18 juin 2017

Islamo-gauchisme : Un certain antiracisme raciste qui mène droit à la violence

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Bensoussan relaxé : la victoire du véritable antiracisme face au communautarisme
L'islam et les minorités religieuses : tolérance ou oppression ? (David Wood) : ne pas opposer aux minorités ethniques en Occident des critiques sur la religion, c'est ne pas les juger dignes de penser, c'est être raciste au moment même où l'on croyait faire preuve de tolérance et de bienveillance. 
Houria Bouteldja ou le racisme pour les nuls

Voici les conséquences de la vulgate antiraciste dominante :
"Sale noir", c'est raciste.
"Sale blanc", ce n'est pas raciste, c'est l'expression d'un malaise dû à la pauvreté et à l'exclusion.
"Sale arabe", c'est raciste.
"Sale juif", ça dépend : c'est raciste si c'est un skinhead qui le dit, mais si c'est un pro-palestinien ou un anti-sioniste, alors là, rien à voir, ce n'est plus raciste.
C'est ainsi que j'ai pu lire, dans un débat sur l'islam, l'insulte faite par un musulman à quelqu'un qui critiquait l'islam : "Sale race de racistes".
Eh oui, il fallait le faire... Comment condamner le racisme en 4 mots dans un commentaire parfaitement raciste  ? C'est possible avec "sale race de racistes."

Première erreur : celui qui critique l'islam en prenant bien soin de citer les versets appelant au meurtre des juifs, chrétiens, non-musulmans, apostats ou homosexuels, est forcément raciste, alors qu'il est question de religion et non d'ethnie ou de couleur de peau.
La deuxième erreur est de sous-entendre que tous les blancs sont racistes, ce qui est raciste. Certains sont racistes, d'autres non.
Troisième erreur : s'il y a plusieurs ethnies ou peuples, il n'y a pas de races humaines au pluriel, il y a une race humaine.

Le racisme qui se drape dans la robe immaculée de l'antiracisme, c'est aussi ce que fait aussi le PIR (Parti des Indigènes de la République) et sa porte-parole Houria Bouteldja qui condamne racistement le racisme dans un livre intitulé - accrochez-vous ! - Les Blancs, les Juifs et nous (2016). C'est normal, dirons certains juges et certains journalistes, son racisme n'est pas du racisme, c'est de l'indignation, son racisme n'est pas un appel à la haine pouvant débouchant sur des meurtres, c'est de la saine colère.

Bensoussan relaxé : la victoire du véritable antiracisme face au communautarisme
Par Caroline Valentin Mis à jour le 13/03/2017 à 18:10 Publié le 13/03/2017 à 16:56

FIGAROVOX/TRIBUNE- Le Tribunal correctionnel de Paris a relaxé Pascal Bruckner et Georges Bensoussan, accusés respectivement d'islamophobie et de provocation à la haine. Pour Caroline Valentin, ces «décisions salutaires» doivent mettre fin à la dénaturation de la lutte contre le racisme.
Caroline Valentin est coauteur de Une France soumise, Les voix du refus

En relaxant successivement Pascal Bruckner et Georges Bensoussan, le Tribunal correctionnel de Paris a redonné ses lettres de noblesse à la lutte contre le racisme et au-delà de celle-ci, à la notion de débat d'idées. Ces décisions salutaires viennent mettre un point que l'on espère final à la dénaturation calamiteuse dont le concept même de lutte contre le racisme, pourtant a priori plutôt élémentaire, faisait l'objet jusque-là dans le débat public, et à l'instrumentalisation de la justice par les associations communautaristes pour réduire leurs opposants au silence. Il est aujourd'hui clair que dénoncer l'intolérance, fut-elle le fait d'une minorité, ne constitue ni du racisme, ni de la diffamation. On est surpris qu'il ait fallu attendre aussi longtemps pour se l'entendre dire, en termes enfin clairs.

Ce rappel est d'autant plus salutaire que l'évidence en question n'en est aujourd'hui pas une pour tout le monde. La lutte contre le racisme a été tellement dévoyée que toute une partie de l'élite médiatique, politique et intellectuelle, dont le rôle premier est pourtant de penser ces concepts et de participer à leur nécessaire actualisation, en est arrivée à considérer qu'en matière de racisme et d'intolérance, la sévérité requise contre la population majoritaire n'était pas applicable à l'encontre des minorités. Considérées comme des victimes éternelles d'une ségrégation sociale que d'aucuns n'ont pas hésité à assimiler à l'Apartheid, leur manifestation de haine, leurs violences, leurs outrances sont analysées comme l'expression d'une souffrance qui justifie tout ou presque et les dispense de la maîtrise de soi pourtant indispensable à la vie en collectivité. Il s'agit en définitive d'effectuer une partition de l'humanité en deux groupes sur un critère ethnique, distinguant ceux qui peuvent et donc doivent gérer leur impulsivité et ceux que l'on dispense de cette exigence. Ainsi aboutit-on à créer, au nom de l'antiracisme, une distinction quasi anthropologique entre les citoyens ; l'Enfer est décidément pavé de bonnes intentions.

Ce postulat idéologique affecte jusqu'aux enquêtes de la pourtant très respectée Commission Nationale Consultative des Droits de l'Homme (CNCDH). Cette dernière, qui dispose d'un mandat législatif pour l'exercice de sa mission, produit chaque année un rapport annuel sur le racisme, l'antisémitisme et les discriminations qui reçoit un large écho dans la presse. Comme l'explique toutefois Michèle Tribalat dans le livre Une France soumise. Les voix du refus publié en janvier dernier, dirigé par Georges Bensoussan, préfacé par Elisabeth Badinter et dont je suis coauteur, les rapports de la CNCDH n'étudient que le racisme de la majorité vis-à-vis de la minorité: dans le rapport publié en 2016, les auteurs indiquent qu' «il s'agit au premier chef des attitudes du groupe majoritaire à l'égard des différentes minorités qui composent la société, mais elles peuvent concerner les perceptions entre groupes minoritaires». Le racisme des minorités à l'égard du groupe majoritaire est donc exclu d'emblée. Par exemple, l'une des questions - posées à toute la population, minorités comprises - du sondage sur lequel repose l'analyse de la CNCDH est de demander aux sondés s'ils estiment qu'il est grave «d'être contre le mariage de ses enfants avec une personne d'origine maghrébine». Une réponse positive à cette question - oui, il est grave d'être contre le mariage de l'un de ses enfants avec un(e) maghrébin(e) - sera interprétée comme un signe de tolérance, y compris si le sondé est lui-même maghrébin (!).

Outre son fondement raciste, les conséquences de cette vision de la société reviennent à abandonner l'idée d'inculquer à toute une partie de nos concitoyens un interdit aujourd'hui inhérent à l'identité culturelle française, revenant à leur fermer les portes d'une intégration à la Nation sans laquelle une vie paisible et heureuse en France est en pratique impossible.

Pourtant, il est possible de changer ses repères culturels. La France elle-même a fait ce chemin nécessaire vers l'interdit de l'essentialisation. Jusqu'à la première moitié du XXème siècle, la société française était pénétrée d'un antisémitisme bon teint illustré notamment par la désolante affaire Dreyfus ; une personnalité aussi éminente que Coco Chanel pouvait tranquillement y déclarer qu' «il existe trois catégories: les Juifs, qui sont mes amis que j'adore et je l'ai prouvé, les Israélites, dont il faut se méfier comme de la peste, et les Youpins, qu'il faut exterminer tout de suite» sans déclencher d'indignation particulière. Mais la guerre et la Shoah sont arrivées et ont conduit les civilisations européennes qui avaient participé au conflit, et notamment la France, à se remettre profondément en question et à aboutir à ce qu'aujourd'hui, la condamnation du racisme, de l'antisémitisme et de toute autre forme d'essentialisation soit partie intégrante de notre identité culturelle.

Force est de constater qu'une partie de notre population issue de l'immigration, venant de cultures différentes avec leurs propres trajectoires historiques et arrivée en majorité bien après la Seconde Guerre mondiale, n'a pas intégré ces interdits. Pour différentes raisons - un prisme idéologique de gauche reposant sur une division binaire simpliste de l'humanité entre oppresseurs et opprimés, un mondialisme arrogant, un électoralisme cynique, une tendance culturelle à l'évitement des conflits, une médiocrité patente, -, l'élite intellectuelle, les acteurs de la lutte contre le racisme, les responsables politiques et l'École, qui n'est finalement que l'émanation de la société, n'ont à cet égard clairement pas rempli leur rôle. La propagande d'un islam politique offensif et agressif a prospéré sur ces indulgences, ces évitements et ses compromissions. L'enclavement géographique d'une partie de ces minorités, pas uniquement subi quoi qu'on en dise, les prive d'une expérience de l'Autre qui leur permettrait de réaliser l'illégitimité de leur haine. L'attachement traditionnel de ces minorités à l'islam comme référent culturel personnel les rend particulièrement réceptifs à un discours habile qui instrumentalise la religion et les hommes au service d'objectifs beaucoup plus politiques que spirituels, comme en témoigne par exemple l'ex Frère Musulman Farid Abdelkrim. Enfin, l'individualisme qui règne en France comme dans toutes les sociétés occidentales neutralise peu à peu le contrôle social, c'est-à-dire l'ensemble des réactions spontanées d'approbation ou de réprobation des individus dans l'espace public. Toute tentative de contenir l'expression du moi dans les limites de la décence commune est vue comme une insupportable atteinte aux droits et libertés fondamentaux. Ce contrôle social est pourtant l'outil majeur de constitution et de transmission des us, coutumes et mœurs propres à notre identité culturelle, et un vecteur d'intégration des minorités tout à fait essentiel.
Cet antiracisme dévoyé a creusé la tombe de notre modèle français d'intégration.

Cet antiracisme dévoyé a creusé la tombe de notre modèle français d'intégration, alors même que notre expérience, désormais séculaire, en matière d'accueil d'immigrés nous en avait confirmé la pertinence. L'impact dans les «quartiers» de la rhétorique haineuse des militants identitaires, dénoncée par Pascal Bruckner et qui, comme en a témoigné au procès de ce dernier Siham Habchi, ancienne présidente de «Ni putes ni soumises», «propagent (…) l'idéologie de l'opprimé et installent l'idée que ces jeunes ne sortiront jamais de leur condition et que les coupables sont la République et la France», est largement renforcé par le fait que ces militants sont généralement considérés comme des interlocuteurs respectables et représentatifs par les médias. Leurs propos les plus condamnables sont trop souvent tolérés sinon approuvés.

Il est plus que temps de mettre un terme à ce jeu de massacre et de regarder les choses en face. L'affaire Mehdi Meklat nous en a malheureusement donné l'occasion.

Tout a déjà été dit ou presque sur Mehdi Meklat, ce jeune journaliste du Bondy Blog, chroniqueur pendant 5 ans dans l'émission de Pascale Clark sur France Inter puis sur Arte, dont les tweets chargés de haine antisémite, homophobe, francophobe et misogyne ont refait surface il y a quelques semaines: la personnalité détestable de Mehdi Meklat révélée par ces tweets, la complaisance incompréhensible et révoltante dont une partie de l'intelligentsia médiatique a fait preuve envers cette petite frappe haineuse, inculte et ingrate.

Osons néanmoins une remarque: rien de tout cela n'était imprévisible. La position de Monsieur Meklat était totalement schizophrénique: son propos - et son gagne-pain - était de faire le procès à charge de la société française, accusée d'être incurablement raciste, éternellement colonialiste envers des minorités stigmatisées et reléguées socialement. Or c'est à cette même société qu'il devait sa réussite et son accès aux médias et au monde de l'édition. Il devenait ainsi la preuve vivante de l'inanité de son propre discours: auto missionné pour exprimer haine et rancœur, il se trouvait accueilli avec tendresse et bienveillance par «l'ennemi» et contraint de lui témoigner de la gratitude, de l'amitié, au risque d'être considéré comme un traître par ceux dont il prétendait porter la voix.

C'est là que les fameux tweets de Monsieur Meklat prennent toute leur signification. La vérité est que, comme Georges Bensoussan l'a déploré, comme «une France soumise..» le montre, est que cette partie des musulmans que Mehdi Meklat prétend représenter, sous l'effet conjugué de l'entre-soi géographique et d'un islam politique actif et fin stratège, s'est constituée en véritable contre-société qui se définit sur des bases identitaires. La victimisation communautaire et le rejet de l'identité culturelle française et de la société qui l'incarne y sont ses éléments de cohésion. Les individus qui composent ce groupe social revendiquent une identité africaine et musulmane non pas corrélative à leur identité française mais exclusive de celle-ci. Ce fondement identitaire se retrouve dans leur lecture fondamentaliste de la religion musulmane selon laquelle, comme l'indique Waleed Al-Husseini dans notre livre, «le musulman, l'oumma, le Dar al-Islam sont supérieurs à tout autre homme, groupe social ou nation non musulmane». Ce discours est également porté par Marwan Muhammad, président du Collectif contre l'Islamophobie en France (CCIF), association soutenue par Mehdi Meklat et son acolyte Badrou. Si tous les musulmans de France ne prennent fort heureusement pas au pied de la lettre cette logique essentialisante, celle-ci est en revanche au cœur de cette contre-société. Les membres de ce groupe s'interpellent par des «mon frère», «ma sœur» qui, sous des apparences bonhommes, sous-entendent bien la distinction très claire qu'ils souhaitent manifester entre eux et le reste de la société, en contradiction frontale sinon revendiquée avec les principes d'égalité et de fraternité universelles inhérents à l'identité culturelle française. La soumission au groupe y occupe une place essentielle, là encore en opposition avec les principes fondateurs de la société française que sont la liberté et l'émancipation.

Inégalité, soumission, victimisation, rejet de l'autre, influence d'un islam fondamentaliste salafiste politisé, attitude vindicative et revendicative, rejet de la société française et de toutes les valeurs qui la caractérisent, ce cocktail détonnant explique peut-être que toutes les formes d'essentialisation que sont le racisme, l'antisémitisme, la xénophobie, l'homophobie et le sexisme soient très prédominantes dans les codes culturels de ce groupe. L'affaire Mehdi Meklat n'en est malheureusement qu'une illustration parmi tant d'autres, trop d'autres: ainsi de la révélation des tweets racistes et homophobes de la jeune actrice Oulaya Amamra, du tweet au relent antisémite et complotiste de la réalisatrice Houda Benyamina, toutes deux par ailleurs couronnées lors de la dernière cérémonie des Césars et qui n'ont pas jugé utile de faire amende honorable. L'annulation du concert de Black M, prévu à l'occasion du centenaire de la bataille de Verdun en 2016, était dû exactement aux mêmes causes, savoir les paroles racistes, antisémites et homophobes de certaines chansons du groupe de rap Sexion d'Assaut dont il avait précédemment fait partie. Antisémitisme et références haineuses à Israël, homophobie, sexisme, injures, on retrouve tous ces marqueurs dans les fameuses éructations digitales de Monsieur Meklat ; les relayer, sachant que ses comptes Twitter étaient vraisemblablement populaires au sein de cette contre-société, ce n'était en définitive, pour Monsieur Meklat, qu'un moyen de faire allégeance à celle-ci et d'affirmer qu'il n'avait pas cessé d'être «l'un des leurs» malgré sa réussite médiatique et ses nouvelles accointances dans le «camp d'en face». Encore une fois, rien de très surprenant en somme.

Attention, cette contre-société n'inclut pas tous les musulmans vivant en France, ni même tous les musulmans vivant dans ces quartiers, loin de là. Ces - nombreux - Français ou étrangers de confession musulmane qui adhèrent au modèle républicain et vivent dans une démarche d'intégration culturelle, ceux que le sociologue Tarik Yildiz appelle les «musulmans discrets», sont fermement opposés à l'instrumentalisation qui est ainsi faite de leur religion à des fins politiques. Ces musulmans-là ont leurs porte-paroles, dont certains sont très présents, notamment sur les réseaux sociaux (Mohammed Louizi, Nadia Remadna, Malika Sorel-Sutter, Amine El Khatmi, Henda Ayari, Hocine Drouiche, l'imam Chalgoumi pour ne citer que quelques-uns d'entre eux). Mais l'invisibilité sociale qu'ils revendiquent, leur refus de faire l'objet d'une classification identitaire freinent leur coalition au sein de groupements et d'associations susceptibles d'être une rampe d'accès aux médias. Par ailleurs, les liens personnels, amicaux ou familiaux, qu'ils peuvent avoir avec des coreligionnaires plus vindicatifs, l'esprit de clan assez classique au sein des minorités culturelles de toute société et la peur de se retrouver ostracisés socialement freinent l'expression de leur réprobation. C'est le plus souvent en silence qu'ils souffrent d'un amalgame ravageur pour eux-mêmes et pour la cohésion sociale et la paix de la société tout entière. Les cris d'alerte que certains d'entre eux osent, malgré les menaces, lancer restent sans écho auprès de nos institutions et de nos médias dominants. Considérés par leurs coreligionnaires communautaristes comme des renégats, des «collabeurs» (l'expression existe), ils courent le risque d'être à terme rejetés par une société majoritaire dont le système de valeurs chancelle déjà sous l'impact de ces polémiques absurdes et de la pénurie de responsables politiques défendant la prévalence pourtant logique et légitime de l'identité culturelle française en France.

Il est aujourd'hui temps de mettre un terme à ces dérives.

Dans la France de 2017, où vivent encore des témoins de la Seconde Guerre Mondiale, du nazisme, de la collaboration et des camps, il est honteux, scandaleux, inacceptable que les tweets de Monsieur Meklat ne provoquent pas la levée de boucliers unanime qu'ils auraient dû susciter.

De même, il est extrêmement alarmant que la polémique qui a entouré le procès de Georges Bensoussan et les débats sur la maladresse de la formulation utilisée par ce dernier aient si commodément permis de faire l'impasse sur le message fondamental, savoir l'existence de cet antisémitisme spécifique. Le sociologue algérien Smaïn Laacher l'avait pourtant confirmé dans le documentaire «Prof en territoire perdu de la république?» de Georges Benayoun. Les propos de Smaïn Laacher, auxquels d'ailleurs Georges Bensoussan avait fait explicitement référence, ont été accueillis dans un silence assourdissant. C'est ce même silence qui a suivi la publication le 31 janvier 2017 par le JDD d'un sondage Ipsos sur l'antisémitisme en France. Le compte rendu de ce sondage, qui traduit l'existence de préjugés antisémites plus importants chez les musulmans que dans l'ensemble de la population, cite l'écrivain algérien Boualem Sansal: ««Je constate avec regret que l'antisémitisme ne fait pas que s'étendre dans la communauté musulmane, il se fait âpre. Il se construit, se radicalise en même temps que l'islamisme se développe et se radicalise lui-même. (…) l'antisémitisme, qui, jusque-là se tenait un peu dans le vague, se donne, chez des jeunes en rupture avec la culture et l'identité françaises, de plus en plus d'images précises sur lesquelles prospère tout un discours d'exécration: le Crif, la Licra, des personnalités juives ou supposées telles, et même des synagogues. Il se donne aussi des héros connus pour leur position antisioniste, anti-Israël, et supposés viscéralement antisémites - Dieudonné, Soral, Houria Bouteldja…».

Si aucune des associations antiracistes majeures - MRAP, Ligue des Droits de l'Homme (LDH), SOS Racisme, Licra - ne s'est à ce jour saisie de ce combat, elles ont en revanche toutes répondu présent quand il s'est agi d'aller attaquer pour incitation à la haine un Georges Bensoussan qui en définitive avait uniquement fait leur travail à leur place. Leur présence à ce procès aux côtés du CCIF, sans doute l'une des pires associations de propagation de l'islamo-fascisme, était symboliquement aussi désastreuse que révélatrice du bourbier idéologique dans lequel l'antiracisme a sombré. Et ces associations n'ont pas encore fait leur aggiornamiento, si l'on en juge par la tribune louvoyante de Dominique Sopo, président de SOS Racisme, sur l'affaire Meklat, ou le silence de la LDH qui, à l'heure où j'écris ces lignes, ne s'est toujours pas exprimé sur l'affaire Meklat. «Ils y réfléchissent» paraît-il. Ils réfléchissent au point de savoir si «Faites entrer Hitler pour tuer des juifs», c'est vraiment de l'antisémitisme, ou si «vive les PD! Vive le Sida! avec François Hollande», c'est vraiment de l'homophobie … Consternant.

Cette bienveillante indifférence à la haine est un poison social violent qui, en falsifiant le concept même de racisme dans l'intelligence collective, encourage sa désinhibition et attise les divisions. Si nous persistons à «ne pas voir ce que l'on voit», comme l'écrivait Charles Péguy, à ne pas faire le diagnostic de ce «fascisme vert», nous nous privons de la possibilité de réfléchir aux moyens de le combattre. Nous condamnons alors de facto une partie vraisemblablement croissante de nos concitoyens issus de l'immigration à une impossibilité de s'intégrer qui sera leur malheur, et le nôtre. C'est ce que notre expérience historique de plus vieux pays d'immigration d'Europe nous a appris. C'est aussi ce qui vient d'être confirmé par le chercheur Boussad Boucenna dans son livre Ces enfants d'immigrés qui réussissent où il démontre la corrélation entre la réussite professionnelle et le degré d'intégration des familles - et au passage, qu'il existe toute une population de musulmans qui ne se retrouvent pas du tout dans les discours vindicatifs des militants identitaires et de l'islam politique. Ce ne sont pas Tariq Ramadan, Marwan Muhammad, Les indigènes de la République ou le Bondy Blog qui vont donner à leurs partisans une place dans la société: c'est le reste de la communauté, encore très majoritaire sur le territoire, rappelons-le.

Ne nous y trompons pas: l'islam politique a un objectif affirmé de conquête. Sa stratégie consiste à détruire l'idée d'une nation et d'une république une et indivisible pour la morceler en une série de communautés aux intérêts distincts et potentiellement antagonistes, afin, dans un temps plus long, de susciter des conflits intercommunautaires dont ils espèrent un grand soir. Meklat et ses inspirateurs doivent être considérés pour ce qu'ils sont, les agents de la libanisation des esprits, préalable tactique à cette libanisation du pays. Les Français d'origine musulmane qui ont été emportés dans ce combat identitaire sont, il est vrai, des victimes. Mais ils sont moins des victimes du racisme de la société majoritaire que de la propagande identitaire pilotée par l'islam politique et catalysée par nos propres errements.

À chaque fois que nous décidons de nous taire alors que nous aurions dû parler ou agir, nous participons à la dégénérescence de notre patrimoine symbolique commun.


Il est urgent de retracer les lignes jaunes entre ce qui est acceptable et ce qui ne l'est pas. Les élites doivent assumer leur responsabilité en termes de cadrage, en ne laissant plus passer une occasion de fustiger publiquement et de manière répétée des comportements en contravention avec notre pacte républicain. Ils doivent s'atteler à désenclaver les quartiers et à s'engager à faire respecter toutes les lois, toujours et partout sur le territoire, y compris là où cela est le plus ardu. Ce sujet devrait être central dans la campagne présidentielle. Il ne l'est malheureusement pas. Les citoyens eux aussi ont un rôle qui ne se limite pas à l'exercice de leur droit de vote. Ils doivent également reprendre la main sur cet outil d'intégration très puissant qu'est le contrôle social, en étant conscients que chaque mauvais comportement s'exprimant dans l'espace public sans susciter de réactions d'indignations laisse une trace dans la définition commune de nos us et coutumes ; à chaque fois que nous décidons de nous taire alors que nous aurions dû parler ou agir, nous participons à la dégénérescence de notre patrimoine symbolique commun. L'action est le prix à payer pour être à la hauteur des valeurs que nous prétendons incarner.




Procès Bruckner : une défaite pour les «collabos» de l'islamisme
Par Alexandre Devecchio  Publié le 19/01/2017 à 13:01
Crédits Photo: Jean-Christophe MARMARA/LE FIGARO
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FIGAROVOX/ENTRETIEN - Deux associations qui avaient attaqué Pascal Bruckner pour diffamation suite à des propos sur l'islamisme ont été déboutées par la justice. Pour Laurent Bouvet, c'est une victoire importante pour la liberté d'expression.

Laurent Bouvet est professeur de Science politique à l'Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines. Il a publié L'Insécurité culturelle chez Fayard en 2015.
FIGAROVOX. - Pascal Bruckner comparaissait mercredi devant la 17e chambre pour des propos visant deux associations, selon lui, «complices idéologiques» des terroristes: «Les Indivisibles» de la militante antiraciste Rokhaya Diallo (qui n'en est plus membre) et «Les Indigènes de la République» d'Houria Bouteldja. Le philosophe avait déclaré sur le plateau de «28 Minutes», une émission d'Arte, qu'il fallait «faire le dossier des collabos, des assassins de Charlie» et accusé ces associations de «justifier idéologiquement la mort des journalistes de Charlie Hebdo». Que pensez-vous de cette décision? Est-ce une victoire de la liberté d'expression?
Laurent BOUVET. - Cette décision est importante. D'abord, en effet, parce qu'elle est une victoire de la liberté d'expression. Une liberté d'expression de tous ceux qui refusent de se laisser intimider par les entrepreneurs identitaires, comme les Indivisibles ou le PIR, qui utilisent tous les moyens possibles (des réseaux sociaux à la justice) pour faire progresser leur vision communautariste et séparatiste sur une base ethno-raciale dans la société française.
Cette décision met en évidence la continuité idéologique entre les formes les plus violentes, terroristes et djihadistes, et les formes les plus anodines de la dérive islamiste.
C'est aussi une décision importante parce qu'elle met en évidence un phénomène souligné notamment par Pascal Bruckner dans son propos incriminé: la continuité idéologique entre les formes les plus violentes, terroristes et djihadistes, et les formes les plus anodines de la dérive islamiste ou de l'islam politique. Il s'agit en effet d'une différence de degré mais pas de nature entre les unes et les autres. On peut rappeler ici les propos tenus par certains des entrepreneurs identitaires en novembre 2011, après la première attaque contre les locaux de Charlie Hebdo au cocktail molotov: «Il n'y a pas lieu de s'apitoyer sur les journalistes de Charlie Hebdo, que les dégâts matériels seront pris en charge par leur assurance, que le buzz médiatique et l'islamophobie ambiante assureront certainement à l'hebdomadaire, au moins ponctuellement, des ventes décuplées, comme cela s'était produit à l'occasion de la première «affaire des caricatures» -bref: que ce fameux cocktail molotov risque plutôt de relancer pour un tour un hebdomadaire qui, ces derniers mois, s'enlisait en silence dans la mévente et les difficultés financières».
Ce qui est réconfortant, c'est que la justice n'est pas dupe de la stratégie de ces gens.
Sur le fond, le mot «collabo» employé par Bruckner n'est-il pas excessif?
Le mot paraît fort parce qu'il renvoie à la Seconde Guerre mondiale et à l'Occupation, aux «collabos» français avec le nazisme. Mais au-delà de cette évocation historique, il dit bien ce qu'est cette continuité idéologique. Quand on justifie ainsi un premier acte de violence contre un journal comme Charlie Hebdo parce qu'on n'en apprécie pas le contenu, on joue un jeu dangereux dont la tuerie du 7 janvier 2015 sera l'aboutissement tragique. Si les frères Kouachi sont passés à l'acte, ce n'est bien évidemment pas en raison de telles déclarations mais elles font partie d'un contexte général, d'un contexte défavorable à la liberté d'expression dont Charlie Hebdo était déjà un symbole depuis l'affaire des caricatures de Mahomet.
Avec le recul, le débat déclenché par ce procès n'a-t-il pas été salutaire ?
Tout débat de ce genre est salutaire.
Tout débat de ce genre est salutaire. Il permet d'éclairer, publiquement, les positions des uns et des autres, de mettre à jour les stratégies de ces entrepreneurs identitaires comme les islamistes. Il permet de le faire de manière impartiale, devant la justice. Chacun peut alors comprendre, on peut l'espérer, où est non pas la vérité mais la défense de la liberté, d'un certain nombre de principes qui nous permettent de continuer, malgré nos différences et nos différends, de partager l'essentiel, notre commun. En France, en l'espèce, il s'agit de la laïcité, de la liberté d'expression et du droit à la caricature y compris à propos de la religion - du refus de toute idée de blasphème.
Lors du procès, Sihem Habchi, ancienne présidente de «Ni putes ni soumises» a évoqué un «fascisme vert», mais aussi un «fascisme blanc» - qui propage «l'idéologie de l'opprimé et installe l'idée que ces jeunes ne sortiront jamais de leur condition et que les coupables sont la République et la France». Certains intellectuels ont-ils aussi une responsabilité dans cette dérive?
Oui, cette forme d'explication de tous les phénomènes dans la société par le social, et plus précisément par les effets de domination sociale, caractéristique aujourd'hui de tout un pan des sciences sociales françaises fournit son carburant en quelque sorte aux entreprises identitaires. Elle permet en effet à tous ceux qui agissent politiquement sous le couvert de la religion - de l'islam politique tout spécialement - de justifier leur idéologie par une forme d'empirisme qui serait incontestable et imparable. Les jeunes qui versent dans le djihad, par exemple, seraient des dominés, des exclus et des discriminés à la fois, «victimes» (avant donc d'être coupables de quoi que ce soit) des inégalités et de «l'islamophobie» d'une société française décrite comme fermée et figée dans une identité spécifique (laïque, «blanche», occidentale, chrétienne, etc.).
Cette rencontre de la sociologie dite critique et des dérives idéologiques contemporaines conduisent à de bien étranges positionnements.
Cette rencontre de la sociologie dite critique et des dérives idéologiques contemporaines conduisent, au sein de la gauche radicale ou encore du féminisme notamment, à de bien étranges positionnements. Celui, par exemple, qui consiste à expliquer que l'émancipation des femmes musulmanes passe par la liberté de porter le voile. Une liberté non seulement totalement individualisée mais qui ne s'embarrasse même plus de la question de la domination masculine.
Bref, nous assistons là à un naufrage idéologique de toute une partie de la gauche, politique et intellectuelle qui, sous couvert de poursuite de la lutte pour l'émancipation et contre la domination, se retrouve à justifier les pires atteintes aux libertés. D'autant que cette fois, contrairement à ce qui a pu se passer au XXème siècle notamment, ces atteintes aux libertés se font au nom de la religion.
Cette affaire interroge aussi deux concepts qui ont été banalisés par les médias: celui d'«islamophobie» et de «racisme d'État»…?
Exactement. Le déploiement dans le débat public ces dernières années, sous l'impulsion de ces entrepreneurs identitaires (on pense aussi pour «l'islamophobie» au CCIF notamment) et de certains intellectuels et chercheurs, de tels «concepts» est le signe le plus frappant du naufrage dont je parlais à l'instant. Qu'ils soient repris tels quels par certains médias qui les propagent sans les interroger en dit long aussi sur la capitulation d'une partie de la presse.
Ces «concepts» d'islamophobie et de racisme d'État ne sont pourtant que des instruments au service d'un combat idéologique.
Ces «concepts» ne sont pourtant que des instruments au service d'un combat idéologique. Ils servent en particulier, c'était tout l'enjeu de ce procès, à tenter de décrédibiliser et de disqualifier - c'est le cas aussi à l'Université - tous ceux qui refusent cette nouvelle doxa identitaire qui divise et catégorise les uns et les autres en fonction de leur religion, de la couleur de leur peau ou d'ailleurs aussi de leur genre. Le processus est simple: toute critique de l'islamisme, de l'islam politique, des délires «décoloniaux»… est une critique «islamophobe» ou raciste. Il s'agit d'une pensée par amalgame: toute critique de l'islamisme est une critique de l'islam, donc des musulmans ; toute critique du séparatisme racialiste «décolonial» est une critique de la lutte contre le racisme, une pratique de «blanc» héritier du colonialisme et de l'esclavage, donc nécessairement favorable à ceux-ci. Fausse transitivité et syllogismes permanents sont à la base de ces procès permanents intentés à quiconque se risque à la critique - une belle démonstration au passage que l'idée même de critique serait réservée à certains chercheurs et interdite à d'autres en fonction de l'orientation politique de ce qu'ils disent!
Ultime étape, l'attribution de ces caractères discriminatoires généralisants à l'État lui-même.
Ultime étape, l'attribution de ces caractères discriminatoires généralisants à l'État lui-même. On retrouve là, au niveau institutionnel, exactement le même processus que celui appliqué aux individus ; un processus qui se situe toujours à la croisée de l'entreprise idéologique identitaire et de sciences sociales au service, plus ou moins conscient, de celle-ci. L'État est lui-même «islamophobe» et raciste, comme il est «colonial» dans la double mesure où il a pu l'être par le passé (transitivité dans le temps) et où il ne peut concrètement guérir par ses politiques publiques toutes les meurtrissures identitaires contemporaines (transitivité dans l'action ou l'inaction plus exactement). L'État est donc non seulement responsable mais coupable, et il doit être à ce titre dénoncé, attaqué et, dans la version la plus violente, abîmé ou détruit. On retrouve ici à la fois un discours assez classique de l'ultra-gauche, en partie issu de l'anarchisme bien évidemment, mais encore toute une rhétorique - souvent élaborée des agents publics d'ailleurs! - anti-républicaine et très hostile au modèle laïque français. Une rhétorique qui va le plus souvent puiser dans le libéralisme culturel à l'anglo-saxonne un modèle alternatif.
La contradiction, au sein de cette gauche radicale ou critique, entre d'un côté cette quête incessante d'un idéal libéral, individualiste, séparatiste et différentialiste en matière identitaire, et de l'autre un antilibéralisme militant en matière économique, est une source perpétuelle d'interrogation ; en même temps qu'elle est un obstacle, ce dont on ne peut que se féliciter, à la diffusion de telles idées au sein d'une population plus large, au-delà des meetings et rassemblement de ces associations identitaires, des séances de séminaire et les colloques de ces chercheurs ou des pages des médias qui en livrent complaisamment le feuilleton.
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Jeremy Corbyn ou le désespérant succès de l'islamo-gauchisme

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Jeremy Corbyn ou le désespérant succès de l'islamo-gauchisme
FIGAROVOX/CHRONIQUE - Malgré les attentats en Grande-Bretagne, la question du terrorisme islamique ne fut pas au cœur des débats lors des législatives britanniques. Dans sa chronique, Gilles-William Goldnadel critique la position sur l'islam de Jeremy Corbyn, leader du parti de l'opposition.

Gilles-William Goldnadel est avocat et écrivain. Il est président de l'association France-Israël. Toutes les semaines, il décrypte l'actualité pour FigaroVox.



Il est des jours où l'on voudrait tellement s'être trompé. Des jours où ses appréhensions obsessives se trouvent confirmées au-delà de toute désespérance.
Ce lundi noir du résultat des élections anglaises sera sur ce point à marquer d'une pierre tombale.
Qu'ai-je constamment écrit ces dernières semaines à propos du regard strabique imposé sur le terrorisme islamique?
Qu'il existait des territoires occultés de l'information dominante.
Qu'un surmoi névrotique empêchait de regarder en face la réalité de l'islam radical et les questions migratoires et associées.
Qu'une idéologie de dilection pour l'altérité s'employait à privilégier dans le débat électoral, par souci de diversion, le primat aseptisé de l'économie au détriment des questions sociétales infectées. Tout porteur de ces discours étant traité par des journalistes-infirmiers diplômés comme une manière de pestiféré, avec force bruissement de crécelles alentour pour la prophylaxie.
C'est donc dans ce cadre idéologique largement inconscient que les élections anglaises doivent être observées de manière objectivement critique et, pour l'auteur engagé de ces lignes, assez désespéré.
Voilà un pays qui aura connu en l'espace d'un mois à Manchester puis dans sa capitale Londres, deux attentats terroristes sanglants dramatiquement retentissants ayant pour auteurs des musulmans radicaux issus de tant de l'immigration que de la migration.
Le dernier attentat sur le London Bridge s'étant déroulé à quelques heures de la consultation nationale, l'idéologie précitée ne put éviter, qu'au rebours des élections françaises, le débat sur la question du terrorisme islamique soit abordé de front . L'émotion encore vive empêchant l'occultation, la durée de vie émotionnelle d'un attentat mortel ne dépassant pas la semaine.
Et à quoi ce débat obligatoire se borna-t-il? En dehors d'une imprécation salutaire par la première britannique contre «la tolérance excessive pour l'idéologie malfaisante de l'islamisme radical» qui contrastait avec la vacuité abyssale du discours du premier français (ma précédente chronique: «N'ayons pas peur de nommer l'islam radical»): A un débat sécuritaire, nécessaire mais aseptisé sur l'insuffisance des moyens policiers.
Autrement dit, interdiction d'aborder la question matricielle des responsabilités intellectuelles, médiatiques et politiques du terrorisme islamique désormais quotidien qui ensanglante l'Europe.
S'il en avait été autrement le focus aurait été naturellement pointé sur la personnalité très particulière du leader de l'opposition travailliste Jérémy Corbyn.
Un article publié par le Monde du 16 septembre 2015 aurait été épousseté: «Monsieur Corbyn est un militant pro- palestinien depuis des décennies, très actif en tant que parlementaire. Il a présidé d'autre part le Collectif «Stop the War» qui a organisé de grandes manifestations contre les guerres en Afghanistan et en Irak. Attaqué en juillet pour avoir utilisé le mot «ami» en accueillant des délégations du Hamas et du Hezbollah lors d'une rencontre parlementaire, il a répondu qu'il s'agissait d'une expression «collective» et de «langage diplomatique»… Après l'avoir nié, Corbyn a aussi admis avoir rencontré à Londres en 2009 Dyab Abou Jajah, ancien combattant du Hezbollah et leader en Belgique d'un mouvement islamiste, la Ligue Arabe Européenne, qui a organisé à Anvers en 2002 des manifestations communautaires qui ont tourné à l'émeute après l'assassinat d'un enseignant d'origine marocaine.»
«… En août ce militant a qualifié Monsieur Corbyn «d'ami» sur son compte Twitter. Il a affirmé avoir rencontré Monsieur Corbyn et avoir collaboré avec lui.» «Monsieur Corbyn a aussi a aussi été mis en cause par le journal juif britannique Jewish Chronicle pour avoir assisté à des réunions du groupe «Deir Yassine Remembered» fondé par le négationniste Paul Eisen… Le responsable travailliste a reconnu avoir assisté à «deux ou trois événements voici quelques années».… Le meilleur pour la fin: «En juillet, Monsieur Corbyn avait tenté en vain d'intervenir auprès de la banque HSBC qui venait de clôturer d'autorité le compte de la mosquée de Finsbury Park. Une enquête de la BBC a établi que cette décision était prise afin d'éviter les foudres de l'administration du fait de l'inscription du lieu de culte sur un fichier de vigilance bancaire sous la rubrique «terrorisme» en raison de ses activités antérieures à 2005. L'interdiction bancaire est aussi liée, selon la BBC, à la présence au conseil d'administration de la mosquée de Mohammed Sawalah, une figure des Frères Musulmans soupçonnée d'être un ancien commandant du Hamas à Gaza. Alors que Sawalah occupe cette position depuis la réouverture de la mosquée en 2005, le retrait de HSBC semble consécutif à la décision de David Cameron, en 2014, de commander un rapport sur les liens entre les Frères Musulmans et le terrorisme» «Enfin, Corbyn a effectivement participé à Londres, le 12 février 2006, à une manifestation contre les caricatures de Mahomet… À propos des attentats de Paris, le député a diffusé à la chambre des Communes une motion qui ne faisait pas allusion à l'attaque meurtrière contre le supermarché kasher mais exprimé sa sympathie à l'égard des victimes de l'attentat contre Charlie Hebdo.»
À la lecture accablante de ce qui précède, qui pourrait soutenir de bonne foi, que dans le cadre d'un débat rationnel et honnête, le positionnement radicalement pro- islamiste du leader de l'opposition n'aurait pas dû être placé au centre même du débat électoral portant sur ce terrorisme islamique qui venait de frapper doublement?
Qui oserait soutenir que ce passé récent de Corbyn qui en fait une sorte de caricature d'islamo-gauchiste pur et dur, pour ne pas écrire de compagnon de route des islamistes radicaux , a été porté à la connaissance du public français au moment même où il s'imposait?
Diversion suprême, telle une cerise sur le gâteau de l'occultation, alors que la première ministre britannique tente de former un gouvernement, le focus est désormais placé sur son alliance forcément contre nature avec un parti irlandais unioniste pro-life et anti mariage gay, plutôt que sur l'alternative obscénité de voir un parti travailliste au pouvoir dirigé par le gauchiste radical précité.
Car exactement pour les mêmes raisons qui font que, pour protéger toute une classe médiatique et intellectuelle, le procès du communisme n'a pas été instruit il y a 30 ans, la question de la responsabilité de l'islamo-gauchisme ne sera pas posée.


Interdiction donc de s'interroger sur les responsabilités d'une pensée réflexe plutôt que construite qui aura aboli pendant des décennies toute pensée critique sur les crimes de l'islamisme et son rapport aux femmes, aux juifs, aux chrétiens, aux homosexuels et à la démocratie.
Interdiction de s'interroger sur la bienveillante compréhension du gauchisme à l'égard de la violence terroriste.
Interdiction de ne considérer autrement que comme irénique et bienfaisante l'immigration islamique aussi massive qu'irrésistible. Interdiction de s'interroger sur les ratés manifestes de l'intégration sinon sous les angles obtus d'une discrimination économique et raciale aiguë.
Et c'est sous l'empire de cette interdiction, qu'en Grande-Bretagne, Jeremy Corbyn remporta un succès plutôt que d'être décrété d'accusation. Et qu'en France, la question du terrorisme islamique n'a pas été posée durant le combat électoral et qu'aujourd'hui son vainqueur s'interdit même de le nommer .
Mais, les véritables raisons de la puissance de l'occultation - diversion sont sans doute moins intellectuelles et culturelles qu'épidermiques et tripales.
Au demeurant, l'article du Monde que j'ai cité était avant tout rédigé pour faire le procès de Caroline Fourest coupable «de s'être laissée emporter par ses arguments» à trop méchamment diaboliser le dirigeant travailliste dont il convenait malgré tout de relativiser les excès.
Le journal vespéral se faisant moins pondéré lorsqu'il pèse chaque jour les fautes de la droite nationale.


Monsieur Corbyn n'aura pas été mis sur la sellette, parce que dans ce monde esthétique qui gouverne les cœurs , il ne fait pas l'objet d'une particulière détestation. Au fond, quelqu'un qui est bon envers l'islam même radical ne peut pas être tout à fait mauvais. On veut bien jeter aux chiens ou à l'asile un président peroxydé qui veut murer son territoire devant l'islam, mais pas question de mettre à la question quelqu'un qui voudrait lui ouvrir ses portes et fenêtres.
La question idéologique de nos temps névrotiques et sanglants ne relève ni des idées ni de la logique, mais du cœur et du sang.
































































































































































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