Égypte: 26 soldats tués ou blessés dans le Sinaï (07.07.2017)
Après la Libye de Kadhafi, Amesys a vendu son système de surveillance à l’Egypte de Sissi (05.07.2017)Daech gagne du terrain dans le Sinaï, malgré l'omniprésence de l'armée égyptienne (03.03.2017)
Égypte : Daech s'enracine dans le Sinaï (11.03.2016)
Le sud du Sinaï confronté au risque de contagion djihadiste (10.03.2016)
Voir aussi :
Frères musulmans
La branche égyptienne du groupe Etat islamique revendique
une attaque à Rafah (08.07.2017)
L’armée égyptienne a annoncé que vingt-six soldats avaient
été tués ou blessés, sans fournir de bilan plus précis.
Le Monde.fr avec AFP Le 08.07.2017 à 12h31
Depuis que l’armée a destitué en 2013 le président Mohamed
Morsi, issu des Frères musulmans, des groupes extrémistes --notamment «
Province du Sinaï » qui a prêté allégeance à l’EI-- ont multiplié les attentats
visant les militaires et les policiers, en tuant des centaines, principalement
dans la péninsule du Sinaï.
Le groupe Province du Sinaï, branche égyptienne de
l’organisation Etat islamique (EI), a revendiqué, samedi 8 juillet, l’attentat
perpétré la veille contre un barrage de l’armée dans la péninsule du Sinaï,
attentat qui a fait vingt-six morts et blessés.
Dans un communiqué publié dans la nuit de vendredi à samedi
sur les réseaux sociaux, le groupe écrit que des « soldats du califat » ont
attaqué une position de l’armée au sud de la localité de Rafah, proche de la
frontière avec la bande de Gaza.
L’armée avait déclaré avoir riposté à une attaque «
terroriste » commise par des combattants extrémistes et en avoir tué une
quarantaine à plusieurs points de contrôle. Elle a ajouté que vingt-six de ses
soldats avaient été tués ou blessés, sans fournir de bilan plus précis.
Depuis que l’armée a destitué en 2013 le président Mohamed
Morsi, issu des Frères musulmans, des groupes extrémistes — notamment Province
du Sinaï, qui a prêté allégeance à l’EI — ont multiplié les attentats visant
des militaires et des policiers, en tuant des centaines, principalement dans la
péninsule du Sinaï.
Par ailleurs, le groupe islamiste Hasam a revendiqué dans un
communiqué le meurtre d’un policier vendredi. La police accuse l’organisation
Hasam d’être affiliée aux Frères musulmans, un mouvement qualifié de «
terroriste » par les autorités égyptiennes.
Ces derniers mois, Hasam a déjà revendiqué plusieurs
assassinats et attentats au Caire et dans le delta du Nil, visant notamment la
police.
Égypte: 26 soldats tués ou blessés dans le Sinaï (07.07.2017)
Par Le Figaro.fr avec AFP Mis à jour le 07/07/2017 à 11:48
Publié le 07/07/2017 à 11:42
Vingt-six soldats égyptiens ont été tués ou blessés
aujourd'hui dans une vague d'attaques, dont des attentats à la voiture piégée,
contre plusieurs barrages dans le nord du Sinaï, a indiqué l'armée dans un
communiqué.
Elle a affirmé avoir tué 40 des assaillants lors des
affrontements avec des combattants extrémistes dans la région où sévit la
branche égyptienne du groupe Etat islamique (EI).
LIRE AUSSI :
Après la Libye de Kadhafi, Amesys a vendu son système de
surveillance à l’Egypte de Sissi (05.07.2017)
Recréée sous un autre nom, l’entreprise a vendu sa
technologie à l’Egypte avec le consentement tacite de l’Etat français.
LE MONDE | 05.07.2017 à 12h28 • Mis à jour le 05.07.2017 à
12h50 | Par Damien Leloup
« Un cas de récidive ». C’est la formule sobre qu’avait
choisi, ce 5 juillet, Patrick Baudouin, le président d’honneur de la Fédération
internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH), pour décrire les
révélations du magazine Télérama concernant la vente de technologies de
surveillance par une entreprise française à l’Egypte du président Abdel Fattah
al-Sissi.
Car la société qui a vendu un système complet de
surveillance de la population à l’Egypte est loin d’être inconnue : il s’agit
d’Amesys, entreprise qui fait déjà l’objet d’une enquête pour complicité
d’actes de torture, après avoir vendu son outil Eagle en 2007 à la Libye du
colonel Kadhafi. Après une longue instruction, et les témoignages de plusieurs
activistes libyens torturés et après avoir été visée par une surveillance
électronique, l’entreprise a été placée, le 30 mai, sous le statut de témoin
assisté.
L’enquête n’a cependant que légèrement perturbé les
activités d’Amesys. Stéphane Salies, l’ancien directeur commercial de la
société, a racheté au groupe Bull l’ensemble des actifs de l’entreprise,
répartis en deux holdings, Crescendo Industries et I2E. En 2012, deux nouvelles
sociétés, qui constitueront la nouvelle face visible d’Amesys, sont créées :
Nexa Technologies, basée en France, et Advanced Middle East Systems, à Dubaï.
Advanced Middle East Systems, « Amesys » : la filiation est transparente. Et cette
nouvelle société vend une solution logicielle complète qui reprend point par
point toutes les caractéristiques du système Eagle d’Amesys, détaille Télérama.
Dix millions d’euros pour un système de surveillance
En 2014, l’Egypte, par le biais d’un émissaire émirati,
manifeste son intérêt pour ce système « tout-en-un ». La transaction est
rapidement conclue, pour 10 millions d’euros. Reste une formalité
administrative : depuis le scandale Amesys, la loi française prévoit que
l’exportation de ces systèmes de surveillance – pudiquement baptisés « biens à
double usage » – doit obtenir le feu vert d’une commission dédiée, où siègent
les représentants de plusieurs ministères-clés et des services de renseignement
: le Service des biens à double usage (SBDU).
Étonnamment, le SBDU, dont les délibérations sont
classifiées, a choisi de ne pas statuer, rendant un avis « non soumis » – en
clair, il estime que le logiciel n’entre pas dans la catégorie des biens à
double usage soumis à autorisation. Une décision particulièrement ironique,
sachant que c’est précisément l’exportation de ce même logiciel qui a contraint
l’Etat à encadrer davantage l’exportation des biens à double usage...
Commentaire blog : Certains décisionnaires du SBDU auraient-ils touché des pots-de-vin ? Nooooon, ce n'est pas possible, on est en France, voyons.
Un « pied de nez à la justice française »
« Il y a six ans, il y avait un flou pour savoir si c’était
un matériel de guerre. Aujourd’hui, la procédure est beaucoup plus claire. Cela
reste discrétionnaire, un arbitrage entre les services de renseignement et un
certain nombre de ministères. Comme l’Égypte est considérée comme un partenaire
stratégique, personne n’a semble-t-il rien trouvé à y redire », détaillait
Olivier Tesquet, le journaliste à l’origine de l’enquête de Télérama, lors
d’une conférence de presse mercredi 5 juillet.
Ces deux dernières années, le
SBDU a validé l’export de logiciels du même type à sept reprises, et bloqué
deux ventes – l’une aux services pakistanais, vraisemblablement après
l’opposition de la DGSE, et l’autre à la Turquie – la demande était intervenue
juste après le coup d’Etat manqué et les purges qui ont suivi.
Le fait que l’État ait fermé les yeux sur la vente de ce
système de surveillance à l’Égypte, « un pays où la violation des droits de
l’homme est constante », est un véritable « pied de nez à la justice française
», estime M. Baudouin. « Il y a une instruction ouverte depuis 2011, et en 2014
on continue de fournir ce type de matériel, c’est la preuve qu’il existe dans
ce domaine une culture incroyable de l’impunité. »
Après de multiples ralentissements, l’instruction s’est
accélérée en 2017 sur le volet libyen de l’affaire. La FIDH et la Ligue des
droits de l’homme espèrent désormais que le volet égyptien de l’affaire sera
lui aussi examiné par la justice. Et plus généralement, que les autorités
françaises « cessent d’apporter leur soutien au régime égyptien. Avec beaucoup
de doutes sur nos demandes et leur résultat... », dit Maryse Artiguelong, de la
Ligue des droits de l’homme.
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