selon Abdallah Zekri, trésorier du CFCM, 50 imams viennent
d’arriver d’Algérie. «Pour la première fois, ils parlent tous français», a-t-il
expliqué lors de la conférence de presse.
Un conseil théologique pour contrer les discours radicaux
Dans la feuille de route qu’il a donnée à l’islam de France,
Emmanuel Macron a demandé aux responsables musulmans de s’investir dans la
lutte contre la radicalisation. Pour sa part, le CFCM compte s’appuyer sur le
conseil théologique et religieux mis en place l’année dernière, regroupant une
trentaine d’imams et de théologiens. Cette instance qui s’est peu réunie
jusqu’à présent devrait être davantage sollicitée pour contrer les discours
radicaux.
L’effort est aussi porté sur les convertis, dont le nombre
s’élèverait aux alentours de 85 000 en France. Leur profil a changé. Dans les
années 70 et 80, le phénomène touchait essentiellement des intellectuels
attirés par le soufisme, la version spirituelle de l’islam. Aujourd’hui, ils
touchent davantage de jeunes de banlieue qui tombent parfois dans l’engrenage
de la radicalisation. Anouar Kbibech a rappelé qu’un tiers des Français
présents dans la zone irako-syrienne sont des convertis. «Nous avons commencé à
travailler, a-t-il expliqué, avec des associations qui suivent les convertis et
établi une liste d’ouvrages fiables d’initiation à l’islam.»
Un président Turc au Conseil français du culte musulman (30/06/2017)
Par ARIANE LECOEUR , Jean-Marie Guénois Mis à jour le
30/06/2017 à 18:58 Publié le 30/06/2017 à 17:10
FOCUS - Pour la première fois depuis sa création en 2003, le
Conseil français du culte musulman (CFCM) sera présidé par un Franco-Turc,
Ahmet Ogras. Analyse avec Jean-Marie Guénois, en charge des questions
religieuses au Figaro.
Vidéo de 6 minutes.
Djihadisme : un ménage théologique s'impose (30/06/2017)
Par Jean-Marie
Guénois Mis à jour le 30/06/2017 à 19:59 Publié le 30/06/2017 à 19:27
Ahmet Ogras, le nouveau président du CFCM.
ANALYSE - Les attentats commis au nom de l'islam sur le
territoire national ont confirmé la nécessité d'une voix et d'une organisation
comme le CFCM.
L'arrivée à la présidence du Conseil français du culte
musulman (CFCM) d'un responsable d'origine turque crée une sorte de traumatisme
politico-médiatique alors que le règlement interne - librement adopté par cette
instance - prévoit cette option depuis des années. Il n'y a donc là aucune
surprise, ni coup d'État. Ne pas confondre les rouages administratifs d'une
présidence collégiale et tournante du CFCM avec une prise de pouvoir d'Ankara
et du président Erdogan. D'autant que tous les acteurs du CFCM sont plus ...
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