Après Alep, Mossoul a été libérée du joug de l’Etat
islamique, du moins l’essentiel de la ville. Le bilan des morts civils et des
destructions matérielles s’annonce tragique, qu’il soit dû à la barbarie
islamiste ou à l’âpreté des combats. Mais la libération de Mossoul reste une
victoire, et une étape majeure de la guerre contre l’EI, pas seulement sur le
front irakien.
Par ailleurs, ces derniers jours, certains ont annoncé la
mort d’Abu Bakr Al Baghdadi, calife de l’Etat Islamique. Difficile aujourd’hui
de savoir ce qu’il en est vraiment, tant les sources fiables restent prudentes
et tant les déclarations contradictoires se sont succédé.
Ces récents événements confirment que la chute du califat
sous sa forme actuelle est inévitable.
Dans ce contexte, on peut spéculer longuement sur ce que
cache le flou autour du sort d’Al Baghdadi. Est-il mort ? Caché pour se
protéger d’autres tentatives d’exécution ? Passé en clandestinité ? A-t-il fui
une « révolution de palais » qui voudrait le remplacer par un nouveau calife
pour redynamiser l’EI ? Ou a-t-il été tué par un rival ? Veut-il laisser planer
le doute ?
La défaite de l’Etat islamique n’est pas celle de son
idéologie
Mais l’essentiel n’est pas là. Les fidèles de l’EI ne sont
pas rassemblés autour d’une personne concrète, mais d’une croyance, d’une
doctrine et de la volonté de concrétiser à tout prix un fantasme dont ils
partagent les grands traits.