16 novembre 2012

Réforme des rythmes scolaires : les PE seront les dindons de la farce.

Bon, les collègues, sérieusement, il faut arrêter avec cette histoire de retour à la semaine des 4,5 jours ! Ce n'est plus du tout le sujet, il n'en est pas question. L'objectif du ministre, du Snuipp, du SE-Unsa et du Sgen n'est pas de rendre aux élèves les heures d'enseignement qui leur ont été volées.

La suppression du samedi matin et la généralisation de la semaine à 4 jours s'est faite, il y a à peine 5 ans, avec la collaboration du syndicat majoritaire, le Snuipp, ainsi que du Se-Unsa et du Sgen.

Pour ceux qui l'auraient oublié, voici les liens vers le protocole de discussion signé avec le ministre en novembre 2007 ainsi que le relevé de conclusion de février 2008 :

Ce sont les mêmes syndicats qui revendiquent à présent la mise en œuvre du projet éducatif global esquissé dans l'appel de Bobigny, avec plus de temps de présence des "enfants" et des enseignants dans les écoles pour une joyeuse fusion du scolaire et du périscolaire, avec plus de périscolaire et moins d'enseignement, tout cela organisé sous l'égide des collectivités locales, des associations locales, des entreprises locales, des intérêts locaux...

Entre les délires éducatifs de ceux qui rêvent de façonner un homme nouveau dans le cadre d'un projet éducatif global et les intérêts économiques de ceux qui veulent dégraisser la fonction publique d’État en transférant de plus en plus de compétences et de personnels aux collectivités territoriales... il y a une convergence d'intérêts manifeste.

Il y a quelques années, Ségolène parlait d'imposer aux collègues du secondaire une présence de 35 heures obligatoires dans leur(s) établissement(s). Le projet de Peillon pour le primaire va exactement dans ce sens : en apparence, un nombre d'heures plus ou moins équivalent, mais sur une amplitude élargie qui aboutirait de fait à une augmentation sensible de notre temps de présence dans les écoles pour faire... autre chose que de l'enseignement.

Et puis bon, quoi qu'en pensent certains, c'est le ministre lui-même qui a déclaré à plusieurs reprises qu'il nous ferait travailler davantage sans nous payer davantage...

Bref, dans ces circonstances, le Snudi-FO, qui s'était opposé à la réforme de 2008, revendique dans les circonstances actuelles le maintien de la semaine à 4 jours car accepter le mercredi matin, ce n'est pas retourner à la semaine des 26 heures d'enseignement, mais ouvrir la voie au démantèlement de l'école républicaine et de notre statut d'enseignant fonctionnaire d'Etat.

Signé : Mowgli
Neoprofs, le 14 novembre 2012 


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LJeanjeau a écrit:Je n'arrive pas à comprendre si sur le fond vous êtes majoritairement favorables à la semaine de 4 jours ou à celle de 4,5 jours ...

En tant que parent je trouve que la semaine de 4 jours est une aberration totale. Que le changement dans les rythmes doive se faire dans le respect des personnels est évident ... mais qu'il doive se faire me semble plus évident encore.
Double Casquette : 
Sur le fond, personnellement, j'étais contre la suppression d'un samedi sur trois, puis deux. Je suis donc plutôt pour la semaine de 4,5 jours à condition :

- que les salaires soient revalorisés de façon à ce que les PE ne soient pas les dindons de la farce (tout le monde avait bien compris que lorsqu'on nous a fait passer à quatre jours, c'était pour éviter la revalorisation, on nous supprimait une journée de garde d'enfants, un aller-retour au boulot, on nous passait à 24 heures devant le groupe, c'était "cadeau)

- que les heures de cette cinquième journée ne soient pas volées aux autres jours. Si c'est pour ne faire que 24 heures d'enseignement, pas la peine de mettre le réveil à sonner un matin de plus !

- qu'on n'aille pas nous raconter, les larmes aux yeux, que c'est pour le bien des enfants. Certains enfants arriveront toujours à 7 h 30 le matin et repartiront toujours à 18 h 30 le soir. La seule différence, c'est que ce sera un matin de plus (si ç'avait été le samedi encore, de très nombreux parents ne travaillant pas ce jour-là, ils auraient pu les lever un peu plus tard que d'habitude) et, sinon, encore plus longtemps sous la houlette de personnel peu ou pas qualifié.

Et quand on sait en plus depuis 2003 (AGCS), que les services publics d'Etat (hors fonctions régaliennes) doivent être "profondément modifiés", et que cette petite entourloupe fait partie du plan prévu à l'acte III de la décentralisation et qu'on n'a pas envie de dépendre d'un Conseil d'Administration présidé par un maire, de quelque bord qu'il soit, et des associations de chefs d'entreprise et de parents, forcément, on est moins empressés à se raser la nuque et à taillader soi-même le col de sa chemise pour que la Veuve nous supprime plus facilement...

Rikki : Ca, c'est parce que je pense que les PE n'ont aucune raison d'être d'accord entre eux sur ce point.

On est nombreux à regretter le samedi matin. C'est mon cas. Mais beaucoup d'instits sont ravis d'avoir leurs week-ends, et n'imagineraient pas un retour en arrière. C'était prévisible quand le samedi a été supprimé : on s'est fait piéger de la belle manière ! Maintenant, on sait qu'on ne pourra pas récupérer le samedi, et on n'ose même pas le redemander, car on sait que les collègues ne suivront pas. Même s'il me semble évident que c'est l'intérêt bien compris des enfants, ce n'est pas forcément celui des adultes (enseignants qui veulent leur week-end, pères divorcés qui exigent à la fois le droit de partir à l'autre bout de la France et celui d'avoir leurs enfants, etc.)

Une fois l'option du samedi matin enlevée, on est dans le flou car on n'a pas de repères.

Une chose logique serait d'établir un mercredi matin selon le modèle de feu le samedi matin : classe deux semaines sur trois, un mercredi sur trois libérés pour les joyeusetés prévues pour nous (animations pédagogiques, conseils d'école, réunions parents-profs, etc.). Mais ce n'est pas du tout ce qui se profile. Il semble de plus en plus évident qu'on va avoir des heures de travail devant enfants en plus PLUS des heures de trucs qui ne sont pas devant enfants en plus.

Et ce qui semble encore plus affolant, c'est que les heures devant enfants ne seront plus automatiquement des heures d'enseignement !

Il y a donc à la fois une augmentation du temps de travail et une dénaturation de notre travail prévues. Ce qui est, pour le moins, angoissant.


Dites-moi si j'ai bien résumé la situation.

Personnellement, je songe très sérieusement à la démission, car je ne me sens pas de tout recommencer pour la n-ième fois. J'ai mis plusieurs années à tirer partie de cette fameuse "aide personnalisée", je n'étais pas du tout pour à la base, mais j'ai fini par en faire quelque chose. Il faut du temps pour s'organiser, pour investir les horaires qui nous sont imposés. J'étais déjà très inquiète du fait que ces horaires ne soient pas imposés nationalement, ça me semblait un vrai problème, le "chacun fait, fait, fait, c'qui lui plaît, plaît, plaît". J'avais raison d'être inquiète : maintenant, on parle de communes qui appliqueront la réforme, d'autres pas, on va bricoler, faire une réforme à deux ou trois vitesses, l'école des riches avec plein d'animations super trop bien, et l'école des pauvres où les gosses seront obligés d'avoir classe, les pauvres.

Je n'ai plus d'enfants d'âge scolaire, sinon, je pense que je tenterais de les inscrire dans une commune pauvre, pour qu'ils aient cours, la municipalité n'ayant pas les moyens de remplacer une partie du temps scolaire par jeux vidéo, macramé ou aïkido...

DoubleCasquette et Rikki,
Forum Neoprofs, le 21 novembre 2012  

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Rythmes scolaires et refondation : communiqué Snudi-FO du 14/11/2012


Rythmes scolaires : le ministre maintient l’essentiel de ses propositions !


Lors de la réunion du 12 novembre (...) le ministre a présenté une nouvelle version orale de son projet : Une semaine de 4 jours et demi qui maintient le mercredi matin à 3 heures de classe et 5h15 de classe en moyenne les autres jours. Il a demandé aux organisations syndicales de faire des propositions pour rendre son projet acceptable.

FO a refusé de s’inscrire dans une logique d’amendements et a défendu ses positions et revendications.

L’allongement du travail au mercredi : inacceptable :

- La diminution des rémunérations des PE : inacceptable !

Le traitement net des PE diminue régulièrement du fait de la hausse des retenues et du blocage de la valeur du point d’indice. Le projet du ministre aboutirait à aggraver la situation en augmentant le nombre de jours de présence avec la semaine de quatre jours et demi.

Avec ce projet les PE devraient être présents un jour supplémentaire le mercredi. Les frais de transport et de garde d’enfant liés à cette journée pourraient atteindre 200 à 300 euros mensuels.

Avec l’« aide aux devoirs », les études surveillées seraient menacées privant les PE d’un revenu complémentaire.

- La dégradation des conditions de travail : inacceptable !

La classe le mercredi matin aurait pour conséquence de reporter les 48 heures d’animations pédagogiques et de concertations sur le mercredi après midi. Ces 48 heures représentent 16 mercredi après midi auxquels peut s’ajouter les 2x3h de la journée de solidarité. Ainsi 18 mercredi seraient travaillés complètement soit un mercredi sur deux.

Une « 24ème heure » véritable cheval de Troie
de la territorialisation, que FO rejette


Le ministre a indiqué au cours de la réunion du 12 novembre que le quart d’heure quotidien au-delà de 5 heures pouvait tout à fait être regroupé en une heure hebdomadaire, voire des heures regroupées sur plusieurs semaines selon les besoins du Projet éducatif local.

Le SNUDI-FO a renouvelé son opposition à la double tutelle Education nationale/collectivités territoriales de cette heure de service des enseignants fonctionnaire d‘Etat. Le ministre a répondu : « la question du temps de travail soumis à des accords locaux peut déboucher sur des dispositifs intéressants ». Nos Obligations Réglementaires de Service aujourd’hui définies nationalement et réglementairement seraient remises en cause pour partie avec ces « accords de travail locaux ».

source de la photo : http://www.journaldesfemmes.com/jardin/animaux-domestiques/photo/les-animaux-de-la-ferme/le-dindon-de-la-farce.shtml
Le ministre n’a obtenu aucun consensus sur ces propositions

SE-UNSA, SNUipp et SGEN ont exprimé leur accord avec les buts du ministre, mais nul ne peut ignorer que tant les représentants des communes confrontés à une nouvelle charge financière, que la grande majorité des personnels n’ont donné leur aval à son projet de modification des rythmes scolaires. Le ministre ne peut donc en aucun cas se prévaloir d’un consensus.

Une table ronde avec les représentants des familles et des collectivités pour discuter des obligations de service des enseignants : une demande à haut risque !

Le SGEN-CFDT ; le SE-UNSA et le SNUIPP, ont demandé au ministre d’organiser une « table ronde des représentants des collectivités, des familles et des enseignants »notamment pour « revoir la définition et l’organisation des obligations de services des professeurs des écoles »

Le SNUDI-FO participera à toutes les réunions pour porter les revendications des personnels, pour autant il rejette le fait qu’une telle table ronde serve à « revoir la définition et l’organisation des obligations de services des professeurs des écoles » dans le sens d’une plus grande annualisation et d’une mise sous tutelle aggravée des obligations de services des PE par les collectivités et du Projet Educatif Local.

En maintenant ce projet, le ministre prendrait la responsabilité d’une fracture et d’un conflit avec les personnels.

Le ministre doit renoncer à son projet et ouvrir des négociations sur les revendications que le SNUDI a rappelé le 12 novembre :

- Les enseignants doivent demeurer des fonctionnaires d’Etat à part entière et garder leur statut,

- Non à la généralisation du mercredi,

- Les obligations de service des PE doivent être définies nationalement en heures hebdomadaires d’enseignement,

- L’Aide Personnalisée doit être abandonnée,

- La séparation scolaire/péri scolaire doit être strictement préservée.

- Ce sont les salaires et les indemnités qui doivent être augmentés, pas les horaires.

Signez, faites signer la pétition Force Ouvrière pour l’abandon du projet ministériel !

Montreuil, le 14 novembre 2012

http://www.fo-snudi.fr/


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Voir aussi : 
Le futur des dindons (les conséquences de la "Refondation")




 












Protocole de discussion avec le S.N.U.I.P.P. et le S.G.E.N. - C.F.D.T.
Communiqué de presse - Xavier Darcos - 08/11/2007

Le ministre de l'Éducation nationale, Xavier Darcos, le secrétaire général du S.N.U.I.P.P., Gilles Moindrot et le secrétaire général du S.G.E.N.-C.F.D.T. Thierry Cadart, ont décidé de travailler ensemble pour améliorer les résultats de l'école primaire et utiliser de la manière la plus efficace les heures libérées le samedi matin au profit des élèves en difficultés.
Pour cela, ils ont conclu un protocole de discussion qui pose des principes communs et fixe un calendrier de travail. Ce protocole est ouvert aux autres syndicats représentatifs qui souhaiteraient s'engager dans cette discussion sur la base de ces principes.

Signature d'un relevé de conclusions commun avec le SE-UNSA et le SGEN-CFDT
Communiqué de presse - Xavier Darcos - 05/02/2008


   Xavier Darcos, ministre de l'Education nationale, Luc Bérille, secrétaire du syndicat des enseignants - U.N.S.A. (SE-UNSA) et Thierry Cadart, secrétaire général du S.G.E.N - C.F.D.T. ont signé, mardi 5 février 2008, un relevé de conclusions commun sur la réutilisation, au profit des élèves rencontrant des difficultés d'apprentissage à l'école primaire, des heures libérées par la fin des cours le samedi matin. Le S.N.U.I.P.P.  a, quant à lui, demandé à consulter ses adhérents avant de s'engager.
   Ce relevé de conclusions s'inscrit dans le prolongement du protocole de discussion conclu le 27 novembre 2007avec ces trois mêmes syndicats.
   Il précise les modalités de réutilisation, au profit des élèves présentant des difficultés pour maîtriser les apprentissages, des heures libérées par la fin des cours le samedi matin à l'école primaire.
   Il ouvre la voie à une plus grande capacité de travail en équipe, à une plus large autonomie et une meilleure responsabilisation des équipes enseignantes dans le traitement de la difficulté scolaire.
   Il permet le renforcement de la relation entre les enseignants et toutes les familles ainsi qu'une meilleure prise en compte de la scolarisation des élèves handicapés.
   Il prévoit enfin une augmentation de la part de la formation continue des enseignants du premier degré.


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