Cet article n'est plus mis à jour.
Lire les évolutions sur le blog L'islam pour les nuls.
Rubriques :
Immigration: L'UE prête à des ajustements (Blair) (15.07.2017)
3500 migrants secourus en Méditerranée (12.07.2017)Lire les évolutions sur le blog L'islam pour les nuls.
Rubriques :
- Islamisation et politique
- L'islam dans le monde (histoire + actualités)
- L'islam dans les textes (que disent le coran, les hadiths, la sira, les tafsirs?)
- Idiots utiles, collabos et islamo-gauchistes (les politiques, juges, journalistes, etc. qui favorisent la propagation de la charia dans le monde)
- Vidéos d'analyse et d'information
Immigration: L'UE prête à des ajustements (Blair) (15.07.2017)
Migrants : l'UE veut accroître les contrôles au large de la Libye (06.07.2017)
Argent sale : Un procureur sicilien enquête sur le financement des ONG migrants par la mafia (04.07.2017)
Nice: un policier qui faisait payer des migrants pour passer la frontière en prison (03.07.2017)
Un passeur nigérian arrêté avec 79.000 euros dans le ventre (03.07.2017)
Tensions accrues en France sur les dispositifs de l'asile (02/07/2017)
Migrants : l'apocalypse à Paris, dans le quartier de la Chapelle (01.07.2017)
Aider les réfugiés : une nouvelle stratégie de communication pour les multinationales ? (01.07.2017)
Une majorité d'Européens se disent contre l'immigration provenant de pays musulmans (11.02.2017)
La Suède, terre promise des migrants, s'apprête à en expulser plus de 60.000 (28.01.2016)
Voir aussi :
- Crise des migrants en France.
- Réflexions sur l'immigration et la démographie
3500 migrants secourus en Méditerranée (12.07.2017)
Coldplay: une chanson de soutien aux migrants (07.07.2017)
Réfugiés : le SOS de l’Italie à l’Europe (05.07.2017)
La Suède, terre promise des migrants, s'apprête à en expulser plus de 60.000 (28.01.2016)
Voir aussi :
- Crise des migrants en France.
- Réflexions sur l'immigration et la démographie
Immigration: L'UE prête à des ajustements (Blair) (15.07.2017)
Par Le Figaro.fr avec AFPMis à jour le 15/07/2017 à 14:23
Publié le 15/07/2017 à 12:41
Les responsables de l'Union européenne (UE) accepteraient un
durcissement des règles d'immigration pour aller dans le sens du Royaume-Uni
afin de garder le pays dans le bloc européen, a affirmé samedi l'ancien Premier
ministre britannique Tony Blair. "Les responsables européens, d'après les
discussions que j'ai eues, sont prêts à envisager des changements pour aller
dans le sens du Royaume-Uni, y compris sur la liberté de circulation. Pourtant,
cette option est exclue", a regretté l'ancien Premier ministre dans un
article pour son cercle de réflexion Institute for Global Change.
La liberté de circulation au sein de l'UE et de ce fait
l'impossibilité pour le Royaume-Uni de contrôler son immigration ont été l'une
des raisons centrales du vote des Britanniques en faveur d'une sortie de l'UE
lors du référendum du 23 juin 2016. David Cameron avait obtenu en février 2016,
quatre mois avant le référendum, un renforcement du "statut spécial"
du Royaume-Uni dans l'UE avec notamment un "frein d'urgence" sur
certaines aides sociales versées aux migrants européens pendant sept ans mais
ces réformes avaient été jugées insuffisantes par l'électorat pro-Brexit.
Tony Blair avance que l'élection du président français
Emmanuel Macron a changé la dynamique européenne. "L'examen rationnel des
options inclurait judicieusement celle de négocier avec le Royaume-Uni son
maintien au sein d'une Europe prête à se réformer et faire la moitié du chemin
vers nous", a écrit l'ancien Premier ministre. "Les réformes sont
désormais au programme de l'Europe", a-t-il jugé.
3500 migrants secourus en Méditerranée (12.07.2017)
Par Le Figaro.fr avec AFP
Mis à jour le 12/07/2017 à 15h02 | Publié le 12/07/2017 à
14h38
Plus de 3500 migrants secourus ces derniers jours au large
de la Libye sont arrivés aujourd'hui en Italie ou ils étaient attendus dans les
prochains jours, alors que Rome fait pression pour que d'autres pays ouvrent
leurs ports.
Dans la matinée en Sicile, un navire des gardes-côtes
italiens est arrivé à Pozzallo, au sud de l'île, avec 481 migrants à bord, tandis
que le Phoenix de l'ONG maltaise Moas a commencé à débarquer 422 autres
personnes à Trapani (ouest).
Dans le même temps, les navires de quatre autres ONG -
Médecins sans frontières (MSF), SOS Méditerranée, Save the Children et
ProActiva Open Arms - faisaient route vers la Sicile ou le sud de l'Italie avec
un total de plus de 2700 personnes secourues dans la journée de mardi, selon
les informations fournies par ces ONG. Ces opérations de secours ont été
coordonnées par les gardes-côtes italiens.
Chacun de ces bateaux a relevé un nombre important de jeunes
enfants et d'adolescents parmi les migrants secourus. Mais le plus jeune de ces
passagers est un petit Camerounais prénommé Christ : sa mère a accouché mardi
sur un petit bateau en bois surchargé, avant même d'être secourue.
Depuis plusieurs semaines, l'Italie multiplie les appels à
l'aide, exhortant ses partenaires européens à apporter une "contribution
concrète" pour tenter d'endiguer les départs et surtout de mieux répartir
les migrants secourus en mer.
Le chef du gouvernement italien, Paolo Gentiloni, a prévenu
la semaine dernière que la capacité d'accueil de l'Italie n'était pas
"illimitée", mais il se heurte au refus de ses partenaires d'ouvrir
leurs ports.
La question devait encore être au centre de discussions
trilatérales cet après-midi à Trieste, en Italie, entre Gentiloni et ses
homologues français et allemand, Emmanuel Macron et Angela Merkel.
LIRE AUSSI:
Coldplay: une chanson de soutien aux migrants (07.07.2017)
Par Le Figaro.fr avec AFPMis à jour le 07/07/2017 à 07:32
Publié le 07/07/2017 à 07:18
Le groupe de pop-rock anglais Coldplay a sorti un nouveau
single dont les revenus seront destinés à soutenir les migrants qui effectuent
la traversée de la Méditerranée pour rejoindre l'Europe.
"Aliens", révélée tard hier soir, avec sa vidéo,
est la dernière chanson de l'album "Kaleidoscope" qui sortira
prochainement.
Coldplay a indiqué que les revenus issus
d'"Aliens" seront reversés au Migrant Offshore Aid Station (MOAS),
une organisation privée maltaise qui intervient lors de sauvetages en
Méditerranée.
La chanson a été co-écrite avec Brian Eno, connu notamment
pour ses travaux aux côtés de David Bowie.
Migrants : l'UE veut accroître les contrôles au large de la
Libye (06.07.2017)
Mis à jour le
06/07/2017 à 11:30
Le plan d'action discuté jeudi par les 28 ministres de
l'Intérieur prévoit notamment la reprise en main des ONG de secours en mer.
Correspondant à Bruxelles
C'est la crise dont l'Italie et l'UE se seraient bien
passées: les migrations explosent au sud de la Méditerranée et elles vont
obscurcir l'horizon européen tout l'été. Les records de 2015 sont encore loin,
pourtant Bruxelles est déjà prête à bousculer deux tabous. Il s'agit de
reprendre le contrôle des ONG de secours en mer, parce que leur présence
simplifierait le trafic des passeurs. Il est aussi question de jouer à fond la
carte des gardes-côte libyens, malgré l'énorme méfiance qu'ils suscitent.
Le «plan d'action» discuté jeudi par les 28 ministres de
l'Intérieur répond au cri d'alarme lancé par Rome il y a quelques jours. Les
arrivées au sud de la Botte, en provenance de Libye pour l'essentiel, ont
augmenté de 20 % cette année, pour atteindre 85.186 à fin juin. Dans
l'intervalle, 2.150 hommes, femmes ...
L’année 2017 pourrait être la plus meurtrière pour les
migrants en Méditerranée (06.07.2017)
Un rapport d’Amnesty International critique l’action des
pays de l’UE, dont les ministres de l’intérieur se réunissent jeudi pour
répondre à l’appel à l’aide lancé par l’Italie.
Le Monde.fr avec Reuters | 06.07.2017 à 06h40 • Mis à jour
le 06.07.2017 à 09h04
2017 pourrait être l’année la plus meurtrière en
Méditerranée pour les migrants qui tentent de rejoindre les côtes italiennes au
départ de la Libye, met en garde Amnesty International dans un rapport publié
jeudi 6 juillet.
Le document, se basant sur les chiffres de l’Organisation
internationale pour les migrations (OIM), recense ainsi 2 072 décès d’exilés
sur les plus de 75 000 personnes qui ont tenté la traversée pendant les six
premiers mois de l’année. Amnesty calcule un taux de décès de 2,7 %, soit trois
fois plus qu’en 2015, pour un nombre de migrants similaire.
Lire aussi : « C’est la saison 4 du drame européen des migrants »
Le rapport critique l’action des pays de l’Union européenne (UE),
dont les ministres de l’intérieur se réunissent ce jeudi pour répondre à
l’appel à l’aide lancé par l’Italie, submergée par les arrivées. Amnesty
International les accuse, en outre, d’être en partie à l’origine de l’explosion
du nombre de morts depuis 2015 :
« Les Etats européens tournent progressivement le dos à une
stratégie de recherche et de secours qui réduisait la mortalité en mer. »
Lire aussi : L’Union européenne solidaire avec l’Italie sur la question des migrants, mais sans solution
Le cas libyen
L’organisation fustige, notamment, la politique d’aide à la
Libye pour traquer les réseaux de passeurs et contenir les migrants sur les
côtes de l’Etat africain. Elle regrette que cette coopération « n’englobe pas
de mécanisme ni de système adéquat d’obligation de rendre des comptes afin de
surveiller » les gardes-côtes libyens, qu’Amnesty accuse d’exactions.
« Les interceptions par [ces derniers] mettent bien souvent
en péril les réfugiés », expliquent les auteurs du rapport, qui précisent que
leurs techniques d’intervention « ne respectent pas les protocoles élémentaires
de sécurité et peuvent engendrer des mouvements de panique et des chavirements
catastrophiques ».
« En outre, des allégations sérieuses accusent certains
gardes-côtes d’être de connivence avec les passeurs et des éléments prouvent
qu’ils maltraitent les migrants », poursuit Amnesty. Certains « ont tiré des
coups de feu en direction des bateaux et un rapport des Nations unies signalait
en juin qu’ils étaient directement impliqués par l’usage d’armes à feu dans le
naufrage » de certaines embarcations.
Selon le rapport, les exilés secourus par ces derniers sont
« renvoyés en Libye, où ils sont régulièrement placés en détention et torturés,
et où il n’existe ni droit d’asile ni système d’asile ».
En savoir plus sur
http://www.lemonde.fr/international/article/2017/07/06/l-annee-2017-pourrait-etre-la-plus-meurtriere-pour-les-migrants-en-mediterranee_5156426_3210.html
Réfugiés : le mauvais procès fait aux ONG (05.06.2017)
Par Célian Macé — 5 juillet 2017 à 19:46
Les bateaux de secours créeraient-ils un appel d’air en
s’approchant au plus près des côtes libyennes ? Polémique en Italie.
Ce ne sont plus des navires, mais de simples barques ou des
embarcations gonflables. Elles quittent la côte libyenne, cap au Nord, selon
une trajectoire empruntée depuis l’Antiquité. «La qualité des matériaux s’est
considérablement détériorée depuis deux ans : le caoutchouc est plus mince et
les bateaux sont fabriqués avec une seule chambre à air», décrivent les
services de Frontex, l’agence européenne de surveillance des frontières. Ces
coques de noix surchargées ne sont même plus destinées à atteindre l’Italie :
«Il y a juste assez de carburant pour que les bateaux sortent des eaux
territoriales libyennes. De même pour l’eau potable et la nourriture.
Récemment, nous avons aussi noté que les trafiquants enlèvent les moteurs quand
ils voient un navire de sauvetage, et s’enfuient avec pour le réutiliser dans
un autre voyage.»
A LIRE AUSSI
«Corridor».
Dans ces conditions, les naufrages sont inévitables. Les
opérations de secours sont menées par quatre acteurs : la marine italienne (46
% des sauvetages en 2016), les vaisseaux des opérations européennes «Triton» et
«Sophia» (25 %), les ONG (22 %) et les navires de commerce (8 %). Année après
année, les migrants se noient - ou sont secourus - de plus en plus près des côtes
libyennes.
Une polémique a éclaté en Italie sur l’impact de ces
opérations de sauvetage. Ne sont-elles pas en train de «créer un corridor
humanitaire» vers l’Europe, comme l’a affirmé Carmelo Zuccaro, le procureur de
Catane, en Sicile, «convaincu» que les ONG ont des contacts avec les passeurs ?
Ne «soutiennent»-elles pas «l’action des réseaux criminels en Libye», comme l’a
déclaré le patron de Frontex, Fabrice Leggeri ? Les ONG font face à un procès
récurrent et décourageant : celui du fameux «appel d’air».
«C’est un faux
débat. On l’a déjà eu avec Mare Nostrum [l’opération italienne décidée après le
naufrage de Lampedusa] il y a trois ans. Rome a décidé de l’arrêter fin 2014.
Or on a alors assisté à une hausse considérable des flux, rappelle Mattia Toaldo,
du Conseil européen des relations internationales. Les ONG n’ont commencé les
opérations de secours à grande échelle que l’an dernier, tandis que la vague
migratoire date d’il y a trois ans, avec la crise des réfugiés syriens.» Les
passeurs adaptent peut-être leurs pratiques, mais le nombre des départs n’est
en rien corrélé à l’action des ONG, conclut-il.
«Signaux».
Dans l’entourage du ministre français de l’Intérieur, Gérard
Collomb, on évoque pourtant «des cas de collusion entre les navires de secours
et les passeurs» : «Les ONG peuvent tomber dans le piège. Elles recueillent des
gens à la limite ou dans les eaux territoriales libyennes. Il y a des contacts
visuels - des signaux lumineux - et téléphoniques.» Les principaux concernés
réfutent en bloc. «Notre seul objectif, c’est de sauver des vies, rappelle
Corinne Torre, de MSF, qui gère deux navires de sauvetage en Méditerranée,
l’Aquarius et le Prudence. Le Centre de coordination des secours maritimes nous
donne systématiquement un accord avant d’intervenir. Si on se rapproche des
côtes libyennes, c’est que des naufragés ne sont pas secourus et risquent la
mort. Point. La problématique, c’est l’absence de prise en charge européenne,
pas le rôle des ONG.»
A LIRE AUSSI
L’idée d’un «code de conduite» pour les ONG déployées au
large de la Libye, évoqué lundi par les ministres de l’Intérieur français,
italien et allemand, est fraîchement accueillie. A-t-elle été soufflée par
Frontex ? «Le principal facteur d’attractivité de la route de la Méditerranée
centrale est la disponibilité des réseaux de passeurs libyens. Casser leur
activité est la priorité, explique un responsable de l’agence européenne. La
Méditerranée est devenue la principale route de trafic des femmes ou des jeunes
filles nigérianes, par exemple. Il est de la plus haute importance de les
protéger, de les identifier, de les séparer des trafiquants avant qu’elles
disparaissent dans un monde d’abus. Nous ne pouvons le faire que si tous les
acteurs coopèrent activement avec la police.» Selon la presse italienne, le
code pourrait interdire aux ONG de trop approcher les côtes libyennes et les
obliger à embarquer un policier à bord.
L’UE privilégierait aussi le financement, la formation et l’équipement
des gardes-côtes libyens. Des agents corrompus et «directement impliqués dans
des violations des droits de l’homme», selon le dernier rapport des Nations
unies, publié samedi : «Après avoir été interceptés, les migrants sont souvent
battus, dépouillés de leurs biens» puis «assujettis à du travail forcé, des
viols et autres violences sexuelles».
Célian Macé
Réfugiés : le SOS de l’Italie à l’Europe (05.07.2017)
Par Eric Jozsef, Correspondant à Rome — 5 juillet 2017 à
19:46
«La pression est énorme», répète le ministre italien de
l’Intérieur, Marco Minniti, pour décrire la situation migratoire sur les côtes
siciliennes : environ 85 000 personnes ont débarqué depuis le début de l’année
dans les ports du sud de la péninsule, soit une hausse de 18 % par rapport à la
même période l’an passé. En réaction, Rome met la pression sur ses partenaires
européens. A la veille d’une réunion des ministres de l’Intérieur et de la
Justice de l’Union européenne, prévue ce jeudi à Tallinn, en Estonie, le
gouvernement de Paolo Gentiloni a multiplié les initiatives diplomatiques et médiatiques.
La semaine dernière, il a tapé du poing sur la table en menaçant de bloquer
l’entrée de ses ports aux bateaux transportant des migrants secourus en
Méditerranée et battant pavillon étranger. En clair, aux embarcations des
multiples ONG qui croisent au large de la Libye pour récupérer les passagers
des navires de fortune et éviter les naufrages (lire ci-contre). Plus de 2 200
personnes sont déjà mortes en Méditerranée centrale depuis le début de l’année,
selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). Douze disparus
par jour.
A LIRE AUSSI
Goutte d’eau
Ceux qui parviennent à atteindre l’Italie trouvent des
centres d’accueil saturés. «La situation a atteint la limite du supportable», a
écrit le gouvernement dans une lettre adressée au commissaire européen chargé
de l’Immigration, Dimitri Avramopoulos. La situation n’a pourtant rien de
comparable avec celle de 2015, qui avait vu l’arrivée en Europe de plus d’un
million de personnes, pour la plupart venues de Syrie et passant par la route
balkanique. Mais cette dernière a pratiquement été fermée et c’est désormais en
Méditerranée, à partir de la Libye, que s’effectuent la plupart des traversées.
En 2016, l’Italie a ainsi accueilli 181 000 migrants. «Nous ne sommes pas face
à une invasion», s’efforce de relativiser l’ancienne commissaire européenne
Emma Bonino, qui souligne régulièrement que non seulement les arrivées ne
représentent qu’une goutte d’eau par rapport aux 500 millions d’Européens
(moins de 0,04 %) mais que la péninsule, qui a perdu près de 90 000 habitants
l’an passé en raison de sa crise démographique, serait bien avisée de les
accueillir.
Il n’empêche, sous la pression de la xénophobe Ligue du
Nord, de la presse de droite et dans une certaine mesure du Mouvement Cinq
Etoiles, la question migratoire empoisonne le débat politique transalpin. Début
juin, lors des élections municipales partielles, la très grande majorité des
400 maires qui ont adhéré au programme gouvernemental de répartition des
réfugiés sur le territoire (3 pour 1 000 habitants) ont subi une claque
électorale. Comme Giusi Nicolini, l’emblématique maire de Lampedusa, éliminée
dès le premier tour.
A LIRE AUSSI
Selon un récent sondage, seul un Italien sur quatre est
favorable à l’accueil des immigrés arrivés dans le sud du pays. D’autant qu’une
bonne partie des migrants renoncent désormais à poursuivre leur voyage vers la
France, la Suisse ou l’Autriche. «La plupart des personnes arrivées en Italie
ces derniers mois viennent d’Afrique de l’Ouest, souligne Flavio Di Giacomo,
porte-parole de l’Organisation internationale des migrations. A la différence
des Syriens ou des Erythréens, ils ne cherchent pas à tout prix à continuer
leur voyage vers le nord de l’Europe.»
Abandon
Dans le même temps, les voisins de l’Italie contrôlent de
plus en plus leurs frontières. «[Les points de passage de] Ventimille, du col
du Brenner et de Chiasso ont été bouclés», a ainsi pointé Loris De Filippi,
président de MSF-Italie. Lundi, le ministre autrichien de la Défense, Hans
Peter Doskozil, a même annoncé que Vienne comptait «très bientôt» déployer
l’armée pour un meilleur contrôle des frontières avec l’Italie si l’afflux de
migrants devait ne pas ralentir. Rome a immédiatement convoqué l’ambassadeur
autrichien.
A l’approche des législatives d’octobre, l’annonce de Vienne
apparaît avant tout comme de la gesticulation politique. Mais elle renforce le
sentiment d’abandon de Rome alors que le projet de «relocalisation» des
demandeurs d’asile adopté en 2015 par le Conseil européen, qui visait à
répartir les migrants dans les Etats membres, est quasiment au point mort. La
semaine dernière, Angela Merkel et Emmanuel Macron se sont dits prêts à mieux
soutenir l’Italie. A la suite d’un mini-sommet tripartite sur la question,
dimanche à Paris, les journaux italiens voulaient croire qu’un «pacte»
migratoire était en vue. Mais le lendemain, Paris a douché les attentes
transalpines en refusant, comme Madrid, d’accueillir des bateaux de migrants
dans ses ports.
La balle est repassée dans le camp de la Commission
européenne, dont le plan d’action doit être présenté à Tallinn. Le document
prévoit de renforcer les capacités des gardes-côtes libyens et d’aider l’Italie
en augmentant la contribution des Etats membres au fonctionnement des
«hotspots» - où sont enregistrés les migrants à leur arrivée en Europe. De son
côté, la France s’est engagée à accélérer la relocalisation en prenant en
charge 200 demandeurs d’asile par mois, au lieu de 50 actuellement.
Migrants : Calabre, le front du refuge (05.07.2017)
Alors que l’Italie appelle l’Europe à ouvrir ses ports aux
bateaux secourant les migrants, des villages du Sud ont inventé un modèle
d’intégration des réfugiés qui a ressuscité des lieux à l’agonie.
LE MONDE | 05.07.2017 à 06h40 • Mis à jour le 05.07.2017 à
17h17 | Par Maryline Baumard
Daniel, Nigérian arrivé il y a 9 mois, est serveur dans un
petit restaurant du village de Camini, en Calabre (Italie), le 16 juin.
La nuit n’aura pas suffi à apaiser la pierre de ses brûlures
de la veille. Il est 8 heures tout juste et le soleil reprend son offensive sur
le village perché de Camini, traquant l’ombre au fond des ruelles, taguant de
son sceau de feu les maisons de ce coin perdu de Calabre.
Sylla lève les yeux vers l’astre, le jauge, avant de passer
son avant-bras sur son front ; geste qu’il répétera des centaines de fois au
fil de sa journée. D’un pas calculé pour durer jusqu’au soir, il entame
l’ascension d’un des escaliers de cette bourgade à flanc de colline, pénètre
dans une petite maisonnette d’où s’échappe un concert de marteau et de burin,
et, une fois en équilibre sur son échafaudage, il commence à dessiner
l’encadrement d’une fenêtre.
Sylla est nigérien, la vingtaine. Si ses gestes ne le
trahissent pas, les coups d’œil réguliers d’Hassan, son voisin de chantier,
révèlent qu’il apprend encore. « Maître Hassan », comme on appelle désormais le
Sénégalais, qui gratte la pierre en expert, a, lui, la pleine confiance du
patron, Cosmano Fonte. Il a même si bien copié le maître que Cosmano, « quinqua
» qui brasse là le mortier depuis ses 12 ans, se revoit jeune quand il observe
Hassan, fier de lui avoir transmis comment panser les blessures des murs du
village.
Village-planète
C’est par hasard qu’un jour de juillet 2014 cet Africain est
arrivé dans ce coin perdu, à une heure trente de voiture de Reggio di
Calabria. « La préfecture nous avait demandé d’héberger temporairement un
groupe de mineurs migrants. On s’est attachés à eux et, quand l’administration
a voulu les reprendre, je leur ai expliqué que si d’aventure l’un d’eux avait
un peu triché sur son âge, c’était le moment ou jamais de rectifier, car nous
avions des places pour les majeurs », se souvient Rosario Zurzulo, le directeur
de Jungi Mundi, la coopérative qui accueille les demandeurs d’asile et les
réfugiés à Camini.
Censé avoir 17 ans, Hassan en a avoué d’un coup...
En savoir plus sur
http://www.lemonde.fr/europe/article/2017/07/05/calabre-le-front-du-refuge_5155688_3214.html
Argent sale : Un procureur sicilien enquête sur le financement des ONG
migrants par la mafia (04.07.2017)
Un procureur sicilien a ouvert une enquête sur le
financement des ONG qui aide les migrants par la mafia. Celle-ci récupérerait
une partie des subventions attribuées par l'Union à l'Italie dans le cadre de
sa politique d'accueil.
Comme toujours, il y a les images et le langage de l'émotion
qui balaient toute forme de rationalité. Et nous, les Européens, nous, les
hommes blancs, retrouvons nos sanglots* - ceux de la culpabilité de la
colonisation et de toutes ces sortes de choses. Puisque, prétendument, nous
sommes le malheur de l'Afrique, nous devons aujourd'hui massivement et sans
barguigner accepter des tombereaux de Nigérians et d'autres peuples qui ont
traversé la moitié du continent pour vivre chez nous. Face à l'injonction morale,
nous sommes supposés obéir et, sans nous poser de questions, nous reprocher de
ne pas ouvrir assez les bras à ces pauvres hères mus par le mirage d'un
Occident riche et facile.
* Comm. blog : Allusion à Pascal Bruckner, Le sanglot de l'homme blanc (1983).
Le procureur sicilien qui gratte les apparences
Au-delà de ces apparences complaisantes, on trouve une autre
réalité, beaucoup plus sordide, qu'un procureur sicilien a entrepris de
dévoiler. Carlo Zuccaro, procureur général de Catane, a ouvert une enquête dès
le mois de février 2017 sur le financement des ONG qui recueille les migrants
par la mafia. Depuis lors, il ne cesse d'aller de découvertes en découvertes.
Premier point, depuis septembre 2016, les ONG semblent se
coordonner avec les passeurs, en conduisant de façon structurée les
embarcations jusqu'aux frontières italiennes.
Deuxième point, ces ONG engagent
des dépenses colossales dont les sources de financement sont parfaitement
inconnues.
Tout laisse à penser que les ONG se sont aujourd'hui
substituées aux passeurs pour organiser les arrivées. Rien n'exclut que ces
mêmes ONG soient payées par les passeurs pour effectuer une partie du travail.
Des fortunes étranges
À titre d'exemple, la MOAS (Migrant Offshore Aid Station) à
laquelle fait allusion le procureur Zuccaro, est installée à Malte. Elle est
présidée par son fondateur, Christopher Catrambone, dont la fortune était faite
à 30 ans... grâce au sauvetage en mer. L'intéressé a-t-il trouvé aujourd'hui un
nouveau moyen d'accroître sa fortune en se livrant au trafic illégal de
migrants? Voilà qui mériterait une petite étude.
On ne dira pas autre chose de l'association catalane
Proactiva Open Arms, créée par un autre héros du sauvetage en mer : Oscar Camps.
Cette association comptait à peine 20 militants lorsqu'il n'était pas question
de migrants. Elle soutient qu'elle prospère aujourd'hui grâce à des levées de
fonds sur Ulule. Sauf que les levées paraissent limitées à quelques centaines
de milliers d'euros, quand ce sont des millions qui sont nécessaires pour
fonctionner pendant un an.
Les associations instrumentent les migrants
Dans tous les cas, le rôle néfaste des associations est
abondamment souligné par les pouvoirs publics.
En février 2017, par exemple, les forces de Frontex ont
déploré le fait que les ONG se soient substituées aux passeurs pour conduire
les migrants jusqu'aux frontières de l'Italie. Ce choix crée un appel d'air et
met de plus en plus en danger les migrants eux-mêmes. La stratégie des ONG
favorise en effet l'intensification du trafic et diminue l'attention que les
passeurs peuvent avoir pour leur cargaison.
Plus de 100 000 migrants ont traversé la Méditerranée depuis
janvier (04.07.2017)
S’ils sont deux fois moins nombreux qu’en 2016 à arriver en
Europe, plus de 85 000 se sont rendus en Italie, selon l’OIM, alors qu’ils
arrivaient en Grèce majoritairement.
Le Monde.fr avec AFP | 04.07.2017 à 11h33
Plus de 100 000 migrants et réfugiés sont arrivés depuis
janvier en Europe en traversant la Méditerranée, et 2 247 sont morts ou portés
disparus, a annoncé mardi à Genève l’Organisation internationale pour les
migrations (OIM).
Plus de 85 000 d’entre eux se sont rendus en Italie et près
de 9 300 en Grèce, selon les derniers chiffres publiés par l’OIM. En outre,
près de 6 500 sont arrivés en Espagne. Au total, les chiffres publiés par l’OIM
font état de 101 210 arrivées, et de 2 247 décès en mer. Vendredi, l’OIM avait
indiqué que le nombre d’arrivants était de 95 768. La différence avec les
chiffres de mardi s’explique par l’actualisation des données de l’Espagne.
« Une affaire pour l’Europe entière »
Durant la même période de 2016, soit entre début janvier et
le 3 juillet, les arrivées en Europe étaient deux fois plus nombreuses, indique
l’OIM, qui avait décompté 231 503 arrivants. La différence cette année est que
presque 85 % des migrants débarquent en Italie, alors que la majorité arrivait
l’an dernier en Grèce.
Lire aussi : L’Italie menace de fermer ses ports aux migrants
Avant la réunion informelle des ministres européens de
l’intérieur et de la justice jeudi à Rome, le directeur général de l’OIM,
William Lacy Swing, a appelé les membres de l’UE à aider les pays du sud de
l’Europe à accueillir et assister les migrants sauvés en mer. Cette question «
ne peut être vue comme un problème seulement pour l’Italie, mais une affaire
pour l’Europe entière », a t-il indiqué.
Lire aussi : L’Union européenne solidaire avec l’Italiesur la question des migrants, mais sans solution
Seuls un peu plus de 7 300 migrants ont été relocalisés
d’Italie vers d’autres Etats membres de l’UE. Plus de 3 000 migrants au total
sont morts depuis le début de janvier dans le monde. Parmi eux, plus de 2 200
sont morts alors qu’ils tentaient de se rendre en Europe.
Marne : une ex-élue condamnée pour un mariage blanc (04.07.2017)
Par Le Figaro.fr avec AFPMis à jour le 04/07/2017 à 20:16
Publié le 04/07/2017 à 20:14
Une peine de prison de huit mois avec sursis a été
prononcée, aujourd'hui, par le tribunal correctionnel de Reims à l'encontre de
Sabrina Ghallal, ancienne conseillère générale socialiste, jugée coupable
d'avoir organisé un mariage blanc fin 2013, ce qui avait conduit à son
exclusion du PS un an plus tard.
Cette sanction, à laquelle s'ajoute une amende de 3.000
euros, est légèrement plus clémente que celle (un an avec sursis) requise par
le parquet lors du procès qui s'était tenu le 13 juin. En revanche, Sabrina
Ghallal a été relaxée du chef "d'abus de faiblesse" envers le mari,
militant socialiste mais aussi adulte handicapé, suivi pour troubles
psychologiques.
"Nous faisons appel de cette décision", a déclaré
à l'AFP Me Simon Miravete, son avocat, assurant que sa cliente restait sur
"la même ligne de défense", à savoir "qu'elle n'a jamais
organisé de mariage de complaisance".
Le 31 décembre 2013, Arnaud Flammang et Rachida Mellouka, 35
et 25 ans à l'époque, s'étaient mariés à la mairie de Reims, un mois et trois
jours après que l'Algérienne s'était vue notifier l'obligation de quitter le
territoire français. Mais leur union n'avait eu de mariage que le nom :
"pas d'alliance", "pas de fleurs", "absence de la
famille de Flammang" et une noce terminée "au Flunch", avaient
énuméré les époux éphémères, séparés six mois plus tard.
Immigration : l'éclairage d'un analyste américain (03.07.2017)
Par lefigaro.fr Publié
le 03/07/2017 à 15:41
FIGAROVOX/ANALYSE - George Borjas, professeur d'économie
américain d'origine cubaine, fait l'état des lieux de la situation migratoire
dans son pays. Son analyse éclaire la situation européenne, et montre qu'il est
possible de parler d'immigration de manière dépassionnée.
George Borjas est professeur d'économie à la Harvard Economy
School et auteur de We Wanted Workers: Unraveling the Immigration Narrative,
(2016, éditions WW Norton & Co).
Le premier mois de l'administration Trump a déjà changé
l'orientation du débat sur l'immigration et d'autres changements sont à venir.
Pour l'instant, les décrets et les expulsions sont les principaux sujets de
discussion. Mais la bataille sur la quantité de réfugiés à accueillir et la
manière de les sélectionner au mieux cache les vrais enjeux du débat.
Les modifications de toute politique sociale ne profitent
pas également à tous et la politique migratoire ne fait pas exception. Je suis
un réfugié qui a quitté Cuba en 1962. Je n'ai pas seulement une grande
sympathie pour les immigrants qui souhaitent améliorer leur vie, je suis aussi
la preuve vivante que la politique migratoire peut profiter énormément à
certaines personnes. Mais je suis aussi un économiste particulièrement
conscient des compromis qu'elle suppose. C'est inévitable, l'immigration
n'améliore pas le bien-être de tous. Il y a des gagnants et des perdants, et
nous devrons faire des choix difficiles. L'amélioration des conditions de vie des
immigrants a un prix. Quel est le prix que les Américains sont prêts à payer et
qui paiera ?
Cette tension imprègne le débat sur l'effet de l'immigration
sur le marché du travail. Ceux qui sont favorables à plus d'immigration
soutiennent que les immigrants occupent des emplois dont les natifs américains
ne veulent pas. Mais nous savons tous que le prix du gaz baisse quand l'offre
s'accroît. Les lois de l'offre et de la demande ne s'évaporent pas lorsqu'on
parle du prix du travail plutôt que du prix du gaz. Aujourd'hui, les abus très
documentés du programme H-1B, comme cela a été le cas avec les salariés de
Disney qui ont dû former les immigrants chargés de les remplacer, auraient dû
mettre fin à l'idée selon laquelle l'immigration ne nuit pas aux natifs avec
lesquels ils entrent en compétition.
Au cours des 30 dernières années, une part importante des
immigrants, à peu près un tiers, étaient des personnes qui n'avaient pas
terminé leurs études secondaires. Ce furent donc les travailleurs américains
peu qualifiés en place qui payèrent le prix de l'entrée de millions de
travailleurs. Leurs salaires subirent une baisse allant jusqu'à 6 %. Ces
Américains peu qualifiés comprenaient de nombreux Noirs et Hispaniques, mais
aussi des immigrants arrivés auparavant.
Mais la baisse du salaire des uns, c'est aussi plus de
profit pour d'autres. La croissance de la rentabilité que connaissent de
nombreux employeurs augmente la taille du «gâteau» économique qui revient aux
natifs d'environ 50 milliards. Aussi, comme le soulignent ceux qui sont
favorables à plus d'immigration, celle-ci peut accroître la richesse globale
des Américains. Mais ils évitent d'évoquer les compromis sous-jacents : ceux qui
occupent des emplois également recherchés par les immigrants sont les perdants.
Ils évitent aussi de parler de l'effet secondaire de cette
immigration peu qualifiée qui réduit les 50 milliards de richesses gagnées. La
National Academy of Sciences a estimé récemment l'impact de l'immigration sur
les budgets gouvernementaux. Au cours d'une année, les familles d'immigrants
représentent une charge fiscale, principalement en raison de leurs faibles
revenus et de leur accès plus fréquent aux programmes gouvernementaux tels que
les frais de santé à la charge de l'État. Une comparaison des dépenses et des
contributions de ces familles a montré qu'elles étaient à l'origine d'un
déficit compris entre 43 et 299 milliards selon les hypothèses.
Même l'estimation la plus prudente du déficit fiscal efface
l'essentiel des 50 milliards de contribution à la richesse globale des natifs.
Visiblement, la taille du gâteau économique qui revient aux natifs change peu, après que l'immigration a augmenté de 15 % le nombre de travailleurs. Mais le
partage du gâteau change incontestablement : moins pour les travailleurs, plus
pour les employeurs.
Le débat sur l'immigration devra aussi s'intéresser à
l'impact de long terme sur la société américaine, soulevant la lourde question
de l'assimilation des immigrants. Le rythme auquel le statut économique des
immigrants s'améliore dans le temps s'est visiblement réduit dans les décennies
récentes. L'immigrant représentatif des années 1970 pouvait s'attendre à une
amélioration importante au cours de sa vie par rapport aux natifs. Aujourd'hui,
l'immigrant connaît en moyenne un progrès économique quasi inexistant.
Une partie du ralentissement de l'assimilation est liée au
développement d'enclaves ethniques. Les nouveaux immigrants qui retrouvent peu
de compatriotes à leur arrivée profitent de l'acquisition de qualifications qui
leur permettent d'interagir socialement et économiquement avec le voisinage,
par exemple en maîtrisant l'anglais. Mais les nouveaux immigrants qui arrivent
dans une importante et accueillante communauté de compatriotes éprouvent moins
le besoin d'acquérir ces qualifications ; ils se trouvent déjà au milieu d'un
large public qui apprécie ce avec quoi ils sont arrivés. Pour le dire sans
ambages, l'immigration de masse décourage l'assimilation.
Les compromis deviennent encore plus difficiles à apprécier
lorsqu'on songe à l'intégration sur longue période des enfants et
petits-enfants des immigrants d'aujourd'hui. Beaucoup se tournent vers le
melting-pot de l'Amérique du 20ème siècle et supposent que l'histoire se
répétera. Mais ce n'est probablement qu'une douce illusion. Ce melting-pot a
fonctionné dans un contexte économique, social et politique particulier et il est douteux que l'on retrouve ces conditions aujourd'hui.
Beaucoup d'immigrants de l'ère Ellis Island ont trouvé du
travail dans l'industrie ; la main-d'œuvre chez Ford était à 75 % composée
d'immigrés en 1914. Ces emplois d'ouvriers sont devenus des emplois syndiqués
bien payés, créant ainsi un filet de sécurité dans le secteur privé pour les
immigrés et leurs descendants. Est-ce que quelqu'un croit sérieusement que les
emplois peu qualifiés d'aujourd'hui offriront la même mobilité économique que
les emplois syndiqués de l'industrie d'alors?
De la même façon, le climat idéologique d'alors, qui
encourageait l'assimilation et que reflétait joliment notre devise «E Pluribus
unum» (un à partir de plusieurs), est mort et enterré. Une directive récente de
l'Université de Californie illustre une dérive radicale. Ceux qui travaillent
dans cette université sont mis en garde contre l'usage de phrases qui
pourraient conduire à de «micro-agressions» envers les étudiants ou entre eux.
Un exemple donné est «L'Amérique est un melting-pot» qui envoie le message
selon lequel ils devraient «s'assimiler à la culture dominante».
L'Europe est d'ores et déjà confrontée aux difficultés dues
à la présence de populations inassimilées. À elle seule, l'expérience
européenne montre qu'il n'existe pas de loi universelle qui garantisse
l'intégration, même après quelques générations. Nous aussi devrons affronter
les compromis nécessaires entre les bénéfices économiques à court terme et les
coûts à long terme d'une vaste minorité inassimilée. Bien identifier ces
compromis est le premier pas vers une politique migratoire plus raisonnable.
Nous avons besoin aussi de principes généraux qui combinent bon sens et
compassion.
Nous devons, avant tout, réduire l'immigration illégale.
Elle a eu un effet corrosif en paralysant la discussion d'une réforme de
l'immigration dans tous ses aspects. Un mur le long de la frontière mexicaine
peut envoyer le message selon lequel nous prenons la chose au sérieux mais beaucoup de migrants sans papiers sont entrés légalement dans le pays et sont
restés après la date d'expiration de leur visa. Un système électronique
national (comme E-Verify) qui oblige les employeurs à vérifier la légalité du
séjour lors de l'embauche, assorti d'amendes et de sanctions pénales pour les
entreprises qui enfreignent la loi, pourrait contribuer à endiguer les flux.
Mais que faire des 11 millions ou plus d'immigrants sans
papiers qui sont déjà là ? Une grande majorité a mené une vie paisible et s'est
enracinée dans nos communautés. Les expulser maintenant ne correspondrait guère
à l'Amérique bienveillante telle que beaucoup d'entre nous se la représentent.
Peut-être le temps d'une indifférence bienveillante est-il
venu. Beaucoup finiront par réunir les conditions leur permettant d'obtenir un
visa parce qu'ils auront épousé un citoyen américain ou auront des enfants nés
ici. Plutôt que de se battre sur une politique de régularisation générale
impossible, peut-être pourrions-nous accélérer la délivrance de visas à ces
personnes.
Nous devons aussi décider du nombre d'immigrants que nous
souhaitons admettre. Les économistes ne sont pas très bavards sur leur
ignorance à cet égard mais, en vérité, nous n'en savons rien. Notre pays a
accueilli environ un million d'immigrants par les voies légales chaque année au
cours des deux dernières décennies. Le climat politique actuel indique que
beaucoup d'Américains considèrent que c'est trop. L'histoire montre que, quand
les électeurs en ont marre de l'immigration, les décideurs n'hésitent pas à
stopper toute immigration. Dans les années 1990, la commission présidée par
Barbara Jordan avait recommandé un objectif annuel autour de 550 000. Une telle
réduction serait certes importante mais sans doute préférable à l'alternative
d'une fermeture complète qui pourrait émerger du climat politique actuel.
Enfin, nous devons choisir entre des immigrants hautement
qualifiés et ceux qui le sont moins. Les premiers paient plus d'impôts et
recourent moins aux services sociaux. Ils ont aussi le potentiel pour
contribuer à repousser les frontières du savoir. Leur venue nous est plus
bénéfique. Mais donner leur chance aux pauvres gens, c'est aussi ce qui rend
notre pays exceptionnel.
Quelle que soit cette répartition, les employeurs ne
devraient pas s'en laver les mains en empochant tous les bénéfices et les
travailleurs ne pas être ceux qui subissent toutes les pertes. Nous devons
veiller à une répartition équitable des gains et des pertes au sein de la
population américaine.
Quelle que soit notre position dans le clivage idéologique
actuel, le Président Trump a déjà répondu à la question fondamentale qui
devrait permettre d'élaborer une politique plus rationnelle. Dans son discours
lors de la Convention nationale des Républicains, il a indiqué ce qui allait
guider ses choix: «nous serons bienveillants et compatissants à l'égard de tout
le monde, mais ma compassion ira d'abord à nos citoyens en difficulté.» Et il
ajouta: «nous allons avoir un système migratoire qui marche, mais qui marche
pour le peuple américain.»
Dans la communauté scientifique, nombre de mes collègues -
beaucoup aussi de ceux qui font l'opinion dans les médias - sont révulsés
lorsqu'ils entendent dire que l'immigration devrait servir les intérêts des
Américains. Ils réagissent en traitant de raciste et de xénophobe pareille
manière de penser et en marginalisant ceux qui y adhèrent.
Mais ces accusations de racisme traduisent les efforts
qu'ils déploient pour éviter de discuter des compromis qui s'imposent. Le débat
à venir serait beaucoup plus honnête et politiquement transparent si l'on
demandait simplement à ceux qui ne sont pas d'accord avec «l'Amérique d'abord»
de répondre à la question : pour qui est-ce que vous roulez ?
La rédaction vous conseille
L'immigration et l'islam crispent de plus en plus les
Français (03.07.2017)
Par Esther Paolini Mis à jour le 03/07/2017 à 21:44 Publié
le 03/07/2017 à 17:53
VIDÉO - D'après une nouvelle étude, 65% des Français
estiment qu'il y a trop d'étrangers en France. Ils sont 60% à trouver que la
religion musulmane est incompatible avec les valeurs de la société française.
Sujets phares de la campagne présidentielle, l'immigration
et l'islam fracturent les Français. D'après l'enquête annuelle d'Ipsos en
partenariat avec la fondation Jean-Jaurès et Le Monde publiée ce lundi, cette
fracture s'élargit encore davantage en 2017.
Plus de la moitié des Français estiment ne plus se sentir
chez eux
Comme en 2016, 65% des sondés considèrent qu'«il y a trop
d'étrangers en France». Cet avis est partagé par 77% des ouvriers interrogés,
66% des employés, 57% des professions intermédiaires et 46% des cadres. Sans
surprise, 95% des partisans du Front national ont ce sentiment. Chez Les
Républicains (LR), ils sont en nette augmentation: 83% contre 76% en 2016. 30%
des sympathisants de La France Insoumise (LFI) sont de cet avis, 46% chez ceux
du Parti socialiste (PS), égaux à ceux de La République en marche (LREM).
Si 54% des sondés reconnaissent que l'intégration en France
est difficile pour un immigré, 61% estiment que «d'une manière générale, ils ne
font pas d'efforts pour s'intégrer en France». Signe d'une crispation de plus
en plus forte, 60% affirment ne plus se sentir «chez soi comme avant».
40% des Français interrogés estiment que la pratique de
l'islam est compatible avec les valeurs de la société française.
Ipsos - Le Monde
Autre thématique étudiée par l'institut de sondage, le
regard que portent les Français sur la religion musulmane est lui aussi de plus
en plus sévère. Quatre Français sur dix (40%) affirment que la pratique de
l'islam est compatible avec les valeurs de la société française. Un nombre en
baisse depuis les attentats de 2015, où ils étaient 47%. À un niveau presque
identique depuis 2014, 74% des sondés affirment que l'islam souhaite «imposer
son mode de fonctionnement aux autres». Un avis partagé par 94% des sympathisants
FN, et 85% des soutiens LR. Plus surprenant, ce sentiment est également
ressenti par 54% des électeurs socialistes et 53% de partisans LFI.
85% des sondés ont le sentiment que l'intégrisme religieux
est un «problème de plus en plus préoccupant». Le malaise qu'il soulève est
toujours plus prégnant, avec deux points de plus par rapport à 2016. Concernant
l'islam radical, 46% des Français interrogés estiment que «même s'il ne s'agit
pas de son message principal, l'islam porte malgré tout en lui des germes de
violence et d'intolérance». Un chiffre en augmentation de cinq points par
rapport à l'année dernière et qui témoigne d'une société française de plus en
plus fracturée.
Trois autres chiffres à retenir de cette étude
- 71% des Français interrogés estiment que les notions de
droite et de gauche sont dépassées. C'est le cas de 86% des sympathisants LREM,
76% des électeurs frontistes, 66% des socialistes, 58% des soutiens des
Républicains et 50% des LFI.
- Les Français sont moins sévères envers les chômeurs qu'en
2016: 55% des sondés estiment qu'ils pourraient trouver du travail s'ils le
voulaient vraiment, contre 57% l'année précédente. Dans cette même idée, le
sentiment que la société évolue vers trop d'assistanat est en baisse de 8
points: ils étaient 70% à partager cet avis en 2016 et ne sont plus que 62% en
2017.
- 64% des personnes consultées affirment qu'«en France,
c'était mieux avant.» Un chiffre qui indique que les Français idéalisent un peu
moins le passé qu'en 2016, où ils étaient 70% dans cette catégorie.
Echantillon: 1000 personnes constituant un échantillon
national représentatif de la population
française âgée de 18 ans et plus.
Sondage effectué du 21 au 27 juin 2017, par Internet. Méthode des quotas (sexe,
âge, profession, région et catégorie d'agglomération).
La rédaction vous conseille
Avramopoulos : «La situation migratoire telle qu'elle est
maintenant n'est plus soutenable» (03.07.2017)
Par Jean-Marc Leclerc
, Edouard de Mareschal Mis à jour le 03/07/2017 à 19:36 Publié le 03/07/2017 à
18:32
INTERVIEW - En exclusivité pour Le Figaro, Dimitris
Avramopoulos, commissaire européen en charge des migrations et des affaires
intérieures, livre son analyse de la crise migratoire en Méditerranée.
La pression migratoire en Italie fait réagir Bruxelles.
Commissaire européen en charge des migrations et des affaires intérieures,
Dimitris Avramopoulos, ancien maire d'Athènes et ex-ministre de la Défense en
Grèce, a participé, dimanche dernier, à une réunion de crise des ministres de
l'Intérieur italien, français et allemand à Paris.
LE FIGARO.- L'Italie menace de fermer ses ports face à
l'afflux de migrants. Que faites-vous?
Dimitris AVRAMOPOULOS.- Aujourd'hui, l'Italie se trouve dans
une situation délicate et nous allons l'aider. Nous le faisons déjà
politiquement, financièrement, matériellement. ...
Nice: un policier qui faisait payer des migrants pour passer
la frontière en prison (03.07.2017)
Par Le Figaro.fr avec AFPMis à jour le 03/07/2017 à 19:51
Publié le 03/07/2017 à 19:46
Un policier de la Direction départementale de la sécurité
publique des Alpes-Maritimes a été condamné, aujourd'hui, à 18 mois de prison
ferme pour avoir fait payer des migrants pour leur faire passer la frontière
franco-italienne.
Interpellé par des CRS le 19 juin vers 23 heures 30, Nicolas
Kostic, 39 ans, a été jugé en comparution immédiate. Deux ans de prison ferme
et une interdiction définitive d'exercer tout métier dans la fonction publique
avaient été requis contre lui.
Reconnaissant une "grosse erreur" et présentant
ses excuses lors de l'audience devant le tribunal correctionnel de Nice, il a
été tancé par la présidente du tribunal Laurie Duca : "Ce n'est pas une
grave erreur, c'est une infraction pénale grave, qui a duré sur deux mois et
demi", a lancé la magistrate.
Ce sous-brigadier en poste à Nice depuis près de 20 ans
était au volant de sa 106 lorsqu'il a été interpellé avec un Gambien et trois
Sénégalais par des CRS au péage de La Turbie, près de Nice. Il aurait effectué
au total 7 à 10 passages, avec à chaque fois 3 ou 4 migrants dans son véhicule.
Les faits auraient rapporté quelque 3.000 euros au policier, qui a évoqué des
difficultés financières pour se justifier.
Il encourait jusqu'à cinq ans de prison pour aide à
l'entrée, à la circulation et au séjour d'étrangers en situation irrégulière.
La région de Vintimille et Menton voient transiter depuis
2014 des milliers de migrants débarqués en Italie et cherchant à gagner le nord
de l'Europe. Les contrôles côté français n'ont cessé de se durcir pour renvoyer
en Italie les migrants qui passent ou tentent de passer malgré les dangers
(plus d'un mort par mois depuis septembre).
LIRE AUSSI:
Un passeur nigérian arrêté avec 79.000 euros dans le ventre (03.07.2017)
Par Le Figaro.fr avec AFPMis à jour le 03/07/2017 à 18:19
Publié le 03/07/2017 à 18:16
Un Nigérian a été arrêté samedi à Strasbourg avec 79.000
euros dans ses intestins et 13.000 francs suisses cachés dans ses vêtements et
chaussettes, a-t-on appris aujourd'hui auprès des douanes, confirmant une
information des Dernières Nouvelles d'Alsace.
Interpellé fortuitement alors qu'il circulait dans un bus de
la ville à proximité de la gare routière, l'homme a déclaré aux agents des
douanes qu'il résidait en Espagne et gagnait sa vie comme plongeur dans un
restaurant aux Baléares. Il a ensuite livré d'autres explications aux douaniers
sur la provenance de l'argent.
Le chien renifleur a toutefois marqué l'odeur de cannabis
sur les billets de banque qu'il cachait sur lui. Remis à la police judiciaire,
l'homme a subi une radiographie qui a montré la présence de neuf préservatifs
bourrés de billets de banque. Une fois disponibles, les préservatifs ont révélé
leur contenu: des billets de 200 et 500 euros pour un montant total de 79.000
euros.
L'homme, poursuivi pour blanchiment d'argent provenant de
trafic de stupéfiants et fausse déclaration douanière, a été écroué.
Tensions accrues en France sur les dispositifs de l'asile (02/07/2017)
Par Jean-Marc Leclerc
Mis à jour le 02/07/2017 à 19:51 Publié le 02/07/2017 à 19:17
Centre d'accueil des migrants, porte de La Chapelle à Paris,
le 20 Avril 2017.
INFOGRAPHIE - Alors que l'Italie menace de fermer ses ports
après la récente arrivée en masse de migrants, la France aura bientôt épuisé
son droit à bloquer ses frontières en vertu d'une dérogation au principe de
libre circulation des accords de Schengen.
La réforme à venir du droit d'asile en France menacée par ce
qui se passe sur les rives de la Méditerranée? En trois jours, entre le
dimanche 25 et le mardi 27 juin, 12.000
migrants ont été secourus au large de la Libye et amenés par bateau en Italie.
L'afflux est tel que les Italiens, pourtant généreux, ont menacé la Commission
européenne de bloquer l'entrée de leurs ports. En aval, à la frontière entre la
France et l'Italie, les tentatives de passage se multiplient. Depuis le 1er
janvier, la préfecture des Alpes-Maritimes a déjà arrêté plus de 22.000
illégaux amenés par des passeurs. Or, la police ne les intercepte pas tous.
Un haut fonctionnaire au ministère de l'Intérieur le confie:
«L'Italie ...
Face à l'afflux de migrants, l'Italie menace de fermer ses
ports (02/07/2017)
Par Jean-Jacques Mevel Mis à jour le 03/07/2017 à 10:37
Publié le 02/07/2017 à 17:02
http://www.lefigaro.fr/international/2017/07/02/01003-20170702ARTFIG00108-migrants-l-italie-menace-de-fermer-ses-ports.php
http://www.lefigaro.fr/international/2017/07/02/01003-20170702ARTFIG00108-migrants-l-italie-menace-de-fermer-ses-ports.php
VIDÉO - Rome réclame l'aide urgente de ses voisins européens
et les appelle à ouvrir leurs ports aux bateaux secourant les migrants. Les
ministres de l'Intérieur français, allemand et italien se sont réunis dimanche
soir à Paris pour discuter d'une «approche coordonnée».
L'Italie a vu déferler une vague de 10.000 migrants
africains en 48 heures la semaine dernière et elle en a assez d'attendre un
partage du fardeau. La France, l'Espagne et aussi l'Allemagne vont devoir
calmer sa colère après un vrai coup de semonce: Rome pourrait interdire les
côtes italiennes à une partie des irréguliers, obligeant les voisins
méditerranéens à les accueillir directement pour la première fois.
Rome pourrait interdire les côtes italiennes à une partie
des irréguliers, obligeant les voisins méditerranéens à les accueillir
directement pour la première fois
La menace, formulée en coulisse mais pas confirmée par le
gouvernement Gentiloni, suffit à déclencher un branle-bas diplomatique. Il
débute dimanche à Paris, avec un rendez-vous d'urgence des trois ministres de
l'Intérieur français, allemand et italien. Jeudi, les mêmes tenteront une fois
encore de trouver avec leurs 25
collègues de l'UE une issue au dilemme qui hante la crise migratoire:
comment aider les pays de première ligne, comme l'Italie et la Grèce, sans les
soulager d'au moins une partie des irréguliers? La discussion se prolongera
sans doute au sommet du G20, vendredi à Hambourg.
Les Africains débarqués au sud de l'Italie sont avant tout
des migrants «économiques». Ils sont voués à l'expulsion à terme, à la
différence des bénéficiaires du droit d'asile comme les réfugiés de guerre
syriens. Mais ni Marseille ni Barcelone ne seraient enthousiastes à les
recevoir même provisoirement, comme le font aujourd'hui les ports de Sicile et
de Calabre. D'autant que les chiffres explosent: l'Italie en a déjà accueilli
plus de 80.000 cette année, un tiers de plus qu'au premier semestre 2016.
Marseille sollicitée?
La majorité des nouveaux arrivants sont recueillis en mer,
non loin des côtes libyennes, par les bâtiments militaires et civils de deux
opérations de sauvetage de l'UE, «Sophia» et «Triton». Le mandat est clair et
Rome ne le conteste pas: ces migrants continueront d'être débarqués sur le sol
italien. Le cas des bateaux affrétés par les ONG françaises, espagnoles ou
allemandes est plus ambigu. De plus en plus nombreux, ils peuvent recueillir
jusqu'à la moitié des irréguliers. Ils sont aussi plus difficiles à contrôler.
La diplomatie italienne soutient que le pays de pavillon devrait être le pays
de débarquement des migrants. Comprendre: la France, l'Espagne voire la
République fédérale…
«On ne peut pas prendre toute la misère du monde, mais
chacun doit prendre sa part. C'est bien de cela qu'il s'agit»
Emmanuel Macron, la semaine dernière à Berlin
Le sujet sera discuté cette semaine par Paolo Gentiloni et
Jean-Claude Juncker, le patron de la Commission. À ses yeux, l'Italie et la
Grèce «ne peuvent plus être laissées seules en première ligne». Bruxelles
légitime l'inquiétude de l'Italie, mobilise de nouveaux financements et se
prépare, le cas échéant, à modifier les règles de débarquement pour les ONG. La
France et l'Espagne font la moue. Le président Macron, pourtant, fait une
ouverture: «On ne peut pas prendre toute la misère du monde, mais chacun doit
prendre sa part. C'est bien de cela qu'il s'agit», disait-il la semaine
dernière à Berlin, empruntant une formule chère à Michel Rocard.
Pression politique
En cas d'échec, il y a peu de risques que l'Italie interdise
finalement l'entrée des pavillons étrangers dans ses ports, veut croire
Bruxelles. Rome force l'admiration pour la tâche accomplie depuis trois ans,
avec l'accueil de 500.000 migrants et
réfugiés. Un geste de mauvaise humeur pourrait tout gâcher, déchirer
profondément l'UE et infliger un spectacle encore plus désolant en
Méditerranée.
Dans la Botte pourtant, la pression politique n'est pas près
de se relâcher, avec en vue des élections générales au plus tard au printemps
2018. Le Parti démocratique de Matteo Renzi, au pouvoir, se sent chaque jour
plus vulnérable sur le dossier brûlant de l'immigration. Silvio Berlusconi et
l'inclassable Beppe Grillo multiplient les attaques. Alors que les offensives
électorales du populisme et de l'extrême droite viennent de se briser en
Autriche, aux Pays-Bas et en France, l'Italie craint au contraire d'être deux
fois perdante. Elle attend un geste politique de ses voisins. «Macron, au
secours!
Les populistes reviennent…», titrait il y a quelques jours La Stampa,
le grand quotidien du Nord.
La rédaction vous conseille
L’Italie dénonce à nouveau « l’énorme pression » migratoire
à laquelle elle est confrontée (02/07/2017)
Une réunion informelle des ministres de l’intérieur
français, allemand et italien a lieu dimanche pour aborder la question.
Le Monde.fr avec AFP | 02.07.2017 à 13h00 • Mis à jour le
02.07.2017 à 13h52
Des migrants secourus au large de la Sicile.
Le ministre de l’intérieur italien Marco Minniti appelle une
nouvelle fois, dimanche 2 juillet, ses partenaires européens à ouvrir leurs
ports aux bateaux secourant les migrants pour alléger la pression sur Rome,
alors que la Méditerranée centrale est redevenue la principale route migratoire
vers l’Europe.
Dans un entretien accordé au quotidien Il Messaggero, publié
quelques heures avant une réunion informelle des ministres de l’intérieur
français, allemand et italien, consacrée à cette question, ce dernier dénonce «
l’énorme pression » à laquelle son pays fait face.
Les bateaux qui viennent au secours des migrants « battent
pavillon de différents pays européens », souligne le ministre, expliquant que
des bateaux d’ONG, de l’opération navale européenne antipasseurs « Sophia » et
de l’agence européenne des frontières Frontex sont impliqués, aux côtés des
gardes-côtes italiens. « Si les seuls ports vers lesquels les réfugiés sont
acheminés sont les ports italiens, cela ne marche pas. C’est le cœur de la
question. »
« Je suis un europhile et je serais fier si même un seul
bateau, au lieu d’arriver en Italie, allait dans un autre port. Cela ne
résoudrait pas le problème de l’Italie, mais ce serait un signal extraordinaire
» montrant que l’Europe veut aider l’Italie, plaide encore le ministre.
Lire aussi : L’Union européenne solidaire avec l’Italie sur la question des migrants, mais sans solution
Menace de bloquer l’entrée des ports
Avec 75 000 personnes sauvées depuis le début de l’année,
soit 15 % de plus que l’an passé à la même période, l’Italie risque, en 2017,
de voir arriver plus de 200 000 personnes sur ses côtes.
Plus de douze mille migrants ont été secourus entre dimanche
et mardi au large de la Libye, dont cinq mille pour la seule journée de lundi.
Face à cet afflux, et alors que les structures d’accueil du pays sont saturées,
le gouvernement italien a haussé le ton mercredi et a menacé de bloquer
l’entrée de ses ports.
Lire aussi : L’Italie menace de fermer ses ports aux migrants
Jeudi, la Commission européenne a appelé l’Italie au calme.
Son président Jean-Claude Juncker a rappelé que quelque 10,2 milliards d’euros
ont été alloués à la gestion de la crise des réfugiés en 2016 et 2017. Que 300
gardes-côtes ont été déployés en Italie et 800 en Grèce. Il s’est dit,
cependant, prêt à examiner comment « aller plus loin ».
Les préoccupations de Rome devraient faire l’objet d’une
discussion approfondie entre les Vingt-Sept lors d’une réunion des ministres de
l’intérieur prévue le 6 juillet à Tallinn, en Estonie.
Une majorité d'Européens se disent contre l'immigration
provenant de pays musulmans (11.02.2017)
Par Alexis Feertchak Mis à jour le 08/03/2017 à 17:09 Publié
le 11/02/2017 à 12:48
Selon un sondage du think tank britannique Chatham House,
55% des Européens souhaiteraient suspendre l'entrée des immigrés venant des
pays musulmans. Cette proportion s'élèverait à 61% chez les Français.
Avant que Donald Trump ne prenne son décret
anti-immigration, dont la suspension a été confirmée par la Cour d'appel de San
Francisco, le Royal Institute of International Affairs, think tank britannique
fondé en 1920, plus connu sous le nom de Chatham House, a interrogé 10.000 Européens
de dix États différents sur l'immigration provenant de pays musulmans.
Le sondage révèle que les Européens souhaiteraient suspendre
l'immigration en provenance des pays de confession musulmane. Les Espagnols
(41%) et les Britanniques (47%) seraient les seuls à ne pas franchir le seuil
de la majorité. Avec 61%, la France arriverait après la Pologne (71%),
l'Autriche (65%), la Belgique (64%) et la Hongrie (64%), mais devant
l'Allemagne (53%).
Les personnes interrogées devaient répondre d'accord ou pas d'accord
à cette formulation: «Toute nouvelle migration de pays principalement musulmans
doit être arrêtée» («All further migration from mainly Muslim countries should
be stopped», en anglais dans le texte).
Une opposition partagée par l'électorat de Donald Trump et
les Européens
Comparant ces résultats avec le contexte outre-atlantique,
les chercheurs Matthew Goodwin, Thomas Raines et David Cutts précisent dans
leur rapport pour le Chatham House que «l'opposition à davantage d'immigration
venant de pays majoritairement musulmans n'est en aucun cas confinée à
l'électorat américain de Donald Trump, mais est largement partagée en Europe».
Le sondage de Chatham House montre également une différence
notable en fonction de l'âge, de l'éducation et du lieu d'habitation. Ainsi,
quand les 60 ans et plus sont 63% à accepter l'idée d'une telle interdiction de
l'immigration venant des pays musulmans, les 18-29 ans ne sont que 44% à suivre
cette idée.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Aidez-moi à améliorer l'article par vos remarques, critiques, suggestions... Merci beaucoup.