Tribune : La gauche et l'éducation, par Jean Robelin
le 10 mars 2013
Jean Robelin, ancien élève de l'Ecole Normale Supérieure, Professeur émérite en philosophie Université de Nice. On
ne peut nier les bonnes intentions de la gauche à l'égard de
l'éducation nationale, ni son engagement financier, même dans des
conjonctures difficiles. Mais ces bonnes intentions, l'effort même
consenti, ont souvent été contre productifs.
Non seulement la gauche n'a pas enrayé la perte de qualité de
l'enseignement public, ni la dégradation certaine des conditions de
travail des enseignants, mais à bien des égards elle les a accélérées.
Il faut bien reconnaître, pour quelqu'un qui, comme moi, a enseigné 16
ans dans le fameux neuf trois, avant d'aller faire le mandarin dans les
universités, qu'à chaque période de gouvernement de gauche, que ce
soit sous monsieur Savary, monsieur Jospin, ou l’inénarrable Claude
Allègre, on a assisté à une montée de la violence dans les quartiers
difficiles, de la démagogie partout. La gauche a participé à la
création de la situation désastreuse que nous connaissons aujourd'hui.
Certes, la droite a fait pis, en asséchant les moyens de lutte
contre l'échec scolaire, en tarissant les recrutements et en
ghettoïsant l'école. La cour des comptes a démontré le caractère peu
évangélique de sa politique : vêtir ceux qui sont déjà bien habillés.
Mais cela ne nous dispense pas de réfléchir sur l'échec de la gauche,
si vous voulons éviter le désastre vers lequel court l'enseignement
français. Peut-on indiquer quelques pistes de solutions réalistes, et
supportables dans le contexte économique douloureux que nous
connaissons ?
Echec de l'apprentissage de la lecture et de la langue
L'échec le plus grave, le plus retentissant, mais aussi le plus
emblématique, de l'école « de la République », est certainement le
double échec lié de l'apprentissage de la lecture et de la langue. Le
plus grave car il conditionne tous les autres, le plus emblématique,
parce qu'il livre le drame de l'école française : l'échec de la lecture
naît certes des difficultés des élèves, mais est accentué par
l'imposition de méthodes de lecture issues des cerveaux des docteurs
Mabuse des « sciences » de l'éducation, contre toute expérience
concrète d'enseignants de terrain : une ancienne institutrice (mais
oui) de ma fille s'insurgeait qu'on veuille lui interdire tout recours à
une méthode syllabique qui donnait pourtant d'excellents résultats
auprès des petits gitans à qui elle enseignait. Et l'instabilité de son
public ne lui offrait que peu d'heures pour y parvenir. Combien
d'élèves ai-je entendu ânonner en terminale puis à l'université !
L'exemple montre la vacuité des idéologies pédagogiques qui nous
soumettent au prétendu rythme des élèves : ne jamais les forcer, donc
apprendre à lire en deux ans ; sous des dehors démocrates, les mentors
de l'éducation nationale affichent leur mépris des élèves, à commencer
par ceux des quartiers difficiles.
L'échec de l'enseignement de la langue surajoute tout simplement la
mauvaise formation des enseignants : on peut devenir instituteur (j'y
tiens) avec en poche n'importe quelle licence, comme si on pouvait
enseigner ce qu'on ne connaît pas, comme si on recrutait des
philosophes ou des plombiers pour enseigner la musique dans les
conservatoires. Et voici une première mesure qui ne coûterait pas cher :
ne recruter que des enseignants ayant en poche un master de la matière
qu'ils devront enseigner, en priorité le français et les maths.
J'entends déjà les hurlements des pédagogues de service : les chers
petits auraient au moins deux enseignants, l'un en français, l'autre en
sciences. Or bien des écoles fonctionnent déjà avec des pôles, donc
les enfants ont de fait plusieurs enseignants et ce, sans désastre. Il
faudra bien un jour que l'expérience parle : un enseignant n'est pas le
double d'une figure de mère ou de père, il fait partie de la multitude
des figures annexes.
Que dire de ces enseignants qui se vantent d'ignorer ce qu'est un
pronom relatif, parce que, n'est-ce pas ?- la grammaire, cela vient
tout seul, par l'usage. Voilà qui simplifie la tâche des professeurs de
langue : c'est tellement simple d'apprendre le fonctionnement d'une
langue étrangère, quand on ne connaît pas celui de sa propre langue !
Remettons l'apprentissage de la langue au coeur de l'enseignement, tant
par les exercices écrits qu'oraux, et contrôlons l'acquisition
linguistique avant que les carences ne deviennent irréversibles.
Y-a-t-il sens à tester les capacités linguistiques des élèves après
l'entrée en Sixième ? Non, c'est bien au primaire qu'il faut le faire de
même que c'est à la maternelle qu'il faut non pas évaluer (!) les
élèves, mais détecter le plus tôt possible les dyslexies. Est-il normal
qu'en terminale l'explication d'un texte français du 17° siècle soit un
exercice de traduction ? Est-il normal que les commissions de sujet de
bac en philosophie en soient réduites à donner des textes étrangers
traduits plutôt que du Descartes ou même du Rousseau ? J'ai présidé de
telles commissions plusieurs années...
Comment a-t-on pu en arriver à former des enseignants fiers d'ignorer ?
Ce n'est pas à eux que j'en veux : comment savoir l'importance de ce
qu'on ne connaît pas ? C'est à une gauche qui a livré l'école à des
gens mus par la haine du savoir, incarnée par les IUFM. Vieil héritage
venu des écoles normales (où les étudiants qui voulaient s'inscrire à
l'université étaient tenus pour des brebis galeuses) et de l'ancien
SNI. Et dans la « société du savoir »,comme la désignent les documents
de la Communauté européenne, on ne trouve rien de mieux que de
réintroduire les enseignants bi- ou trivalents, c'est-à-dire des gens
qui croient tout connaître sans avoir jamais rien appris.
J'entends encore les imprécations des pédagogues officiels. Ramenons
la question à des faits. A quoi servent les expériences pédagogiques
officielles ? A justifier les assertions du ministre qui les a
ordonnées. Autrement dit, le propre des prétendues sciences de
l'éducation, c'est de ne pas être falsifiables. Une théorie qui ne sert
qu'à justifier les demandes du pouvoir n'est qu'un conformisme
intellectuel. Tous les cas que je connais d'enseignants des IUFM à
temps plein retournés enseigner dans un lycée se sont soldés par des
catastrophes...sauf si l'enseignant en question refusait les sottises
de la pédagogie officielle. Autrement dit, les gens censés apprendre
aux autres à enseigner sont parfaitement incapables d'enseigner. Pas
plus qu'on apprend à enseigner hors d'une classe, qu'on apprend à nager
avant de se jeter à l'eau, on ne gagne les batailles de la pédagogie
depuis un bureau d'IUFM. Ces derniers sont au métier d'enseignant, ce
que Limoge ou Clermont-Ferrand étaient au front de la guerre de 1914.
Il
est temps de changer totalement les voies de la formation
professionnelle des enseignants. Monsieur Sarkozy n'a peut-être dit
qu'une vérité dans sa campagne, c'est que les IUFM sont une
catastrophe. Encore l'a-t-il couplée avec une contre-vérité, en se
vantant de les avoir supprimés, alors qu'il n'a fait qu'en changer le
statut. Que la partie théorique de cette formation, psychologie,
sociologie, soit confiée à des spécialistes, donc à l'Université : cela
évitera la psychologie de bazar qui envahit aujourd'hui l'éducation
nationale. Mais l'essentiel est ailleurs : recensons ce qui « marche »
dans les classes, confions la formation des nouveaux recrutés à des
enseignants expérimentés, mais toujours en responsabilité, même s'ils
doivent être largement déchargés pour accompagner leurs jeunes collègues
et les aider à réfléchir leur attitude en classe. Cela suppose, mais
ce n'est pas un secret, le retour à une véritable année de stage, même
s'il est sain que les futurs enseignants aient eu des contacts avec une
classe avant les concours. N'accordons pas toutefois une trop grande
valeur exemplaire à ces stages anticipés:ils ne révèlent en rien aux
futurs enseignants ce qui les attend. Ils ont généralement lieu dans des
établissements protégés. Et si on envoyait les étudiants dans les
établissements difficiles, 80% prendraient la fuite.
Il est temps aussi de redonner l'initiative de leur métier aux
enseignants, de cesser de leur imposer des méthodes officielles, de les
enchaîner par des dispositifs de contrôle relevant du management. Un
enseignant prépare ses cours, se recycle pour être capable d'enseigner
demain, corrige les exercice de ses élèves. Dans l'enseignement
primaire et dans certaines disciplines du secondaire, on lui impose de
passer plus de temps à justifier ce qu'il fait qu'à le faire, en le
contraignant à remplir des fiches sans lien effectif avec la réalité,
rédigées dans un jargon moliéresque qui n'a d'autre sens que de
formater les esprits, pour satisfaire des inspecteurs érigés en
managers,le tout au détriment du travail écrit des élèves.
« Vous ne seriez pas ici si vous aviez fait des études »
Remettons le savoir au cour de l'enseignement car c'est lui qui
forme la véritable légitimité de l'enseignant. Et cette légitimité est
perdue. Comme ont dit à ma fille (qui, outre les concours, a tout de
même soutenu sa thèse), ses élèves du neuf trois : « vous ne seriez
pas ici si vous aviez fait des études ». Voilà l'image sociale actuelle
des enseignants : des gens sans savoir, donc sans qualification, donc
sans autorité ni légitimité.
On ne peut s'étonner que cette école de l'ignorance perde toute
fonction d'ascenseur social : c'est le savoir qui est le moteur de
celle-ci. Si le fils de concierge illettrée que je suis a fini
professeur d'université, c'est que je suis tombé sur des enseignants qui
savaient, qui m'ont enseigné, qui m'ont orienté vers les lieux de
savoir. Ce parcours, je ne le referais pas aujourd'hui, dans une école
dont le maître mot est pourtant « démocratisation ». L'obtention du
diplôme a pris la place du savoir et tant pis si on distribue des
coquilles vides et des monnaies sans valeur. L'université est
aujourd'hui censée parquer la jeunesse jusqu'à 27ans, en distribuant des
licences bradées et des masters fantômes afin d'éviter la crue des
statistiques de chômage.
Si la gauche est coupable de cette situation, c'est que, portée par
son idéologie pédagogiste, elle a encouragé le déni des problèmes et la
culpabilisation des enseignants : elle a refusé de comprendre
l'ampleur de la désocialisation dans les banlieues, elle a proclamé que
la solution consistait à s'adapter sans condition aux élèves, et a
retiré tout moyen d'action aux enseignants coincés entre les deux feux
d'une administration souvent laxiste et servile, dont la promotion
dépend du fait qu'elle ne punit pas, et de parents d'élèves
consuméristes. La preuve : dans les banlieues, les parents d'élèves au
fait de la situation fuient l'enseignement public, parce que dans
nombre d'établissements on ne peut tout simplement pas travailler. La
gauche a suivi les baratins sur la spontanéité créatrice des chers
petits, qui viendront d'eux-mêmes au savoir transformé en jeu. Tant pis
si cette prétendue spontanéité n'est qu'un mimétisme des situations
sociales (les gosses qui jouent aux pompiers ou au docteur...) et tant
pis si les sciences vont justement contre le sens commun et
l'expérience immédiatement perçue, si en elles, c'est la théorie qui
commande l'intuition ! Il faut bien à un moment ou à un autre se
colleter avec un savoir qu'on ne maîtrise justement pas naturellement
(je suis bien placé pour le savoir...). Les mathématiques sans larmes
et la philosophie sans peine, cela n'existe pas. La gauche est coupable
d'avoir cassé le thermomètre pour éviter la fièvre.
Se mettre à la remorque des élèves, c'est les priver de tout accès à
un savoir auquel ils ne viendront pas tout seuls, sauf si bien sûr,
leur milieu social d'origine les y insère. C'est donc renforcer les
inégalités, c'est priver les élèves des milieux défavorisés de ce à quoi
ils ont droit. Les bonnes intentions démocratiques pavent le chemin de
l'enfer inégalitaire.
Ce faisant la gauche s'est privée du seul atout de resocialisation
que possède l'école : le travail, mot abominable et proscrit, le
travail qui seul pourtant réinsère dans la société. Car le problème des
élèves en difficulté, ce n'est pas leur incapacité, leurs aptitudes,
ni même leur manque de culture ; on peut combler ces carences : je les
ai bien comblées, alors que je suis loin d'être Aristote ou Einstein.
C'est un problème de socialisation, qu'on ne résout pas avec des
recettes de convivialité, mais par un long et difficile chemin de
réinsertion dans le travail. Il m'est même arrivé de le réussir...
Au nom de la spontanéité et de l'inutilité, on a supprimé les
redoublements, on a oublié de dire que dans les pays où ce système
donne des résultats, comme en Finlande, il y a généralement deux
adultes par classe... Et ce n'est pas là une abstraite question de
niveau scolaire : le travail, c'est d'abord une habitude, qui permet de
triompher peu à peu des difficultés, de si bas que l'on parte. C'est
cette habitude que les étudiants même ont perdue : vous les voyez à
l'université, affolés d'avoir 20 pages à lire en un mois. La gauche -pas
seule, bien sûr- est coupable d'avoir encouragé la formation d'une
génération, même pas de paresseux, mais de gens qui croient travailler,
qui se pensent accablés de travail, parce qu'ils ne savent pas ce que
c'est. La moindre butte est devenue un Himalaya à franchir.
Un collège unique qui n'est le collège de personne
La gauche, aujourd'hui encore, défend un collège unique qui n'est le
collège de personne. Les élèves en grandes difficultés ne peuvent de
toute façon pas y travailler, car ils sont noyés dans les problèmes
d'apprentissage de la lecture, de retard linguistique, de désintérêt
pour des disciplines dans lesquelles ils ne peuvent pénétrer. Ils
finissent de s'y désocialiser, opposant leur haine au rejet dont ils
sont victimes. Le collège unique a aussi servi à prétendument intégrer
des élèves relevant de structures spécialisées, parfois en psychiatrie,
rendant la situation des enseignants impossible. Et comme par hasard,
cette intégration se fait d'abord dans les établissements défavorisés :
ces élèves perturbateurs, parce que très perturbés, ne sont pas envoyés
dans les collèges des quartiers « chics », dont d'ailleurs les
associations de parents d'élèves les feraient exclure. La France ne
s'est jamais dotée non plus d'un enseignement technique et professionnel
capable à la fois de réintégrer des élèves en difficulté en les
ramenant vers le travail et de posséder des passerelles vers
l'enseignement général et des filières supérieures de haut niveau. La
seule tentative a été celle des bacs pros ; elle arrive trop tard ; elle
ne sauve que ceux qui sont pour une part déjà sauvés. Et quand le
Front National réclame la recréation des CAP, il ne fait que réclamer
l'aiguillage vers des voies de garage, révélant la vérité
antidémocratique de son populisme.
La gauche, en s'accrochant au collège unique, refuse de mesurer
l'ampleur du fossé séparant les élèves qui suivent des études, et ceux
qui décrochent. Et dire qu'il faut s'adapter à ces derniers, revient à
dire qu'il faut cesser d'enseigner aux autres, ce qui d'ailleurs est le
cas dans nombre d'établissements. On doit pouvoir réduire le taux
d'échec scolaire dans l'enseignement général, on ne peut prétendre que
c'est le seul enseignement démocratique, sauf à exhiber inconsciemment
son mépris pour la formation professionnelle, alors même que la France a
besoin d'hommes de métiers. Il faudra bien se dire un jour qu'un
tailleur de pierres compétent est bien mieux formé qu'un étudiant
badigeonné de savoirs éclatés dans une de ces sections fourre-tout
supposées professionnaliser l'université.
Car il faut bien en venir à celle-ci. L'école française est une, de
la maternelle au doctorat, et ce sont tous les maillons de la chaîne
sans exception qui sont en train de sauter. D'abord parce qu'on confond
désormais les savoirs constitués et les articulations de savoirs. La
criminologie est proclamée une science, parce qu'on en fait une
discipline à part. Non, c'est une articulation technique d'un ensemble
de savoirs et de disciplines. C'est bien sûr le cas des sciences de
l'éducation. Et l'on trouve des gens à l'université de Nice qui
proclament une prétendue « science du visible », strictement invisible.
L'université française meurt des sciences autoproclamées ou proclamées
par proximité avec le pouvoir politique. Elle meurt d'une
interdisciplinarité fourre-tout, supposée « professionnelle », vouée à
tous les effets idéologiques de mode. Les étudiants dotés d'un master
en développement durable où ils auront reçu une vague teinture de
biologie et de physique, seront-ils capables d'affronter les x-ponts
des grandes entreprises françaises, scientifiquement, rhétoriquement et
politiquement bien mieux formés qu'eux ? Je n'en crois pas un mot.
Les diplômes sont-ils bradés ?
Régulièrement fleurissent des controverses sur les diplômes :
sont-ils bradés ? Bien sûr, ils le sont, mais pas simplement par le
système de compensation des notes : par la concurrence systématique
entre les disciplines, par le fait que les crédits et moyens alloués
aux département dépendent directement du nombre d'étudiants et pas de
la cohérence des enseignements. Dès lors, il faut garder à n'importe
quel prix les étudiants, pour éviter leur fuite vers les disciplines «
conciliantes ». Seules les disciplines objets d'une forte demande, ou
qui peuvent officiellement ou officieusement instaurer un concours ou
un numerus clausus tirent leur épingle de ce jeu pervers : cessons de
fermer les yeux sur la valeur des « certifications » universitaires. Il
faudra se dire un jour qu'un diplôme n'est pas un droit démocratique,
mais le résultat d'un travail, auquel désormais les étudiants sont très
mal préparés. Derechef, l'éthique du travail prime sur le « niveau ».
Mais derechef aussi il faut en finir avec le vieil argument : puisqu'il
vaut mieux être diplômé que ne pas l'être, donnons le diplôme à tout
le monde.
Bien sûr il faut encourager les élèves, surtout les plus jeunes et
les élèves en difficulté. Mais au lycée et à l'université, nous avons
un public de gens qui sont en âge de voter, qui participent à la
gestion de budgets supérieurs à ceux de biens des communes, et le
système actuel consiste à les bercer d'illusions jusqu'à 25 ans, sans
jamais les mettre face à leurs responsabilités.
L'enseignement à l'université est désormais écartelé par deux
tendances contradictoires : une spécialisation scientifique sans la
culture qui permet aux gens de se recycler, et une professionnalisation
par saupoudrage, reposant sur une interdisciplinarité sans principes,
offrant l'équivalent de mauvais BTS, parce que les étudiants y sont
moins bien pris en charge que dans ces sections de lycée. Le savoir y
est trop souvent réduit à de prétendus protocoles d'apprentissage et à
des méthodes extérieures, réclamés par les milieux patronaux incapables
de déterminer -et pour cause- les savoirs utiles demain, et non
aujourd'hui. Ici encore, ce qu'on oublie, c'est que ce sont pas ces
méthodes qui permettront aux gens d'évoluer professionnellement, de
s'adapter aux nouveaux savoirs et de rester performants économiquement.
C'est une véritable culture scientifique.
Le résultat de cette politique du savoir à l'université est encore
plus pernicieux, car il façonne les enseignants eux-mêmes. Le fossé
entre enseignement et recherche devient un gouffre, ce dont les
enseignants se satisfont bien vite. L'invocation de la recherche
justifie le mépris pour l'enseignement, les cours indéfiniment répétés
d'une année sur l'autre, les cours d'histoire de la philosophie, pour
balayer devant ma porte, préparés sur des traductions et l'abandon des
cours de concours -dont les programmes changent- aux jeunes
enseignants, voire aux moniteurs. Un de mes collègues, symptôme de ce
narcissisme universitaire bien français, n'a-t-il pas osé dire à ses
étudiants qu'ils représentaient 10% de son activité ? C'est d'ailleurs
une des utilités des concours : c'est la seule épreuve dans laquelle
les universités sont confrontées entre elles, la seule qui révèle les
insuffisances dans la formation donnée. C'est tout simplement par les
résultats aux concours et lors des doctorats que l'on peut évaluer la
qualité d'un enseignement. Car il faut une évaluation nationale,
soustraite aux cliques et aux petits potentats secrétés par la
prétendue autonomie des universités.
A ces maux bien sûr, la solution est toute prête : que les
universitaires sachent enfin faire des cours attrayants interactifs,
pour parler le jargon d'aujourd'hui, et pour les y obliger, faisons les
évaluer par les étudiants ; cela marche si bien à Harvard ! Comme s'il
était difficile d'être « interactif » à Harvard ou à l’École Normale
Supérieure, là où on est entre nous, où les ânes savants se frottent
aux ânes plus savants. Faites un stage à Noisy-le-Sec, ce sera plus
probant. Ce ne serait pas d'ailleurs une mauvaise idée que d'envoyer
les enseignants du supérieur refaire périodiquement des cours dans
l'enseignement secondaire. Accessoirement, cela leur remettrait les
idées en place sur les privilèges dont ils jouissent. Mais Harvard, ce
n'est pas les États-Unis. L'évaluation réciproque, c'est aussi le
chantage et le troc : notre peau d'âne contre ta note. La solution
n'est pas de répondre à la démagogie par la démagogie.
Voulez-vous améliorer le fonctionnement de l'école, de la maternelle
à l'université ? Commencez par « foutre la paix » aux enseignants.
C'est à cette condition que vous pourrez en exiger beaucoup. Redonnez
leur l'initiative et la responsabilité de leur métier. C'est à cette
condition que vous pourrez aussi sanctionner utilement les carences et
les manquements. Redéfinissons simplement les missions des enseignants :
connaître pour éduquer, vous redonnerez légitimité et respectabilité à
l'école. Bien sûr, c'est là un long chemin, car on ne forme pas des
hommes en deux ou trois ans. C'est plus difficile que de prendre
quelques mesures spectaculaires et électoralistes. Mais la France a
désormais le dos au mur : perdre son seul atout économique véritable,
c'est-à-dire la qualification et la compétence de ses travailleurs, ou
bien en revenir au sérieux d'un vieux mot aujourd'hui lui aussi si
décrié : l'instruction.
26 commentaires :
Texte parfait, que du bonheur !
Soumis le 4 septembre, 2013 - 12:23 par petit-chat.
Je croyais que j'étais tout seul à constater le désastre...La
vingtaine de commentaires ci dessous me rassure, et cet excellent
article aussi.
MERCI Monsieur Jean Robelin d'avoir si bien expliqué et décortiqué dans un langage non abscons (spécialité ministérielle) tout l'aveuglement et la bisounourserie du mammouth.
Un de mes commentaires en rapport dont voici le lien (sur l'Huma):
http://www.humanite.fr/suicide-d-un-enseignant-la-veille-de-la-prerentre...
MERCI Monsieur Jean Robelin d'avoir si bien expliqué et décortiqué dans un langage non abscons (spécialité ministérielle) tout l'aveuglement et la bisounourserie du mammouth.
Un de mes commentaires en rapport dont voici le lien (sur l'Huma):
http://www.humanite.fr/suicide-d-un-enseignant-la-veille-de-la-prerentre...
Merci à Jean Robelin
Soumis le 29 août, 2013 - 18:43 par Lau__75.
Un grand merci à l'auteur de cette analyse brillante et véridique.
Puisse-t-il être entendu et invité dans les me(r)dias pour faire entendre ses propos.
Y-aura-t-il à gauche un élu qui dira où mènent ces réformes ?
Encore merci à Jean Robelin !
Puisse-t-il être entendu et invité dans les me(r)dias pour faire entendre ses propos.
Y-aura-t-il à gauche un élu qui dira où mènent ces réformes ?
Encore merci à Jean Robelin !
Tellement vrai !
Soumis le 27 avril, 2013 - 15:45 par Bogey.
Dommage que vous n'ayez pas dénoncé cela dès 1988, moment où tout a commencé à dysfonctionner !
Ayez une petite pensée pour les enseignants du primaire, qui sont ceux qui s'en prennent le plus plein les gencives, aussi bien par la droite que par la gauche, sans la moindre solidarité de la part des enseignants du secondaire et universitaires !
Ayez une petite pensée pour les enseignants du primaire, qui sont ceux qui s'en prennent le plus plein les gencives, aussi bien par la droite que par la gauche, sans la moindre solidarité de la part des enseignants du secondaire et universitaires !
Merci !
Soumis le 23 avril, 2013 - 22:17 par JC83.
Merci monsieur Robelin pour ce remarquable tableau de l'état actuel de notre école publique.
Hélas, les réformes récentes et en préparation lui apportent le coup de grâce... Quand le soucis de notre administration - à commencer par les inspecteurs - n'est plus la réalité de l'acquisition des savoirs et la manière d'y parvenir, mais la validation formelle de "compétences" qui ne veulent rien dire, on mesure l'étendue de l'épidémie qui ravage notre système scolaire.
Hélas, les réformes récentes et en préparation lui apportent le coup de grâce... Quand le soucis de notre administration - à commencer par les inspecteurs - n'est plus la réalité de l'acquisition des savoirs et la manière d'y parvenir, mais la validation formelle de "compétences" qui ne veulent rien dire, on mesure l'étendue de l'épidémie qui ravage notre système scolaire.
jeune pédago sortant depuit
Soumis le 6 avril, 2013 - 08:37 par eric le goff.
jeune pédago sortant depuit peu d'un iufm, je suis trés
décontenencé ; j'aime bien apprendre à apprendre aus apprenans qui me
sont confié , j'ai eu moi mè^me des gens qui m'ont appris à apprendre à
apprendre car on ait tous des apprenants perpétuels , je remarque que à
part les critiques , rien n'ait dit sur les professionels du référentiel
bondissant qui se font plein de fric pour les meilleurs , c'est le pied
pour eux .. si j'ose un trait d'humour
excusez l'ironie ou la dérision , mais au point ou on en est ....très vieil instit , mais avec petits enfants , je constate toujours avec un infini plaisir que l'intelligence survit encore dans quelques coins , quelques revues , journaux , la lumière de la résistance n'est pas éteinte , merci pour cette lecture ...je fais suivre ....
excusez l'ironie ou la dérision , mais au point ou on en est ....très vieil instit , mais avec petits enfants , je constate toujours avec un infini plaisir que l'intelligence survit encore dans quelques coins , quelques revues , journaux , la lumière de la résistance n'est pas éteinte , merci pour cette lecture ...je fais suivre ....
Putain j'ai quelques
Soumis le 19 mars, 2013 - 17:10 par Nonoinstit (non vérifié).
Putain j'ai quelques désaccords mais ça fait du bien pour la plupart !
Enfin un poing dans la gueule des pédago-bobos ! Et même si ça sert à rien, au moins ça fait du bien !
Espérons que ce point de vue exigeant gagne un peu la gauche, trop minée par les bobos laxistes.
NON, on n'a pas "le temps" pour un enseignement, parce que pendant qu'on prend bien le temps dans les ZEP ils ne prennent pas le même temps dans les écoles de riches !
Enfin un poing dans la gueule des pédago-bobos ! Et même si ça sert à rien, au moins ça fait du bien !
Espérons que ce point de vue exigeant gagne un peu la gauche, trop minée par les bobos laxistes.
NON, on n'a pas "le temps" pour un enseignement, parce que pendant qu'on prend bien le temps dans les ZEP ils ne prennent pas le même temps dans les écoles de riches !
et après ?
Soumis le 13 mars, 2013 - 08:58 par Isabelle V (non vérifié).
Que faites-vous de ce bel article ?
Si, après ces justes et sévères critiques, les députés à étiquette communiste votent pour ce projet de loi, c'est à désespérer.
Voulez-vous vraiment perdre les votes des quelques électeurs qui vous resteraient, et qui ne voteront jamais pour les socialistes; ni au premier tour ni après ?
Si, après ces justes et sévères critiques, les députés à étiquette communiste votent pour ce projet de loi, c'est à désespérer.
Voulez-vous vraiment perdre les votes des quelques électeurs qui vous resteraient, et qui ne voteront jamais pour les socialistes; ni au premier tour ni après ?
Quelle évidence ! merci à
Soumis le 11 mars, 2013 - 11:42 par Duss (non vérifié).
Quelle évidence !
merci à l'auteur de cette réflexion mais sera-t-il seulement lu par ces abrutis de "pedagogo" qui nous enfument depuis si longtemps ?
merci à l'auteur de cette réflexion mais sera-t-il seulement lu par ces abrutis de "pedagogo" qui nous enfument depuis si longtemps ?
article de Jean Robelin
Soumis le 11 mars, 2013 - 09:24 par Isabelle V (non vérifié).
Enfin un article de l'Huma sur l'école qui commence à poser les
vrais problèmes. Depuis Allègre "qu'il fallait soutenir parce que
c'était un ministre de gauche" et les errements délétères des sciences
dites de l'éducation, il en aura fallu du temps !
Espérons que l'Humanité retrouve le vrai intérêt du peuple et de ses enfants.
Espérons que l'Humanité retrouve le vrai intérêt du peuple et de ses enfants.
Merci!
Soumis le 11 mars, 2013 - 08:20 par Audrey R (non vérifié).
C'est un cri du coeur matinal, en ce jour de rentrée après deux
semaines de vacances durant lesquelles j'ai encore une fois réfléchi à
mon avenir professionnel, qui de moins en moins me semble devoir se
faire au sein de l'éducation nationale…
Si seulement vos propos, partagés par tant de collègues anonymes, pouvaient enfin faire bouger les choses…si seulement les enseignants pouvaient enfin être traités autrement que comme des boucs émissaires, des privilégiés vivant aux frais de la princesse, alors qu'ils crèvent de se voir si peu respectés pour un travail qui va bien pourtant bien au-delà des 18h de présence face aux élèves pour les certifiés dont je fais partie…Si seulement!
Encore une fois, merci à vous! Pour une fois, je me sens comprise et soutenue.
Si seulement vos propos, partagés par tant de collègues anonymes, pouvaient enfin faire bouger les choses…si seulement les enseignants pouvaient enfin être traités autrement que comme des boucs émissaires, des privilégiés vivant aux frais de la princesse, alors qu'ils crèvent de se voir si peu respectés pour un travail qui va bien pourtant bien au-delà des 18h de présence face aux élèves pour les certifiés dont je fais partie…Si seulement!
Encore une fois, merci à vous! Pour une fois, je me sens comprise et soutenue.
Remarquable analyse de la
Soumis le 11 mars, 2013 - 07:10 par Françoise Guichard (non vérifié).
Remarquable analyse de la déroute scolaire.
est-il encore temps de redresser la barre, quand on voit que le ministre est conseillé par tous ceux qui, de l'UNSA au SGEN en passant par les thuriféraires des sciences de l'Educ, ont conduit l'Ecole de la République dans le mur ?
F. Guichard, présidente de "Reconstruire l'Ecole"
est-il encore temps de redresser la barre, quand on voit que le ministre est conseillé par tous ceux qui, de l'UNSA au SGEN en passant par les thuriféraires des sciences de l'Educ, ont conduit l'Ecole de la République dans le mur ?
F. Guichard, présidente de "Reconstruire l'Ecole"
Les mots justes
Soumis le 11 mars, 2013 - 00:22 par Loys (non vérifié).
Merci pour cette très belle tribune. Nous sommes nombreux à
penser comme vous, M. Robelin. Il faudra que quelque chose émerge de
cette indignation républicaine.
Les Français, tous des veaux!
Soumis le 10 mars, 2013 - 19:37 par Burt (non vérifié).
L'éducation, l'instruction c'est cette énorme machine à
introduire de la différenciation et de la discrimination entre les
humains.
L'époque, ou plutôt, l'économie libérale voulant une égalité parfaite entre les membres du troupeau humain on comprend pourquoi l' école est devenue une bergerie ou plutôt une étable ("l'élève" désigne à l'origine le petit de la vache, le veau): tous doivent avoir non seulement les mêmes droits mais les mêmes aptitudes: celle de se vautrer dans l'ignorance.
L'époque, ou plutôt, l'économie libérale voulant une égalité parfaite entre les membres du troupeau humain on comprend pourquoi l' école est devenue une bergerie ou plutôt une étable ("l'élève" désigne à l'origine le petit de la vache, le veau): tous doivent avoir non seulement les mêmes droits mais les mêmes aptitudes: celle de se vautrer dans l'ignorance.
L'École et la Nation
Soumis le 10 mars, 2013 - 18:05 par Moudriets (non vérifié).
S'agissant du rapport ambigu de la gauche (quelle gauche?) à l'éducation il y aurait effectivement beaucoup à dire.
Surtout si on se souvient du rôle que l'école et ses instituteurs ont joué pour fonder la Troisième République.
Une chose est certaine l'enseignement, l'instruction, la transmission du savoir ne sont plus prioritaires. (Sauf en paroles ou en discours préélectoraux).
De très loin l'acquisition de nouveaux droits sociétaux pour tous (peu importe s'il y aura des gens pour en jouir) est bien plus important.
Cela suffit à disqualifier les politiques conduites par la dite-gauche à laquelle, hélas, s'associe le PCF.
Surtout si on se souvient du rôle que l'école et ses instituteurs ont joué pour fonder la Troisième République.
Une chose est certaine l'enseignement, l'instruction, la transmission du savoir ne sont plus prioritaires. (Sauf en paroles ou en discours préélectoraux).
De très loin l'acquisition de nouveaux droits sociétaux pour tous (peu importe s'il y aura des gens pour en jouir) est bien plus important.
Cela suffit à disqualifier les politiques conduites par la dite-gauche à laquelle, hélas, s'associe le PCF.
Merci à Jean Robelin
Soumis le 10 mars, 2013 - 17:13 par Buntov (non vérifié).
Merci à Jean Robelin pour cette peinture de ce qu'il faut bien appelé le désastre de l'école.
L'école qui, comme il le dit, n'est plus faite pour instruire, mais pour retarder le plus possible l'entrée des jeunes dans le vif de la vie sociale active, tout en les "occupant" pour patienter.
Par contre, je serais bien plus sévère que lui pour dénoncer avec prof51 la lourde responsabilité de la gauche politique libérale, celle que pourfend Jean-Claude Michéa dans son dernier bouquin "Les mystères de la gauche".
Car tout de même dès le début des années 80 quand le train des réformes pédagogiques s'est mis en route il y eut pas mal de voix qui se sont élevées pour prédire déjà la catastrophe.
Et on ne trouve absolument rien ni dans le discours de Peillon (lequel n'a aucune prise , aucun pouvoir, sur le Ministère) ni dans celui du PCF et du FdG qui pourrait témoigner d'un début de prise de conscience de ce que va coûter pour les générations à venir cette catastrophe programmée.
L'école qui, comme il le dit, n'est plus faite pour instruire, mais pour retarder le plus possible l'entrée des jeunes dans le vif de la vie sociale active, tout en les "occupant" pour patienter.
Par contre, je serais bien plus sévère que lui pour dénoncer avec prof51 la lourde responsabilité de la gauche politique libérale, celle que pourfend Jean-Claude Michéa dans son dernier bouquin "Les mystères de la gauche".
Car tout de même dès le début des années 80 quand le train des réformes pédagogiques s'est mis en route il y eut pas mal de voix qui se sont élevées pour prédire déjà la catastrophe.
Et on ne trouve absolument rien ni dans le discours de Peillon (lequel n'a aucune prise , aucun pouvoir, sur le Ministère) ni dans celui du PCF et du FdG qui pourrait témoigner d'un début de prise de conscience de ce que va coûter pour les générations à venir cette catastrophe programmée.
Efforts
Soumis le 10 mars, 2013 - 16:27 par Ardéchois (non vérifié).
Le travail est une habitude ,allons plus loin ,l'enfant au départ
tout au moins aime l'effort ,aime réussir...(aussi bizarre que cela
puisse paraître il prend plaisir à réciter un texte ou une table qu'il a
réussi à apprendre!!!!!!)...Bien entendu ,il faut qu'il trouve à la
fois un milieu proposant cet effort et le valorisant!!!!
Allant dans le même sens ,l'examen est une nécessité ,il exige des savoirs ,des révisions ,une continuité dans le travail,encore faut il qu'il garantisse un maximum d'objectivité ,des barêmes ,des conditions de correction aussiparfaites que possible ,et qu'il évite l'écueil des dossiers servant à la fois de pseudo-barême et à l'amènagement des résultats...En résumé ,il y a beaucoup à revoir sur le Bacc,pour ne pas trop insister..
Enfin pour en revenir à la lecture ,elle exige des compétences autres que des mécanismes certes indispensables...L'histoire ,la Géographie et les sciences donnent une partie de ces compétences...Souvent ces matières sont indispensables pour accèder aux rares émissions de télé de valeur!!!!Et certains parlent d'abandonner ces enseignements alors qu'ils n'ont jamais été plus d'actualité...Et par ailleurs si les émissions de télé culturelles ne sont guère nombreuses ,il faudrait justement se poser des questions si les abandons de l'école n'ont pas une part de responsabilité...
Enfin ,il serait intéressant de tester les connaissances des collègiens en troisième sur les système métrique,indispensable pourtant à l'enseignement professionnel,cet enseignement par ailleurs totalement méprisé..Il semble que tout ce qui est méthodique ait été abandonné
Allant dans le même sens ,l'examen est une nécessité ,il exige des savoirs ,des révisions ,une continuité dans le travail,encore faut il qu'il garantisse un maximum d'objectivité ,des barêmes ,des conditions de correction aussiparfaites que possible ,et qu'il évite l'écueil des dossiers servant à la fois de pseudo-barême et à l'amènagement des résultats...En résumé ,il y a beaucoup à revoir sur le Bacc,pour ne pas trop insister..
Enfin pour en revenir à la lecture ,elle exige des compétences autres que des mécanismes certes indispensables...L'histoire ,la Géographie et les sciences donnent une partie de ces compétences...Souvent ces matières sont indispensables pour accèder aux rares émissions de télé de valeur!!!!Et certains parlent d'abandonner ces enseignements alors qu'ils n'ont jamais été plus d'actualité...Et par ailleurs si les émissions de télé culturelles ne sont guère nombreuses ,il faudrait justement se poser des questions si les abandons de l'école n'ont pas une part de responsabilité...
Enfin ,il serait intéressant de tester les connaissances des collègiens en troisième sur les système métrique,indispensable pourtant à l'enseignement professionnel,cet enseignement par ailleurs totalement méprisé..Il semble que tout ce qui est méthodique ait été abandonné
Jean Robelin prêche-t-il dans le désert?
Soumis le 10 mars, 2013 - 16:10 par Prof51 (non vérifié).
Voilà bien un remarquable et véridique tableau de l'école et de
l’enseignement bâclé qui s'y donne que nous dresse ici Jean Robelin.
Et aux lecteurs qui penseraient que c'est là un tableau très exagéré, je leur dis, pas du tout.
La réalité est dans certains de ses aspects pire que ce qu'il décrit.
Il faut remonter très loin dans l'histoire, aux temps antiques des invasions barbares pour trouver semblable désintégration de l'École, dégradation de sa fonction de transmission généalogique (de succession des générations).
Seulement, voilà, Jean Robelin, exprime là un point de vue loin d'être minoritaire chez les enseignants, mais que la classe politique et les partis de gauche, notamment, sont incapables sinon d'entendre, de relayer, d'amplifier, afin d'organiser le sauvetage de l'école.
Et cela s'explique par plusieurs raisons qu'il est impossible de développer ici.
Le fait est qu'il n'y a plus place, en France, pour des débats et des combats politiques sérieux, argumentés, passionnés. On l'a bien vu dernièrement à l'occasion de la mascarade du mariage gay.
Preuve s'il fallait en rajouter une que l'intelligence, la culture, la décence, le devenir de la jeunesse sont en grand danger.
Et aux lecteurs qui penseraient que c'est là un tableau très exagéré, je leur dis, pas du tout.
La réalité est dans certains de ses aspects pire que ce qu'il décrit.
Il faut remonter très loin dans l'histoire, aux temps antiques des invasions barbares pour trouver semblable désintégration de l'École, dégradation de sa fonction de transmission généalogique (de succession des générations).
Seulement, voilà, Jean Robelin, exprime là un point de vue loin d'être minoritaire chez les enseignants, mais que la classe politique et les partis de gauche, notamment, sont incapables sinon d'entendre, de relayer, d'amplifier, afin d'organiser le sauvetage de l'école.
Et cela s'explique par plusieurs raisons qu'il est impossible de développer ici.
Le fait est qu'il n'y a plus place, en France, pour des débats et des combats politiques sérieux, argumentés, passionnés. On l'a bien vu dernièrement à l'occasion de la mascarade du mariage gay.
Preuve s'il fallait en rajouter une que l'intelligence, la culture, la décence, le devenir de la jeunesse sont en grand danger.